• Avant le G20, loin du débat français suite .....


    A deux jours de l'ouverture du G-20 de Pittsburgh, voici notre deuxième sélection d'articles de la presse étrangère pour mieux comprendre les enjeux de ce sommet ultra-médiatisé.

     

    Stiglitz coache les Argentins avant le sommet

    La présidente argentine Cristina Kirchner prépare ardemment sa prestation au G-20. Avec un assistant de choc et Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, qu'elle a rencontré dimanche pendant une heure dans sa chambre d'hôtel new-yorquaise du Four Seasons. Objectif : affiner son argumentaire sur l'indispensable réforme du Fonds monétaire international (FMI) qui sera, comme les autres émergents invités au G-20, la grande revendication de Buenos Aires. «Cristina Kirchner et Joseph Stiglitz se sont montrés globalement d'accord sur l'avenir de l'institution», écrit lundi l'envoyé spécial du Pagina 12 à New York, le quotidien de gauche argentin. A la sortie du G-20 de Londres en avril, la presse argentine avait eu du mal à digérer le retour aux premiers plans du FMI, le même organisme accusé d'avoir, sinon provoqué, en tout cas accéléré la crise argentine de 2001, en prescrivant des mesures ultra-libérales au pays.

     «Ceux qui ont provoqué la crise, sont ceux qui sont restés à la tête du Fonds. Ce sont des fondamentalistes du marché. Avec eux, rien de possible», a déclaré Stiglitz, ex-économiste en chef de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> mondiale, devant une Cristina Kirchner aux anges, selon le journal. Et le Nobel de défendre la création d'un autre Fonds, consacré aux seuls pays émergents, et dont les objectifs seraient plus explicitement l'emploi et le développement. «Le FMI doit cesser de prêter son argent en imposant des règles de conditionnalité qui se sont révélées, en Europe de l'Est comme en Amérique latine, contre-productives», a poursuivi Stiglitz. On attend impatiemment, du coup, la prestation au G-20 de Cristina Kirchner, dont l'époux, et ex-président de l'Argentine, n'a finalement pas fait le déplacement.

     

    La stratégie des émergents à Pittsburgh : BRIC contre IBSA ?

     

    Pour faire entendre leur voix au G-20, les émergents doivent-ils se ranger derrière la position des BRIC (Brésil Russie Inde Chine), ou préférer l'alliance des IBSA (Inde Brésil Afrique du Sud) ? Dans un entretien à l'agence de presse africaine spécialisée dans les questions de développement IPS, le ministre sud-africain au commerce et à l'industrie a fait son choix, sans surprise : «L'IBSA est une association de pays qui s'appuie sur des bases très solides», déclare Rob Davies. Pour peaufiner leurs argumentaires avant Pittsburgh, les trois pays se sont d'ailleurs réunis, à Brasilia, début septembre, dans le cadre de leur quatrième sommet.

     

    L'agence de presse prend toutefois ses distances avec le discours ministériel, en donnant la parole à Stephen Gelb, patron d'un think tank sud-africain indépendant : «Dans une certaine mesure, l'IBSA reste un projet romantique. [...] Au sein de forums multilatéraux comme l'Organisation mondiale du commerce ou les Nations unies, il y a effectivement de la place pour des alliances politiques en tout genre. Mais en l'état, les liens entre l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde sont encore à construire». Il va donc falloir renforcer les liens commerciaux dans les prochaines années entre ces trois puissances, dont le PIB cumulé s'établit à 3 200 milliards de dollars. La dépêche rappelle notamment les discussions en cours, en vue d'une fusion entre deux géants des télécom, l'un indien, Bharti, et l'autre sud-africain, MTN, pour former un groupe valorisé à 23 milliards de dollars. Avant de peser ensemble sur la scène internationale, les trois puissances doivent en passer par les fondamentaux du commerce, semble suggérer IPS.

      

    Les trois priorités de l'Inde avant le G-20
    Le Business Standard, principal quotidien économique d'Inde (avec l'Economic Times), a publié lundi une analyse très prudente des enjeux du G-20 à venir. Après avoir rappelé que «le G-20 fut pendant longtemps une arène endormie, brutalement ressuscitée en novembre dernier, lorsque l'économie mondiale était au bord du désastre», Subir Gokarn, économiste et éditorialiste associé au journal proche des milieux d'affaire, dresse, sans grand enthousiasme, trois priorités pour Pittsburgh. D'après lui, il sera difficile de trouver les points de convergence, à 20, sur ces sujets cruciaux. D'abord, la réglementation financière. D'accord pour des mécanismes de compensation des risques pris par les banques. Oui à la réforme des agences de notation. Mais certains points du projet, et tout particulièrement les limites aux rémunérations des dirigeants proposées par les Européens, s'annoncent inapplicables pour les émergents : «Puisque tous les marchés ne sont pas égaux en termes de sophistication et de capacités de régulation, les façons dont ces grands principes seront appliqués restent encore très floues».

    Deuxième point, le réchauffement climatique. La problématique est une première pour le G-20, qui veut préparer le terrain au sommet de Copenhague à la fin de l'année. Le verdict est plus dur : «Le risque d'une impasse, ou d'une solution inadaptée, menace», juge le Business Standard. Troisième dossier, que l'on sait particulièrement cher aux yeux des Indiens : le commerce international et le retour annoncé du protectionnisme. L'Inde est régulièrement pointée du doigt pour avoir fait échoué les récents essais de conclusion des négociations du cycle de Doha, à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). D'où cette formule alambiquée, dont on n'est pas certain qu'elle satisfasse les chefs d'Etat du G-8, qui ne jurent que par la relance et l'approfondissement de Doha : «Les membres du G-20 devront réaffirmer le principe de ne surtout pas revenir en arrière, même en cas d'immobilisme, sur ce dossier».

     

    Avant le G-20, loin du débat français, ce qu'attendent le Brésil et la Chine 

     


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