• Faut-il augmenter les impôts ? oui

    Faut-il augmenter les impôts ? oui

    La dette publique française a atteint 1 489 milliards d'euros fin 2009, soit 77,6 % du produit intérieur brut (PIB). Alors que la crise grecque attise les inquiétudes, faut-il accroître la pression fiscale ? Deux experts s'affrontent

    Faut-il augmenter les impôts ?

    On n'a pas le choix. La politique de relance a échoué et les gouvernements successifs n'ont pas été capables de contrôler le dérapage des dépenses publiques. Le déficit français devrait atteindre 8 % en 2010 et être légèrement inférieur à 7 % en 2011. C'est un niveau insupportable. Le principal problème, c'est que la croissance potentielle est désormais très faible en France, de l'ordre de 1,8 à 1,9 % par an. Avec une aussi faible croissance, il est impossible de résorber notre endettement. Notre déficit structurel tourne autour de 5 à 5,5 % du PIB. Un ajustement d'au moins 5 points est donc nécessaire. Mais je conçois une augmentation des impôts uniquement comme une facette d'une politique globale de réformes. Autrement, mieux vaut ne rien faire...

    Que préconisez-vous ?

    D'abord, il faut stimuler la croissance des PME françaises. La suppression de la taxe professionnelle et la création du crédit impôt recherche vont dans le bons sens, mais il faut aller plus loin, notamment en encourageant le développement des entreprises familiales. Si 15 000 entreprises employant de 10 à 50 salariés augmentaient chacune leurs effectifs de 300 personnes par une croissance rapide sur dix ans, on pourrait créer jusqu'à 4,5 millions d'emplois.

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    Faut-il augmenter les impôts ?

    On n'a pas le choix. La politique de relance a échoué et les gouvernements successifs n'ont pas été capables de contrôler le dérapage des dépenses publiques. Le déficit français devrait atteindre 8 % en 2010 et être légèrement inférieur à 7 % en 2011. C'est un niveau insupportable. Le principal problème, c'est que la croissance potentielle est désormais très faible en France, de l'ordre de 1,8 à 1,9 % par an. Avec une aussi faible croissance, il est impossible de résorber notre endettement. Notre déficit structurel tourne autour de 5 à 5,5 % du PIB. Un ajustement d'au moins 5 points est donc nécessaire. Mais je conçois une augmentation des impôts uniquement comme une facette d'une politique globale de réformes. Autrement, mieux vaut ne rien faire...

    Que préconisez-vous ?

    D'abord, il faut stimuler la croissance des PME françaises. La suppression de la taxe professionnelle et la création du crédit impôt recherche vont dans le bons sens, mais il faut aller plus loin, notamment en encourageant le développement des entreprises familiales. Si 15 000 entreprises employant de 10 à 50 salariés augmentaient chacune leurs effectifs de 300 personnes par une croissance rapide sur dix ans, on pourrait créer jusqu'à 4,5 millions d'emplois.

    L'autre priorité, bien sûr, c'est de réduire la dépense publique. Hors intérêts de la dette, elle représente 52 % du PIB, dont 32 % pour la protection sociale. Pour réduire le déficit de la sécurité sociale, il faut porter à 64 ans l'âge de départ à la retraite avec une durée de cotisation de quarante-quatre ans. Mais ces mesures ne produiront leurs effets que dans dix ans et on ne peut pas attendre. C'est pourquoi il est nécessaire d'augmenter les impôts.

    Quels impôts faut-il augmenter ?

    La compétition entre les Etats européens sur le plan fiscal est telle que l'on ne peut pas augmenter la taxation des bénéfices sans provoquer un exode des entreprises, donc mieux vaut ne pas toucher au taux de l'impôt sur les sociétés. On pourrait d'abord augmenter d'un point le taux de la Contribution sociale généralisée (CSG) pour réduire le trou de la " Sécu ". Une augmentation d'un autre point, voire de 1,5 point, permettrait ensuite d'apporter une quinzaine de milliards d'euros aux collectivités locales. Environ 15 milliards seraient ainsi versés aux départements. Ce serait cohérent, puisque 60 % de leurs dépenses de fonctionnement sont consacrées à l'action sociale. Les transferts de l'Etat vers les collectivités locales seraient réduits d'une douzaine de milliards.

    Faut-il aussi augmenter la TVA ?

    On pourrait effectivement faire passer le taux de TVA de 19,6 % à 21 %. Le surplus serait affecté aux caisses d'allocation familiales (CAF), ce qui permettrait d'alléger la taxation des salaires. Je suis conscient qu'une telle réforme du financement de la protection sociale serait difficile à faire passer sur le plan politique. Je propose donc une augmentation provisoire - par exemple pendant cinq ans - de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu. Cette hausse pourrait être de trois à cinq points. A plus long terme, il faudrait coupler cette hausse de l'imposition des plus hauts revenus à la suppression du bouclier fiscal et à une réforme de l'impôt sur la fortune. Conçus dans une période d'inflation élevée, les barèmes de l'ISF ne sont plus adaptés. Il touche un demi-million de personnes en France. Cela n'a pas de sens. Taxer de 1 % les patrimoines de plus de 3 millions d'euros serait plus cohérent.

    Propos recueillis par Jérôme Porier

    Avec une aussi faible croissance, il est impossible de résorber notre endettement"

    Christian Saint-Etienne, économiste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

    Regardez bien quels impôts : ceux qui sont le plus injustes ( TVA, CSG, etc..).
    Mais surtout pas les entreprises, et surtout pas réduire les inégalités.
    Regardez les articles sur le bouclier fiscal

    lien : Vive l’impôt !


  • Commentaires

    1
    philippe
    Dimanche 4 Avril 2010 à 17:47
    "Si 15 000 entreprises employant de 10 à 50 salariés augmentaient chacune leurs effectifs de 300 personnes....!!!!!!!!!!" = coquille ou poisson tardif?
    2
    emile11111 Profil de emile11111
    Lundi 5 Avril 2010 à 08:02
    coquille ou poisson ?
    3
    philippe
    Lundi 5 Avril 2010 à 10:31
    Bien oui : si 15 000 entreprises ont leur effectif multiplié par plus de 1 000% ,c'est très fréquent ??
    A l'heure actuelle, et dans ma région , même si une entreprise faisait ça,"La Dépêche" en ferait sa une, c'est pourquoi je pense qu'il y a une erreur dans la rédaction
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    4
    emile11111 Profil de emile11111
    Lundi 5 Avril 2010 à 10:45
    Ok j'ai compris Philippe. j'ai revérifié, pas d'erreur dans la rédaction, mais peut être dans sa pensée à M. Saint-Étienne.
    Mais pour moi l'important c'est faut pas toucher aux entreprises et puis les baisses d'impôts ( 5% du PIB faites ces trois dernières années ) pas touche non plus . CF. l'article de Gadrey.
    Pour moi appliquer la loi aux entreprises ( récupérer les 8 milliards, empêcher de faire de la "magie" comptable, fraude a la TVA, etc..) relève de la justice fiscale minimum.
    Si nous allons dans ce sens ( appliquer les loi, revenir sur la baisse de 5% du PIB) notre question sera que ferons nous de cette manne pour la retraite, la pauvreté, etc...Oui 100 milliards par an c'est beaucoup.
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