• Assurance-vie : les offres à taux garanti enfin mieux encadrées


    A compter de ce dimanche 1er août entre en vigueur l'arrêté ministériel réglementant les taux garantis. Plus question notamment de faire payer aux autres assurés l'effort consenti pour en attirer de nouveaux.

    "Bénéficiez d'un taux garanti de 4,40 % net en 2010", "Assurance-vie: taux garanti 5,20% en 2009..."  Attirer les épargnants avec ce genre d'offres très attrayantes va devenir plus compliqué pour les assureurs-vie à compter de ce 1er août. Christine Lagarde a en effet le 7 juillet signé un arrêté ministériel réglementant l'application des taux garantis . Et cet arrêté entre en vigueur ce dimanche.

    Que prévoit-il ? D'abord de renforcer l'équité entre assurés en introduisant une règle garantissant que l'ensemble des assurés d'une compagnie ne financent pas les taux garantis à seulement certains d'entre eux. Les assureurs sont également contraint de délivrer une information plus loyale aux assurés : le taux maximum qu'ils pourront garantir sera déterminé en fonction de l'environnement des marchés obligataires. S'ils veulent continuer à proposer des taux garantis, il leur faudra donc veiller à ce que ces derniers soient plus représentatifs des perspectives de revalorisation des contrats.

    Le texte stipule notamment que "l'assureur ne peut garantir un taux que sur une période supérieure à 6 mois et doit exprimer ce taux de façon annualisée". Autre contrainte qui s'impose aux compagnies d'assurance-vie : les sommes dévolues chaque année au financement de taux garantis seront limitées. Cette limite dépendra des performances financières passées de l'assureur et des engagements contractuels déjà pris.

    latribune.fr


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  • Dessin de Dario Castillejos


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  • La " Goldman Sachs Connection " suivie de près

     

    Perdre l'un de ses parents peut être regardé comme un malheur. Perdre les deux ressemble à de la négligence " : le fonds d'investissement spéculatif (hedge fund) Boussard & Gavaudan pourrait faire sienne cette célèbre citation d'Oscar Wilde dans la comédie L'Importance d'être constant.

    Après avoir écopé, en février 2009, de 50 000 euros d'amende infligée par l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour manquement aux règles concernant les ventes à découvert, sa filiale parisienne BGG est aujourd'hui soupçonnée par le régulateur boursier français de délit d'initié. Il s'agit d'une transaction unique portant sur un montant de 1,06 million d'euros réalisée par la branche du boulevard Haussmann, dirigée par Emmanuel Boussard, le responsable des investissements.

    Fondé en 2002, opérant à Paris, Londres et Hongkong, ce groupe privé réputé demeure mystérieux malgré une cotation partielle à la Bourse de Londres et à Euronext. Son principal véhicule d'investissement, baptisé Sark, gère plus de 1 milliard d'euros d'avoirs. En tant qu'actionnaire, cette enseigne est connue pour son activisme à l'encontre de la direction des entreprises dans lesquelles elle investit.

    Le groupe, qui nie toute infraction, entend contester devant la commission des sanctions de l'AMF ces allégations rendues publiques lundi 26 juillet. BGG s'est refusé à tout commentaire.

    Cette affaire met une nouvelle fois en lumière l'influente " Goldman Sachs Connection " dans l'univers de la gestion alternative. Emmanuel Boussard et Emmanuel Gavaudan sont en effet deux anciens associés de la banque d'affaires new-yorkaise. Ce supermarché de la finance est un vivier de fondateurs de hedge funds. David Tepper, Eric Mindich, les fondateurs de GLG, ou Pierre-Henri Flamand : on ne compte plus les associés de Goldman Sachs qui se sont mis à leur propre compte.

