• A mediter sur les intentions des US


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  • " La crise alimentaire est toujours là "

     

                Jacques Diouf, directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) : " Il faut investir dans l'agriculture. C'est-à-dire faire le contraire de ce qui a été fait ces dernières années, où la gymnastique monétaire a été privilégiée, même si c'est plus compliqué en période de crise.

    A cause de la hausse du chômage et de la baisse des transferts de revenus des immigrés vers leurs pays d'origine, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté de 100 millions et dépassé le milliard. Il est légitime de tenter de réglementer la finance, mais il ne faut pas oublier que la crise alimentaire est toujours là. "

    " Le conservatisme managérial, technique, peut être catastrophique pour l'entreprise "

     

                Patrick Pelata, directeur général délégué de Renault : " La première leçon, c'est que le monde est vraiment globalisé : il y a un an, on parlait encore beaucoup de la théorie du découplage entre la croissance des pays occidentaux et celle des pays émergents. Mais il n'y a pas eu de découplage !

    La deuxième leçon, c'est que la crise est révélatrice des problèmes structurels. Or l'industrie automobile cumule les problèmes structurels.

    On a également pris conscience que le cash était important. Je sais que ce n'est pas très populaire de dire cela en France. Mais l'argent liquide, l'argent que l'on a vraiment, c'est essentiel. Cette notion n'est pas tellement dans la culture française, en tout cas ce n'était sûrement pas dans la culture de Renault. Aujourd'hui, c'est chose faite et c'est une bonne chose.

    Enfin, la crise peut être une vraie opportunité pour aller de l'avant. C'est un peu comme au judo : il y a énormément d'énergie potentiellement destructrice, et il faut la transformer en une énergie transformatrice. Il est essentiel d'anticiper les transformations que l'on va devoir faire pour ne pas se les faire imposer en période de crise. Dans ces phases-là, le conservatisme managérial, social, technique, marketing ou produit, peut être catastrophique pour une entreprise. "

    " L'occasion de réduire le marché à sa réalité d'outil "

     

                Hervé Juvin, président d'Eurogroup Institute, cabinet de conseil en organisation et management : " Le marché n'est pas le fait de la nature, mais une institution. Il procède de conventions, enracinées dans des cultures singulières de l'argent, de l'échange et du contrat, et demande pour fonctionner un haut degré d'élaboration sociale.

    La crise est l'occasion de le réduire à sa réalité d'outil. Ce n'est pas le retour du politique qu'il faudrait saluer - il a largement nourri d'autres excès -, mais celui de l'autonomie des sociétés humaines. L'histoire de l'émancipation politique et sociale n'est pas achevée, la crise appelle avec éclat la remise en marche de l'Histoire et de ce qui s'appelle civilisation. "

    " Il faut démocratiser la finance "

     

                Thomas Philippon, professeur à l'université de New York et lauréat

    du Prix du jeune économiste 2009 : " La démocratie suppose l'information des citoyens, des contre-pouvoirs et l'égalité devant la loi. Sur ces trois dimensions, le système financier n'est pas démocratique.

    Les épargnants n'ont pas accès à l'information nécessaire pour faire les bons choix financiers, ne diversifient pas assez leurs investissements et paient des frais de gestion superflus. Les marchés financiers ont atteint un tel degré de complexité qu'ils semblent inaccessibles à la plupart.

     

    " Ceux qui croient que l'on peut s'épargner des réformes profondes ont tout à fait tort "

     

                Jean-Claude Trichet, président de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> centrale européenne (BCE) : " La grande leçon est que la fragilité inacceptable du système financier international doit absolument être corrigée. Il ne nous serait pas pardonné de nous retrouver dans une situation de crise analogue à celle que nous affrontons depuis plus d'un an.

    Trois observations : d'abord, ceux qui croient, parce que la situation est en voie de normalisation, que l'on peut s'épargner des réformes profondes, ont tout à fait tort ! Nous n'avons évité une crise financière beaucoup plus grave encore que parce que les banques centrales et les gouvernements ont pris des décisions d'une nature et d'une ampleur sans précédent.

    Ensuite, c'est tout le système financier qui a dysfonctionné : gestion des risques par les banques, agences de notation, règles comptables, fonctionnement des marchés, supervision, etc. L'immense effort de réformes nécessaire doit s'appliquer à tous les éléments du système sans donner aucun privilège.

    Enfin, l'élément le plus réconfortant jusqu'à présent est la qualité du consensus entre pays émergents et pays industrialisés sur la méthodologie du G20 et sur les grandes orientations de la réforme financière. Je note que cet accord mondial est particulièrement fort dans la communauté des banques centrales. Mais la question la plus difficile demeure ouverte : l'Europe, l'Amérique, <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname>, sont-elles prêtes à modifier leurs politiques macroéconomiques à l'avenir - en suivant les conseils du Fonds monétaire international et sur l'insistance des "pairs" -, pour le bien commun, la stabilité de l'économie mondiale ? "

    " Sortons de l'irrationalité "

     

                Daniel Cohn-Bendit, député européen (Verts/ALE) : " Même si la tempête financière semble aujourd'hui apaisée, les autres crises - économique, sociale, énergétique, alimentaire, écologique - sont, elles, toujours là. Elles forment une redoutable armada qui devrait inciter à sortir de l'irrationalité d'un système construit sur le triptyque crédit-endettement-croissance, et à engager une mutation profonde de nos modes et de nos raisons de vivre. C'est la seule voie que nous ayons.

