• Les dysfonctionnements responsables de la crise ont bien été identifiés lors du G20 de Londres, tout comme les moyens de les corriger. Si les plus consensuels, sur l'élimination des paradis fiscaux ou la hausse des fonds propres, semblent en bonne voie, le doute subsiste sur la réalité de leur application. Mais d'autres sujets, comme les bonus, les fonds spéculatifs ou les normes comptables, divisent les gouvernements

     

                Lors du G20 de Londres, le 2 avril, les chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient montrés unis pour mettre fin aux excès de la finance et discipliner le capitalisme. Ils promettaient d'agir sur ceux qu'ils jugeaient responsables de la crise : les fonds spéculatifs (hedge funds), les paradis fiscaux, les agences de notation et les bonus des traders. Six mois plus tard, les paroles ont été suivies d'effets. Mais les mesures adoptées sont parfois édulcorées et font très rarement l'objet d'un consensus international.



    POINT 8 DU COMMUNIQUÉ DU G20 DE LONDRES - Nous avons apporté un large soutien à nos systèmes bancaires afin de garantir les liquidités, de recapitaliser les institutions financières et de régler le problème des actifs dépréciés. Nous nous engageons à prendre les mesures nécessaires afin de restaurer le flux de crédit (...) et d'assurer la solidité des institutions fondamentales pour le système.

    Après les centaines de milliards de dollars que les Etats du G20 ont injectés dans le système bancaire en déroute, les grandes puissances ont exigé des banques qu'elles assurent aussi elles-mêmes leur solidité, en renforçant leurs capitaux propres. Les Etats-Unis ont ainsi, les premiers, soumis leurs banques à un exercice de stress tests, des tests de résistance à des scénarios de crise extrême dont les résultats, en mai, ont obligé dix des dix-neuf plus grands établissements américains à se recapitaliser. Le Fonds monétaire international (FMI) a exigé que les autres pays du G20 suivent. Mais si les stress tests y ont aussi été menés, c'est, la plupart du temps, dans la confidentialité.

    Dans une logique de plus long terme, les pays du G20 se sont mis d'accord pour relever les exigences de fonds propres des banques afin de les rendre plus solides, sans parvenir toutefois à un outil de mesure harmonisé entre les Etats.

    Quant au crédit, les statistiques aux Etats-Unis témoignent d'un assèchement des prêts et d'un renchérissement du coût de l'argent. Le même constat est fait en Europe où les patronats allemand, français et italien ont dénoncé, à la mi-septembre, des politiques de restriction de crédit de la part des banques, et ont mis ces dernières en garde. Des dispositifs ont été mis en place pour stimuler l'offre de crédit, par exemple en France avec un service public de médiation à disposition des PME. Mais ces mesures ne peuvent être qu'incitatives.



    POINT 15 Nous nous sommes accordés sur les points suivants : établir un nouveau Conseil de stabilité financière (...) avec un mandat renforcé, qui succédera au Forum de stabilité financière (FSF) et comprendra les pays du G20, des membres du FSF, l'Espagne et <st1:personname productid="la Commission" w:st="on">la Commission</st1:personname> européenne ; organiser une surveillance conjointe des risques macroéconomiques et financiers entre le Conseil de stabilité financière et le Fonds monétaire international (...).

    Au lendemain du G20 de Londres, un Conseil de stabilité financière (CSF) a remplacé le Forum de stabilité financière, créé en 1999 par le G7. Le nouveau conseil est doté d'une mission de supervision élargie à toute la finance mondiale. Il a tenu sa première réunion le 27 juin à Bâle, en Suisse, et constaté " des signes d'amélioration " dans la sphère financière. Le 15 septembre, il a préconisé de limiter les bonus versés par des banques insuffisamment capitalisées.

    Le Conseil travaille à la définition de nouvelles règles internationales découlant des décisions du G20, qui seront ensuite déclinées dans tous les pays. Il est censé être plus actif que le FSF, accusé de n'avoir pas vu venir la crise, et capable d'anticiper les crises grâce à un dialogue avec le FMI. Mais cette articulation avec le Fonds reste à organiser. Il s'agit d'un sujet délicat puisque le FMI dépend des gouvernements et le Conseil de stabilité des banquiers centraux, deux univers méfiants l'un envers l'autre.



