• Le passif des états-Unis s'accroît Boisséson

    La Tribune - 30/06/2009 -

    Le passif des états-Unis s'accroît

    chronique des taux

    La semaine dernière est paru, comme tous les ans à cette époque, le document le plus significatif sur les déséquilibres mondiaux. Il s'agit du bilan des États-Unis vis-à-vis du reste du monde (consultable sur http://www.bea.gov/newsreleases/international/intinv/2009/pdf/intinv08.pdf). Les États-Unis sont passés d'une position nette débitrice de 2.140 milliards de dollars fin 2007 à 3.470 milliards fin 2008. La situation s'est donc détériorée de plus de 1.300 milliards, une somme énorme. Outre le fait que le patrimoine des États-Unis à l'étranger n'a pas bénéficié, comme les années précédentes, de la hausse des devises étrangères car le dollar a monté en 2008, il y a deux principales explications à cette détérioration. La première est le déficit de la balance des comptes courants, toujours très large, à 500 milliards de dollars (sur un autre document, on lit même 700 milliards de dollars). La seconde est que les investissements américains à l'étranger, constitués surtout d'actions, ont beaucoup baissé en prix, tandis que les investissements étrangers aux États-Unis, constitués surtout d'obligations, n'ont pas perdu autant. La différence est de plus de 700 milliards. Le « système » américain consiste à « emprunter » au reste du monde par obligations et à investir en actions. Il ne fonctionne plus en cas de crise. Les États-Unis sont comme une grande banque d'investissement, on pourrait même dire un grand « hedge fund », qui profite largement des périodes de croissance mais qui est prise en ciseaux dans les périodes de récession. Par contre, il n'y a pas eu ce qu'on pouvait craindre, c'est-à-dire un retrait des investisseurs étrangers. Les banques centrales en particulier ont continué à apporter des capitaux. Les investisseurs privés américains ont certes été amenés à céder des actifs, mais ils ont pu néanmoins continuer leurs investissements directs à l'étranger. La banque d'investissement que sont les États-Unis perd de l'argent, mais elle n'est pas encore en manque de liquidité. n

    La banque d'investissement que sont les États-Unis perd de l'argent, mais elle n'est pas encore en manque de liquidité.

    Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).


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