    Pourquoi un tel aveuglement à accumuler les crédits et à repousser leurs limites ? Pour nourrir la machine dévorante du mode de développement capitaliste qui réclame toujours plus en tous domaines, toujours plus d'offre, d'activités, de profits, de consommation... Au prix d'endettements colossaux qui sont autant de chèques tirés sur l'avenir de tous, ménages, entreprises, collectivités territoriales et Etats. La croissance effrénée du produit intérieur brut - PIB - est une aberration absolue qui veut que nos productions augmentent indéfiniment dans un monde fini. Il faut sortir de cette irrationalité. "

    " Que les banques aident les PME au lieu de spéculer "

     

           Jean-François Roubaud, président de <st1:personname productid="la Conf←d←ration" w:st="on">la Confédération</st1:personname> générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) : " Il faut que les banques reviennent à leur rôle initial qui est d'accompagner les très petites, petites et moyennes entreprises (PME) dans leur développement, au lieu de faire de leurs activités spéculatives leur coeur de métier. "

    " Un système d'illusion qui permet de masquer la réalité "

     

           Vincent Peillon, député européen (PS) : " La leçon essentielle que je tire de la crise est d'ordre politique. Et elle porte sur ce que Jaurès appelait la loi du mensonge, Marx l'idéologie et Guy Debord la société du spectacle : un système d'illusion qui permet de masquer la réalité. L'histoire retiendra peut-être que Christine Lagarde, ministre de l'économie, rappelait régulièrement dans les mois qui ont précédé le déclenchement de la crise que nous aurions de la croissance en 2008 et 2009. Puis, c'est le président de <st1:personname productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:personname>, jusqu'alors apologue du libéralisme, qui se pose en grand chef des altermondialistes dans son discours de Toulon - en septembre 2008 - . Aujourd'hui, cette manipulation générale permet d'aboutir au constat suivant : la crise va appauvrir les plus pauvres (et notamment les pays en voie de développement) et accroître les inégalités ; elle a mobilisé de l'argent public pour des intérêts privés. Leçon incroyable de la force de l'idéologie ! La réalité s'annonce très morne pour les uns et les autres mais, finalement, cela ne va pas si mal pour les banques. Face à tout cela, on peut se dire que le poids des convictions semble très mince... " (PHOTO : AFP)

    " Les grandes banques doivent payer une prime d'assurance "

     

                Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat, sénateur (Union centriste) de <st1:personname productid="la Mayenne" w:st="on">la Mayenne</st1:personname> : " Un des principaux enseignements de la crise actuelle est que l'Etat est devenu l'assureur des établissements à caractère systémique, ainsi que l'ont illustré de multiples "sauvetages". Il est donc nécessaire de mieux identifier ce risque dans ses deux dimensions que sont la taille et l'interconnexion des établissements financiers, d'augmenter le coût de ces externalités et de revenir à davantage de simplicité et de lisibilité dans les financements et l'offre de produits. Pour cela, il faut mettre en place une régulation plus complète et davantage de transparence des acteurs. Par l'identification des porteurs de risque, la sincérité et l'exhaustivité de l'information sur les transactions, la lutte contre les "trous noirs" de la finance, on peut prévenir la résurgence de la "banque de l'ombre" et d'une sophistication excessive. Je préconise également la création d'une sorte de "prime d'assurance" à la charge des établissements systémiques, qui prendrait la forme d'une surcharge des fonds propres réglementaires ou d'une nouvelle taxe, qui alimenterait un fonds de compensation en cas de défaillance. Il serait enfin utile de préciser le régime de faillite de tels établissements.

    La finance ne connaît pas de frontières : il est vital de disposer d'un degré élevé de coordination internationale et au moins européenne. Les Européens ont le devoir de mettre en oeuvre les recommandations qu'ils préconisent au G20. "

    " On a transformé des risques lisibles en risques illisibles "

     

                Dominique Sénéquier, présidente du fonds d'investissement AXA Private Equity : " Ce n'est pas la titrisation d'un mauvais risque qui en fait un bon risque ! L'accord de Bâle II - réformant les normes prudentielles bancaires, en 2004 - a incité fortement les institutions financières à garder de moins en moins de crédits dans leurs bilans et à les céder en mutualisant les risques et en les transformant en tranches notées par des agences de notation. On a ainsi transformé des risques lisibles en risques illisibles, et on a aggravé la crise financière en provoquant une défiance soudaine et totale envers l'ensemble du système. "

    " Une raison de plus pour agir sur les causes des injustices mondiales "

     

           Luc Lamprière, directeur général d'Oxfam France-Agir ici : " Pour les plus pauvres de la planète, le milliard de victimes de la faim (triste record franchi en 2009), les centaines de millions de personnes qui n'ont pas accès à la santé ou à l'éducation, aujourd'hui menacées par les chocs climatiques, la crise financière n'aura finalement été qu'une crise de plus. Un handicap de plus aussi pour les efforts (déjà insuffisants) de lutte contre la pauvreté, en Afrique notamment. Raison de plus, donc, pour agir sur les causes et les mécanismes - ici et ailleurs - de ces injustices mondiales. "

