•  Eric Le Boucher: Copenhague n'est surtout pas un échec

    Les Européens se sont fourvoyés. L'écologie ne peut pas se faire contre l'économie.

     

    L'accord a minima trouvé samedi 19 décembre à la conférence de Copenhague sur le climat, où l'échec total a été évité in extremis, illustre l'affaiblissement du processus fondé sur l'unanimité et pourrait présager de celui de l'Onu. Les négociations ayant abouti au dit «Accord de Copenhague» n'ont en fait impliquées qu'une vingtaine de pays, dont cinq ont véritablement mené les tractations décisives: Etats-Unis, Brésil, Chine, Inde et Afrique du Sud. L'Europe a brillé par son absence au moment crucial.
    Le texte final enfin n'a aucun caractère contraignant et chaque Etat a loisir d'y souscrire ou non, sortant ainsi du cadre collectif de <st1:personname productid="la Convention" w:st="on">la Convention</st1:personname> des Nations unies sur le climat.

    Ceux qui annonçaient l'impasse du processus de Copenhague ont eu raison. Ceux qui disaient que l'Europe à vouloir imposer des «restrictions» faisait fausse route, ont eu raison. Ceux qui plaidaient dans le désert pour d'autres méthodes ont eu raison. Ceux qui disaient que l'écologie ne peut pas se faire «contre» l'économie ont eu raison.

    Le bilan est clair. L'accord de Copenhague n'est pas un échec, contrairement aux trémolos entendus partout. C'est pas si mal d'avoir un engagement de tous les pays, fut-il, sans contrainte. Franchement, Etats-Unis et Chine auraient bien pu claquer la porte  d'une conférence si mal fichue, et ils on failli le faire. Qu'ils  soient restés quand même montre qu'ils sont prêts à faire quelque chose pour le climat, c'est très positif. Mais évidemment pas ce que leur demandaient les zozos européens.

    Le bilan signe en effet la défaite des Européens, des scientifiques du GIEC et la prise de pouvoir du G2 (Etats-Unis et Chine), là aussi. L'accord final a été négocié par Obama et Wen, puis ils ont été rejoints par Lula, Singh et le sud-africain Zuma. Voilà le pouvoir du XXIème siècle, sans les Européens qui, eux, jouaient avec le système onusien. Au moins Nicolas Sarkozy a-t-il reconnu la vérité: il faut changer les façons de faire. Le beau bastringue type ONU,  type «Grenelle de l'environnement», type «mettons nous autour de la table du consensus», type «tout le monde il est gentil vert», a lamentablement échoué.  On n'impose pas des restrictions homothétiques, on ne fait pas comme Jean-Louis Borloo des fausses promesses «le nord paiera 600 milliards pour le sud», on comprend que toutes les nations ne sont pas comme les nôtres, riches, vieilles, repues, adeptes de la décroissance. Non, au sud on veut des usines, du chauffage et des voitures!

    Il faut inventer autre chose

    La victoire d'Obama et Wen, c'est la remise de l'économie au dessus de l'écologie, ou plus exactement l'émergence de l'idée que la solution ne peut que venir du mariage des deux. La clé c'est l'abandon de l'esprit de Kyoto, imposé par le malthusianisme européen, c'est la recherche d'une autre croissance, celle rendue possible par les sciences et les technologies. Ce qu'auraient du demander les mouvements écologistes depuis le début, c'est un effort mondial gigantesque de recherche-développement. Ils ont fait perdre quinze ans à leur cause en essayant de nous conduire sur la voie du rationnement et de la repentance. Imposer un enfer aux millions de banlieusards de Paris en leur restreignant l'usage de leur voiture est possible chez nous. Les conducteurs d'Ivry et de Maisons Lafitte endurent parce qu'on leur a donné mauvaise conscience en les accusant de salir la planète des enfants. Mais à Copenhague, Chinois, Indiens et Américains viennent de dire non. Nettement non. Faites çà chez vous, si vous voulez allez à pied, mais pour nous c'est justement fini, «non merci». Il nous faut des solutions alternatives.

    Les recherches-développements sont aujourd'hui très insuffisantes: l'environnement de compte que pour 2,5% des brevets déposés dans le monde. Voilà le vrai drame de la planète et le reproche qu'on peu faire à Copenhague c'est de n'avoir pas dit un mot sur le besoin d'accélération de <st1:personname productid="la R" w:st="on">la R</st1:personname>&D dans l'accord final! Chinois et Américains ont encore du travail...

    Copenhague un échec? Mais non, quand on constate piteux qu'on allait dans l'impasse c'est le début du succès. Il faut maintenant que d'autres scientifiques, technologues, inventeurs, chef d'entreprises et financiers s'emparent du sujet. Vive la nouvelle croissance née, un 18 décembre, à Copenhague!