    - Nous avons décidé de réformer nos systèmes de réglementation afin que nos autorités puissent identifier et prendre en compte les risques macroprudentiels.

    Derrière ce principe, il y a l'idée de repenser les systèmes de régulation nationaux, c'est-à-dire la doctrine des autorités de contrôle nationales (banques centrales, ministères des finances, etc.), afin que celles-ci prennent en compte les risques systémiques. En clair, les autorités nationales doivent mieux appréhender les conséquences de la faillite d'une grande banque établie dans leur pays pour tout le système. Cela suppose d'améliorer le dialogue entre les autorités nationales et de renforcer les coopérations, notamment en Europe.

    Sur ce point, les choses avancent vite, même si le principe d'un superviseur bancaire européen, souhaité par de grandes banques, continue de susciter des oppositions. Quant aux Etats-Unis, une réforme est actuellement discutée pour réduire le nombre de régulateurs (Réserve fédérale, FDIC, SEC, etc.) et combler les failles des contrôles révélées par la crise. Barack Obama a proposé de réduire de quatre à trois le nombre de régulateurs. Au Congrès, des voix se font entendre pour créer un superviseur unique



    - Nous avons décidé d'étendre la réglementation et la surveillance à tous les instruments, les marchés et les institutions financières d'importance systémique. Cela comprend, pour la première fois, les fonds spéculatifs d'importance systémique.

    Le G20 comptait ainsi s'attaquer aux fonds spéculatifs, ces " trous noirs de la finance " échappant à toute réglementation. Dans les faits, si des mesures ont été envisagées, c'est en ordre dispersé.

    Bruxelles a présenté un projet de directive fin avril sur lequel les gouvernements de l'Union européenne et le Parlement européen devront prochainement se prononcer. Le texte exige des gérants de fonds spéculatifs qu'ils s'enregistrent auprès des autorités de régulation et leur donnent des informations pour pouvoir exercer leurs activités au sein des Vingt-Sept. Mais le Royaume-Uni s'y oppose. Et le régulateur boursier britannique a annoncé, le 16 septembre, qu'il travaillait avec son homologue américain sur un corps réglementaire commun qui sera sans doute bien différent du texte européen.



    - Nous avons décidé d'approuver et d'appliquer les nouveaux principes rigoureux du FSF - devenu depuis le CSF - sur les salaires et les bonus et de promouvoir des systèmes d'attribution de bonus viables à long terme (...).

    Lors du G20 de Londres, les Etats se sont mis d'accord pour encadrer les bonus des " princes de la finance ". Mais depuis, le débat patine, régulièrement ponctué par des révélations de bonus faramineux dans des banques ayant touché des aides publiques.

    Deux positions s'affrontent : celle des Américains, d'accord pour différer le versement d'une partie des bonus, afin de tenir compte de la performance à long terme, mais hostiles au plafonnement des bonus ; celle des Européens, qui veulent imposer des règles strictes pour limiter les primes. L'Union européenne va soumettre à Pittsburgh un accord pour limiter la part variable des rémunérations par rapport au salaire fixe et lier ces dernières à la rentabilité des opérations sur une longue durée.



    - La réglementation doit prévenir les endettements excessifs et exiger que des fonds de réserve soient constitués en temps utile.

    La définition de la réglementation bancaire postcrise est déjà bien avancée. A Bâle, le 6 septembre, les banquiers centraux membres de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> des règlements internationaux (BRI), qui réunit toutes les puissances économiques mondiales, sont convenus de la nécessité de renforcer les fonds propres des banques.

    En application des principes du 2 avril, il a aussi été convenu d'introduire dans la gamme des indicateurs de solidité du secteur bancaire un ratio d'endettement rapportant le niveau de la dette financière d'un établissement à son poids en fonds propres. Mais ce ratio n'existe aujourd'hui formellement qu'aux Etats-Unis. Et les discussions devraient continuer durant des mois pour pouvoir le calibrer.



    - Nous avons décidé de prendre des mesures contre les pays non coopératifs, dont les paradis fiscaux font partie. Nous sommes prêts à mettre en place des sanctions (...). L'époque du secret bancaire est terminée.

