• Pourquoi les crises se produisent tous les quatre-vingts ans

    Pourquoi les crises se produisent tous les quatre-vingts ans

    C'est la théorie de deux chercheurs américains oubliés : l'histoire humaine est faite de cycles composés de quatre saisons, et cela depuis 1435.

    A group of curb traders fill Broad Street near the New York Stock Exchange, left, in this circa 1920's photograph made prior to the October 29, 1929 market crash.  The traders are part of the New York Curb Exchange, which later became the American Stock Exchange. Trades would be executed through hand signals to brokers perched in the windows of surrounding buildings.  A broker is seen in a window to the right of the Exchange Buffet Restaurant sign.  Source:  Museum of Financial History/Via Bloomberg News.

    Étrange théorie que celle de deux historiens américains, William Strauss et Neil Howe : tous les quatre-vingts ans, des événements identiques se produisent, dans une succession de cycles que l'histoire atteste depuis 1435 au moins. Dans un ouvrage paru en 1997, « The Fourth Turning » (« La Quatrième Saison »), les auteurs faisaient cette surprenante prévision : « Vers 2005, une soudaine étincelle déclenchera une crise. Les vestiges de l'ordre social ancien se désintégreront. La confiance politique et économique disparaîtra. » À cette date, expliquaient-ils, nous serons à quatre-vingts ans environ de la précédente crise, celle des années trente. Prévision qui trouve un écho particulier aujourd'hui même, alors que le monde subit les séquelles d'une crise inhabituelle, quatre-vingts ans jour pour jour après le « jeudi noir » du 24 octobre 1929.

    Dans leur livre, Howe et Strauss prévoyaient que le monde anglo-saxon entrerait au milieu des années 2000 dans l'« hiver », c'est-à-dire vingt ans de crise profonde où les catastrophes économiques et politiques se succéderaient, pour rénover complètement la société et les valeurs qui la structurent. Vers 2025, « l'Amérique traversera une des grandes portes de l'histoire », prophétisaient encore nos deux mages. À les suivre, ce sera alors le début du printemps, une période de reconstruction comparable à la fin de la guerre d'Indépendance américaine, à la fin du XVIIIe siècle (1785), la fin de la guerre de Sécession (1865) ou la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945) : forte croissance, déclin de l'individualisme, cohésion sociale et optimisme seront au programme pour vingt années. Après quoi ce sera l'été ? vingt années de maturité du nouveau régime de la société, au cours desquels s'exprimera le début de la contestation. Et puis l'automne, où la contestation triomphera pour deux décennies de déréglementation, de libéralisme économique et moral, de spéculations en tous domaines et de pessimisme, qui seront ponctuées par la prochaine grande crise, vers 2085-2090. Ainsi va le « saeculum », le siècle, composé de quatre saisons depuis la nuit des temps et jusqu'à la fin des temps.

    deux originaux

    Tout esprit normalement constitué entre dans cet ouvrage avec un mélange de curiosité et de scepticisme. Et il est peu à peu saisi par l'incroyable parallélisme entre les époques. La théorie de ces deux originaux repose sur un fait simple : chaque génération humaine a une identité, une âme collective, qui se détermine par rapport à celle qui l'a précédée et détermine à son tour celle qui la suit. Quatre types de générations se succèdent donc, dans une rotation de quatre fois vingt ans : les artistes (pour notre cycle, ceux qui sont nés avant-guerre), les prophètes (les baby-boomers), les nomades (nés entre 1961 et 1981) et les héros (1982-2002). Chaque génération passe par les différents stades de la vie : l'enfance, l'âge adulte, la maturité et la vieillesse. La ronde des générations produit donc des combinaisons identiques à intervalles de quatre-vingts ans, comme un kaléidoscope. Et une crise pointe toujours lorsque les artistes sont vieux, les prophètes, mûrs, les nomades, adultes et les héros jeunes? De plus en plus sceptiques ? Les auteurs décrivaient ainsi, il y a dix ans, les causes de la crise à venir en 2005-2007 : « On rendra les marchés plus fluides, on prendra de plus en plus de risques financiers, on distendra le lien entre le prêteur et l'emprunteur, et l'on inondera le monde avec la culture américaine. » Pas mal vu.

    François Lenglet

     

    Bizzare et plutôt a l'encontre de nos esprit rationnel. Mais il existe peut être des loi cachées


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