    Eric Le Boucher


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  • La prochaine catastrophe financière est en marche

    Les transactions sur les produits financiers dérivés représentent dix fois le Pib mondial!

     

    Les marchés de produits financiers dérivés représentent plus de 600 000 milliards de dollars de transactions annuelles, soit rien moins que dix fois le Pib (Produit intérieur brut) mondial! Selon certaines estimations, le risque ultime que représentent ces marchés est compris entre 1 000 et 4 000 milliards de dollars. La plupart des «accidents» que la planète financière a connu depuis deux ans, à commencer par les «subprimes», ont, en effet, impliqué les marchés dérivés.

    Or les 9/10ème des transactions sur produits dérivés sont opérées sur des marchés dits de «gré à gré». Contrairement aux Bourses, où l'ensemble des offres et des demandes de produits standardisés est centralisé, sur les marchés de «gré à gré» les échanges sont bilatéraux et portent sur des opérations généralement non standardisées. Ces opérations ne permettent pas une vue d'ensemble précise des transactions et des risques. Elles réduisent de facto la liquidité potentielle des produits par une fragmentation extrême des transactions. Plus grave encore, ces opérations bilatérales laissent entier le risque sur la contrepartie des transactions. Or celles-ci peuvent un jour s'appeler LTCM, Lehman Brothers ou AIG... avec les conséquences que l'on sait. C'est pourquoi, depuis peu, les Gouvernements et les autorités financières préconisent un basculement progressif des modes de règlement ne privilégiant plus le «gré à gré» mais la compensation sur des marchés réglementés, ce qui a le mérite de supprimer le risque de contrepartie.

    Très bien. Les risques sur de nouveaux AIG, Lehman ou Merrill Lynch... n'existeront plus pour les dérivés de crédit ainsi compensés. Mais là n'est pas pour nous l'essentiel. L'essentiel découle du fait qu'il y aura, d'une part plusieurs chambres de compensation en concurrence et que, d'autre part, chacune d'elles n'aura ni la surface financière suffisante ni un actionnariat susceptible de la renflouer en cas de crise majeure.

    Après avoir poussé à la démutualisation des Bourses, les avoir fragilisées par l'incitation à créer des plateformes de négociation ou même à traiter les ordres en interne, on va maintenant leur demander d'être le garant en dernier ressort des risques de l'essentiel des activités de marché (d'abord les dérivés de crédit puis ultérieurement et logiquement les dérivés de taux, de change, d'actions, de matières premières, d'énergies...).

    Les chambres de compensation existantes sont tantôt contrôlées par un actionnaire majoritaire (Deutsche Borse, Nyse Euronext,...), tantôt détenues de façon très fragmentée par des consortiums associant des Bourses,  de grandes banques, des fonds d'investissement et des courtiers, certains de ces investisseurs se retrouvant également actionnaires de Bourses et/ou de chambres concurrentes! Ces deux formes d'actionnariat sont porteuses de risque systémique. En cas de choc majeur sur un ou plusieurs marchés, les chambres de compensation, généralement dotées de fonds propres relativement limités, n'auront plus d'actionnaires susceptibles de les soutenir, contrairement au temps où les Bourses étaient des structures de place, de type coopératif.

    En temps ordinaire, les utilisateurs-actionnaires précités pèseront très fortement pour réduire les coûts qui leur seront facturés et feront jouer la concurrence entre les chambres pour obtenir des réductions de leurs dépôts de garantie, des appels de fonds et des garanties demandées. Plus grave, en cas de crise, les utilisateurs continueront à faire des arbitrages et cela pourrait amener les chambres à ne pas pouvoir relever les appels de marge au niveau exigé par les très fortes turbulences rencontrées. Et, en cas de problème de liquidité pour un ou plusieurs des intervenants, voire même en cas de défaillance(s), faute d'avoir des actionnaires capables de faire leur devoir, ces chambres seront elles-mêmes en quasi faillite. Il faut se rappeler, en effet, qu'elles n'ont pas le privilège des banques centrales de pouvoir prendre des risques presque sans limite grâce à leur pouvoir de création monétaire.

    Accepter que les chambres prennent des risques disproportionnées par rapport à leur surface financière ou leur permettre un refinancement quasi illimité auprès des banques centrales serait une fuite en avant très risquée. On pourrait se retrouver dans un environnement institutionnel de même nature que celui qui a conduit aux dérives constatées, aux Etats-Unis, avec Fannie Mae et Freddy Mac que le Trésor américain a dû quasiment nationaliser pendant la crise de l'automne 2008.

    Pour que la compensation des dérivés par des chambres de compensation sécurise vraiment les marchés financiers, ne faudrait-il pas imposer la création d'une structure de réassurance obligatoire - ou d'un «super fonds de garantie» - pour en faire un pare-feu capable de résister aux chocs violents?