    C'est une première dans l'histoire : pour récupérer l'argent de l'évasion fiscale (estimée à 100 milliards de dollars par an pour les Etats-Unis) et réduire les risques liés à l'opacité dans la sphère financière, le G20 a déclaré la guerre aux paradis fiscaux et réglementaires. Il a été convenu d'élaborer, sans doute à l'horizon 2010, une nouvelle liste noire des centres offshore qui continueraient de ne pas donner d'informations fiscales sur la clientèle des non-résidents.

    Or, cette menace s'avère déjà efficace puisque la plupart des paradis fiscaux sont en train de signer de nouvelles conventions d'échange de renseignements, pour ne pas apparaître sur cette liste. Depuis le début de 2008, plus de 75 conventions bilatérales ont été signées. Des pays comme <st1:personname productid="la Suisse" w:st="on">la Suisse</st1:personname>, l'Autriche et le Luxembourg ont accepté de lever leur sacro-saint secret bancaire, sur demande justifiée du fisc.

    A Pittsburgh, le G20 devra à présent s'entendre sur les modalités du contrôle de ces nouvelles conventions de coopération. Et s'accorder, le cas échéant, sur un dispositif de rétorsion et de sanctions.

    - Nous avons décidé d'appeler les normalisateurs comptables à travailler (...) avec des superviseurs et régulateurs pour améliorer les normes de valorisation et de provisions et parvenir à un seul ensemble de normes comptables mondiales de haute qualité.

    Ce sujet est l'un des principaux points d'achoppement entre les pays du G20, en particulier entre <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> et l'Allemagne d'un côté, et les Etats-Unis de l'autre. Les premiers souhaitent que soient réformés certains principes comptables, notamment la valorisation des actifs à la valeur de marché. Ce principe est accusé d'avoir amplifié les effets de la crise obligeant les établissements financiers à enregistrer des pertes artificielles.

    Mais si l'autorité chargée de définir les principes comptables aux Etats-Unis, le Financial Accounting Standard Board (FASB) a d'abord suivi les recommandations du G20 en assouplissant les règles du " mark to market ", elle a durci à nouveau ses principes avant l'été. Les Etats-Unis estiment en effet que le principe de valeur de marché est un outil de mesure objectif et transparent et ne semblent pas prêts à le remettre en cause. Pour l'heure, l'autorité chargée de rédiger les règles comptables en Europe, l'International Accounting Standard Board (IASB), y est aussi opposée. Autrement dit, le sujet patine.



    - Nous avons décidé d'étendre la surveillance de la régulation et l'enregistrement aux agences d'évaluation du crédit (...) afin de prévenir en particulier les conflits d'intérêt inacceptables.

    Les agences notant la qualité des crédits - Standard & Poor's, Moody's, Fitch... - ont été très vite accusées d'avoir sous-évalué les risques des crédits immobiliers à risque, les fameux subprimes. Leurs méthodes de travail - elles sont rémunérées par les sociétés qu'elles notent et leur proposent des conseils - ont été critiquées.

    Il est désormais interdit aux agences de cumuler une activité de conseil et de notation de crédit aux Etats-Unis, et cela le sera très prochainement en Europe. Bruxelles a en effet adopté en avril une directive qui obligera les agences à s'enregistrer auprès du régulateur des marchés européens, le CESR, pour être ensuite placées sous la surveillance de l'autorité du pays dans lequel elles notent les crédits.

    Aux Etats-Unis, le Trésor a aussi émis cet été une proposition de loi qui doit être discutée au Congrès. Le texte vise, comme en Europe, à augmenter la transparence des méthodes d'évaluation des crédits. L'Australie et le Japon réfléchissent eux aussi à de nouvelles règles. Mais nulle part n'a été remis en cause le principe qui consiste pour une agence à être rémunérée par la société dont elle note le crédit...



    POINT 16 Nous avons demandé au CSF et au FMI (...) de rédiger un rapport pour la prochaine réunion de nos ministres des finances, en novembre - 2009 - .

    Ce rapport sera remis le 6 novembre aux ministres des finances du G20. Il fera le point sur l'avancement de la réforme de la régulation financière : l'encadrement macroprudentiel, la résistance du secteur et la mise en oeuvre des mesures demandées en avril et de celles arrêtées à Pittsburgh.