    " Les marchés financiers ne donnent que rarement le juste prix "

     

                Heiner Flassbeck, directeur de la division " Mondialisation et stratégies de développement " à <st1:personname productid="la Conf←rence" w:st="on">la Conférence</st1:personname> des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) : " L'hypothèse d'efficacité des marchés - selon laquelle le prix des actifs échangés (obligations, produits de base, devises, actions ou immobilier) est toujours juste parce qu'il traduit l'ensemble des informations disponibles - est fausse.

    C'est la leçon la plus importante que l'on puisse tirer de la crise : les marchés financiers ne donnent que rarement le juste prix. La collecte et le traitement de l'information sur ces marchés favorisent systématiquement un engagement ou un retrait excessifs induisant une mauvaise allocation des ressources. Etant donné que tous les acteurs sur un même marché réagissent de la même manière aux informations ou aux " chocs ", leurs prises de risques se font pratiquement à l'unisson.

    La crise de 2008 illustre ce mécanisme de façon magistrale. Dans toutes les grandes économies, les marchés financiers d'actifs de types très différents ont été frappés quasi simultanément. Cette année, on observe une corrélation similaire très forte entre les prix, illustrée par une hausse parallèle des prix d'actifs de diverses natures échangés sur les marchés financiers. Cette forte corrélation dans le mouvement des prix au jour le jour ne peut s'expliquer que par la spéculation, qui fait varier tous les prix dans le même sens en dépit de leurs différences fondamentales.

    D'où l'enseignement politique tiré de cette crise : ces prix sont trop importants pour être abandonnés aux caprices des marchés financiers. Seules des interventions énergiques et cohérentes menées par des gouvernements conscients des risques systémiques encourus peuvent transformer l'ensemble des marchés de biens, de services et de produits financiers en un système efficace. Le "laisser-faire" néolibéral des vingt dernières années a lamentablement raté son examen final. Il faut donc intervenir sur les marchés financiers mondialisés via une coopération des institutions nationales et internationales. "

    " Le mot "régulation" n'est plus une grossièreté "

     

                François Chérèque, secrétaire général de <st1:personname productid="la CFDT" w:st="on">la CFDT</st1:personname> : " Les chantres du marché libre de toutes contraintes ont pris un coup de vieux. Dans les enceintes les plus libérales, le mot régulation n'est plus une grossièreté. Le concept a trouvé de nouveaux convertis, même s'il y a encore loin de la coupe aux lèvres : je me méfie des réponses trop évidentes, trop consensuelles, trop simples, et donc trop courtes. Réguler le capitalisme financier, taxer les bonus des traders, rayer de la carte les paradis fiscaux, ramener les banquiers à leur coeur de métier (qui n'est pas la spéculation), c'est une évidence. Mais se contenter de cela, c'est prendre le risque que la dérégulation s'aggrave soit sur le social, soit sur l'environnemental, parce que le marché cherche en permanence à repousser les contraintes. La crise appelle un gouvernement du monde qui construise de front des règles financières, environnementales et sociales. Elle exige une réponse globale. "

    Propos recueillis par Rémi Barroux, Marie-Béatrice Baudet, Nathalie Brafman, Laetitia Clavreul, Alain Faujas, Claire Gatinois,

    Annie Kahn, Jean-Michel Normand, Cécile Prudhomme, Antoine Reverchon, Patrick Roger et Sylvia Zappi

     

    De Londres à Pittsburgh Les 200 jours du G20 Analyse faite par le Monde de l Economie 


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  • La concertation entre les Etats prévue lors du G20 de Londres, destinée à éviter que les gigantesques plans de relance n'accroissent les déséquilibres monétaires et commerciaux de la planète, semble avoir fait long feu. L'aide aux pays les plus pauvres, violemment frappés par la crise, n'a pas augmenté en proportion des besoins, mettant en péril la poursuite des objectifs de réduction de la pauvreté

     

                Face à la brutalité de la récession, les pays du G20 n'avaient pas eu trop de mal à se mettre d'accord, le 2 avril à Londres, sur l'utilité des plans de relance, quitte à laisser filer les déficits publics.

    C'est ce qui s'est effectivement produit. Certains pays ont certes davantage stimulé l'activité, à la mesure de leur capacité à s'endetter ou de leurs réserves financières, d'autres beaucoup moins. Mais tous ont aussi perdu massivement des recettes budgétaires et vu le coût de la protection sociale augmenter. L'envolée des déficits publics a donc, comme prévu, servi d'amortisseur économique et social face à la crise.

    Mais le tableau est plus contrasté sur nombre de sujets. Les financements multilatéraux en faveur du commerce international ont eu du mal à se mettre en place. Si des mesures de protectionnisme financier ont bien été évitées, il y a eu des escarmouches dans le domaine du commerce et, surtout, les plans de relance, loin d'être coordonnés, ont cherché à protéger des secteurs ou des entreprises nationales.

