• Etats-Unis : l'affaire des saisies immobilières contestables prend de l'ampleur

    Bank of America a annoncé un moratoire global, qui pourrait constituer un tournant majeur de la crise des crédits hypothécaires
    New York Correspondant
     

    La décision de Bank of America (BofA) d'élargir son moratoire sur les saisies immobilières à l'ensemble des Etats-Unis (et de geler également toutes les ventes aux enchères d'appartements saisis par ses soins), samedi 9 octobre, constitue un tournant majeur de la crise de ce secteur. Elle n'a pas encore fait tache d'huile, mais elle ajoute à la pression croissante à laquelle le secteur du crédit immobilier est désormais soumis.

    BofA a déjà décidé vendredi d'interrompre unilatéralement les procédures de saisie immobilière contre ses emprunteurs devenus insolvables. Ce coup d'arrêt a ouvert une brèche béante dans le système du crédit américain. La banque a alors justifié sa mesure par l'urgence de " vérifications nécessaires ". En effet, depuis que, le 19 septembre, l'organisme de crédit GMAC, filiale d'Ally Financial, a le premier reconnu " des erreurs " légales dans ses demandes de saisies immobilières, plusieurs banques ont récemment reconnu l'existence d'éléments défectueux (pièces manquantes, incomplètes ou erronées) ou même frauduleux (pièces maquillées, signatures falsifiées, documents anti ou postdatés...) dans les dossiers qu'ils ont gérés. L'enjeu touche autant les expulsions déjà mises en oeuvre que les ordres de saisie non encore appliqués émis à ce jour.

    Dans un premier temps, BofA - premier prêteur immobilier depuis son acquisition, à l'été 2008, du numéro un du crédit subprime alors en faillite, Countrywide - avait décidé de ne " geler " ses saisies immobilières que dans les seuls vingt-trois Etats où elles doivent être validées par un juge (dans les vingt-sept autres, la procédure est d'ordre administratif). Elle avait été rejointe par les banques Ally Financial, JP Morgan Chase puis PNC Financial.

    11 millions de procédures

    Avec le rebondissement de samedi, l'affaire prend encore un peu plus d'ampleur. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid a saisi l'occasion que BofA lui a offerte pour appeler tous les autres établissements du pays à l'imiter sans attendre. Il est vrai que M. Reid est élu du Nevada, deuxième Etat américain en proportion touché par les saisies immobilières, et dont la réélection est menacée. Dimanche, on apprenait que les procureurs généraux de quarante Etats allaient rapidement annoncer une décision collective d'ouvrir une " enquête commune " sur toutes les suspicions de fraudes dans les dossiers de saisies immobilières, celles en cours comme celles déjà effectuées.

    Cette enquête devrait être coordonnée par le procureur de l'Iowa, Tom Miller. Très expérimenté (il en est à son septième mandat consécutif), M. Miller a déjà mis en place une ligne téléphonique spéciale destinée à répondre aux questions des citoyens concernés et à recueillir les témoignages permettant d'incriminer les banques.

    Son homologue de l'Ohio, Richard Cordray, a déposé, en fin de semaine, une première plainte : elle vise la caisse de crédit Ally, qu'il accuse d'avoir soumis à la cour des documents falsifiés. Christopher Dodd, le démocrate qui préside la commission bancaire du Sénat, a annoncé des auditions sur ce sujet dès novembre (donc après les élections législatives du 2 novembre).

    Aux Etats-Unis, près de 11 millions de procédures de saisie ont été lancées par les organismes prêteurs depuis le début 2008. Plus de 20 millions de personnes sont concernés, dont 2,8 millions à ce jour ont perdu leur logis.

    Sylvain Cypel


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  • Guerre des monnaies : les grands pays impuissants

    Les dirigeants économiques et monétaires de la planète, réunis à Washington, n'ont pu que constater leurs désaccords
    Washington Envoyé spécial
     

     

    Le turbulent ministre des finances brésilien, Guido Mantega, qui a dénoncé le premier une " guerre des monnaies ", et ceux qui espéraient un apaisement de la volatilité des changes de la réunion du gotha économique à Washington du vendredi 8 au dimanche 10 octobre, à l'occasion des assemblées de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), en seront pour leurs frais : aucun accord planétaire n'est à l'étude pour calmer les marchés, sur le modèle de ceux du Plazza (1985) ou du Louvre (1987).

    Grands argentiers et gouverneurs de banque centrale se sont séparés en appelant platement le FMI à " approfondir son travail dans ce domaine " d'ici au sommet des chefs d'Etat du G20 à Séoul (Corée du Sud), le 11 et le 12 novembre.