    Claire Gatinois et Anne Michel
    De Londres à Pittsburgh Les 200 jours du G20 Analyse faite par le Monde de l Economie 


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  • Les grandes institutions internationales de Bretton Woods ont bénéficié d'importants moyens supplémentaires lors du sommet du G20 de Londres. Mais le rééquilibrage de leur fonctionnement et de leur stratégie en faveur des pays émergents ou en développement reste à négocier

     

                La réforme des institutions internationales - ou plus exactement de celles " de Bretton Woods ", <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) - sera politique ou ne sera pas.

    En effet, il n'a rien coûté, si l'on peut dire, aux pays du G20 de promettre de doper à coups de centaines de milliards de dollars leurs capacités d'intervention au profit des pays en difficulté. Pas plus qu'il ne leur a coûté de consacrer le FMI comme pompier mondial.

    En revanche, l'abandon par les Etats-Unis de leur droit de veto dans ces instances et l'acceptation par les pays européens de céder une partie de leurs voix aux pays émergents se feront dans la douleur de négociations ardues. Il en va de la crédibilité et de l'efficacité de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> comme du Fonds, mais aussi du rééquilibrage de l'économie de la planète.



    POINT 17 DU COMMUNIQUÉ DU G20 DE LONDRES - Nous sommes tombés d'accord pour accroître les ressources disponibles pour le FMI grâce à un financement immédiat des membres de 250 milliards de dollars, (...) augmenté jusqu'à 500 milliards, et d'envisager des emprunts sur le marché si nécessaire.

    Les 500 milliards de dollars de réserves supplémentaires ont été légèrement dépassés, samedi 5 septembre, avec la promesse de l'Inde de souscrire 10 milliards de dollars d'obligations du Fonds. Désormais, celui-ci peut mobiliser 750 milliards de dollars pour aider les pays en difficulté à défendre leur monnaie attaquée par la spéculation ou à redresser leur balance courante déficitaire.



    - Nous soutenons une augmentation substantielle des prêts d'au moins 100 milliards de dollars par les Banques multilatérales de développement (BMD), y compris pour les pays à faibles revenus, et assurons que toutes les BMD - auront - les capitaux nécessaires.

    Il n'est pas clair que les sommes promises aient commencé à être apportées aux banques multilatérales (Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement et Banque interaméricaine de développement).

    Celles-ci ont bien prévu de prêter, en 2009, 110 milliards de dollars de plus qu'en 2008. Une projection à trois ans table même sur une hausse de 305 milliards de dollars de prêts, mais elle inclut le triplement des prêts de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale à 100 milliards, ce qui complique l'appréciation de l'effort vraiment nouveau des pays riches en faveur des pays en développement.



    POINT 19 - Nous avons convenu de soutenir une allocation générale de Droits de tirages spéciaux - DTS - qui injectera 250 milliards de dollars dans l'économie mondiale et augmentera les liquidités totales.

    Depuis le conseil d'administration du FMI du 27 juillet, on sait que 250 milliards de dollars de DTS ont été émis, dont 18 milliards iront aux 80 pays les plus pauvres de la planète, au prorata de leurs quotas. Les pays développés qui n'ont pas besoin d'une telle faculté de tirage peuvent céder leurs droits à des pays qui auraient besoin de cette forme de prêt.



    POINT 20 - Nous nous engageons à mettre en oeuvre les réformes sur les voix et les quotas au FMI convenues en avril 2008, et nous appelons le FMI à compléter la nouvelle révision des quotas d'ici à janvier 2011.

    Un déplacement d'environ 2,7 % des quotas et des votes en faveur des pays sous-représentés dans les instances du FMI proportionnellement à leur poids économique, avait été décidé en avril 2008. Mais le processus est bloqué par 32 pays, dont le Brésil (sur les 186 membres du Fonds), qui n'ont toujours pas ratifié cette réforme.

