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Expliquer la finance et l'économie par un praticien. Participer a la compréhension d'une matière d'abord difficile mais essentielle pour le citoyen.

Une reprise ? Si vous le dites...

Une reprise ? Si vous le dites...


Addison Wiggin

▪ Le Bureau américain de recherches en économie (NBER, National bureau of economic research) -- organisme à but non lucratif basé à Cambridge, dans le Massachusetts, et chargé de donner des dates aux récessions depuis... 1929 -- a déclaré que la Grande Récession s'était terminée en juin 2009.
 


 

Durée totale de la Grande Récession : 18 mois, qui ont éclipsé le précédent record d'après-guerre de 16 mois, atteint en 1973-75 et une fois encore en 1981-82.

Cependant, "l'activité économique est toujours en dessous de la normale dans les premières phases d'une croissance", admettent à contrecoeur les nombrilistes du NBER, "et elle y reste parfois bien après le début de cette même croissance".

Comment en sommes-nous arrivés à la "reprise" telle qu'on la voit aujourd'hui ? Jetons un oeil aux points essentiels :

  • les dépenses du gouvernement américain sont passées de 20,6% du PIB au début de la crise à 25,4% au deuxième trimestre de cette année, selon le Bureau d'analyses économiques du département du Commerce US ;
  • les augmentations des paiements de transfert -- les allocations chômage accordées pendant 99 semaines, etc. -- représentent 73% de cette augmentation. Au moins, avec le New Deal, nous avions des ponts et des barrages pour justifier des dépenses. Aujourd'hui, l'Oncle Sam paye les gens pour qu'ils restent chez eux ;
  • par contraste, l'investissement privé brut US est passé de 17,3% du PIB au début de la récession à 11,3% l'année dernière.

Et une bonne partie de ce dernier chiffre ne sert qu'à la réparation et à la maintenance du stock existant. L'investissement dans de nouvelles usines et de nouveaux équipements -- c'est-à-dire une croissance réelle -- ne représentait que 40% de l'investissement privé intérieur brut en 2006.

L'année dernière, les dépenses d'investissement ne s'élevaient qu'à 3,5%.

Robert Higgs, membre de l'Independent Institute, conclut ainsi : "l'investissement privé net n'a pas simplement chuté pendant la récession ; il a tout bonnement disparu".

Voilà donc ce qu'il en est de cette reprise soi-disant productive et de ces plans de relance prétendument utiles. Aucun risque de voir une récession en double creux après que tout cet argent liquide a été jeté dans les toilettes.

A méditer.

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