• Pourquoi france... : une action publique suite

    Une action publique qui amortit les chocs

    Evolution du chômage entre mai 2008 et avril 2009, en points de %

    L'emploi public joue également un rôle de stabilisation important car il ne suit pas les cycles économiques. Avec 13,2 % du PIB consacré en 2009 à la rémunération des salariés du secteur public, la France se situe, sur ce terrain, au-dessus d'une moyenne européenne qui est de 11 %. Mais elle reste loin derrière les 15,6 % du PIB qui vont en Suède aux salariés du secteur public et encore plus des 18,3 % du Danemark. La France est aussi beaucoup plus proche qu'on ne le pense généralement du Royaume-Uni sur ce plan : la part des salaires du secteur public atteint outre-Manche 11,8 % du PIB.

    C'est un état de fait peu connu mais, en dehors de la Slovaquie, c'est en Allemagne que l'emploi public pèse le moins lourd parmi les 27 pays de l'Union, avec seulement 7,4 % du PIB qui va aux salariés du secteur public. Ce qui contribue à expliquer la violence du choc que subit actuellement l'économie de notre voisin d'outre-Rhin quand l'activité de son secteur privé fléchit. Le gouvernement français est, en revanche, parmi tous les grands pays européens, un de ceux qui a le moins utilisé le levier de l'emploi public pour lutter contre la montée du chômage : entre 2007 et 2009, le poids des salaires versés aux employés du secteur public ne s'est accru que de 0,4 point dans le PIB français, contre + 1,6 point en Espagne, + 0,9 au Royaume-Uni ou + 0,8 en Italie.

    Par ailleurs, nous avons souligné précédemment le recul - important, mais plus faible qu'ailleurs - de l'investissement en France. Mais ce n'est pas grâce au dynamisme de l'investissement public que les dégâts ont été limités jusqu'ici. Alors que son poids s'est accru de 1,8 point entre 2007 et 2009 dans le PIB des Etats-Unis, de 0,9 point au Royaume-Uni et de 0,5 point en moyenne dans l'Union, il ne devrait progresser que de 0,2 point en France, selon la Commission.

    Les pouvoirs publics peuvent aussi soutenir l'activité en diminuant les prélèvements qu'ils opèrent sur les revenus en temps de crise. Que ce soit du fait des pertes de recettes liées aux stabilisateurs automatiques déjà évoquées ou par des baisses d'impôts supplémentaires décidées spécifiquement. Là aussi, alors que la part des recettes publiques baisse de 4,4 points de PIB en Espagne et de 2,3 points au Royaume-Uni et aux Etats-Unis entre 2007 et 2009, elle ne diminuerait, selon la Commission européenne, que de 0,6 point en France. Ces recettes augmentent cependant dans le même temps de 0,3 point en Allemagne et en Italie, une politique pas vraiment favorable à la croissance...

    Si on cumule les effets des stabilisateurs automatiques et des mesures discrétionnaires prises par les gouvernements des différents pays depuis deux ans, la France est, avec l'équivalent de 3,9 points de PIB injectés dans le circuit économique, un des grands pays où les pouvoirs publics ont le moins soutenu l'activité entre 2007 et 2009. Un peu plus toutefois qu'en Allemagne (3,7 points de PIB) ou qu'en Italie (3 points seulement), mais beaucoup moins qu'aux Etats-Unis (9,4 points) et qu'au Royaume-Uni (8,8 points). Nettement moins également que dans les pays scandinaves, plus proches de la France en termes de niveau des dépenses publiques : en Suède, les pouvoirs publics ont injecté 6,4 points de PIB dans l'économie et quasiment autant au Danemark et en Finlande.

    Bref, si l'activité recule en France un petit peu moins qu'ailleurs, ce n'est pas vraiment grâce à l'action décidée des pouvoirs publics depuis deux ans, mais plutôt malgré l'ampleur très limitée de celle-ci... Raison pour laquelle d'ailleurs, grâce au volontarisme (réel cette fois) de leurs gouvernements, les Etats-Unis et l'Espagne devraient connaître un recul de l'activité à peine plus important que la France, malgré l'ampleur beaucoup plus forte des chocs qui les ont frappés...

     

    liens  :

    Pourquoi France....: action publique qui amortit les chocs

    Sortie de Crise ou menaces sur la reprise 


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