    La négociation du cycle de Doha sur la libéralisation des échanges mondiaux n'est pas sortie de l'ornière ; celle sur le réchauffement climatique oppose toujours pays développés et en développement. Les pays du G20 n'ont donc pas abouti sur les questions où leurs intérêts s'entrechoquent, loin de l'unanimité affichée.

    Surtout, les promesses - réitérées à Londres - de tenir les Objectifs du millénaire fixés en 2005 (diviser par deux la pauvreté et la faim dans le monde avant 2015) ne sont toujours pas accompagnées d'actes crédibles à la hauteur de cette ambition. Les ressources consacrées à la sécurité alimentaire, à l'éducation et à la santé dans les pays pauvres restent insuffisantes.



    POINT 6 DU COMMUNIQUÉ DU G20 DE LONDRES. - Nous inaugurons une expansion budgétaire concertée. (...) D'ici à la fin de l'année prochaine - 2010 - , elle s'élèvera à 5 000 milliards de dollars et augmentera la production de 4 %.

    Un rapport d'étape, établi par le secrétariat britannique du G20 et publié le 5 septembre, estime que " la stimulation budgétaire au niveau requis est bien avancée ". Il estime que les déficits publics des pays du G20, en pourcentage de leur produit intérieur brut (PIB), devraient être - en 2009 comme en 2010 - de 5,5 points supérieurs à ceux enregistrés en 2007.

    Les pays du G20 pesant 85 % des 50 000 milliards de dollars du PIB mondial, ce supplément de déficit devrait donc approcher les 2 500 milliards de dollars par an, soit, sur deux ans, l'ordre de grandeur indiqué par le G20 sous le terme neutre " d'expansion (et non de déficit) budgétaire ".

    Dans les plans de relance, les mesures de soutien au pouvoir d'achat et les transferts sociaux ont été plus rapidement mis en oeuvre que les dépenses d'infrastructures, même si ces dernières ont montré des signes d'accélération ces derniers mois. Elles devraient atteindre 0,6 % du PIB du G20 en 2009, et autant en 2010.

    L'objectif de ces dépenses était d'extirper l'économie de la récession. Selon les prévisions de juillet du Fonds monétaire international (FMI), cela serait le cas : l'économie mondiale enregistrerait une croissance de 2,5 % en 2010, après une baisse de 1,4 % en 2009.



    POINT 12 - Nous conduirons toutes nos politiques économiques de façon conjointe et responsable, en tenant compte de leur impact sur les autres pays, nous nous abstiendrons de dévaluations de monnaie compétitives (...). Nous défendrons, aujourd'hui et demain, une surveillance sincère, équilibrée et indépendante par le FMI de nos secteurs économiques et financiers, de l'impact de nos politiques sur les autres et des risques encourus par l'économie mondiale.

    " Depuis le sommet de Londres, les représentants des pays du G20 ont continué à se rencontrer et à coopérer sur de nombreux aspects de la réponse à la crise ", indique le rapport d'étape publié en septembre par le secrétariat britannique du G20. Mais le manque de concertation sur les stratégies de relance budgétaire et monétaire a encouragé la volatilité du marché des changes, même si aucune dévaluation n'a été menée délibérément.

    Par ailleurs, la surveillance par le FMI des politiques macroéconomiques conduites par ses membres n'était jusqu'à présent ni vraiment équilibrée ni totalement indépendante. Géographiquement et intellectuellement proche du Trésor américain, le Fonds épousait certaines des thèses de celui-ci, par exemple lorsqu'il reprenait les arguments américains contre la sous-évaluation manifeste du yuan chinois.

    D'autre part, le FMI pratiquait la révérence et la langue de bois pour s'adresser aux grands pays dont les politiques lui paraissaient pourtant dangereuses, réservant ses conseils les plus impérieux aux pays en développement.

    La crise mondiale a balayé ces prudences et, pour la première fois en 2009, <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> et les Etats-Unis ont accepté de se soumettre, comme les autres membres du Fonds, à l'audit annuel prévu par le règlement.

    La confirmation du Fonds dans un rôle de vigie mondiale demande cependant que soient mieux précisées les règles de publication de ses analyses et de ses recommandations, car les mettre sur la place publique pourrait provoquer des flambées spéculatives, tandis que leur confidentialité susciterait des accusations de complicité ou de favoritisme.



    POINT 21 - Nous appuyons les discussions sur une charte pour une activité économique durable que nous avons inscrite au programme de notre prochaine réunion.

    Evoquée par le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande, Angela Merkel, lors de la préparation du G20 du 2 avril dans une lettre adressée au président de <st1:personname productid="la Commission" w:st="on">la Commission</st1:personname> européenne : la " charte pour une activité économique durable " y est présentée comme un " cadre de travail des Etats et des institutions internationales (...), qui devrait être basée sur les principes du marché tout en visant à assurer une économie mondiale stable, socialement équilibrée et respectueuse du développement durable - devant - aboutir à l'établissement d'une structure de gouvernance mondiale ". En clair, il s'agit d'inscrire la " soutenabilité " comme principe fondamental de l'économie mondiale.

