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L'emploi à venir
Editorial du datée du 7/10/2009
L'emploi à venir
Le travail a parfois mauvaise presse - l'importance prise par les suicides à France Télécom le prouve -, mais l'emploi est plus que jamais indispensable - une priorité sociale. Telle est l'une des contradictions de la situation actuelle. Les responsables politiques le savent : ce ne sont pas les économistes qui décréteront la fin de la crise, mais les courbes du chômage. Tant que celles-ci continueront de monter, inutile de parler de sortie de crise, ont récemment affirmé deux orfèvres en la matière : Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn.
Or si, après le G20 de Pittsburgh, on commence à voir quelle organisation du capitalisme il faut pour émerger de la crise, bien malin qui peut dire aujourd'hui quelle physionomie aura l'emploi demain. Alors que le chômage semble augmenter plutôt plus que prévu aux Etats-Unis et plutôt moins qu'on ne le redoutait dans la zone euro (grâce sans doute au chômage partiel et aux divers systèmes de protection sociale), nul ne sait quand il retrouvera ses niveaux antérieurs. Certains économistes aujourd'hui au coeur du pouvoir, Lawrence Summers (conseiller de Barack Obama) et Olivier Blanchard (économiste en chef au FMI), ont même jadis théorisé cet " effet d'hystérésis ", selon lequel la situation du marché du travail après une crise diffère durablement de la situation ex ante.
Classiques lors de chaque crise, ces interrogations sont aujourd'hui renforcées par celles sur " l'économie verte ". Pour être écologiquement durable, la croissance économique devra-t-elle être moins élevée ? Des ruptures technologiques permettront-elles au contraire de concilier production de richesses et protection de la planète ? Quels métiers, quelles nouvelles formes de travail accompagneront cette mutation ? Nul, pour le moment, ne le sait, avec certitude.
Du coup, pour les gouvernements, deux priorités s'imposent. La première : investir plus que jamais dans le système éducatif. Quel que soit le monde de demain, le bagage culturel sera déterminant pour s'adapter aux évolutions à venir. Or, dans ce domaine, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> a des progrès à réaliser, tant les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur sont criantes.
Deuxième priorité, tout aussi urgente : la protection sociale. Changer de métier, de secteur d'activité, de statut social risque de devenir la règle. Lier la protection sociale à l'emploi est périlleux. Il faut poursuivre la réforme de notre système de protection sociale en ayant une vision qui dépasse le comblement des déficits actuels.
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