    La question des changes est pourtant cruciale. Des flots de devises se déplacent massivement soit pour s'investir dans les pays florissants (Brésil, Chine, Israël), soit pour se mettre à l'abri (Suisse), soit pour des raisons spéculatives (Japon), soit parce que certains pays (d'Asie principalement) exportent à tout va et accumulent des réserves de devises (2 447 milliards de dollars pour la Chine, fin juin, soit 1750 milliards d'euros).

    En soi favorables, ces mouvements de capitaux provoquent une hausse de la monnaie des pays bénéficiaires et peuvent déclencher des phénomènes si dangereux (" bulles " spéculatives, inflation, dégradation de la compétitivité des produits exportés) que les pays d'accueil cherchent des parades monétaires souvent dommageables pour les autres.

    La Chine maintient de longue date son yuan sous-évalué au grand dam des Occidentaux, qui y voient une concurrence déloyale, mais Zhou Xiaochuan, gouverneur de la Banque de Chine, a rappelé, vendredi, que Pékin n'entendait pas pratiquer de " thérapie de choc " : sa monnaie s'est appréciée de seulement 2,4 % en trois mois.

    La Corée du Sud est soupçonnée d'acheter du dollar pour maintenir son won au plus bas, stratégie que le Japon vient de pratiquer pour arrêter l'ascension de son yen. Le Brésil, lui, a renchéri sa taxe sur les achats de ses titres par les étrangers.

    A Washington, ministres et gouverneurs ont discuté de ces pratiques, n'en jugeant aucune condamnable a priori à condition qu'elles ne se perpétuent pas. Ils sont parvenus à quelques conclusions dont la modestie décevra Nicolas Sarkozy, partisan d'une refondation du système monétaire international, dont il veut faire l'une des priorités de la présidence française du G20 qui débutera le 12 novembre. D'abord, les émetteurs des grandes monnaies (dollar, euro, yen, yuan, livre) ont estimé que ces questions ne doivent plus être étudiées à vingt, autant dire sur la place publique, mais en petit comité en attendant une instance ad hoc.

    Ensuite, ils vont débattre de la proposition du FMI de compléter le rapport annuel établi pour chacun de ses 187 Etats membres par un rapport sur les " débordements ", c'est-à-dire sur les conséquences internationales des comportements monétaires des grands pays. Ces " débordements " seraient étudiés de façon multilatérale et non plus bilatérale, puisque le FMI n'a pas d'autre moyen d'action que la pédagogie, n'en déplaise à Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor américain désireux de modifier les statuts du Fonds pour que celui-ci puisse dénoncer officiellement les pratiques chinoises.

    Enfin, il s'agirait d'élaborer la " boîte à outils " monétaire proposée par Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, chaque gouvernement y trouvant des remèdes à ses déséquilibres économiques et monétaires avec le mode d'emploi pour qu'ils soient aussi peu nuisibles que possible pour les autres pays.

    A Washington, il ne s'est donc pas agi d'éviter une " guerre des monnaies ", mais d'accompagner le rééquilibrage d'une économie mondiale dont le centre de gravité se déplace inexorablement vers les pays émergents.

    Donnant-donnant

    Cet enjeu n'était pas moins évident dans le deuxième débat qui a animé les réunions du FMI, celui d'une nouvelle répartition de ses droits de vote et des sièges au sein de son conseil d'administration. Et là, c'est l'Europe qui était sur la défensive. Sommée par les Etats-Unis et les pays en développement de céder des voix et des sièges aux " pays émergents dynamiques ", elle a répondu qu'elle en était d'accord, mais que les sacrifices préconisés par le G20 (5 % de quotas et des voix à déplacer) devaient être aussi supportés par les pays surreprésentés par rapport à leur poids économique, tels que l'Arabie saoudite, l'Argentine ou la Russie. Elle a proposé de céder - selon un système de rotation - deux des neuf sièges sur vingt-quatre que ses membres occupent au conseil d'administration.

    Preuve que changes et droits de vote sont intimement liés, Américains et Européens se sont retrouvés in fine solidaires pour susurrer aux émergents : " Si vous voulez plus de pouvoir au sein du gouvernement économique mondial, vous ne pouvez plus vous affranchir des règles communes et vous devez vous montrer responsables. " Donnant-donnant.

    Alain Faujas


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  • Climat : la perspective d'un accord s'éloigne encore

    A la réunion de Tianjin, préparatoire au sommet de Cancun, les tensions entre Chine et Etats-Unis se sont avivées
    Tianjin (Chine) Envoyé spécial
     

    La dernière étape de négociations avant la conférence de Cancun qui doit, un an après le décevant sommet de Copenhague, permettre d'apporter des réponses aux défis du changement climatique, s'est conclue, samedi 9 octobre à Tianjin, dans le nord-est de la Chine, par un déballage des discordes qui opposent la Chine aux Etats-Unis, et sur un sentiment général d'insuffisance.

