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Bourses : l'essor des " dark pools " inquiete
Bourses : l'essor des " dark pools " inquiète
Ces plates-formes électroniques permettent d'effectuer des transactions de façon confidentielle
Dans son souci de tirer les leçons de la crise et de mieux réguler le système financier, l'Europe a-t-elle oublié une " zone grise " de la finance ? Depuis quelques mois, les " dark pools ", des marchés spécialisés dans l'échange confidentiel d'actions se multiplient, soulevant l'inquiétude des régulateurs et de <st1:personname productid="la Commission" w:st="on">la Commission</st1:personname> européenne.
Les " dark pools " sont en quelque sorte des " Bourses de l'ombre ", des plates-formes permettant à un investisseur de vendre ou d'acheter des actions de façon anonyme. Le principe en soi n'est pas contestable. Les investisseurs ont toujours échangé entre eux des gros blocs de titres, hors marché, en s'entendant sur le prix. L'objectif est de ne pas chahuter <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname>, de ne pas faire chuter ou flamber les prix avec une quantité trop importante de titres.
Mais depuis 2007, la mise en place de la directive Marchés d'instruments financiers (MIF) a ouvert à la concurrence le marché boursier et mis fin au monopole des opérateurs historiques (Euronext, London Stock Exchange etc..). Les banques et les opérateurs de marché s'y sont engouffrés pour créer les " dark pools " et se procurer ainsi des sources de revenus complémentaires.
Aujourd'hui ce marché électronique et ultra-sophistiqué représenterait moins de 10 % des échanges totaux. Mais " la progression des "dark pools" peut être dangereuse au regard des objectifs de la régulation, et notamment de l'efficience des marchés ", s'inquiète Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Ces marchés de l'ombre font notamment redouter des manipulations de cours : on vend des actions sur une Bourse transparente pour faire baisser le cours officiel et l'on en achète ensuite sur une dark pool, à bon prix.
Un peu dépassée et consciente de n'avoir pas anticipé ce phénomène, <st1:personname productid="la Commission" w:st="on">la Commission</st1:personname> européenne compte réviser en 2010 la directive " MIF " pour résoudre ce problème. Le chantier est sur le bureau de Michel Barnier, nouveau commissaire européen au marché intérieur et aux services financiers. Il ne reste qu'à définir la manière. Or, dans ce dossier personne n'est d'accord.
L'AMF prône de suivre l'exemple américain. Les Etats-Unis, eux aussi soumis à ce phénomène, ont mis en place une " centrale " chargée de collecter l'ensemble des ordres opérés par les " dark pools ". Il s'agit d'obtenir une transparence globale des ordres exécutés afin d'avoir une vision centralisée des prix, d'observer les éventuels écarts, et de détenir les noms de tous les établissements qui les ont passés.
Mais les opérateurs de Bourses traditionnels, ancien monopoles, ne veulent pas de cela. " On va mettre en place une organisation bureaucratique ", estime Burcak Inel, secrétaire générale adjointe de <st1:personname productid="la Fédération" w:st="on">la Fédération</st1:personname> des Bourses européennes (FESE). " Le problème va bien au-delà de celui de la transparence ", explique-t-elle.
Pour ces Bourses, le sujet n'est pas tant celui des " dark pools " que celui d'une concurrence déloyale des banques dans ce domaine. De fait, depuis 2007, les Bourses historiques ont développé leurs propres " dark pools ". Nyse-Euronext, <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> transatlantique a créé SmartPool et le London Stock exchange (LSE), de Londres, s'apprête à mettre sur pieds " très prochainement " la sienne, Baikal. Et selon eux, il y a des " bonnes " et des " mauvaises " " dark pools ". Celles qui obéissent à des règles de transparence et de surveillance, car elles sont gérées par des opérateurs de Bourse comme eux et leurs nouveaux concurrents, les plates-formes alternatives telles Turquoise ou Chi-X. Et puis il y a les autres, celles mises en place en interne par les banques qui n'ont pas les mêmes exigences.
