• Les apiculteurs en guerre contre le frelon asiatique

    Les apiculteurs en guerre contre le frelon asiatique

    Reuters01.12.09 | 23h00

                Par Claude Canellas

    BORDEAUX (Reuters) - Les apiculteurs du sud-ouest de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> appellent les autorités à déclarer nuisible le frelon asiatique, qui détruit les ruches et décime les essaims d'abeilles.

    Originaire du sud-est asiatique, ce prédateur de l'abeille est arrivé en 2005 en Gironde dans une cargaison de poteries chinoises qui ont été ensuite dispersées dans le Lot-et-Garonne où les premiers frelons ont été aperçus.

    L'insecte poursuit depuis sa progression sur le territoire.

    Après avoir envahi les régions Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées, il a colonisé une grande partie de l'Hexagone et rien ne semble devoir l'arrêter.

    Ancien coureur cycliste professionnel reconverti dans l'apiculture, Jean-Marie Michel, 54 ans, voit depuis deux ans sa petite exploitation située à Fargues-Sainte-Hilaire à une quinzaine de kilomètres de Bordeaux, attaquée par le frelon asiatique, le vespa velutina.

    De 180 ruches en 2008, soit environ 10 millions d'abeilles, l'apiculteur est passé à 80 ruches. Il s'inquiète non seulement pour son entreprise mais aussi pour l'avenir des abeilles, indispensables aux équilibres naturels.

    "Il faut alerter les pouvoirs publics et que ce frelon soit déclaré nuisible, que la destruction des nids soit gratuite, alors qu'aujourd'hui, sur les terrains privés c'est onéreux et les gens ne peuvent pas payer", a expliqué à Reuters Jean-Marie Michel.

    Seul un arrêté conjoint des ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture permettrait de classer le frelon dans la catégorie "espèce invasive". Sa destruction pourrait alors être organisée.

    "VÉRITABLE FLÉAU"

    Jean-Marie Michel rappelle que "80% des espèces végétales", dont 35% des ressources alimentaires mondiales, "sont liées à l'activité des pollinisateurs dont la moitié environ sont des abeilles", les seules à être élevées pour conduire leur mission.

    Le grand scientifique Albert Einstein a lui-même dit un jour: "Si l'abeille disparaissait du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre".

    Pour l'apiculteur girondin, le frelon asiatique "est un véritable fléau".

    "Avant on avait seulement le frelon commun qui ne dévore que les abeilles mortes. Le frelon asiatique, lui, mange la tête et le thorax des abeilles vivantes. Il entre dans la ruche, s'installe et détruit tout. C'est un véritable tueur qui se nourrit du miel", explique-t-il.

    Le frelon asiatique tourne autour des ruches, s'attaque aux abeilles ouvrières, les emporte dans les arbres avant de les dévorer ou d'en nourrir ses larves.

    Selon le Syndicat national d'apiculture, cinq à six frelons suffisent pour détruire une ruche.

    Il peut aussi s'attaquer à l'homme. Des cas de personnes victimes de piqûres et hospitalisées ont été répertoriés en France.

    Généralement implantés au sommet des arbres, les nids de frelons, gros pour la plupart comme un ballon de basket peuvent parfois mesurer jusqu'à un mètre de diamètre.

    Selon Jean-Marie Michel c'est au printemps, du mars à mai, que doivent être organisées les campagnes de piégeages des insectes car "c'est à cette époque qu'on peut prendre les mères fondatrices" avant que les nids ne se développent à nouveau dans la période des mois de juin et juillet.

    Edité par Yves Clarisse

    J’ajouterais

    153 milliards d’euro : c’est le montant estimé de la contribution à l’économie mondiale des insectes polinisateurs, soit 9.5% de la valeur de la production agricole mondiale destinée à la consommation humaine.    Chiffres publié dans Ecological Economics ( 15 janvier 2009) .

    C’est purement colossal, et l’autre jour avec mon ami Philippe, apiculteur du « dimanche » je lui disais qu’en fait son travail compensait deux « faillites totales » de Dubaï.

     


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