    Une nouvelle révision des quotas, réclamée à cor et à cri par les pays émergents, sera longue et complexe. En effet, ceux-ci demandent aux pays industrialisés, qui détiennent plus de la moitié des quotas et droits de vote, un nouveau transfert à leur profit de 7 % de ceux-ci. Ce " sacrifice " ne peut venir que des pays européens, qui détiennent plus de 32,4 % des pouvoirs et sont donc collectivement sur-représentés.

    En revanche, pays par pays, les choses sont moins claires : par exemple, les Etats-Unis, le Japon ou l'Espagne sont sous-représentés et <st1:personname productid="la Russie" w:st="on">la Russie</st1:personname> plutôt sur-représentée.

    Pour l'instant, les Européens ne veulent entendre parler ni d'une représentation unique - car l'Allemagne, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> et <st1:personname productid="la Grande-Bretagne" w:st="on">la Grande-Bretagne</st1:personname> disposent chacune d'une représentation en propre - ni de céder leurs quotas. Pour se trouver en position de force lors des discussions à venir, ils ont même porté leur contribution au renforcement des réserves du FMI des 100 milliards de dollars promis initialement à 175 milliards.

    Le refus d'une représentation européenne unique - qui débloquerait le dossier en permettant de redistribuer jusqu'à 10 % des droits de vote - a été résumé par le ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, en ces termes : " Il n'est pas possible que nous financions la fête sans pouvoir y être invités. "

    Les négociations débuteront à Istanbul lors de l'assemblée annuelle du Fonds, le 6 et le 7 octobre. Elles promettent d'être ardues.



    - De plus, nous estimons qu'il faudrait envisager une plus grande implication des gouverneurs du Fonds dans l'orientation des prises de décisions stratégiques du FMI et dans l'amélioration de sa fiabilité.

    La possibilité que l'assemblée des gouverneurs - les représentants des Etats aux FMI (ministres des finances ou gouverneurs de banque centrale) - devienne l'organe décisionnaire du FMI a été évoquée depuis plusieurs années, mais n'a pas encore été sérieusement discutée.



    - Nous nous engageons à appliquer les réformes de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale convenues en octobre 2008. Nous attendons des recommandations supplémentaires, aux prochaines réunions, sur des réformes concernant les voix et les représentations selon un agenda accéléré, et qui seront approuvées d'ici aux réunions du printemps 2010

    .

    Comme au FMI, les négociations progressent lentement au sujet de la place à donner aux économies émergentes, qui s'estiment, à juste titre, mal représentées à <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale : l'Inde y pèse toujours moins que l'Italie, par exemple.

    Les pays les plus pauvres font aussi valoir qu'étant les principaux utilisateurs des programmes de prêts et de dons de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname>, il serait normal de leur donner plus de voix au chapitre et plus de places dans les instances dirigeantes de <st1:personname productid="la Banque." w:st="on">la Banque.</st1:personname>



    - Nous estimons que les dirigeants des organismes financiers internationaux devraient être nommés par un processus de sélection ouvert, transparent et basé sur le mérite.

    Tous les dirigeants de tous les pays industrialisés sont d'accord pour remettre en cause la règle non écrite qui réserve le poste de directeur général du FMI à un Européen et celui de président de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale à un Américain.

    Rien ne s'oppose donc, en droit et en fait, à ce que les successeurs de Dominique Strauss-Kahn au FMI et de Robert Zoellick à <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> soient désignés - comme aux Nations unies ou à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) - sur la base d'un processus de sélection et de désignation qui fasse abstraction de la nationalité des candidats et soit fondé sur leurs mérites. Le problème est que les Américains, les Européens et les Japonais devront alors cesser de s'entendre sur leurs votes au préalable.



    - Nous avons demandé au président - du G20 - de présenter un compte rendu lors de la prochaine réunion, avec de nouvelles propositions pour de nouvelles réformes afin d'améliorer la réactivité et l'adaptabilité des institutions financières internationales.

    Selon toute vraisemblance, s'exprimera à cette occasion la revendication des pays en développement que les Etats-Unis abandonnent leur droit de veto de fait.

    Rien dans les textes fondateurs des institutions de Bretton Woods ne le prévoit, mais avec 16,77 % des voix au FMI, les Etats-Unis peuvent bloquer les décisions importantes et notamment les réformes institutionnelles qui exigent une majorité qualifiée de 85 %.

