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Fourmis et cigales : endettement des menages
Fourmis françaises et cigales anglo-saxonnes
1. endettement des ménages
L'intervention publique joue un rôle moins important qu'on ne le pense généralement dans la relative résistance de la demande intérieure française. Le taux d'épargne élevé des Français et le niveau assez modéré de leur endettement y contribuent en revanche probablement fortement.
Partout dans le monde, aux Etats-Unis bien sûr, mais aussi au Royaume-Uni, en Irlande et en Espagne, c'est l'éclatement de la bulle immobilière qui a déclenché la crise actuelle. Et qui explique aussi largement sa gravité. Contrairement au Japon ou à l'Allemagne, où les prix ont baissé depuis dix ans, la France n'a pas été épargnée, loin de là, par la spéculation immobilière : selon les chiffres de l'OCDE, les prix réels de l'immobilier (une fois l'inflation déduite) ont doublé en France entre 1995 et 2007. L'envolée était certes moins forte qu'en Irlande ou au Royaume-Uni, mais les niveaux espagnols ont presque été atteints et l'immobilier a nettement plus augmenté en France qu'aux Etats-Unis. Cette évolution a posé de graves problèmes à la société hexagonale : impossibilité d'accéder à la propriété pour des couches sociales de plus en plus larges, pouvoir d'achat amputé par les hausses de loyers et des remboursements de crédits, disparition du logement social de fait qui palliait le manque de logements sociaux officiels...
Elle n'a toutefois pas débouché sur un surendettement massif des ménages comme cela a été le cas dans les pays les plus touchés par la crise. En 2007, l'endettement des ménages français représentait 99 % de leur revenu disponible, selon les chiffres de l'OCDE. C'est certes significativement plus que les 66 % de 1996, mais on reste loin des 186 % du Royaume-Uni ou des 142 % des Etats-Unis. Et malgré l'absence totale de bulle immobilière dans ces pays, les Allemands et les Japonais sont eux aussi plus endettés que les Français...
Endettement des ménages, en % du revenu disponible brut
Sortie de Crise ou menaces sur la reprise
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