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Les paysans pakistanais victimes de lopération
Les paysans pakistanais victimes de l’opération
29 oct..10.2009 | Syed Mohammad Ali | Daily Times
Touche pas à mes terres : Le Sud face à la razzia des pays riches
Au lieu de prendre des mesures concrètes pour aider les paysans pauvres de nos campagnes, le gouvernement compte vendre de vastes étendues de terres agricoles aux pays du Golfe. Le ministère de l’Investissement pakistanais a confirmé son intention de proposer <st1:metricconverter productid="250 000 hectares" w:st="on">250 000 hectares</st1:metricconverter> de terres agricoles aux pays arabes. Certaines sociétés privées ont déjà acheté des milliers d’hectares près de Mirani Dan, au Baloutchistan, pour le compte du gouvernement des Emirats arabes unis. Les autorités pakistanaises affirment que les terres proposées à l’Arabie Saoudite ne sont pas cultivées actuellement ; il n’y aurait donc pas de risque de déplacement des communautés locales ni de menace sur la souveraineté alimentaire du pays. Mais il existe d’autres risques. L’agriculture industrielle, en particulier, risque de se révéler très dangereuse pour le Pakistan, compte tenu de la rareté de l’eau sur notre territoire. Puisque les pays du Golfe manquent d’eau, ils ont intérêt à acheter des terres agricoles dans d’autres pays de façon à ne pas accroître la pression sur leurs maigres ressources hydriques. Le problème, c’est qu’un pays comme le Pakistan est également confronté à un sérieux manque d’eau. Pourtant, le gouvernement, dans sa hâte de récolter des bénéfices financiers, est en train de perdre le contrôle sur ses propres ressources naturelles. Les mesures proposées pour doper cet investissement étranger soulèvent plusieurs questions. On suggère par exemple d’exempter de droits de douane les importations d’équipements agricoles. Cette mesure est censée favoriser la diffusion des technologies, mais les paysans pauvres ne font que très peu appel à ces technologies et n’exploitent leurs terres que grâce à un travail intensif. Le gouvernement propose également de mettre sur pied une force de sécurité de 100 000 hommes afin de protéger les exploitations agricoles étrangères. Certains militants des droits de l’homme craignent que cette force ne serve par la suite à chasser les communautés locales de leurs terres, d’autant que le gouvernement n’a posé aucune limite aux surfaces susceptibles d’être achetées par les multinationales. De plus, l’introduction de l’agriculture industrielle risque d’encourager les grands propriétaires pakistanais à transformer leurs terres en grandes sociétés privées pour se mettre à l’abri de futures réformes agraires.
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