• L'amour du risque ( les pratiques inquiétantes reviennent !!!!!)

     

    Impressionnante performance que celle enregistrée ces derniers mois sur le marché du crédit. Les primes de risque exigées par les investisseurs ont fondu comme neige au soleil.

    Le dernier exemple en date est celui de <st1:personname productid="la Banque PSA" w:st="on">la Banque PSA</st1:personname> Finance. Le 7 mai, cette filiale du constructeur automobile français lançait une émission d'obligations remboursables dix-huit mois plus tard. Pour convaincre les investisseurs, l'emprunteur offrait alors un coupon de 6,375 %, soit quelque 465 points de base (4,65 %) de mieux que l'emprunt d'Etat de même maturité.

    Or, mercredi 2 septembre, la même Banque PSA Finance a emprunté 500 millions d'euros, toujours remboursables dans dix-huit mois. Cette fois, le coupon est de 3,75 %. Une belle amélioration des conditions de crédit à mettre sur le compte du reflux des taux d'intérêt à court terme et surtout sur la division par deux de la prime de risque, passée à 235 points de base (2,35 %).

    Est-il besoin de préciser que l'opération a été un franc succès, avec plus de 3 milliards d'euros demandés, la prime de risque passant rapidement et largement sous les 200 points de base (2 %) ?

    Banque PSA Finance, détenue à 100 % par le groupe automobile, finance les clients des deux marques, Citroën et Peugeot. Les investisseurs ayant divisé par deux leurs exigences en termes de rémunération, on pourrait imaginer que la situation financière de l'émetteur s'est considérablement améliorée. Mais pas du tout. Certes, Banque PSA Finance n'a pas subi le même sort que sa maison mère, passée le 10 août en catégorie " spéculative " : elle reste notée A3 par l'agence Moody's et BBB par Standard & Poor's. Mais les deux agences ont la banque à l'oeil : en effet, elles délivrent toutes deux leur notation assortie de perspectives négatives.

    Si les investisseurs exigent moins de cet émetteur, comme des autres d'ailleurs (EDF vient de le démontrer), c'est plus à mettre sur le compte d'une modification de leur perception des risques que d'une franche amélioration de la situation des emprunteurs ces derniers mois. Si Banque PSA Finance a plutôt bien amorti les difficultés de son secteur, son résultat opérationnel courant a tout de même reculé de 20 % au premier semestre par rapport à la même période de 2008, à 244 millions d'euros.

    Isabelle Ehrhart

     


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