    Si la secrétaire générale de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), Christiana Figueres, a estimé que ces six jours ont permis de " nous rapprocher d'un ensemble de décisions qui peuvent faire l'objet d'un accord à Cancun ", la plupart des négociateurs ne cachent pas leur inquiétude quant à l'issue du sommet mexicain, qui doit se tenir du 29 novembre au 10 décembre. Peter Wittoeck, le chef de la délégation européenne, a ainsi jugé le processus " lent, irrégulier, allant et venant ".

    La rhétorique conflictuelle l'a rapidement emporté dans les discussions entre les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, reflétant une division persistante entre les pays en voie de développement, qui exigent des pays riches qu'ils augmentent leurs objectifs de réduction d'émissions et les aident à financer leur adaptation au changement climatique, et ces mêmes pays développés, qui attendent des autres des engagements sur la baisse des émissions et davantage de transparence.

    Le plus haut responsable des questions climatiques au sein de l'administration Obama, Todd Stern, a accusé la Chine d'agir " comme si l'accord de Copenhague n'avait pas existé ". Du point de vue américain, Pékin découd ce qui a été péniblement tissé, notamment le processus de vérification des actions entreprises pour limiter le changement climatique.

    " On fait d'abord ce que l'on a à faire, ensuite on se permet de critiquer les autres ", a rétorqué Su Wei, un haut négociateur chinois. Les pays en développement s'interrogent sur la capacité des Etats-Unis à atteindre leur objectif de réduction de leurs émissions de 17 % en 2020 par rapport à 2005, alors que le Congrès a mis de côté, cet été, le projet de loi sur le climat.

    " Equilibre menacé "

    Dans ce contexte, la perspective de la signature d'un accord contraignant global, déjà repoussée à Copenhague, s'éloigne un peu plus. Le négociateur américain Jonathan Pershing a fait, samedi, le constat de " progrès très limités sur les points-clés ", jugeant que " l'équilibre qui permettait des progrès est désormais menacé ".

    Le groupe des 77, coalition de pays en développement, travaille sur une proposition visant à faire adopter à Cancun un mandat d'aboutir à un tel accord global. Mais il pourrait conditionner cette proposition à l'adoption par les pays riches d'une prolongation au protocole de Kyoto, initiative qui mettrait Washington, qui n'a jamais adhéré, au pied du mur.

    Si le texte sur lequel devront plancher les ministres au Mexique ne s'est pas significativement délesté des 70 pages et multiples options héritées de réunions antérieures, des progrès ont néanmoins été enregistrés. Les parties ont avancé sur la création d'un " fonds vert " pour le climat doté de 100 milliards de dollars (72 milliards d'euros) par an à partir de 2020, promise à Copenhague.

    La question de son financement sera laissée en suspens, mais des annonces sur sa forme devraient permettre de montrer un exemple d'avancées dans le lent travail de consolidation de cet édifice branlant. " C'est probablement moins sexy qu'un grand accord global, mais c'est nécessaire, explique un négociateur européen. Si nous n'y arrivons pas, des questions vont se faire jour sur l'efficacité du système multilatéral. " Au risque de lui substituer un système fragmenté et encore moins ambitieux.

    Harold Thibault


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  • La Chine bientôt championne du monde des brevets

     


     

    Au rythme où elle dépose ses brevets chaque année, la Chine devrait détrôner le Japon et les États-Unis en 2011, selon une étude sur la propriété intellectuelle de Thomson Reuters.

    «D'ici 2011, la Chine devrait être le pays déposant le plus grand nombre de brevets dans le monde», conclut une étude publiée par l'entreprise IP Solutions de Thomson Reuters. Cette projection se fonde sur une analyse du volume total (nationaux et étrangers) des brevets déposés en Chine, en Europe, au Japon, en Corée et aux Etats-Unis. Ainsi, entre 2003 et 2009, ce volume a crû au rythme annuel de 26,1% en Chine contre 5,5% pour son concurrent direct les Etats-Unis. En conséquence la Chine devancera en 2013 les Etats-Unis et le Japon pour le nombre de brevets déposés.

    Ce dynamisme est d'abord le résultat d'une politique volontariste de la part des autorités, en particulier du Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui dès sa prise de fonctions en 2003, a défendu le principe d'une politique industrielle fondée sur l'innovation. Il va mettre en place un groupe de travail, qui réunira jusqu'à 2.000 membres (scientifiques, chefs d'entreprises, bureaucrates du parti communiste) pour élaborer un «Plan moyen et long terme» d'innovation. Cette politique consiste à augmenter considérablement les crédits alloués à la recherche et au développement (R&D) et à réduire les impôts sur les investissements à cet effet. Surtout, elle s'appuie sur les technologies étrangères, soit par une recherche commune soit par l'amélioration de ces techonologies.

