• Rappelée à l’ordre sur les déficits, la France cherche à gagner du temps

    Zone euro

     

    Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a rappelé à l’ordre lundi soir les pays qui,

    comme la France, ont laissé filer leur déficit pour cause de crise économique. Mais Paris considère qu’il est trop tôt

    pour s’engager sur l’état de ses finances publiques en 2011 et au-delà.

     

    DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À LUXEMBOURG.

    Les stratégies de sortie de crise doivent commencer à être mises en œuvre en 2011 quoi qu’il arrive ».Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, n’a pas mâché ses mots lundi soir à Luxembourg. A l’issue de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, il a rappelé que la France et l’Allemagne devaient être« traitées de la même manière et selon les mêmes règles »que les autres au regard du pacte de stabilité et de croissance.« Le pacte est notre règle »,a-t-il souligné, tout en estimant qu’« une réduction des déficits de plus de 1 % sera nécessaire dans un très grand nombre de pays ».Un rappel à l’ordre très clair à l’adresse des pays de la zone euro qui ont vu leurs déficits se creuser avec la crise. A commencer par la France, qui, entre grand emprunt et extension du RSA aux moins de 25 ans, n’a rien fait pour enrayer le phénomène en 2009, en dépit de la procédure en déficit excessif lancée à son encontre au printemps par la Commission européenne.

    Geler les embauches

    L’exécutif communautaire peut-il proposer aux Vingt-Sept de sanctionner la France en vertu de l’article 104.9 du traité pour n’avoir pas suivi ses recommandations dès 2009 ? Paris semble persuadé du contraire. D’abord parce que le mandat de la Commission prend fin le 31 octobre, et qu’au-delà elle risque de ne pas avoir l’autorité suffisante pour prendre une telle décision. Ensuite parce que cette dernière devrait être avalisée par les Vingt-Sept, ce qui semble à la France d’autant moins probable que 20 Etats membres sont comme elle sous le coup d’une procédure en déficit excessif. Enfin parce que la bonne résistance de l’économie française face à la crise valide, vu de Paris, la politique menée par le gouvernement. Le rapport de forces pourrait néanmoins prendre un tour nouveau à la mi-novembre, Bruxelles prévoyant d’évaluer à cette date les efforts déjà réalisés par la France en 2009, tout en lui transmettant une feuille de route pour 2010 et 2011 pour revenir à terme en deçà d’un déficit de 3 % du PIB. Mais Paris considère qu’il est trop tôt pour s’engager sur l’état de ses finances publiques en 2011 et au-delà.« Il faudra faire cela progressivement. Il sera un peu tôt pour en parler dès novembre »,a estimé en marge de la réunion de l’Eurogroupe la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde. Paris rappelle qu’il fera rapport à la Commission sur ses engagements en janvier. Tout en soulignant que l’objectif est d’assainir ses finances publiques dès 2010 en gelant les embauches dans la fonction publique, en bloquant toute nouvelle dépense structurelle et en contrôlant plus fermement les dépenses d’investissement.


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