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  • Baroin évoque le risque de perte de la note AAA de la France

    François Baroin, ministre du Budget, estime que l'objectif de la France de conserver sa note AAA est "tendu".

    La France pourrait perdre sa note AAA. Soucieux, le ministre du Budget, François Baroin, a déclaré que l'objectif de conserver la note de la dette  souveraine française était "tendu". L'entourage de François Baroin a ensuite précisé à Reuters que par "objectif tendu" il fallait comprendre "exigeant, qui ne se relâche pas".

    "Pourquoi? Parce qu'au début des années 1980, 80% de l'accès au crédit qui permettait de financer ses projets pour une entreprise, un particulier ou un Etat se faisait auprès des banques ou des banques centrales. Aujourd'hui 80% de l'accès à ces crédits pour financer nos investissements s'effectue auprès du marché" a ajouté le ministre du Budget sur Canal+.

    Etre noté AAA permet à la France de financer ses déficits et ses dettes à un coût minime, à peine supérieur à celui exigé de l'Allemagne, la référence en Europe. "Nous devons maintenir notre AAA, réduire notre endettement pour éviter d'être trop dépendant des marchés, et nous devons le faire dans la durée, d'où l'idée de la révision constitutionnelle, pour bien montrer que c'est pas simplement un coup pour rien pour faire plaisir à des marchés, mais vraiment une nouvelle inflexion, une nouvelle tendance, une nouvelle discipline budgétaire française".

    La France, qui bénéficie de la meilleure note accordée par les agences de notation, promet de réduire son déficit public dans une proportion et à une vitesse sans précédent depuis au moins un demi-siècle. De quelque 8% en 2010, le gouvernement prévoit de le réduire à 6% en 2011, 4,6% en 2012 et 3% en 2013 ou au plus tard 2014. L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a jugé que seule une hausse drastique des impôts permettrait d'atteindre 3% de déficit public en 2013. 


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  • L'Afrique de l'Ouest prisonnière du CFA

    Paris n'est plus hostile à une réforme de la zone franc.

    Laurent Wauquiez présidera ce lundi, en marge du sommet Afrique  -France, un atelier intitulé « Construire et renforcer la compétitivité des entreprises africaines ». Le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi abordera les questions de formation professionnelle. Mais un autre sujet agite les participants : la surévaluation du franc CFA, qui asphyxie année après année, la compétitivité des économies membres de la zone monétaire. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a récemment jeté un pavé dans la mare en réclamant « une révision de la gestion monétaire » du franc CFA. « Nous sommes un certain nombre d'Africains » à réfléchir « à la possibilité de revenir à un projet régional avec sa propre monnaie », a lancé le président lors des célébrations du cinquantenaire de l'indépendance.

    Les pays membres de la communauté de l'Afrique de l'Est (Kenya, Tanzanie, Ouganda, Burundi, Rwanda), dont les monnaies flottent librement, croissent près de deux fois plus vite (5,4 % l'an en moyenne sur la décennie) que ceux de l'Union économique et monétaire d'Afrique  de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). « Le niveau élevé du franc CFA est un obstacle majeur à l'industrialisation de l'Afrique de l'Ouest », estime Serge Michaïlof, ancien directeur exécutif à la Banque Mondiale. Or, « le franc CFA est in fine géré à Francfort en fonction de critères qui n'ont aucun rapport avec les préoccupations des économies africaines ».

    Dévaluation

    Faut-il dévaluer le CFA comme en 1994 ? Pour l'ancien patron de l'AFD, Jean-Michel Severino, « l'Afrique de l'Ouest aurait intérêt à évoluer vers un régime de change permettant de prendre en compte l'évolution de l'euro, mais aussi du dollar et du yuan ». Le sujet n'est plus tabou à Paris. Nicolas Sarkozy le confirme dans une interview à l'hebdomadaire « Les Afriques ». Mais, pour lui, « c'est aux quinze Etats africains membres de la zone franc, et à eux seuls, qu'il revient de décider comment ils veulent gérer leur monnaie commune. Ce n'est pas à la France de déterminer si le système actuel est conforme à leurs attentes. » Xavier Harel


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