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Expliquer la finance et l'économie par un praticien. Participer a la compréhension d'une matière d'abord difficile mais essentielle pour le citoyen.

Les Européens ont mis au point les modalités du plan de soutien financier à la Grèce

Les Européens ont mis au point les modalités du plan de soutien financier à la Grèce

Les ministres des finances choisiront, lundi 15 mars, entre deux options

Bruxelles Bureau européen

            Les pays de la zone euro se rapprochent d'un accord sur les modalités d'un plan de soutien financier à la Grèce. Différentes réunions ont eu lieu cette semaine, afin d'arracher un compromis, dans l'idéal, lors de la réunion des ministres des finances de la zone euro, lundi 15 mars, à Bruxelles.

Le mécanisme de soutien ne serait actionné par la suite qu'en cas de nécessité, la prochaine phase critique en termes de refinancement de la dette grecque étant attendue en avril et en mai. Aucun montant n'est encore identifié, mais le dispositif se situerait entre 20 et 25 milliards d'euros.

Son président, José Manuel Barroso, a indiqué dès mardi que la Commission était " prête à proposer un cadre coordonné d'assistance ", en concertation étroite avec les seize pays de l'euro.

Une nouvelle réunion " technique " devait se tenir vendredi 12 mars entre les représentants des Trésors nationaux, de la Banque centrale et de la Commission européennes. Deux options, selon nos informations, restent sur la table. D'une part, la mise en place d'une facilité de prêts financés par les Etats membres, dont l'attribution serait coordonnée par la Commission européenne. D'autre part, la création d'une facilité de prêts financée par des emprunts communautaires, garantis par les Etats.

Plusieurs pays, comme la Belgique, ont insisté pour que l'action européenne soit réellement coordonnée, sans reposer sur le seul tandem franco-allemand.

Les esprits ont évolué depuis que la Grèce a accepté, voici une semaine, de durcir son programme d'assainissement." Le gouvernement grec a pris les mesures qu'on attendait de lui, les Etats de la zone euro doivent désormais être prêts à prendre les leurs ", a plaidé Nicolas Sarkozy, dimanche, après un entretien avec le premier ministre grec, Georges Papandréou.  " Le problème est que la confusion est encore grande ",  observe un haut fonctionnaire européen : " Aucun accord n'est à attendre, au mieux, avant la réunion des ministres des finances la semaine prochaine. "

Les avis divergent sur les modalités de l'une ou l'autre option. La première serait plus facile à mettre en oeuvre " à court terme ", selon un document confidentiel diffusé jeudi aux commissaires européens. Elle aurait l'avantage de regrouper dans une même corbeille les prêts bilatéraux consentis par les seuls Etats de la zone euro, sous la houlette de la Commission européenne. " Cela éviterait que chaque gouvernement négocie ses conditions avec Athènes ", explique un expert.

La seconde option, privilégiée " à moyen terme "  par la Commission, permettrait au contraire aux seize pays de la zone euro de ne pas signer de chèque. Les capitales ne s'engageraient qu'à garantir l'emprunt réalisé par la Commission, laquelle dispose d'une excellente notation financière. Mais ce dispositif est très compliqué à mettre en oeuvre, l'unanimité étant requise au niveau des Vingt-Sept pour autoriser l'exécutif européen à aller sur les marchés. Or le Royaume-Uni ou la Suède considèrent, contre l'avis des dirigeants de la zone euro, que la seule solution crédible est de recourir au Fonds monétaire international (FMI), comme cela a été fait l'an dernier pour les pays européens non membres de l'Union monétaire : la Roumanie, la Hongrie et la Lettonie.

Défricher le terrain

Mercredi, les travaux préparatoires ont néanmoins permis de défricher le terrain. La réunion a duré neuf heures. Sur le plan juridique, toutes les délégations, y compris les Allemands, sont maintenant d'accord sur un point : la clause de " non-renflouement " incluse dans les traités européens n'empêche pas de prêter de l'argent à la Grèce, à des taux inférieurs à ceux en vigueur sur les marchés. C'est exactement ce que la Grèce réclame afin de ne pas alourdir la charge financière générée par son colossal endettement. Reste à savoir quelles seraient les conditions attachées aux prêts accordés à la Grèce : l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Autriche plaident pour des taux d'intérêt élevés, contre l'avis de la France et de ses alliés.

Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, profite par ailleurs du débat sur le projet de Fonds monétaire européen (FME), qu'il a lui-même lancé le week-end dernier, pour convaincre ses concitoyens d'agir. " La capacité des Européens à travailler ensemble pour maîtriser les difficultés - de la zone euro - est décisive ", écrit-il dans un vibrant plaidoyer en faveur de l'Union monétaire, publié vendredi par le Financial Times Deutschland. Pour le ministre chrétien-démocrate, " l'euro n'a rien à envier au deutschemark ", mais la zone euro se trouve " à un tournant ". L'opinion publique allemande est très opposée à une aide à la Grèce, ce qui limite, dans les ultimes tractations en cours, les marges de manoeuvre de Berlin.

Philippe Ricard

La Grèce promise à une forte récession cette année

George Provopoulos, le gouverneur de la banque centrale grecque, estime vendredi dans un entretien à Reuters que la contraction du PIB devrait atteindre 2 % cette année, bien au-delà de la prévision officielle d'une récession de 0,3 %. En cause, le plan d'austérité grec, qui «aura initialement des effets récessifs» mais «créera les conditions d'une croissance soutenable dans le futur», estime le banquier central

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