• Newedge identifie la formation d’une nouvelle bulle sur les marchés

    Le leader mondial du courtage de dérivés listés, Newedge, redoute que l’environnement des taux

    recrée les mêmes conditions qui ont conduit à la dernière crise financière.

    La société exprime ses vues sur les évolutions du débat sur la réglementation des marchés.

    Les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. Patrice Blanc, le directeur général de Newedge, l’un des poids lourds mondiaux du courtage, en est convaincu.« Un environnement de taux très bas et le ’carry trade’sur le dollar sont la première raison de la hausse des marchés financiers », indique-t-il. Le risque, poursuit-il, est qu'« on retombe à terme sur des problèmes identiques à ceux qui ont provoqué la crise ». D’autant plus que« l’économie réelle ne va toujours pas très bien même si le pire semble bien derrière nous ». Des politiques monétaires très accommodantes – qui« seront vraisemblablement maintenues pendant une bonne partie de 2010 » – ont affecté les échanges de dérivés listés et tout particulièrement les contrats sur les taux à court terme. Symétriquement, les volumes traités sur les actions et les changes ont augmenté.Newedge n’a pas souffert de ces changements. Sa part du marché mondial des dérivés listés a légèrement progressé en 2009, à 12 %, contre 11,5 % l’an passé.« Notre modèle d’entreprise est ressorti renforcé après la fusion réussie de deux importantes sociétés de courtage, Fimat et Calyon Financial », se réjouit Patrice Blanc, l’artisan du regroupement annoncé début 2008. Les deux actionnaires à parts é gales de Newedge, la Société Générale et Calyon Credit Agricole CIB, lui ont garanti l’indépendance,« un actif clef ». La nouvelle entité a désormais« achevé l’intégration des produits listés dans l’exécution des ordres, la compensation et les systèmes informatiques ». La fusion déjà réalisée pour l’essentiel sera achevée fin 2009 début 2010, assure le directeur  général.Face à la crise, Newedge a évidemment procédé à la réduction de ses coûts mais« sans mettre en danger notre profil opérationnel, notre plan industriel ».Dans ce cadre, la taille critique acquise par l’union de Fimat et Calyon Financial joue un rôle crucial. La réussite du plan de développement de Newedge est soumise à une seule véritable inconnue : le cadre réglementaire qui sortira du débat mondial engagé depuis l’éclatement de la crise. D’autant plus qu’à ce stade les contours de la réforme globale des normes qui régiront les marchés restent très flous. Rien de significatif n’a été décidé à ce jour.« Newedge soutient les efforts des régulateurs pour créer un environnement réglementaire des négociations plus efficient »,affirme Patrice Blanc. La société est convaincue d’avoir« le bon positionnement et la stratégie appropriée dans le cadre réglementaire actuel ». Le patron de Newedge ne manque toutefois pas de pointer du doigt les difficultés et les dangers inhérents à la démarche. Le cœur de ses commentaires concerne la problématique de la compensation des contrats traités de gré à gré.« La compensation des produits de gré à gré ne marchera qu’à la condition qu’on offre aux participants un modèle écono mique viable. Modèle qui n’existe pas encore. »

    Le modèle des courtiers purs

    Resserrer les règles sur les fonds propres dédiés aux transactions non compensées sur les dérivés de gré à gré« ne constitue pas un encouragement suffisant pour que l’ensemble des participants recourent à la compensation ». En re vanche,« relever le seuil des fonds propres exigés par les chambres de compensation chargées des contrats de gré à gré pourrait se révéler un meilleur et plus sûr outil ». Quant à la standardisation des contrats de gré à gré, nécessaire pour les compenser via des organismes ad hoc, elle aussi n’est pas dénuée de problèmes au dire de Patrice Blanc. Les interrogations qu’elle soulève ont trait notamment à l’accès à la compensation des sociétés de gestion.« Il faut bien définir les règles de l’ouverture de l’accès à ce service pour cette catégorie d’opérateurs », souligne-t-il.Dernier thème brûlant de la réforme de la régulation, celui de la ségrégation et de la fongibilité entre compensateurs des positions des investisseurs. Newedge estime que l’approche optimale pour la plupart des intervenants serait celle de la ségrégation individuelle du collatéral aux contrats. Quoi qu’il en  advienne, il est certain que les changements à venir de la régulation se solderont par une nouvelle consolidation du secteur du brokerage. Le modèle qui va prévaloir, juge  Patrice Blanc, est celui de courtiers purs. Celui de Newedge précisément.

    M. P.

    Patrice Blanc.DR


    Encore un qui pense que nous sommes au début de........

    Quelle reprise (et ces conséquences) ? Faisons le point. 


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