    Le point 21 du communiqué de Londres ne sera vraisemblablement pas le dossier prioritaire du G20 de Pittsburgh. En juillet, le projet en était d'ailleurs toujours à l'état de souhait : Mme Merkel appelait alors encore de ses voeux " le soutien à l'élaboration d'une charte pour l'activité économique durable au prochain sommet du G20 à Pittsburgh ".

    Le rapport d'étape publié le 5 septembre et listant les progrès réalisés depuis le G20 du 2 avril n'y faisait même aucune référence.

    Toutefois les discussions se poursuivent : une réunion s'est tenue le 9 septembre à Washington pour négocier la charte. Et Paris reste optimiste : " <st1:personname productid="la France" w:st="on">La France</st1:personname> soutient activement ce projet qui devrait aboutir à Pittsburgh ", affirme-t-on au ministère des affaires étrangères, partie prenante des négociations.



    POINT 22 - Nous réaffirmons l'engagement pris à Washington - en octobre 2008 - de nous abstenir de dresser de nouvelles barrières à l'investissement ou à l'échange de biens et de services, d'imposer de nouvelles restrictions à l'exportation, de mettre en oeuvre des mesures incohérentes au niveau de l'OMC pour stimuler les exportations.

    La crise et les destructions d'emplois qu'elle provoque font succomber tous les gouvernements à la tentation de protéger leurs entreprises et leurs secteurs en difficulté. Le dernier exemple est la hausse des droits de douane sur les pneus bon marché chinois décidée par le président américain Barack Obama, et la plainte que Pékin a déposée à l'OMC contre cette mesure.

    Le quatrième rapport de 2009 sur le protectionnisme, publié par cette Organisation le 14 septembre, constate " une poursuite des dérapages chez de nombreux pays du G20 " entre avril et août. Ces dérapages ne représentent cependant pas de graves dangers, selon l'OMC, car ils se limitent à des augmentations de droits de douane, des mesures réglementaires, le retour de subventions comme celles que les Etats-Unis et l'Union européenne ont rétablies pour l'exportation de produits laitiers, ou encore le favoritisme de certains plans de relance, dont le soutien n'est accessible qu'aux biens et services nationaux.

    L'OMC estime que ces mesures mettent " des bâtons dans les roues " du commerce international, qui serait en chute de - 10 % en 2009, et qu'elles retardent ainsi la reprise mondiale.



    - Nous ne nous replierons pas dans un protectionnisme financier, notamment par l'adoption de mesures qui entraveraient les mouvements de capitaux dans le monde, en particulier en direction des pays en développement ;

    Depuis le G20 de Londres, aucune mesure évidente visant à restreindre les flux de capitaux n'a été observée. Mais de nombreux pays émergents et en développement ont subi des désinvestissements massifs liés à la crise.



    - Nous assurerons la disponibilité d'au moins 250 milliards de dollars au cours des deux prochaines années pour soutenir le financement des échanges par nos agences d'investissement et de crédit à l'exportation et par les Banques multilatérales de développement ;

    Les mises en garde répétées de Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, contre le fort ralentissement des crédits à l'exportation, qui pénalisent celle-ci autant que la crise elle-même, laissent à penser que les 250 milliards de dollars annoncés ont du mal à parvenir à destination, même partiellement.

    Le durcissement des ratios bancaires étudié en ce moment par le Forum de stabilité financière pourrait compliquer la distribution du crédit à l'exportation si une place spécifique ne lui était pas réservée dans le cadre des accords de Bâle II.



    POINT 23 - Nous maintenons notre engagement pour parvenir à une conclusion ambitieuse et équilibrée concernant le cycle de Doha pour le développement.

    C'est l'incantation ponctuant tous les communiqués émis à l'issue d'une réunion internationale ! Depuis qu'en juillet l'opposition entre les Etats-Unis et l'Inde sur la libéralisation des échanges agricoles a fait capoter les discussions entre les membres de l'OMC, les négociations dites du " cycle de Doha " pour abaisser encore les obstacles au commerce international sont au point mort. Le changement de président aux Etats-Unis et de ministre du commerce extérieur en Inde semble pouvoir débloquer la situation. Un mini-sommet a réuni à New Delhi, début septembre, une cinquantaine de ministres du commerce extérieur. Il laisse présager que la réunion plénière ministérielle prévue début décembre pourrait être plus fructueuse que les précédentes.



    POINT 25 - Nous réaffirmons notre engagement historique à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et à tenir les promesses de nos organes respectifs d'aide publique au développement - APD - , y compris les engagements sur l'aide pour le commerce, l'allégement de la dette, et les engagements de Gleneagles - en Ecosse, où s'est tenu un G7 en 2005 - , notamment en faveur de l'Afrique ;

    Il s'agit d'une autre vaine incantation qui perdure depuis 2005 et qui ne se traduit en rien par le surcroît de 50 milliards de dollars annoncé, et notamment par le doublement de l'aide promis à l'Afrique. En raison de ce non-respect de la promesse de Gleneagles, les Nations unies ont reconnu que les Objectifs du Millénaire, qui visaient à diviser par deux la pauvreté et la faim dans le monde avant 2015, ne seraient pas atteints dans de nombreux pays pauvres.



