• Le régime à prestations définies, une promesse à risque pour les sociétés américaines

    Le régime à prestations définies, une promesse à risque pour les sociétés américaines

    Le déficit des fonds à prestations définies du S&P 500 atteindrait 402 milliards de dollars.

    Ces dix dernières années, la question du financement des retraites n'aura pas été de tout repos pour les entreprises américaines offrant encore à leurs salariés des fonds de pension à prestations définies. Deux crises boursières sont passées par là, laminant leurs hypothèses de financement des versements futurs. Selon les experts de Mercer, le déficit des fonds de pension à prestations définies des sociétés appartenant à l'indice S&P 500 atteignait 428 milliards de dollars à la fin du mois de septembre.

    Autrement dit, les actifs des différents fonds ne couvraient qu'à 76 % le montant calculé à ce jour des versements futurs de retraites. Michael Moran, chez Goldman Sachs, estime ce taux de couverture à 79 % sur l'indice S&P 500 et les analystes de Credit Suisse prédisent un déficit de 402 milliards de dollars. Bref, le mauvais millésime 2008 (326 milliards de dollars de déficit, un ratio de couverture de 78 %) pourrait bien être surpassé cette année. À moins d'une poursuite à la hausse des cours de Bourse ou d'une remontée du taux des obligations privées bien notées, qui sert à calculer la valeur des obligations de retraites futures.

    Renflouement étalé dans le temps

    Pour assurer leurs engagements, les entreprises devront augmenter leurs contributions. Ce qui ne sera pas sans conséquence sur les résultats. Pour Credit Suisse, le coût des retraites pourrait passer de 40 milliards de dollars cette année, pour l'ensemble du S&P 500, à 53 milliards en 2011. Et il ne devrait pas repasser sous les 50 milliards avant 2014.

    En juin dernier (comme en décembre 2008), le Congrès américain a laissé la possibilité aux entreprises d'étaler dans le temps ce renflouement. « Les sociétés peuvent opter entre deux calendriers : un à neuf ans, l'autre à quinze ans », explique Michael Moran. Jusqu'alors, les sociétés disposaient de sept ans pour ramener leur taux de couverture au niveau cible (92 % en 2008 par exemple). « Toutefois, ces nouveaux calendriers sont assortis de restrictions. » Celles-ci portent sur les rémunérations des dirigeants, sur les dividendes exceptionnels et rachats d'actions. Ce qui pourrait limiter l'attrait du dispositif.

    Une chose est certaine. La tendance notée au lendemain du pic de sous-financement de 2002 a peu de chance de s'inverser. Le régime à cotisations définies, parce qu'il n'engage les sociétés que sur leur contribution annuelle et non sur le rendement des investissements réalisés, devrait continuer à avoir le vent en poupe.

    Christèle Fradin


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