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Expliquer la finance et l'économie par un praticien. Participer a la compréhension d'une matière d'abord difficile mais essentielle pour le citoyen.

« Expropriation » chez Hypo Real Estate

La Tribune - 06/10/2009

Les petits porteurs ont fait bruyamment savoir leur déception, hier, lors de l'assemblée générale à Munich.

allemagne

Un an après le début de son naufrage, Hypo Real Estate (HRE) va être intégralement nationalisé. Hier à Munich, lors de la dernière assemblée générale des actionnaires de la banque, l'État fédéral allemand, détenteur déjà de 90 % du capital, a décidé le lancement d'une procédure de retrait obligatoire de la cote. Ceux qui détenaient encore des actions du groupe munichois vont donc recevoir, qu'ils le veuillent ou non, la somme de 1,30 euro par titre, soit 9 cents de moins que le prix proposé par l'État lors de son offre publique au printemps.

de 56 euros à 1,30 euro

Hier, la colère des actionnaires impuissants a pris un tel tour qu'il a fallu faire intervenir la police et suspendre l'AG pendant 15 minutes. Il faut rappeler que beaucoup ont acheté des actions HRE lorsque l'ancienne filiale de Hypovereinsbank était encore un membre respecté du DAX. L'action a valu 56 euros en 2006 et coûtait encore une vingtaine d'euros avant la faillite de Lehman Brothers qui a mis à jour la fragilité du système de refinancement de sa filiale irlandaise Depfa, et a contraint l'État à intervenir.

Hier, les petits porteurs expropriés s'emportaient contre une procédure « indigne d'un État de droit » et annonçaient le « jour le plus noir de la démocratie allemande ».

Il est vrai que Berlin n'a pas transigé. Comme il l'avait prévenu lors du lancement de l'OPA, il a appliqué la loi votée par le Parlement au printemps qui autorisait la première nationalisation bancaire de l'après-guerre. Selon cette loi, la majorité nécessaire à lancer la procédure pour retrait obligatoire est à 90 % au lieu des 95 % exigés par la loi commune. Après avoir mis sur la table 102 milliards d'euros d'aides directes et garanties, l'État veut à présent avoir les mains libres pour mener la difficile et incertaine restructuration de HRE. Le nouveau patron, Axel Wieandt, a, sous les sifflets, expliqué que la nationalisation était le seul moyen de survie pour HRE qui ne peut espérer renouer avec les bénéfices avant 2012 et qui aura besoin d'une nouvelle injection de capital de 10 milliards d'euros. Il faudra donc attendre pour voir HRE à nouveau privatisé, même s'il s'agit de l'objectif officiel du gouvernement.

R. G., à Francfort

 

comme quoi on ne fait pas les même choses des deux coté du Rhin

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