• avant le G20, loin du débat suite....suite

    • ·  A la veille de l'ouverture du G-20 de Pittsburgh, notre troisième sélection d'articles de la presse étrangère pour mieux comprendre les enjeux de ce sommet ultra-médiatisé.

     

           

    Le Canada, épargné par la crise, défend les bonus de ses banquiers


    C'est un paradoxe qui fait enrager l'éditorialiste de The Toronto Star, le principal quotidien de gauche au Canada. D'un côté, son pays est l'un de ceux qui s'en sort le mieux face à la crise financière et économique, grâce aux pratiques relativement saines de son secteur financier. Pas de faillites bancaires, ni de pertes massives, et encore moins d'injections d'argent public en urgence, au Canada, ces derniers mois. De l'autre, Ottawa s'apprête à défendre, au G-20, des positions qui risquent de compliquer très sérieusement la régulation du secteur financier international. «Regrettable que le Canada renonce à prendre la tête du combat pour un système financier plus sûr», écrit l'économiste Ellen Russell dans une tribune publiée mardi 22 septembre.

     

    Au cœur de l'affaire : l'encadrement des bonus. Alors qu'Américains et Européens se retrouvent sur le principe d'une «limitation» des bonus (à défaut de s'entendre sur les modalités), et que les grands émergents ne s'intéressent pas spécialement au sujet, les Canadiens, eux, ne veulent même pas en entendre parler. Le ministre des finances, Jim Flaherty, a repris à son compte la position de <st1:personname productid="la Fédération" w:st="on">la Fédération</st1:personname> des banquiers canadiens, selon laquelle il revient aux conseils d'administration des établissements de fixer la rémunération de leurs dirigeants. «Notre ministre des finances n'est pas parvenu à taper du poing sur la table», résume Russell. «Ce serait un comble si le Canada ruinait la réputation qu'il a acquise au cours de la dernière crise financière, en donnant son feu vert à des activités qui pourraient engendrer une nouvelle crise financière.» 

         

    A force de penser à «moyen terme», le G-20 court à la catastrophe


    The Baseline scenario est l'un des blogs les plus actifs et respectés des Etats-Unis, et ses auteurs ne cachent pas leur scepticisme face au G-20 qui s'annonce. Dernière charge en date, signée Simon Johnson, ex-chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), en poste de 2007 à 2008 : l'obsession des négociateurs du G-20 pour le «moyen terme» (medium run). «Préparez-vous à retrouver l'expression dans le communiqué final», prévient-il. L'un des sujets qui devraient dominer Pittsburgh est en effet celui des déséquilibres macroéconomiques, qu'il conviendra, à coup sûr, de régler à moyen terme. «Cela peut être trois ans, peut-être cinq. Cela semble suffisamment proche pour ne pas être dénué d'intérêt lorsque la mesure est annoncée en conférence de presse, mais ce n'est en fait pas assez proche pour être pertinent.»

     

    D'autant que, «quel que soit ce sur quoi vous vous accordez à moyen terme, vous savez que le monde aura changé d'ici là, à deux ou trois reprises au moins. Ce qui vous permettra de déclarer, une fois arrivé à la date butoir, que les conditions actuelles n'ont plus rien à voir avec celles dans lesquelles les engagements ont été pris, et qu'il convient donc de revoir ces engagements». Conclusion définitive de Johnson : «Il ne devrait pas sortir grand-chose du G-20. Et à moins de mesures crédibles pour compenser la fragilité de notre secteur financier, le sommet ne vaudra même pas son empreinte carbone.» 

          

    L'Afrique du Sud doit se prononcer sur l'ensemble des sujets du G-20!

     

    Le site d'analyses économiques Vox a publié mardi 22 septembre le point de vue de deux économistes sud-africains, dans l'ensemble très favorables au G-20, et qui exhortent Pretoria à clarifier ses positions sur toute une batterie de sujets au programme de Pittsburgh. Preuve que les choses sont encore loin d'être évidentes pour les autorités sud-africaines, en particulier lorsqu'il s'agit de réguler son secteur financier. «Le gouvernement sud-africain devrait préciser ses positions sur l'agenda plutôt très étoffé du G-20. Par exemple, comment se situe Pretoria dans le débat sur la monnaie chinoise ? Quelle doit être l'ampleur, selon elle, de la surveillance confiée au FMI ? Que pense-t-elle des grands dossiers liés à la régulation du secteur financier ?», écrivent, légèrement dépités, Peter Draper et Cézanne Samuel. Les émergents ont parfois été critiqués pour ne s'intéresser qu'à un seul sujet lors de ces grands rendez-vous : leur représentation au FMI.


    Au-delà de ces recommandations, les auteurs font de la coordination des sorties de crise nationales (exit strategies), le principal défi du G-20 à venir. Car tous les membres du G-20 n'en sont pas au même stade face à la crise. Certains, comme <st1:personname productid="la Grande-Bretagne" w:st="on">la Grande-Bretagne</st1:personname>, sont très à la traîne. D'autres, comme l'Inde, déjà repartis sur les chapeaux de roue. Et cette période de transition pourrait accélérer les déséquilibres internationaux. «Prenons l'exemple de l'Inde : avec le retour de la croissance, l'inflation est devenue sa principale inquiétude. Mais si l'Inde décide de relever ses taux d'intérêt de manière unilatérale [pour contrer l'inflation], alors que les pays occidentaux conservent leurs taux à leurs niveaux actuels, historiquement bas, les capitaux vont donc inonder les marchés indiens. Ce qui tendra à apprécier la monnaie indienne, et donc à renforcer les pressions pour une dévaluation. Et au final, provoquer des tensions commerciales.» Le communiqué de Pittsburgh devrait appeler à une coordination internationale des exit strategies – un sujet relativement consensuel.

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