    <st1:personname productid="La Banque" w:st="on">La Banque des Règlements Internationaux (BRI) vient de prouver qu'elle était consciente du problème. Des banques centrales travaillent sur la question. Pourvu que leur diagnostic soit entendu assez tôt et que les mesures d'accompagnement à la hauteur de ces nouveaux enjeux soient prises...</st1:personname>

    Diogène

    «Diogène» (un regard sans tabou), est un petit groupe d'économistes et d'acteurs de la finance composé, entre autres, de Patrick Artus, Philippe Bajou, Patricia Barbizet, Jean Pascal Beauffret, Michel Castel, Sylvain de Forges, Jean Louis Fort, Bertrand Jacquillat, Christian Merle et Olivier Pastré.

    L'idée est de sortir des problématiques trop strictement franco-francaises. Notre démarche, résolument prospective, a pour objectif d'en finir avec l'hypocrisie qui règne depuis le début de la crise et la dénonciation de boucs émissaires (banques, agences de notation...), d'éclairer «ce que vous découvrirez dans deux ou trois mois» et de jouer un rôle de vigie des évolutions et des risques de <st1:personname productid="la Finance" w:st="on">la Finance</st1:personname> mondiale.

    Oui, mais il faut aussi voir que la spéculation (dix fois le PIB mondial pour les dérivés, et les dérivés 10 fois les actions, alors mesuré l’écart) augmente la volatilité et les prix. C’est pour cela qu’il « corseter » les banques et les bonus.


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  • "Les hommes, parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent, ensuite ils perdent de l'argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu'ils finissent par non vivre ni le présent, ni le futur. Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir, et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu"

     

    Encore merci philippe


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  • Chateaubriand "Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent."

     


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  • Faut-il croire en la réglementation ?

    Robert Skidelsky

     

    LONDRES – A partir de l’année prochaine, en prêtant serment d’allégeance à la Couronne, tous les membres de la Chambre des Lords britannique – dont je fais partie – devront s’engager par écrit à faire preuve d’honnêteté et d’intégrité. Rien que de très ordinaire, dira-t-on. Jusqu’à récemment, on estimait que les personnes nommées pour conseiller le souverain étaient déjà suffisamment honnêtes et intègres pour occuper cette fonction. L’on supposait qu’elles provenaient de groupes sociaux ayant un code d’honneur intrinsèque.

    Ce n’est plus le cas. Tous les pairs du Royaume doivent aujourd’hui promettre en public d’être honnêtes. Un seul d’entre eux a eu le courage de se lever pour dire qu’il trouvait cette nouvelle procédure dégradante.

    Le scandale portant sur le système de défraiement des députés, qui a secoué l’ensemble de la classe politique britannique tout au long de 2009, a conduit à l’adoption de ce nouveau code de conduite.

    Ce scandale a de profondes racines historiques. Jusqu’en 1910, les législateurs britanniques ne percevaient aucune rémunération. Plus tard, ils commencèrent à percevoir des émoluments, qui étaient toutefois inférieurs à ceux du secteur privé, partant du principe que les parlementaires devaient consentir à des sacrifices personnels au service de leur pays.

    Au cours des années 1970, caractérisées par un pic inflationniste, un système byzantin d’indemnités a été mis en place pour compenser les faibles rémunérations parlementaires. Les députés furent autorisés à présenter des notes de frais pour l’entretien de résidences liées à leurs fonctions officielles. La surveillance était minimale et la nature humaine étant ce qu’elle est, toutes sortes d’abus mineurs furent commis.

    En mai de cette année, le Daily Telegraph commença à publier les détails des notes de frais des députés. Dans une campagne agressive de dénonciation, le quotidien londonien a dévoilé comment les députés avaient exploité une réglementation approximative à leur avantage.

    La plupart des abus étaient insignifiants et seulement certains d’entre eux étaient illégaux. Les députés en pleine ascension sociale du parti travailliste en ont profité pour acquérir les signes extérieurs de leur récente accession à la classe moyenne : résidences secondaires, fausses poutres Tudor et écrans plasma.

    Les riches éminences du parti conservateur ont de leur côté présenté des notes de frais pour la réparation de chaudière de piscine, le nettoyage de douves et l’achat de chandeliers. Plus de 100 parlementaires ont déjà été contraints de démissionner à la suite de ces révélations. L’honneur personnel n’est plus suffisant pour maintenir les législateurs dans le droit chemin.

    Le scandale des notes de frais est symptomatique d’une société dans laquelle l’argent a remplacé l’honneur. L’on s’attend maintenant à ce que les individus ne soient plus motivés par la probité, mais par les gains et à ce qu’ils ne manquent pas une occasion de se remplir les poches. Dans une société obsédée par l’argent, le seul moyen pour faire échec à cette propension est d’imposer des sanctions. L’ancien mot confiance a été remplacé par les nouveaux mots « responsabilité » et « transparence ». Les individus doivent être réglementés pour bien se conduire.