    Alain Faujas

    De Londres à Pittsburgh Les 200 jours du G20 Analyse faite par le Monde de l Economie 


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  • De Londres à Pittsburgh Les 200 jours du G20

                Les 24 et 25 septembre, les chefs d'Etat ou de gouvernement des 19 plus grands pays de la planète, plus le représentant de l'Union européenne, se retrouveront à Pittsburgh, aux Etats-Unis, pour un nouveau sommet, un peu plus de deux cents jours après celui de Londres, le 2 avril.

    Le G20 y avait alors réalisé la prouesse de faire passer l'image d'une unanimité politique autour des réponses à apporter à la crise, image renforcée par la fameuse " photo de famille " du sommet : la présence inédite des dirigeants chinois, brésilien, indien ou sud-africain, etc., au même rang que leurs homologues européens et américain avait donné le sentiment qu'un nouveau monde pouvait émerger. Le G20 de Pittsburgh aura sans doute du mal à rééditer l'exploit, car l'attention se portera surtout sur la mise en place effective des mesures annoncées dans le communiqué final de Londres.

    Pour établir ce bilan des " deux cents jours du G20 ", " Le Monde Economie " a, laissant de côté les déclarations d'intention générale, sélectionné dans ce communiqué les annonces concrètes, souvent précédées d'expressions comme " nous nous sommes accordés sur ", " nous nous engageons à ", etc. Trente-deux mesures ont été dégagées - un même paragraphe du communiqué officiel, numéroté de 1 à 29, pouvant en contenir plusieurs. Chacune d'entre elles se trouve, deux cents jours après, à l'état de réalisation effective, de négociation plus ou moins laborieuse, d'élaboration plus ou moins avancée, de blocage plus ou moins insurmontable, et parfois d'échec pur et simple.

    En entrant dans le vif des négociations, les intérêts divergents, les priorités nationales reprennent leurs droits. Américains et Européens, pays riches et pauvres, occidentaux et " émergents ", rencontrent d'autant plus d'obstacles sur la voie de " l'intérêt général ", tracée à Londres, que l'amélioration des indicateurs conjoncturels incite plutôt à penser, peut-être imprudemment, à " l'après-crise ".

    Cette diversité, voire ces divergences, se voit dans les réponses que treize " personnalités " du monde de l'économie et de la politique ont apportées à une question du " Monde Economie " : " S'il n'y avait qu'une et une seule leçon à tirer de la crise, laquelle choisiriez-vous ? "

    La difficulté à faire l'unanimité, ne serait-ce que de façade, autour d'un projet politique cohérent de " sortie de crise " ramène le rêve d'une nouvelle gouvernance mondiale, née des cendres de la crise, à la dure réalité des affrontements traditionnels décrits par Thierry de Montbrial, le directeur général de l'Institut français des relations internationales (IFRI).

    Tout en proclamant que " rien ne sera plus jamais comme avant ", des banquiers, des gouvernements, des entreprises se reprennent à espérer un retour rapide au " business as usual ", gommant la réalité de l'impact à long terme de la catastrophe financière sur les entreprises, les plus pauvres et les économies les plus fragiles. Avec tous les risques de rechute qu'un tel déni du réel comporte.

    Antoine Reverchon

    Je vais utiliser cette page comme lien vers le reste des analyses.

    A lire et a relire :
    Réguler le système financier international ( Le Monde)

    Réformer le FMI et la Banque mondiale ( Le Monde )
    Coordonner les politiques économiques (Le Monde Economie ) 

    S'il n'y avait qu'une et une seule leçon à tirer de la crise, laquelle retiendriez-vous? ( Le monde) 



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  •  

    Le point de vue de l'agence économique et financière Breakingviews.com

     

                L'inflation est sur le point de se réveiller aux Etats-Unis. L'indice des prix de référence devrait avoir progressé de 3 % à la fin de l'année, et les investisseurs ont tort de croire que le président de <st1:personname productid="la Réserve" w:st="on">la Réserve</st1:personname> fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, et son équipe y resteront indifférents.

