Shanghaï Correspondant
En pleine croissance, la Chine pourrait connaître une nouvelle période de revendications sociales non moins périlleuses que les précédentes : l'afflux de liquidités dû au plan de relance et aux grands travaux, associé à une politique de taux d'intérêt très bas, alimente l'inflation.
En se propageant à des villes plus petites, la fièvre immobilière crée de nouvelles angoisses chez une partie de la population qui voit ses projets d'ascension sociale remis en question : l'épargne accumulée, souvent après de longues années de travail loin de chez soi, est maigre face aux prix des appartements ou des loyers commerciaux des zones nouvellement développées par des localités aux ambitions démesurées.
Les choix économiques récents ont amplifié certains déséquilibres. En 2008, la promulgation d'une nouvelle loi sur les contrats de travail avait conduit à une recrudescence des conflits sociaux à mesure que les ouvriers prenaient conscience de leurs droits. En 2009, la crise financière globale a encore exacerbé les tensions.
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En pleine croissance, la Chine pourrait connaître une nouvelle période de revendications sociales non moins périlleuses que les précédentes : l'afflux de liquidités dû au plan de relance et aux grands travaux, associé à une politique de taux d'intérêt très bas, alimente l'inflation.
En se propageant à des villes plus petites, la fièvre immobilière crée de nouvelles angoisses chez une partie de la population qui voit ses projets d'ascension sociale remis en question : l'épargne accumulée, souvent après de longues années de travail loin de chez soi, est maigre face aux prix des appartements ou des loyers commerciaux des zones nouvellement développées par des localités aux ambitions démesurées.
Les choix économiques récents ont amplifié certains déséquilibres. En 2008, la promulgation d'une nouvelle loi sur les contrats de travail avait conduit à une recrudescence des conflits sociaux à mesure que les ouvriers prenaient conscience de leurs droits. En 2009, la crise financière globale a encore exacerbé les tensions.
Deux soupapes ont pourtant amorti le choc : une partie des migrants avaient préféré bénéficier de nouvelles facilités dans leurs provinces d'origine. Et les autorités étaient intervenues pour éponger les salaires impayés et subventionner les employeurs susceptibles de trop licencier.
L'urgence, désormais, serait de rééquilibrer la croissance vers les salaires. " La proportion déclinante des salaires dans le PIB - produit intérieur brut - chinois exige de nouvelles réglementations, surtout dans un pays qui tente de soutenir la croissance par la consommation ", dénonce un éditorial du China Daily. Le journal critique la pusillanimité du ministère des ressources humaines et de la sécurité sociale, qui est censé proposer une nouvelle loi d'ici à la fin de l'année pour " faire pencher la balance de la distribution de salaires en faveur des travailleurs ".
Il est peu probable que celle-ci soit prête. Le quotidien anglophone constate néanmoins que les revenus progressent : de 9,7 % au premier trimestre 2010 par rapport à 2009, pour les urbains, de 16,3 % pour les ruraux. Ce rythme reste " dangereusement lent " par rapport aux profits des entreprises, juge-t-il. Pour le plus grand pays communiste du monde, l'heure est à la... redistribution.
B. Pe.