    Les valeurs du marché ont insidieusement envahi plusieurs sphères de la société traditionnellement régies par des normes non mercantiles. Les mandats du gouvernement, comme mener la guerre, éduquer les enfants ou punir les criminels, sont sous-traités à des sociétés privées. Les Etats-Unis emploient plus de 100.000 « contractant militaires » privés en Irak. L’éthique du service public est remplacée par les contrats et les incitations financières.

    La logique de marché du choix individuel détruit peu à peu la logique sociale de la communauté. Autrefois, les dirigeants politiques étaient souvent les chefs de leur communauté, en général connus de ceux qu’ils servaient et soucieux de protéger leur réputation de probité et d’équité. La confiance reposait sur des expériences locales renforcées par des liens étroits. L’érosion de ces entraves puissantes à l’incivilité n’a pas manqué d’entraîner une demande croissante pour une « responsabilité » publique.

    La recherche de l’efficacité marchande s’est également accompagnée d’une augmentation effrayante de la complexité. Aujourd’hui, les systèmes qui fournissent la plupart des services sont totalement opaques aux yeux des usagers. Ceux qui demandent davantage de « transparence » ne comprennent pas que la complexité est l’ennemie de la transparence, alors que la simplicité est la caractéristique de la confiance. La complexité, en introduisant des ambiguïtés morales, oblige à placer les relations dans un contexte contractuel.

    Les parlementaires ne sont en aucun cas les seules, ou principales, victimes de la méfiance glacée de l’opinion publique. Plusieurs banques, parmi les plus respectées, se sont révélées être coupables de fraude morale : d’où la demande pour un nouveau cadre de réglementation. Mais la méfiance généralisée envers les politiciens est plus dangereuse parce qu’elle sape les fondations d’une société libre.

    Une société avare de confiance est l’ennemie de la liberté. Elle produira un appareil toujours plus monstrueux de réglementations et de surveillance, qui réduira d’autant la confiance et encouragera la fraude. Après tout, la nature humaine n’est pas seulement intrinsèquement cupide, elle retire également une certaine satisfaction à gagner de l’argent de manière astucieuse, par exemple en contournant la réglementation. Une société libre nécessite un degré de confiance élevé pour réduire le poids des contrôles et de la surveillance, et la confiance nécessite quant à elle des valeurs inhérentes d’honneur, de franchise et d’équité.

    Les systèmes au sein desquels la bonne conduite des individus est supposée ont plus de chances d’encourager un comportement bienséant que les systèmes qui les contraignent à bien se conduire par le biais de réglementations ou par crainte de sanctions légales.  Les sociétés ouvertes doivent tolérer un certain niveau de crime et de corruption. Mais il y en aura moins dans ce genre de structure sociale que dans des sociétés dirigées par des bureaucrates, des tribunaux et des policiers. Dans les anciens pays communistes, la criminalité individuelle était pour ainsi dire inconnue, mais la criminalité de l’État était omniprésente.

    L’érosion de la confiance n’est pas inéluctable. Nous avons le choix. Les sociétés peuvent décider de protéger les modes de vie basés sur la confiance en limitant l’ampleur des évolutions qui nuisent à cette confiance. La loi peut par exemple servir à encourager les institutions (comme la famille) qui engendrent le sens de l’appartenance et à décentraliser autant que possible le processus décisionnaire. Les politiciens doivent cesser de considérer les croyances religieuses comme un « problème » et voir davantage leur potentiel d’encouragement social d’une bonne conduite.

    Le rôle d’une presse libre doit être d’exercer des pressions sur les autorités pour qu’elles se conduisent de manière déontologique. Il est par contre tout à fait contreproductif d’encourager le mécontentement populaire à propos « d’abus » débouchant sur des modifications précipitées de la loi ou de la réglementation, comme ça a été le cas en Grande-Bretagne. Après un scandale de cette ampleur, attisé par les médias, il devrait y avoir une pause pour donner le temps à des valeurs plus intègres de s’enraciner. La législation ou la réglementation destinée à restaurer la confiance dans la classe politique devrait un moyen, non de premier, mais de dernier recours.

    Copyright: Project Syndicate, 2009.
    www.project-syndicate.org
    Traduit de l’anglais par Julia Gallin

     

    Robert Skidelsky, membre de la Chambre des Lords britannique, est professeur émérite de sciences économiques à l’université de Warwick. Il est l’auteur d’une biographie de l’économiste John Maynard Keynes qui a reçu de nombreux prix. Il est aussi membre du conseil d’administration de la Moscow School of Political Studies.
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