    - Les mesures et les décisions que nous avons prises aujourd'hui fourniront 50 milliards de dollars pour soutenir la protection sociale, relancer le commerce et sauvegarder le développement dans les pays à faible revenu, cette somme faisant partie de l'augmentation significative de l'aide apportée à ces Etats, aux autres pays en développement et aux marchés émergents ;

    Ce chiffre de 50 milliards de dollars faisait le total, parmi les différents financements avancés dans le communiqué, de ceux devant revenir aux pays les plus pauvres. Une grande partie de ces mesures a été lancée le 27 juillet par le FMI : 18 milliards de dollars ont été attribués aux 80 pays les plus pauvres du monde, dans le cadre d'une émission de 250 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux.

    Le FMI a aussi annoncé l'octroi de 17 milliards de dollars de prêts supplémentaires aux pays pauvres d'ici à 2014, dont 8 milliards dans les deux prochaines années, la suspension du paiement des intérêts des prêts en cours jusqu'en 2011 - une mesure financée par la plus-value sur les ventes d'or du FMI (voir ci-après) -, le doublement des plafonds d'emprunt, l'assouplissement des conditions de prêt et la création de nouvelles formules de crédit rapides et peu onéreuses.

    Le FMI a engagé d'autre part des discussions avec des Etats bailleurs de fonds afin de mobiliser 13,5 milliards de dollars de prêts supplémentaires et 0,6 milliard de subventions au paiement des intérêts.



    - Nous constituons des ressources disponibles pour la protection sociale des pays les plus pauvres, notamment en investissant dans la sécurité alimentaire à long terme et par des contributions volontaires bilatérales au Fonds de vulnérabilité de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale, y compris la facilité de liquidités d'urgence et le Fonds pour une réponse sociale rapide ;

    Le plafond du Programme de réponse à la crise alimentaire mondiale de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> a été relevé de 1,2 milliard de dollars à 2 milliards. D'autre part, l'IFC, filiale de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> spécialisée dans l'aide au secteur privé, a mobilisé plus de 10 milliards de dollars qui sont en cours de distribution.

    <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">La Banque</st1:personname> mondiale n'estime pas ces efforts suffisants, si l'on en juge son rapport publié le 16 septembre et qui chiffre à 11,6 milliards de dollars les sommes nécessaires pour maintenir dans les pays les plus défavorisés des services de santé et d'éducation élémentaires. " Si ce déficit n'était pas comblé, écrivent les auteurs de ce rapport, les succès obtenus en matière de lutte contre la pauvreté et de développement à long terme seraient compromis. "



    - Nous nous sommes engagés (...) à ce que soient utilisées les ressources supplémentaires provenant des ventes d'or concertées du FMI (...) pour fournir aux pays les plus pauvres dans les deux ou trois années à venir 6 milliards de dollars supplémentaires en fonds facilement accessibles (...) ;

    Le conseil d'administration du Fonds devrait finaliser le processus de vente de 403 tonnes d'or, le 25 septembre.

    Prévue à l'origine pour dégager des fonds destinés à être placés et dégager des revenus, cette vente devait tirer le FMI des déficits budgétaires où il s'enfonçait.

    La crise et les dégâts qu'elle provoque dans les économies en développement ont inspiré à Gordon Brown, le premier ministre britannique, l'idée de consacrer le produit de la vente à l'aide à ces pays. En définitive, la plus-value (6 milliards de dollars environ) ne sera pas utilisée sous forme de dons, mais servira à gager des prêts avantageux pour les pays les moins favorisés. Pour ne pas perturber le marché de l'or, le FMI vendra son métal précieux sur plusieurs années et dans le contingent des ventes des banques centrales.



    - Nous avons convenu de revoir la flexibilité du Fonds pour une dette soutenable et de demander au FMI et à <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale de faire un rapport au Comité du FMI, au Comité de développement et aux assemblées annuelles.

    Le FMI et <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale ont assoupli leurs conditions d'attribution de prêts, de façon à répondre mieux et plus vite aux demandes de fonds des pays en péril.

    POINT 28 - Nous réaffirmons notre engagement à faire face à la menace d'un changement climatique irréversible, sur la base des principes de responsabilités communes mais différenciées, et à trouver un accord à la conférence des Nations unies sur le climat qui se tiendra à Copenhague en décembre 2009.

    L'issue des négociations sur le climat sous l'égide des Nations unies à la conférence de Copenhague, du 7 au 18 décembre, reste incertaine. La discorde persiste entre les pays développés et ceux en développement, qui risquent d'être les premières victimes du réchauffement climatique, mais sont souvent dépourvus de moyens pour investir dans un changement de modèle énergétique. La question du financement de l'adaptation au changement climatique, qui avait empêché les négociations d'aboutir lors de la conférence de Poznan en décembre 2008, est toujours en débat. Les pays en développement demandent une contribution forte des pays industrialisés. Le sujet doit être abordé lors du sommet des Nations unies sur le climat à New York, le mardi 22 septembre.

