• La Grèce n'a pas retrouvé la confiance des marchés

    La Grèce n'a pas retrouvé la confiance des marchés

    Malgré l'accord sur un plan de sauvetage, Athènes a dû emprunter, lundi, à des taux d'intérêt très élevés

    Les investisseurs auraient-ils moins d'appétit pour la dette grecque ? Lundi 29 mars, quatre jours après la présentation à Bruxelles d'un mécanisme d'aide à Athènes, la Grèce est retournée sur les marchés pour son troisième emprunt obligataire de l'année. Le pays a pu lever 5 milliards d'euros de titres à 7 ans. L'opération a reçu 7 milliards d'euros d'ordres, bien en deçà de la précédente émission, début mars, qui avait attiré trois fois plus de demandes que d'offres.

    " Il réussissent toujours à lever des fonds mais ce n'est pas un grand succès, estime un opérateur sur le marché de la dette souveraine. Surtout, il faut absolument que les Grecs puissent émettre à des taux plus bas. La rémunération qu'ils proposent reste extrêmement élevée. "

    Malgré le plan adopté jeudi 25 mars par l'Union européenne (UE), censé rassurer les marchés, Athènes emprunte toujours à des taux prohibitifs : le rendement de l'enchère, lundi, est ressorti à 6,01 %, soit plus de deux fois celui proposé par l'Allemagne, la référence dans la zone euro, pour des emprunts d'Etat de même échéance. Depuis le début de l'année, la Grèce a déjà collecté 18 milliards d'euros. Pour pouvoir refinancer sa dette, elle a besoin d'emprunter plus de 53 milliards en 2010 et devrait solliciter à nouveau le marché dans les prochaines semaines.
     

    Les investisseurs auraient-ils moins d'appétit pour la dette grecque ? Lundi 29 mars, quatre jours après la présentation à Bruxelles d'un mécanisme d'aide à Athènes, la Grèce est retournée sur les marchés pour son troisième emprunt obligataire de l'année. Le pays a pu lever 5 milliards d'euros de titres à 7 ans. L'opération a reçu 7 milliards d'euros d'ordres, bien en deçà de la précédente émission, début mars, qui avait attiré trois fois plus de demandes que d'offres.

    " Il réussissent toujours à lever des fonds mais ce n'est pas un grand succès, estime un opérateur sur le marché de la dette souveraine. Surtout, il faut absolument que les Grecs puissent émettre à des taux plus bas. La rémunération qu'ils proposent reste extrêmement élevée. "

    Malgré le plan adopté jeudi 25 mars par l'Union européenne (UE), censé rassurer les marchés, Athènes emprunte toujours à des taux prohibitifs : le rendement de l'enchère, lundi, est ressorti à 6,01 %, soit plus de deux fois celui proposé par l'Allemagne, la référence dans la zone euro, pour des emprunts d'Etat de même échéance. Depuis le début de l'année, la Grèce a déjà collecté 18 milliards d'euros. Pour pouvoir refinancer sa dette, elle a besoin d'emprunter plus de 53 milliards en 2010 et devrait solliciter à nouveau le marché dans les prochaines semaines.

    Le résultat de l'émission de lundi prouve qu'elle n'est pas dans l'impasse. Mais la défiance de la communauté financière vis-à-vis de la situation économique et budgétaire du pays reste forte, comme en témoigne l'écart de taux entre les emprunts d'Etat grecs et allemands. Début mars, des responsables grecs ont souhaité que ce différentiel ne dépasse pas deux points de pourcentage. Un désir encore très éloigné de la réalité : mardi matin, au lendemain de la troisième émission, cet écart pour les obligations à dix ans s'établissait toujours à 3,2 %. Un niveau qui fait craindre à la Grèce de ne pas pouvoir se sortir de sa spirale d'endettement, malgré les mesures d'austérité draconiennes présentées par le gouvernement du socialiste Georges Papandréou.

    Tractations difficiles

    Les dirigeants de la zone euro espèrent pourtant que leur plan d'aide prévoyant des prêts bilatéraux et des crédits du Fonds monétaire international (FMI) restera préventif et qu'il ne sera pas nécessaire de l'activer. Si la Grèce venait à le réclamer, le déclenchement du mécanisme ne serait, d'ailleurs, guère chose aisée. Très réticente à l'idée d'un sauvetage, l'Allemagne a obtenu que toute décision sur le sujet soit prise à l'unanimité des seize Etats de la zone euro. Une disposition qui lui octroie un droit de veto et promet des tractations difficiles si le cas se présente.

    D'autres zones d'incertitude subsistent. Le dispositif d'aide a été défini comme un " ultime recours " ne pouvant intervenir que si " le financement par les marchés est insuffisant ". Cette formulation vague risque de provoquer des divergences d'interprétation entre les dirigeants européens. Ainsi, pour les Français, il pourrait être question d'agir à la demande des Grecs si ceux-ci considèrent que les taux qui leur sont imposés par les marchés sont trop élevés pour être soutenables.

    Les Allemands ne voient pas les choses de la sorte. Le " seuil " de déclenchement correspond, selon Berlin, à une vraie désaffection des investisseurs pour la dette grecque. En clair, Athènes ne sera légitime à réclamer de l'aide qu'en cas de panne totale d'acheteurs. " Angela Merkel est prête à faire quelque chose seulement comme "ultima ratio", pas avant, souligne-t-on dans l'entourage de la chancelière allemande. Y aller trop rapidement ne ferait que déresponsabiliser la Grèce, la dissuader de mener à bien ses réformes. "

    Mais si l'urgence était là et que les Européens se décidaient à agir, quels taux proposeraient-ils à Athènes en échange de leurs prêts ? Là encore, le flou demeure. S'ils dépendent des conditions du marché, les taux consentis par l'Allemagne ou la France seront en tout cas sensiblement plus élevés que ceux pratiqués par le Fonds.

    Reste enfin à définir le rapport de force financier entre le FMI et les Etats de la zone euro. D'après plusieurs délégations présentes au sommet de Bruxelles, les Européens apporteraient environ deux tiers du plan, et le Fonds, le tiers restant. Mais cette répartition n'a pas été confirmée officiellement et aucun montant n'a été annoncé.

    Marie de Vergès (avec Philippe Ricard à Bruxelles)


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :