Ala recherche du rendement perdu… « Alors que dans les grands pays développés, les emprunts d’Etat ont atteint des niveaux extrêmement bas de taux d’intérêt,les investisseurs sont de plus en plus à la recherche de rendements sur des classes d’actifs spéci fiques ou des pays précis,explique Alain Bokobza, responsable de l’allocation d’actifs globale chez Société Générale, qui vient de publier une étude sur ce sujet.La reprise des politiques de ’quantitative easing’ dans plusieurs pays développés – les Etats-Unis en tête – va mettre de plus en plus cette thématique sur le devant de la scène. »
Un phénomène, qui a déjà commencé, selon lui, lorsqu’on observe les flux. En témoigne, l’accélération des entrées dans les pays émergents (à la fois sur les actions et les obligations) au cours des dernières semaines, au détriment des actions des marchés développés.Les analystes de la Société Générale ont cherché à identifier les rendements les plus élevés un peu partout dans le monde, dans quatre classes d’actifs : les emprunts souverains, les devises, les actions et le crédit.Première conclusion : en moyenne, ce sont les obligations spéculatives qui offrent les plus importants rendements, suivi de près par les emprunts d’Etat des pays émergents (plus de 5 %). Par exemple, les obligations émergentes (5,4 %) délivrent plus de deux fois plus que les actions de ces mêmes pays (2,2 %) et six fois plus que le 10 ans japonais (0,9 %) ! Toutefois, en intégrant le risque dans l’équation – mesuré par la volatilité –, la donne est modifiée : les obligations d’entreprises les mieux notées en zone euro et aux Etats-Unis arrivent largement en tête du palmarès.Dans le détail, classe d’actif, par classe d’actif, les émergents ont tendance à se distinguer. Avec, cependant, des différences notables entre deux instruments à première vue proches. Par exemple, sur les marchés obligataires, un investisseur jouant le Brésil peut avoir un rendement de 11,9 % contre « seulement » 5,4 % en Russie, qui a la même notation. Sur plus d’une quarantaine de zones, passées au crible, c’est le taux à 10 ans au Pakistan qui est en tête avec 14 % !
Toutefois, là aussi, « il faut prendre en compte les notations et les risques politiques », reprend-il. Ainsi, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la Norvège affichent des rendements supérieurs à 3 %, pour des « ratings » AAA. Les auteurs de l’étude mettent aussi en avant le Brésil, l’Egypte, le Mexique, la Pologne et la Russie, dans les émergents. La hiérarchie se retrouve plus ou moins dans les devises.Enfin, sur le front des actions, l’Argentine (6,6 %) et la République tchèque (5,8 %) arrivent en tête des rendements du dividende, loin derrière le Venezuela (12,3 %), toutefois jugé plus dangereux.Le premier « grand » pays d’Europe, l’Espagne, est en sixième position, avec un rendement (4,9 %) largement supérieur à la moyenne mondiale (2,4 %).