    Révolution industrielle

    Cette floraison d'innovation a été également favorisée par la concurrence des grandes entreprises chinoises se développant à l'international, qui ont cherché à protéger leur propriété industrielle en recourant aux dépôts de brevets à l'étranger. Ainsi, en à peine un an, de 2007 à 2008, le nombre de brevets chinois a crû de 33,5% en Europe, de 15,5% au Japon et de 14,1% aux Etats-Unis.

    Enfin, la révolution industrielle en accéléré que connaît le pays débouche sur une prépondérance en faveur de la haute technologie au détriment d'autres secteurs. Le nombre de brevets déposés entre 1998 et 2008 en informatique a bondi de 4.861% et de «seulement» 552% dans les domaines des produits naturels et des polymères.

    Toutefois, cette performance chinoise doit être nuancée: la moitié des brevets déposés sont en fait des «certificats d'utilité», qui permettent, à la différence d'un «brevet d'invention», de protéger une invention pour un coût moins élevé et pour une durée moindre (6 à 10 ans contre 20 ans pour le brevet). Par ailleurs, malgré l'amélioration croissante de la qualité des brevets déposés, la course au volume masque la réalité de l'innovation. Selon le directeur du Centre de recherche de la propriété intellectuelle de l'Université de Jiaotong à Shangaï, Chen Naiwei, «la plupart des brevets déposés en Chine ne font que changer l'apparence ou proposer de nouveaux modèles, ce qui ne requiert pas une grande technique innovante».

    Par Robert Jules


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  • Prêts immobiliers : gare au retour de bâton

     


     

    La dernière étude du courtier Empruntis confirme les taux records à la baisse mais pointe les signes d'une fragilité du marché.

    Geoffroy Bragadir, fondateur du courtier Empruntis.com, a le mérite d'être honnête : « Depuis février, nous annonçons que les taux ont fini de baisser - et nous nous trompions. Pour ne pas déroger à la règle, nous affirmons à nouveau qu'ils ne baisseront plus ! » Derrière la boutade, la réalité est plus inquiétante. La dégringolade des taux des prêts immobiliers, passés de 5,40 % en octobre 2008 (sur 20 ans) à 3,55 % aujourd'hui était difficile à prévoir et comporte en réalité de nombreux effets pervers.

    À première vue, l'effet est évidemment bénéfique pour l'acquéreur : selon Empruntis, le coût total du crédit s'est réduit d'environ 10.000 euros en l'espace d'un an pour un emprunt de 150.000 euros sur 20 ans. Soit 13 % de moins. « Pour faire simple, cette chute permet de payer les frais de notaires », complète Maël Bernier, porte-parole d'Empruntis.com.

    Cette capacité d'emprunt supplémentaire n'est d'ailleurs pas étrangère au rebond des prix de l'immobilier depuis le début d'année.

    Un gain de 18 m2

    D'ailleurs, le « pouvoir d'achat immobilier », qui tient compte des taux et des prix s'est amélioré de 20 % en 2 ans. En termes de surface, pour des mensualités de 1.000 euros sur 25 ans avec 10.000 euros d'apport, la capacité d'achat est ainsi passée de 54 à 72 mètres carrés (par rapport à octobre 2008). Rappelons tout de même qu'en 1998, le même profil pouvait s'offrir un bien de... 132 mètres carrés !

    Sauf que les taux finiront bien par remonter, peut-être dès le second semestre 2011. Déjà, la moitié des établissements bancaires ne baisse plus ses grilles de taux.

    L'effet risque d'être immédiat. Si les prix de l'immobilier augmentent à nouveau, ne serait-ce que de 5 %, et que les taux restent stables, Empruntis.com a calculé que, sur 100 dossiers finançables aujourd'hui, 8 ne seraient plus acceptés par les banques. Si les taux remontent de 1 point (de 3,55 % à 4,55 % par exemple), le ratio de dossiers non finançables passerait à 27 %. Et même 36 % pour un 1,5 point ! Autant dire que le marché se gripperait immédiatement, à moins que les vendeurs, qui ne peuvent pas toujours reporter leur projet immobilier, ne revoient radicalement leurs prétentions.

    L'autre facteur inquiétant concerne la production de crédits à l'habitat. Certes, ils ont bondi de 80 milliards d'euros en août 2009 à 125 milliards cet été - contre 150 milliards dans les années fastes (2006-2007). « Mais, dans les banques, entre 30 % et 35 % de ces prêts concernent de la renégociation de crédits », précise Geoffroy Bragadir. Ce qui ramène la production de nouveaux prêts « réels » entre 81 et 87 milliards d'euros.

    Par Alexandre Phalippou


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