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Expliquer la finance et l'économie par un praticien. Participer a la compréhension d'une matière d'abord difficile mais essentielle pour le citoyen.

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La Chine banquier Mondial

Par François Lenglet, rédacteur en chef à La Tribune.

Désormais première exportatrice mondiale de biens industriels devant l'Allemagne, la Chine est également détentrice d'un autre record : elle est le premier fabricant de liquidités monétaires de la planète. Pékin est à la tête de quelque 2.300 milliards de réserves de change, largement placées sur les marchés obligataires américains.

Ce flot d'argent se déverse, tel le mercure, dans les circuits de l'économie-monde, investissant les recoins les plus lointains. Il est l'une des causes majeures de la crise financière qui nous a frappés, parce qu'il a contribué à hypertrophier la finance mondiale et à développer l'offre de crédit bon marché. Indirectement, Pékin s'est ainsi attribué une influence considérable sur la politique monétaire américaine, et donc mondiale : c'est Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale des Etats-Unis, qui conduit la voiture, mais il y a un passager chinois à l'arrière. Et comme il donne souvent son avis sur l'itinéraire, il porte une responsabilité importante dans l'accident des subprimes.

En 2009, le tas d'or de Pékin s'est encore accru de 200 milliards de dollars. Et il y a toutes les chances qu'il en soit de même en 2010 : grâce à une monnaie sous-évaluée de 40% à 50%, la Chine est surcompétitive. Elle va donc continuer à accumuler de gigantesques excédents commerciaux, déstabilisant à la fois les entreprises, victimes d'une concurrence déloyale, et la finance, qui risque d'être à nouveau soufflée à l'excès.

Nicolas Sarkozy, qui semble désormais s'intéresser aussi aux questions monétaires - il dénonçait la semaine dernière le "problème considérable" de la parité euro-dollar -, ferait mieux de regarder à l'Est. C'est le yuan chinois et sa valeur absurde, bloquée par la Chine, qui crée à la fois du chômage chez nous et des bulles financières. La vraie sortie de la crise ne se joue pas seulement à New York ou à Francfort, siège de la Banque centrale européenne, mais à Pékin : quand la Chine réévaluera, le monde se réveillera.

 

A relier avec : Chine : la Banque centrale tente d'enrayer la surchauffe de l'économie

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