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  • Après les états Unis, le Brésil critique la « surreprésentation » de l'Europe au FMI


     


     

    Il accuse l'Europe de bloquer la réforme de la gouvernance du FMI, dont l'instance dirigeante ne reflète pas suffisamment le nouveau poids des pays émergents.

    La pression monte sur l'Europe pour réduire le nombre de sièges dont elle dispose au conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI), et donc son influence au sein de cette institution qui pèse sur la marche économique de la planète. Vendredi, le Brésil a directement mis en cause la surreprésentation européenne dans l'instance dirigeante du fonds par la voix de son administrateur, Paulo Nogueira Batista. Il a joint ainsi sa voix aux critiques déjà formulées par les états-Unis sur ce thème. Dans une tribune publiée par le « Financial Times », Paulo Nogueira Batista craint que ce débat « confronte le FMI à une véritable crise » qui serait engendrée par « la volonté des pays européens de bloquer les réformes nécessaires » au sein du fonds. à l'origine de la polémique, les états-Unis ont refusé en août d'avaliser le maintien à 24 du nombre de sièges au conseil d'administration du Fonds, dont les statuts ont seulement prévu 20 sièges. Cette tolérance, qui remonte à 1992, a permis aux pays émergents, notamment ceux d'Europe de l'Est, de se faire une petite place autour de la table du conseil.

    Mais cet été, Washington a créé la surprise avec son refus, plaçant l'Europe, dont elle conteste le nombre de sièges (9), dans une position délicate. Avec un poids d'environ 20 % dans l'économie mondiale, les pays européens détiennent près d'un tiers des droits de vote contre « seulement » 17 % pour les états-Unis. Seule réaction européenne officielle à ce jour, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a fait mine d'ouvrir la négociation en remettant en cause le droit de veto dont disposent de fait les états-Unis au conseil.

    sacrifice probable

    Pour sortir de l'ornière, les Européens disposent encore du prochain conseil « ecofin », jeudi et vendredi, avant que se tiennent les assemblées générales du FMI, du 8 au 10 octobre, et surtout le conseil d'administration du FMI, dès le 1er novembre. Faute de proposition de la part des Européens, ce sont quatre des pays les plus faiblement dotés en droits de vote qui seraient censés céder leur siège (Rwanda, Argentine, Brésil et Inde), une hypothèse intenable au moment où le FMI mène une réforme de sa gouvernance pour prendre en compte la montée des puissances émergentes.

    Le sacrifice d'un ou deux sièges paraît difficilement évitable pour l'Europe. Les petits pays comme la Belgique, les Pays-Bas ou, hors de l'Union, la Suisse, risquent fort d'en faire les frais.

    par Laurent Chemineau


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  • Terra Nova préconise une réforme plus ample, rapportant 25 milliards d'euros

     


     

    Le think tank suggère d'individualiser l'impôt sur le revenu, au profit des jeunes actifs.

    Think tank proche du PS, Terra Nova approuve le principe de la réduction des niches fiscales, de préférence à des hausses d'impôt générales. Mais, dans une note à paraître, les experts dénoncent la méthode employée par le gouvernement, dont l'ambition est jugée « insuffisante ». En outre, le ciblage de l'exécutif est « contre-productif », estime Terra Nova, qui critique le choix gouvernemental de s'attaquer aux niches vertes.

    La « France détient le record mondial des niches fiscales », au sens large (y compris le quotient familial), elles dépassent 200 milliards d'euros, souligne la note. Inquiétant ? Oui, parce que ces mécanismes, multipliés ces dernières années, afin de « contourner la norme d'évolution des dépenses » budgétaires, sont insuffisamment maîtrisés : le coût pour l'Etat d'une niche fiscale n'est jamais vraiment connu d'avance. En outre, ils sont peu transparents, et posent un « problème d'équité sociale ».

    Car les niches permettent aux plus fortunés de réduire fortement leur imposition : si le taux maximum d'impôt sur le revenu atteint, théoriquement, 40 %, « le taux réél, grâce aux niches fiscales, descend à moins de 20 % pour les 10.000 contribuables les plus riches ». De plus, « les dépenses fiscales s'avèrent souvent inefficaces au regard des objectifs censés les justifier ».

    Terra Nova suggère une réforme dont l'objectif premier est « un rendement budgétaire maximum », dans la situation actuelle de lourd déficit public. Ses propositions de réforme portent sur 50 milliards d'euros, mais feraient rentrer, après redéploiement, 25 milliards d'euros supplémentaires dans les caisses du fisc.

    généraliser le plafonnement

    Il s'agirait d'abord de généraliser le plafonnement global des niches par contribuable. Aujourd'hui, un plafond est fixé à l'utilisation de ces systèmes (20.000 euros par contribuable, plus 8 % du revenu), mais de nombreuses niches en sont exclues. Celles dites d'optimisation fiscale, utilisées par les plus aisés des contribuables (dispositifs DOM-TOM...) seraient supprimées, tout comme celles apparaissant comme « contre-productives » : le bouclier fiscal, et la réduction d'ISF pour investissement dans les PME.

    Au-delà, il s'agirait de prendre en compte les changements profonds intervenus dans la répartitition des revenus. Voilà trente ans, les retraités étaient parmi les plus mal lotis, les jeunes actifs s'en tiraient mieux. Cette situation s'est inversée, Terra Nova estime nécessaire d'en tirer les conséquences. D'où la suggestion de supprimer les dérogations fiscales dont bénéficient les retraités aisés (CSG plus faible, abattement pour frais professionnels, exonération des majorations de pensions pour enfants...) et la fiscalité favorable aux revenus de l'épargne, dont on sait que les plus de 60 ans bénéficient le plus.

    Surtout, Terra Nova se prononce pour la suppression du quotient conjugal, à savoir le fait de calculer l'impôt sur le revenu des couples en additionnant les deux salaires. L'impôt serait donc payé par individu, comme c'est le cas dans tous les pays de l'OCDE, tout en prenant en compte, bien sûr, les charges familiales. La suppression du quotient conjugal rapporterait a priori 24 milliards d'euros, mais cette somme serait redistribuée sous forme de baisse des taux d'imposition : les jeunes célibataires actifs paieraient beaucoup moins, les couples installés un peu plus. Au total, la recette serait stable. I. B.

    Chiche !


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