• Pourquoi France....: action publique qui amortit les chocs

    Une action publique qui amortit les chocs

    Au-delà du dynamisme démographique, le poids important de l'intervention publique contribue également à la relative résistance de la demande intérieure française. Les mécanismes de redistribution, très développés dans l'Hexagone, stabilisent la situation économique. Cependant, malgré l'image de volontarisme que Nicolas Sarkozy souhaite volontiers donner de son action, la France a pour l'instant été un des grands pays développés qui a le moins mobilisé l'intervention publique pour combattre la crise au-delà de l'effet mécanique des stabilisateurs automatiques préexistants.

    L'ensemble des dépenses publiques devrait représenter 55,6 % du PIB français cette année, selon les chiffres de la Commission européenne. Soit le niveau le plus élevé de l'Union à vingt-sept (la moyenne européenne est de 50,1) hormis la Suède, où ces dépenses représentent 56,6 % du PIB. L'essentiel de ces dépenses n'est cependant pas consommé par des administrations publiques, mais redistribué aux citoyens par le biais notamment de prestations sociales, qui représentent en France 34,6 % du PIB (dont 18,9 % sous forme de paiements directs d'allocations diverses). Ces mécanismes concourent puissamment à la stabilisation des revenus des ménages en temps de crise.

    Côté dépenses, les droits à recevoir ces prestations ne dépendent pas en effet du niveau de l'activité et sont même pour partie liés à la situation sociale des personnes. Ces dépenses augmentent donc automatiquement en cas de dégradation de la situation économique. En revanche, les recettes correspondantes sont en général proportionnelles aux revenus d'activité ; elles tendent donc à diminuer en temps de crise. Cet effet de ciseaux aboutit à creuser automatiquement les déficits publics et entraîne donc un soutien budgétaire à l'activité sans qu'il soit nécessaire de prendre des mesures politiques particulières. C'est pour cela qu'on appelle ces mécanismes des « stabilisateurs automatiques ».

    Si les dépenses publiques françaises sont, de longue date, parmi les plus importantes, elles ont en revanche très peu augmenté au cours de la crise. Alors qu'elles s'accroissaient (en termes réels, c'est-à-dire une fois l'effet de l'inflation déduit) de 17 % aux Etats-Unis entre 2007 et 2009, de 14 % en Espagne ou de 11 % au Royaume-Uni, elles ne gagnaient que 3,8 % en France. Parmi les grands pays européens, il n'y a qu'en Italie, avec une hausse de 1,2 % seulement, qu'elles ont moins progressé qu'en France. Ce qui contribue à expliquer la situation très dégradée actuellement de l'économie italienne. Le poids des dépenses de protection sociale ne s'est en particulier accru en France que de 2 points de PIB entre 2007 et 2009, une hausse significativement plus faible que dans l'ensemble de la zone euro, avec + 2,7 points.

     

    Hausse des dépenses publiques en termes réels entre 2007 et 2009, en %

    Liens : Sortie de Crise ou menaces sur la reprise 


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