    L'évolution du cours du pétrole a fait baisser l'indice des prix aux Etats-Unis chaque mois au cours du dernier trimestre 2008, successivement de 0,8 %, de 1,7 % et de 0,8 %. Aujourd'hui, un an après, l'indice 2009 se compare donc à des chiffres 2008 plus bas qu'auparavant. Cela suffit pour que le taux passe de - 1,5 % à + 1,5 %, et si la tendance des trois derniers mois se poursuit, le taux annuel que l'on observera en décembre ne sera pas loin de 3 %.

    Un tel revirement cadre mal avec la politique actuelle qui consiste à maintenir les taux d'intérêt proches de zéro. Pourtant, plusieurs porte-parole de <st1:personname productid="la Fed" w:st="on">la Fed</st1:personname> ont laissé entendre qu'ils pourraient rester très bas pendant encore longtemps.

    La faiblesse extrême des taux est censée donner de la vigueur à une reprise économique étrangement molle, limiter les progrès du chômage ou encore favoriser la convalescence des banques et de la consommation. Les indicateurs ont montré récemment que l'économie américaine n'était finalement pas si anémique, et la plupart des crédits affectés au plan de relance n'ont pas été utilisés.

    Certains gouverneurs de <st1:personname productid="la Fed" w:st="on">la Fed</st1:personname> ont déjà exprimé leur inquiétude au sujet des risques d'inflation. Quant à M. Bernanke, il a dit haut et fort qu'il ne laisserait pas <st1:personname productid="la Fed" w:st="on">la Fed</st1:personname> répéter ses erreurs des années 1930, une époque à laquelle des taux trop élevés avaient contribué à faire basculer le pays dans la dépression. En revanche, il a évité de mentionner un autre type de politique désastreuse : celle qui consiste à entretenir des taux très bas trop longtemps. C'est de cette façon que sont apparues l'inflation des années 1970 et l'énorme bulle immobilière des années 2000, cette dernière ayant débouché sur une catastrophe financière.

    On peut considérer aujourd'hui que le laxisme monétaire a déjà commencé à créer de nouvelles bulles sur un certain nombre de marchés, que ce soit les obligations, les actions, l'or, le pétrole ou d'autres matières premières. Il ne faudrait pas s'étonner que M. Bernanke et son équipe décident qu'il est temps pour <st1:personname productid="la Fed" w:st="on">la Fed</st1:personname> de s'occuper de l'excès de liquidités, des bulles émergentes et de l'inflation imminente. Elle pourrait par exemple ramener le taux directeur à 2 %. Ce ne serait pas vraiment élevé ; compte tenu de l'inflation, ce serait même un taux d'intérêt négatif en termes réels. Et là, au moins, la spirale de déflation qui fait des ravages sur les marchés se trouverait brutalement enrayée.

    Ian Campbell

    (Traduction de Christine Lahuec)


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  • Reuters21.09.09 | 21h00

                PARIS (Reuters) - Le socialiste Arnaud Montebourg et la député européenne des Verts Eva Joly, connus pour leur engagements contre les paradis fiscaux, ont décidé d'écrire directement à Barack Obama avant le G20 de Pittsburgh.

    Ils réclament au président américain une "politique de pression internationale pour faire céder les résistances", notamment du côté des pays anglo-saxons lors de la réunion qui tient jeudi et vendredi.

    Au total, selon Arnaud Montebourg qui a rédigé le texte, 72 députés français, allemands et européens ont déjà signé cette lettre qui a été adressée à tous les parlementaires "progressistes".

    "C'est une démarche européenne visant à démontrer que les anglo-saxons sont à la traîne. Ce sont eux qui bloquent sur presque tout", a-t-il expliqué à Reuters.

    Arnaud Montebourg, avocat de formation, milite pour l'interdiction des paradis fiscaux et Eva Joly, ancienne juge anti-corruption, a basé sa campagne électorale lors des européennes de juin sur la lutte contre ces territoires.

    "Pour financer nos plans de relance, assurer à l'économie des financements qui manquent, lutter contre la corruption et les pratiques qui grèvent le développement des pays pauvres et payer les services aux personnes victimes de la crise, il ne doit plus être possible de soustraire à la collectivité, en les dissimulant, grâce aux paradis fiscaux, des fonds qui devraient servir au bien commun", écrivent-ils.

    Laure Bretton, édité par Yves Clariss


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