• ALTRUISME ET ECONOMIE par philippe

    ALTRUISME ET ECONOMIE  

                               Proposition antinomique comme me l’a récemment suggéré un ami, pourquoi  ne pas dire utopie et réalité ? C’est vrai, mais le sujet mérite d’être fouillé, car à plus y regarder, l’analyse de l’actualité, est très instructive, et je serais bien moins catégorique quant aux conclusions que l’on peut en tirer.

     

     

                   L’altruisme est  par définition  l’amour désintéressé de l’autre, l’économie, la production et la consommation de richesse dans un régime concurentiel. Désintérêt face à génération de profits, nous avons là deux démarches opposées, qui ne peuvent apparemment aller de pair.Regardons ce que nous dit l’actualité.

     

                   A moins de rentrer d’un long périple loin de toute civilisation, ou d’une retraite solitaire, vous avez certainement entendu parler de crise financière. Je serais plus enclin à utiliser le terme de bouleversement, une crise étant quelque chose de rapide, réversible, un peu comme un mal de dent, le bouleversement étant plutôt le changement d’alimentation associé à la pose d’un dentier…

                   Le système bancaire, l’évolution climatique, la natalité : ces trois thèmes récents vont nous permettre de mieux comprendre pourquoi l’altruisme est  incontournable en matière économique.

     

                 Une minorité des habitants de notre planète est confrontée à la gestion du toujours plus : plus de profits(banques, subprimes, bonus, spéculation…)plus gros, plus haut(dubai) plus de loisirs, plus de bonheur… ? pendant qu’une large majorité gère tant bien que mal le toujours moins : moins d’eau, de soins, de nourriture, d’espérance de vie….Simple constat.

                 Le système bancaire international, et plus particulièrement américain vient de nous démontrer que les montages les plus sophistiqués en matière de subprimes et autres produits dérivés ont failli, et disséminés le risque dans le monde entier, ceci pour le profit d’une minorité ; l’effort de solidarité afin de les secourir devant être bien sur  supporté par la collectivité. L’accident a été évité de justesse, mais aux dernières nouvelles, les pilotes de la machine auraient repris de plus belle, les bonus annoncés chez G.Sachs étant tout simplement indécents.

                 W.Buffet vient de proposer que les plus values réalisées sur des actifs détenus moins d’un an soient imposées à 100 % : affaire à suivre.

     

                  On peut argumenter que ce problème ne concerne que les banquiers, surtout américains ; pourquoi pas, mais la crise tout le monde l’a ou l’aura un matin devant sa porte. Par contre, l’air, l’eau, le soleil… n’ont pas de nationalité, et là aussi il y a beaucoup à dire.

     

        Quelques chiffres :

     

    -         pour faire vivre l’ensemble de l’humanité sur le modèle américain, il faudrait sept planètes

    -          sur le modèle européen deux et demi.

    -         la pollution de l’air en chine est officiellement àl’origine du décès de 400 000 personnes par an

    -         en 2008 nous avons rejeté 10 milliards de tonnes de co2

    -         nous rejetons 70 millions de tonnes de gaz à effet de serre / jour

    -         deux milliards d’hommes vivent sans électricité

    -          la montée des eaux due au  réchauffement climatique va être à l’origine du plus grand exode de population que l’humanité n’ait jamais connu( Inde, Bangladesh, …)

    -         pic en 2008 pour la consommation de charbon dans le monde soit 6.7 milliards de tonnes, avec les rejets de souffre et de pluie acide qui vont avec, ce qui représente 30% de l’énergie consommée, quand l’hydraulique n’est qu’a 6%

    -         raréfaction des ressources fossiles (faciles), et finies, sans changement notable de notre mode de consommation

    -         surexploitation des ressources non renouvelables aussi bien terrestres que marines.

    -          …

     

          Tout ceci pour le bénéfice de quelques-uns uns et au détriment durable et irréversible de la collectivité. Appiculteur amateur, il est intéressant de connaître le fonctionnement d’une ruche en cette saison : les abeilles forment une pelote( comme un ballon de rugby,) à l’intérieur de la ruche, la reine étant au centre. A tour de rôle les abeilles vont vers la périphérie, et maintiennent ainsi une température constante au centre du nid, pour la survie de la collectivité, de façon altruiste…

     

     

                 L’évolution démographique est aussi un problème étonnant : pendant que des pays comme le japon, l’Allemagne, <st1:personname productid="la Russie.." w:st="on">la Russie..</st1:personname> vont se retrouver demain avec l’impossibilité de renouveler leurs générations  de façon suffisante, d’autres en Afrique du Nord ou en Asie ne peuvent faire face à une sur-natalité. Les pays occidentaux apparaissent alors comme un eldorado, mais ils ne veulent ou ne peuvent comme l’a dit un ancien Premier ministre « accueillir toute la misère du monde ». Il faudra pour le bien de tous trouver une solution équitable, afin de gérer les flux migratoires, et supprimer ces filières exploitant la misère ; tout comme il faudra aider les pays en voie de développement à s’organiser de façon autonome, plutôt que de laisser faire une re-colonisation rampante(cf les articles de ce blog sur les rachats de terre, et l’exploitation des matières premières). Il faut un travail solidaire.

     

     

                   Tout être aspire à deux souhaits : être heureux, et ne pas souffrir. Ceci est universel.

     

       «  Les politiques économiques sont jugées en fonction du bien-être des personnes qui leur est imputable. L’économiste devient responsable, alors l’économie est au service de la personne. La personne ne saurait être un moyen de l’économie ».  F.R.  Mathieu.

     

                 Il y a 2500 ans, un sage a parlé d’interdépendance. Aujourd’hui, nous parlons de mondialisation, c’est la même chose. Nos rejets dans l’atmosphère se retrouvent dans l’antarctique, la couche d’ozone diminuant, la calotte fond, le niveau des mers sélève, les populations sont amenées à se déplacer…. Dans le même temps la forêt équatoriale continue à remplir son rôle de piège à gaz carbonique, mais pour combien de temps encore. Les problèmes que nous ne voulons pas  résoudre ce jour par souci d’intérêt immédiat, nous reviennent aggravés plus vite que ce que l’on pouvait imaginer.
    Voulons nous croire ce que nous savons ?

     

                 L’économie raisonnée se doit donc de prendre en compte et de respecter l’intérêt de tous, et non de continuer à privilégier le bonheur aveugle de quelques-uns uns, au détriment de l’avenir de la collectivité.

                                                               PHILIPPE.

    Content de publier ce point de vue. J’espère susciter de plus en plus de Tribune Libre.

    Merci a toit Philippe.

    Je vais le mettre en Edito pendant une semaine, puis dans la rubrique : Tribune Libre


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