• Une banque française sur quatre est " hors la loi " en matière de tarifs

    Une banque française sur quatre est " hors la loi " en matière de tarifs

    Une enquête de l'UFC-" Que choisir " dresse un constat " désolant " des pratiques bancaires

    Les banques ne tiennent toujours pas leurs promesses. Leurs tarifs sont trop chers, trop opaques et changer d'établissement reste un chemin de croix... En dépit des multiples réglementations, recommandations et injonctions de la part de l'Etat, l'association de consommateurs UFC-Que choisir fait, une fois encore, à l'issue d'une enquête menée au sein de 1 746 agences entre le 15 juin et le 11 septembre, un constat " désolant " des pratiques bancaires.

    L'étude, rendue publique mardi 26 octobre, vise à vérifier le respect des engagements des banques sur la bonne information des consommateurs dans deux domaines : les tarifs et les services permettant de faciliter le transfert de comptes.

    Sur le premier volet, UFC-Que choisir observe qu'une banque sur quatre est " hors-la-loi ". Un arrêté du 4 avril 2005 stipule que les brochures tarifaires doivent être à disposition du public en libre-service. Or, ce n'est le cas que dans 58 % des banques. Et quand ces plaquettes sont accessibles aux guichets - dans 34 % des cas -, elles sont souvent obsolètes. Chez LCL, 21,7 % des brochures dataient de 2009.

    Pour l'UFC-Que choisir, cette opacité trouble le jeu concurrentiel. Pour preuve, la distorsion de prix observée pour huit services de base (carte bleue, retraits dans une banque concurrente, commission d'intervention...). Entre la banque la moins chère, le Crédit agricole Centre France, et la plus chère et plus petite, la banque Pouyanne, l'écart de tarifs atteint 82 % ! Il est aussi préférable d'habiter dans le Centre ou l'Ouest plutôt que dans l'Est ou le Sud. L'étude recense même des différences entre deux caisses d'un même réseau de banques mutuelles. Ainsi, les prix du Crédit agricole Sud Méditerranée dépassent de 56,3 % ceux du Crédit agricole Centre France.

    A l'échelle nationale, La Banque postale, avec des services à 195 euros en moyenne, est en tête du palmarès tandis que le Crédit du Nord est en dernière position devant le CIC. Pour combien de temps ? L'étude note que les tarifs de La Banque postale ont tendance à s'aligner sur ceux des autres réseaux et non l'inverse, y compris lorsqu'il s'agit de services à destination de populations fragiles. Ainsi, le coût de la commission d'intervention utilisé lors de découverts a grimpé de 49 % entre 2004 et 2010.

    " Aucune avancée "

    De tels écarts devraient encourager le départ des clients. Mais il n'en est rien. Seuls 7,6 % de Français ont changé de banque en 2009, contre 14 % d'Espagnols et 9,6 % des Allemands. En cause ? Des banques qui ne tiennent pas parole pour faciliter la mobilité des clients. En novembre 2009, les établissements se sont engagés à informer les consommateurs de l'existence d'un service facilitant l'arrivée de comptes d'une autre banque. Dans 86 % des cas, ce service " est caché ". Seuls 14 % des établissements l'affichent en agences et dans 26,2 % des cas, le client doit faire toutes les démarches.

    " Tant qu'il n'existe pas de mesures coercitives, il n'y a aucune avancée dans le domaine des services bancaires ", conclut Alain Bazot, président de l'UFC-Que choisir. " Les banques ont besoin de temps ", répond Pierre Bocquet, directeur de la banque de détail au sein de Fédération bancaire française. Quant aux tarifs, ce dernier met en doute une méthodologie de l'enquête " discutable " et rappelle que les frais bancaires ne représentent que 0,57 % du budget des ménages.

    C. G.


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