• Berlin veut attirer les travailleurs étrangers qualifiés

    Berlin veut attirer les travailleurs étrangers qualifiés  

    Alors que le chômage baisse et que l’Allemagne vieillit, le ministre de l’Economie, Rainer Brüderle, envisage d’abaisser le seuil des revenus exigés pour bénéficier de la « green card » allemande.

    De notre correspondant à berlin.

    Alors que le nombre de chômeurs a diminué en juillet pour le treizième mois d’affilée et que le taux de chômage est tombé à 7,6 % de la population active, le ministre de l’Economie allemand veut attirer les travailleurs qualifiés outre-Rhin. Dans un entretien au « Handelsblatt » de vendredi, Rainer Brüderle (libéral, FDP) annonce le lancement prochain d’une initiative globale visant à pallier le manque de main- d’œuvre qualifiée, déploré dans plusieurs branches de l’économie. Selon l’association des ingénieurs allemands, plus de 35.000 postes d’ingénieurs, dans l’automobile ou le secteur des machines-outils, ne sont pas pourvus. Le cabinet McKinsey estime pour sa part que près de deux millions de travailleurs qualifiés manqueront d’ici à 2020. Rainer Brüderle assure que« le sujet de l’attractivité de l’Allemagne pour les travailleurs qualifiés étrangers est tout en haut de[son]agenda ». Il envisage d’abaisser le seuil de revenus dont doivent justifier les spécialistes des nouvelles technologies extra-européens qui veulent obtenir la « green card » allemande : aujourd’hui 66.000 euros annuels.

    Assouplir les critères

    Une telle initiative répondrait aux demandes de la fédération des entreprises allemandes de technologie et des télécommunications, la Bitkom. A l’occasion du dixième anniversaire du dispositif de « green card » introduit en août 2000, puis intégré dans la loi sur l’immigration, elle a réclamé d’abaisser le seuil de revenus à 40.000 euros annuels. Elle souhaite aussi que l’Agence pour l’emploi ne vérifie plus, pour  chaque embauche, si un chômeur allemand ne pourrait pas prendre le poste en question. Une autorisation de séjour et de travail devrait être aussi automatiquement accordée aux partenaires des nouveaux arrivants. La « green card » allemande a permis à 33.000 personnes de s’établir en Allemagne depuis 2000.Les propositions de Rainer Brüderle surviennent après des déclarations similaires d’Annette Schavan (CDU), ministre de l’Education et de la Recherche, qui envisage elle carrément de supprimer la conditionnalité des revenus. Mais les chrétiens-sociaux de la CSU bavaroise ne sont pas sur la même ligne. Leur secrétaire général, Alexander Dobrindt, estime que,« au lieu de miser uniquement sur l’immigration, les libéraux devraient promouvoir une meilleure qualification des Allemands qui cherchent un emploi ». Selon lui, il y a encore trop de chômeurs en Allemagne« à qui on devrait donner prioritairement un chance de décrocher un emploi ».Alors que la population allemande diminue et vieillit rapidement, les autorités multiplient les initiatives pour faire venir le plus d’Allemands possible sur le marché du travail. L’agence allemande contre la discrimination sponsorise par exemple un programme de recrutement par CV anonyme avec plusieurs grands groupes. D’après l’agence, un jeune avec un nom d’origine  turque a 14 % de chances de moins qu’un candidat au patronyme germanique d’être invité à un entretien. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, il a encore moins de chances.

    Karl de meyer

    Rainer Brüderle, le ministrede l’Economie allemand.Wiktor Dabkowski/MAXPPP


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