• Quel modèle social résistera le mieux à la tourmente ?

                 Le " trou de <st1:personname productid="la S←cu" w:st="on">la Sécu</st1:personname> " est devenu, dans le langage courant comme dans les plus savants débats économiques, le symbole de l'incapacité du " modèle social français " à affronter les défis de la compétition mondiale, tant ses coûts pèseraient sur le dynamisme de l'économie hexagonale. Les pays anglo-saxons, qui ont su alléger la charge des assurances maladie et des pensions en les confiant au marché, ou les pays scandinaves, qui ont su rationaliser la gestion de leurs systèmes sociaux, feraient beaucoup mieux.

    Mais la crise économique a changé cette perception traditionnelle. Tout à coup, les mérites d'un système pesant, mais protecteur, ont été reconnus, au regard de la situation des retraités et chômeurs britanniques ou américains, victimes des trous dans les mailles du " filet social ". Le " modèle social français " aurait donc fait la preuve de sa résilience.

    Le problème est que la crise a aggravé les déficits. Lorsque la reprise viendra, ils seront là, et plus volumineux. Est-ce une raison pour rejoindre les modèles plus " économes " ? Ce n'est pas si sûr. Car la crise a permis de rendre audibles d'autres approches. Elle a montré les limites d'incitations financières liées à une supposée rationalité économique des acteurs publics comme privés, indique Isabelle Vacarie (Paris-X - Nanterre, Crise de l'Etat-providence ou crise de la régulation économique, Droit social n° 11, novembre 2008).

    " Le jour où l'on mettra au point une thérapie, coûteuse, contre le cancer ou Alzheimer, croyez-vous que l'on pourra dire : "Non, c'est trop cher, on ne le fait pas" ?, remarque Michel Grignon, chercheur à l'université McMaster à Hamilton (Canada). C'est impensable ! Le moment est venu de se dire que dépenser 12 %, 14 % ou 16 % du produit intérieur brut pour la santé n'est pas une malédiction, car il s'agit d'améliorer l'espérance de vie. Il faut que les économistes comprennent enfin que l'utilité marginale du revenu, quand on est mort, est nulle. "

    " Aucun économiste n'a jamais démontré qu'il existe un seuil de viabilité des dépenses sociales, confirme Valérie Paris, à l'OCDE. Il est en revanche de plus en plus souvent admis que ce niveau révèle les préférences des acteurs sociaux, et relève de choix politiques à l'échelle d'une nation. "

    Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de <st1:personname productid="la CGT" w:st="on">la CGT</st1:personname>, suggère de passer d'une logique curative et compensatoire à une logique de prévention, où les dépenses sociales seraient investies dans des politiques de santé publique et de formation professionnelle qui augmenteraient les capacités et l'efficacité des ressources humaines, et donc la base des prélèvements obligatoires.

    " Les modèles sociaux gagnants sont ceux qui seront capables de générer une croissance durable, et socialement juste, estime Bruno Palier, chercheur au Cevipof (Sciences Po). Au lieu de baisser <st1:personname productid="la TVA" w:st="on">la TVA</st1:personname> dans la restauration et de subventionner l'industrie automobile, il faut soutenir la recherche dans les nouvelles technologies, investir dans l'université et la formation professionnelle ", bref, " réhabiliter l'investissement social ". A l'instar des pays scandinaves et comme le tentent les Etats-Unis de Barack Obama.

    Antoine Reverchon

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           " <st1:personname productid="La France" w:st="on">La France</st1:personname> n'a pas subi la même dégradation spectaculaire du marché du travail que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Espagne ou l'Irlande ", rappelle Stefano Scarpetta, le chef de la division analyse et politique de l'emploi de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Son système de protection sociale a pu faire figure de modèle au début de la crise, car il assure aux sans-emploi un soutien financier non négligeable, équivalent en moyenne à 60 % de leur précédent revenu, aux premiers rangs des pays de l'OCDE. Mais il faut garder à l'esprit qu'en France la moitié des chômeurs seulement sont indemnisés. Le caractère protecteur du système dépend en grande partie du niveau de dépenses allouées aux politiques de l'emploi, important au Danemark comme en France ou en Allemagne. Mais aussi de l'équilibre assuré entre les mesures d'indemnisation et celles d'accompagnement pour éviter l'éloignement du marché du travail. Depuis les années 1980, <st1:personname productid="La France" w:st="on">la France</st1:personname> a renforcé la part de ses mesures actives (retour à l'emploi) mais, dans ce domaine, la formation reste encore à développer.

    Quel modèle social résistera le mieux à la tourmente ? 


  • Commentaires

    1
    choisissezmoi
    Mercredi 18 Novembre 2009 à 19:17
    Marrant ta question ?
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    mon mail jean-marc.henny@laposte.net ( pseudo)
    2
    emile11111 Profil de emile11111
    Mercredi 18 Novembre 2009 à 22:00
    Marrant ta question ?
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