Les banques ont en effet développé des " dark pools " appelées " crossing network ", comme un service complémentaire offert à leurs clients. Mais n'ayant pas le statut d'opérateur de marché, mais celui de banques, elles ne sont pas soumises aux mêmes règles. Elles ne doivent pas assumer une surveillance des ordres. Le prix est fixé plus librement. Et les ordres ne transitent pas par une chambre de compensation. En cas de problème (faillite de la banque, etc.), les investisseurs supportent seuls le risque de contrepartie. Enfin, elles peuvent être discrétionnaires et refuser l'accès de leurs " dark pools " à des clients extérieurs.
Pour les Bourses historiques, déjà sévèrement ébranlées par l'arrivée de plates-formes alternatives qui ont rogné leurs parts de marché, c'en est trop. " Nous sommes favorables à la concurrence mais cette concurrence n'est pas loyale ", dénonce Roland Bellegarde, vice président exécutif chez Nyse Euronext.
" Les Bourses sont ambiguës, estime pour sa part un banquier. Si le message est d'exiger plus de transparence, il faut aller plus loin. Ici elles ne réclament que le droit pour tout le monde de dissimuler la même chose ! ". Entre ces deux camps, <st1:personname productid="la Commission" w:st="on">la Commission</st1:personname> va rapidement devoir arbitrer.
Claire Gatinois
Les Etats-Unis tentent de freiner l'essor de ces marchés
Aux Etats-Unis le phénomène des " dark pools " inquiète aussi le régulateur. La présidente de <st1:personname productid="la Securities" w:st="on">la Securities</st1:personname> and Exchange Commission (SEC), Mary Schapiro, a été la première à s'en alarmer. " Ce manque de transparence a le potentiel de saper la confiance du public dans les marchés actions ", a-t-elle déclaré en août.
Aux Etats-Unis, les dark pools ont émergé au début des années 1990. Mais leur nombre a crû ces récemment, avec la sophistication des systèmes informatiques. Aussi le système, de " consolidated tape " mis en place il y a trente ans, afin d'agréger l'ensemble des ordres enregistrés sur les différents marchés réglementés, semble ne plus suffire. En octobre, <st1:personname productid="la SEC" w:st="on">la SEC</st1:personname> a annoncé des mesures plus strictes pour limiter l'essor de ces plates-formes opaques.
Liquidnet, EuroMillenium et Smartpool
" Dark pool " Plate-forme d'échanges de gros blocs d'actions opérés de façon confidentielle.
En Europe Les grandes Dark Pools sont Liquidnet, EuroMillenium, Smartpool (gérée par Nyse-Euronext) et bientôt Baikal (gérée par <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> de Londres).
Ces plates-formes se sont développée à partir de 2007 après la directive " MIF " sur la libéralisation du marché des opérateurs de Bourse.
Lien sur le site : nombreux
Sous MIF dans recherche Blog
Je souris avec cette directive MIF et je vois mon DG et aussi les responsables de nos salles de marché quant je discutais avec eux sur ce problème à partir de 2004.
Franchement il ne voulait pas entendre.
Mais les clients, je les vois aussi ouvrir des yeux comme de billes quand je posais la question « A quel prix avait vous acheté cette action, comment vérifier vous le prix ? ». Ils se disaient intérieurement « il a perdu la tête », les prix sont juste. Evidement.On ne se pose pas de question.
Mais regardez ce que disent les gérants d’OPCVM ( vous savez les ……que vous achetez ),
27% pas de prix pour valoriser le portefeuille, 33% « partiellement » .
Cela signifie quoi « Partiellement », qu’elle « tambouille » fait-on ?
La confiance, nous répète-on, et a juste titre, très importante dans ce domaine. Alors faisons-nous confiance, ma réponse je la connais.
Tags : mif
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