    Selon diverses estimations, l'effort des pays en développement devrait être de 50 à 135 milliards de dollars par an. L'Union européenne, qui retient le chiffre de 100 milliards, a indiqué, le 10 septembre, que l'aide publique internationale en faveur du changement climatique devrait se situer entre 22 et 46 milliards d'euros par an à partir de 2020, proposant d'en prendre sa part. Le reste des financements proviendrait des pays en développement et des recettes tirées du marché des droits à polluer.

    Alain Faujas, Anne Rodier et Adrien de Tricornot

    Qu'est-ce que le G20 ?

    Naissance La création du G20 a été décidée en septembre 1999 à Washington, à l'initiative du G8 (groupe des huit pays les plus riches de la planète), lors des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale.

    Ce forum de dialogue, auquel participent depuis l'origine les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales de 19 pays riches et en développement plus l'Union européenne, s'est réuni pour la première fois le 15 décembre 1999, à Berlin.

    Périodicité Le G20 se réunissait traditionnellement une fois par an. Mais depuis le G20 de Washington en novembre 2008, qui a réuni pour la première fois les chefs d'Etat ou de gouvernement à cause de la crise, ce rendez-vous est devenu bisannuel.

    Composition Le G20 (85 % du produit intérieur brut mondial) rassemble les pays du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada, Russie), dix pays émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique et Turquie), auxquels s'ajoutent l'Australie et l'Union européenne. Cette dernière est représentée par le président du Conseil européen et celui de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> centrale européenne.

    De Londres à Pittsburgh Les 200 jours du G20 Analyse faite par le Monde de l Economie 


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  • Oui, on savait, moi-même pris dans l’actualité j’oublie des fois des documents importants.

    Ce livre est paru fin 2004 et résulte d’un Rapport demandé par notre Ministère des affaires étrangères courant 2001, bien avant les attentats du 11 septembre.


    Présentation par l'éditeur

    Jean de Maillard, magistrat, est l'un des meilleurs analystes européens dans le domaine de la criminalité internationale et du blanchiment d'argent. Il y a deux ans, cet expert farouchement indépendant a réalisé à la demande du ministère des Affaires étrangères une étude approfondie sur l'évolution actuelle de la mondialisation. Sa mission : dans le contexte sécuritaire induit par le 11 septembre, identifier toutes les conséquences des "nouvelles menaces" sur la situation internationale... Ses conclusions balaient toutes les idées reçues sur le sujet. Non seulement les institutions financières internationales et les grands États européens ou américains sont incapables d'enrayer une dérive illicite des échanges internationaux, mais ils la favorisent directement. À l'extérieur de leurs frontières, les États, en coulisse, élargissent toutes les zones de non-droit. On ne jugule plus les flux d'argent sale, ceux-ci sous-tendent, complètent et soutiennent avantageusement les flux d'argent propre avec lesquels ils se mélangent.
    Quand les théoriciens de la globalisation chantent les vertus du libre-échange porteur de paix, Jean de Maillard explore les voies par lesquelles les États maîtrisent discrètement les secteurs les plus stratégiques (tels que le pétrole ou les nouvelles technologies de l'information) en recourant régulièrement à des moyens frauduleux, et délèguent leur souveraineté à des intérêts privés totalement incontrôlés. Jusqu'à donner naissance à une "économie trafiquante". Son constat est froid, argumenté, rigoureux, dépassionné. Une plongée vertigineuse dans les arcanes de notre monde globalisé. Les conclusions de ce rapport, les voici.

    Voici la fin de l’introduction :


    Au sommaire

    • Naissance d'une économie trafiquante
    • Les "nouvelles menaces"
    • La question criminelle au cœur de la mondialisation
    • Le crime, enjeu de la division internationale du travail
    • Les asymétries de la mondialisation, sources d'avantages
    • absolus et comparatifs
    • L'état du monde
    • La mondialisation unilatérale
    • Du Consensus de Washington au désaccord de Bagdad
    • Les tribulations de l'économie-monde mondiale
    • Conclusion

    La fin de la conclusion.

     

    Que cette analyse apparaît encore plus juste aujourd’hui. Maintenant beaucoup de questions apparaissent.
    Pourquoi les questions soulevées dans ce livre ne sont pas reprises dans les medias actuellement ?
    Pourquoi  le lien entre la « criminalité » et l’économie n’est-il jamais évoqué, cette question est elle taboue ?

    Le livre  pose enfin les problèmes de notre crise actuelle (déjà !!!).

    Malheureusement M. De Maillard est lui aussi muet ( d’ailleurs depuis la parution de son livre , !!!!)


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  • Une excellente initiative de Médiapart   

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    • ·  A trois jours du G-20 de Pittsburgh, voici notre première sélection d'articles de la presse étrangère autour de ce sommet censé réformer le capitalisme mondial.

     

     Au Brésil, on craint que l'Europe détourne le G-20 des vrais enjeux
    «Le G-20 se réunit à nouveau, mais pourrait sortir affaibli», titre O Estado de Sao Paulo, l'un des quatre journaux de référence du Brésil, dans son édition de dimanche. Il lance, dans un long article de présentation des grands enjeux du G-20 à venir, une attaque en règle à l'encontre des positions européennes. Extrait : «Une fois le pire de la crise passé, nombreux sont les gouvernements à se montrer moins enclins à imposer des réformes impopulaires chez eux. Et le sommet court le risque d'être dominé par la question la plus populiste, celle des rémunérations des patrons des banques. ‘A Londres, les paradis fiscaux étaient le sujet le plus sexy. Cette fois, ce sont les super-rémunérations', regrette une source du ministère de l'Economie [brésilien].»

