• Après une dévaluation, le Vietnam suscite l’inquiétude

    Après une dévaluation, le Vietnam suscite l’inquiétude  

    Les autorités ont décidé de dévaluer le dong. Une mesure non dénuée de fondement, mais qui a suscité les craintes des investisseurs, après la quasi-faillite de Dubaï.

    Après Dubaï, le Vietnam sera-t-il le prochain sur la liste ? Depuis que les autorités de Hanoi ont opté, mercredi dernier, pour une dévaluation du dong (la devise vietnamienne) en même temps qu’une hausse des taux d’intérêts, le pays d’Asie fait face à une fébrilité nouvelle sur les marchés. Pour preuve : les credit default swaps (CDS), qui permettent d’assurer un emprunteur contre un éventuel défaut de paiement, se sont subitement envolés ces derniers jours. Pour la seule journée de jeudi, le CDS du Vietnam s’est apprécié de 36 points de base (seul Dubaï avait fait pire ce jour-là), pour atteindre 248 points. Cela signifie, concrètement, que le coût à payer pour s’assurer contre un défaut de paiement du Vietnam s’établit à 2,48 %. Un niveau qui correspond à une probabilité d’un défaut de paiement dans dix ans d’environ 34 %, selon des calculs de Morgan Stanley.

    Chute des exportations

    De fait, le Vietnam présente des déséquilibres financiers structurels, que la crise internationale n’a fait qu’aggraver. Le déficit commercial est en train de se creuser. En novembre, il atteignait 1,75 milliard de dollars, contre 1,66 un mois plus tôt. Les exportations ont en effet chuté de 11,4 % au cours des onze premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2008. Or les investissements étrangers ont également fortement chuté cette année : entre janvier et novembre les engagements se montent à 19,7 milliards de dollars. Un chiffre à comparer aux 70,6 milliards promis sur les onze premiers mois de 2008 ! Dans ce contexte, ni le commerce extérieur ni les investissements ne fournissent assez de devises étrangères au pays, qui affiche un déficit courant permanent. D’où la question : Hanoi serait-il en mesure de faire face à une attaque spéculative ?Sur place, pourtant, on insiste sur le caractère excessif de cette réaction du marché. Comme le confie un banquier,« objectivement, c’est à l’automne 2008 que la vulnérabilité du pays était la plus nette. Ce qui se joue aujourd’hui est au contraire une certaine normalisation de la situation ». Normalisation ? En un sens, oui, car depuis des mois, le taux de change officiel du dong vietnamien avait perdu toute crédibilité. Au marché noir, les opérateurs étaient prêts à payer le dollar plus cher. Par cette baisse de 5,44 %,« la banque centrale ne fait que prendre acte d’un état de fait », poursuit le même banquier. Il n’en reste pas moins que le timing n’a probablement pas été le bon.

    Gabriel Grésillon

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