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Expliquer la finance et l'économie par un praticien. Participer a la compréhension d'une matière d'abord difficile mais essentielle pour le citoyen.

L'aide privée stimule la lutte contre la pauvreté (OMD)

L'aide privée stimule la lutte contre la pauvreté

Les fondations, dont celle de Bill et Melinda Gates, sont devenues des partenaires incontournables des Nations unies
New York Envoyée spéciale

 

Melinda Gates sera l'une des rares personnalités de la société civile à prendre la parole à la tribune des Nations unies lors de la séance de clôture du sommet sur la pauvreté, mercredi 22 septembre. Quelques heures auparavant, elle a lancé, aux côtés du secrétaire général Ban Ki-moon et des représentants officiels des Etats-Unis, du Japon et du Royaume-Uni, la nouvelle campagne de l'ONU : " Une femme, un enfant ", destinée à placer les projecteurs sur celui des huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000, qui a été le plus négligé : la réduction de la mortalité des mères et des enfants. Un engagement de 40 milliards de dollars (30 milliards d'euros) vient d'être annoncé.

Si Melinda Gates est l'une des vedettes de ce sommet, cela ne doit rien au hasard. En quelques années, la Fondation Bill et Melinda Gates est devenue un acteur de premier plan dans la coopération internationale. Quand elle n'est pas tout simplement incontournable, comme dans le domaine de la santé avec son engagement dans la lutte contre le sida et le paludisme. Le fondateur de Microsoft et son épouse consacrent chaque année 3 milliards de dollars (2,26 milliards d'euros) aux causes humanitaires, ce qui les classe parmi les dix plus gros donateurs mondiaux à jeu égal, par exemple, avec le Danemark ou l'Australie.

Melinda Gates assume cette puissance, même si elle ne prononce pas le mot. " Bill et moi pensons qu'en cette période de récession où il est difficile pour les gouvernements de soutenir leurs efforts budgétaires, il est important de montrer que l'aide au développement peut être efficace. Ces dix dernières années regorgent d'histoires positives et nous avons décidé de plaider pour ce bilan ", a-t-elle confié mardi au cours d'un entretien avec quelques journalistes internationaux, dont Le Monde.

" La mortalité infantile (objectif 4) a beaucoup reculé au Malawi, la mortalité maternelle (objectif 5) régresse en Ethiopie et au Bangladesh. Certes, l'objectif 5 sera très difficile à atteindre mais la bonne nouvelle, c'est qu'on va maintenant s'en occuper ", explique la milliardaire.

La Fondation Gates par son envergure financière dépasse de loin toutes les autres sociétés philanthropiques mais elle n'est pas seule à investir dans les OMD : Ford, Rockfeller, Packard, Ted Turner... la plupart des grands noms de cet univers très anglo-saxon soutiennent le projet des Nations unies qui ne peuvent que s'en réjouir.

" Beaucoup d'autres fondations souhaitent investir pour les OMD et concentrer par exemple des moyens sur un problème comme le sida, et maintenant sur la santé maternelle et infantile ", confirme le secrétaire général adjoint de l'ONU, Robert Orr. La Fondation Gates a ouvert la voie. " M. Ban Ki-moon s'est tourné vers la Fondation parce que nous savions que la question de la santé maternelle l'intéressait alors que personne ne voulait investir dans cette cause. Nous avons travaillé avec elle pendant deux ans pour avoir des exemples de projets à montrer avant d'aller voir les gouvernements ", explique M. Orr. Au total, les fondations vont apporter 3 milliards de dollars (2,25 milliards d'euros) au cours des cinq prochaines années pour la campagne " Une femme, un enfant ", dont la moitié proviendra des Gates.

En se rapprochant des donateurs privés, l'ONU ne cherche pas que de l'argent. Ce monstre de bureaucratie compte aussi sur eux pour apporter de la " souplesse, de la rapidité et de l'efficacité " dans la lourde mécanique de l'aide publique au développement. " Elles peuvent mobiliser de l'argent plus rapidement que les gouvernements et sont capables via leur réseau de trouver des partenaires pour des projets partout dans le monde " poursuit M. Orr.

Le haut fonctionnaire vante aussi " l'esprit d'entreprise " qui anime les fondations en exigeant des résultats de leurs investissements. Et se réjouit que " le dynamisme des fondations crée une saine compétition avec les autres bailleurs. Leur façon de travailler oblige ces derniers à mettre à jour leurs méthodes et leurs approches ".

Quand on demande à Melinda Gates si elle pense que les philanthropes peuvent influencer l'agenda de la coopération internationale, elle répond : " Oui, j'espère. " A New York, dans le bureau du secrétaire adjoint des Nations unies, cela ne fait aucun doute.

Laurence Caramel

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