    Double avantage

    " La carte de visite d'ancien responsable de Goldman Sachs aide à lever des capitaux. Les investisseurs potentiels savent qu'ils ont affaire aux meilleurs traders ou gestionnaires de patrimoine, assure un observateur londonien. Ces gens-là savent gérer les risques tout en assurant le rendement. "

    L'avantage pour Goldman Sachs est double. D'un côté, l'établissement peut organiser, financer et exécuter les transactions de ses " anciens " en leur offrant travaux de recherche et accès aux analystes. De l'autre, la banque peut investir aux côtés des hedge funds, la plupart du temps en tant que partenaire minoritaire.

    Comme on le sait, la spéculation est dans l'ADN des banquiers de Goldman Sachs, d'où leurs succès dans les hedge funds. Esthétique et éthique... Oscar Wilde aurait pu en faire la suite de L'Importance d'être constant.

    Marc Roche (Londres, correspondant)


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  • Dessin de Tiounine


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  • En France, le secteur n'arrive pas à atteindre l'équilibre

     

    LES ACTEURS français du microcrédit sont bien loin de réfléchir à une entrée en Bourse... Pionnière et principale opératrice du secteur en France, l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE) aimerait déjà parvenir à équilibrer les seuls coûts de son activité de prêt - hors accompagnement professionnel et social de ses clients - d'ici quelques années, pour pérenniser sa mission.

    En 2009, elle a accordé 14 600 micro-crédits à des exclus du système bancaire : chômeurs de longue durée, titulaires des minima sociaux, Roms et gens du voyage (10 % de la clientèle), personnes illettrées... Ce n'est pas le risque que représenteraient ces créateurs d'entreprise qui pose problème : leurs micro-activités sont aussi pérennes que la moyenne des entreprises créées en France. Mais le temps passé à rencontrer les clients potentiels, à les guider et à traiter des petits dossiers s'ajoute au coût de la ressource financière et rend l'équilibre économique très difficile à atteindre. D'autant plus que la réussite des clients les amène ensuite à partir vers le réseau bancaire classique...

    Le taux d'intérêt de l'ADIE, de l'ordre de 13 % par an, est parfois critiqué. Pourtant, il n'est pas suffisant pour couvrir les frais, soulignait le rapport sur le microcrédit publié en décembre 2009 par l'Inspection générale des finances : " D'après les calculs de la mission et compte tenu du faible montant de ses prêts, l'équilibre ne serait atteignable pour l'ADIE que moyennant un triplement de sa productivité ou un taux d'intérêt d'environ 32 %, ce qui ne paraît pas possible. En revanche, un équilibre semble atteignable pour des opérations d'un montant supérieur. "

    L'ADIE emploie 500 permanents aidés par près de 1 500 bénévoles. Présidente et fondatrice, Maria Nowak explique que si le but est social, le développement passe par les lois d'airain de l'économie : les initiatives européennes de soutien au secteur sont ainsi constituées " de lignes de crédit, de garanties et de prises de participation, pas de dons ".

    Aider l'accompagnement

    Mme Nowak ajoute que ses crédits sont " proportionnés " au budget de ses clients, " en veillant à ce qu'ils en tirent un bénéfice supérieur au coût du prêt ". Soit des échéances mensuelles d'environ 150 euros pour un prêt de 2 800 à 3 000 euros sur moins de deux ans. " Nos clients bénéficient, en parallèle, de primes régionales ou d'avances remboursables à taux zéro et d'un accompagnement gratuit. Le coût total des services est donc très bas ", justifie Mme Nowak.

    Il serait donc, selon elle, plus judicieux d'aider davantage l'accompagnement des créateurs et de les aider à obtenir des fonds propres, plutôt que de se concentrer sur la question du taux d'intérêt : " Bonifier les crédits ne coûterait pas très cher à l'Etat ou aux collectivités locales, qui le pratiquent occasionnellement. Mais un système administré ne permettrait pas de bâtir un modèle viable. L'enjeu est de construire un secteur financier ouvert à tous. Il faut accepter que le service soit payé. Pour les banques, c'est plus facile : elles ont déjà un réseau et travaillent au coût marginal ", souligne-t-elle. En développant davantage le microcrédit dans leurs agences, les banques pourraient aider à satisfaire une demande loin d'être épuisée.

    Adrien de Tricornot


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