     

    Et le très sérieux quotidien proche des milieux d'affaires, d'enfoncer le clou, en citant un expert du Peterson Institute of international economics : «Si le sommet se réduit à ces questions de régulation financière, ce serait une déconvenue. Le président Lula, par exemple, n'en fait pas une question prioritaire.»

     

    Ce qui n'empêche pas Brasilia d'avoir déjà choisi son camp, dans le face-à-face qui s'annonce tendu entre Européens et Américains à Pittsburgh, autour des capitaux propres des banques : «Le Brésil s'alignera plutôt sur la position américaine [qui consiste à imposer un seuil minimum de fonds propres pour chaque établissement financier]», prévient le journal. Mais au fond, les priorités brésiliennes sont ailleurs, au nombre de deux : «Consolider le G-20 comme un espace de décision et poursuivre la réforme du FMI et de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale

     

    <st1:personname productid="La Chine" w:st="on">La Chine</st1:personname> se prépare une fois de plus à militer pour une réforme du FMI
    Pékin a convoqué la presse, la semaine dernière, pour lui faire part de ses intentions à l'approche du G-20 : «<st1:personname productid="La Chine" w:st="on">La Chine</st1:personname> espère une redistribution à égalité des droits de vote, au sein du Fonds monétaire international comme de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale, entre pays développés et pays en développement», a expliqué Zhu Guangyao, secrétaire d'Etat au ministère des finances chinois. En l'état, rappelle le China Daily, les économies du Nord détiennent encore 57% des droits de vote au FMI, dont 17% pour les Etats-Unis (et 4,9% pour <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>). Contre 3,7% pour <st1:personname productid="la Chine." w:st="on">la Chine.</st1:personname>

     

    L'article cite longuement Zhang Xiaojing, un économiste officiel, qui exhorte les autorités chinoises à la prudence : «Le poids de notre économie s'est très fortement accru ces dernières années, mais <st1:personname productid="La Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> ne joue pas encore le rôle de locomotive mondiale. Notre dépendance à l'égard du commerce international prouve notre fragilité. [...] Reste que l'architecture financière internationale devrait mieux représenter les bousculements géographiques en cours.» Les relations entre Barack Obama et Hu Jintao seront scrutées avec attention durant le sommet de Pittsburgh, alors que l'ambiance entre les deux pays s'est soudainement dégradée, début septembre, après l'adoption de nouvelles mesures américaines sur le pneu jugées «protectionnistes» par Pékin.

     

     <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">La Banque</st1:personname> des règlements internationaux ne veut pas d'une «révolution» dans le contrôle des banques
    Dans son édition de lundi, le Financial Times donne la parole au patron de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> des règlements internationaux (BRI), Jaime Caruana. Cette institution, chargée de surveiller les institutions financières dans le monde, et de faire respecter les normes dites de «Bâle 2», se trouve en position de force ces temps-ci, et devrait voir bon nombre de ses recommandations reprises dans le communiqué de Pittsburgh.

     

    Lorsque Timothy Geithner, le secrétaire américain au Trésor, a présenté à Londres début septembre, au G-20 des ministres des finances, ses projets de réforme macro-prudentielle en vue du G-20 américain (c'est-à-dire du cadre régissant l'ensemble des banques), certains y ont vu l'annonce de la mort prochaine de «Bâle 2». Depuis leur mise en place en 2004, ces normes, qui consistent à contrebalancer les risques pris par les banques par des exigences de fonds propres, font l'objet de critiques sévères. La crise des «subprime» a montré que ce système ne pouvait pas marcher, tant que les agences de notation se montraient incapables d'estimer les véritables risques pris par les établissements financiers.

     

    Faut-il pour autant enterrer «Bâle 2» ? La question sera sans doute posée dans les couloirs de la réunion de Pittsburgh, et Caruana apporte déjà sa réponse : il n'en est pas question. «Nous ne souhaitons pas changer les règles à cette échelle», estime-t-il. «Nous avons découvert que les modèles sont plus imparfaits que ce que nous pensions, et [nous nous dirigeons] vers une amélioration de Bâle 2.» Une évolution, donc, et surtout pas de révolution, résume le FT. Pas de «Bâle 3» à l'horizon du prochain G-20, donc.

     

    Caruana refuse par ailleurs de reconnaître une quelconque responsabilité de ces normes bancaires dans le déroulement de la crise : «Il n'existe pas de corrélation entre l'adoption de Bâle 2 et les difficultés liées à la crise dans tel ou tel pays. Certes, Bâle 2 ne suffit pas. Ce n'est pas juste une affaire de régulation, mais de mise en application de cette régulation. Il ne faudrait pas faire une lecture trop simpliste de la crise

    Avant le G20, loin du débat français suite ..... 


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