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Par emile11111 le 22 Janvier 2010 à 08:37
Le syndrome Bisounours – ou La démocratie est-elle soluble dans la crise économique ? Par Olivier Brumaire
2010 déploie à peine ses ailes. Beaucoup d’analystes ayant annoncé la crise sont (très) pessimistes sur le devenir économique à court terme. Bien entendu, leur impact reste à ce jour limité, le système médiatique restant en phase « autoprotection » et limitant leurs possibilités d’expression.
Pourtant, un bref regard rétrospectif sur l’année 2009 suffit à embrasser l’étendue du vide des actions ayant suivi la « pire crise depuis 1929 » – voire peut-être la pire « crise » tout court, qui captera sans doute pour elle-même ce seul terme à l’avenir.
Bien entendu, tous les discours (y compris quasi marxistes), toutes les rodomontades, tous les coups de menton, toutes les gesticulations nous aurons été imposés – quel dommage que nos dirigeants ne soient pas des éoliennes, cela aurait été un début d’alternative à la déplétion pétrolière…
2009 restera probablement pour des générations d’historiens un magnifique cas de sociologie de la pathologie politique, de l’inaction camouflée en « reforme », de débats incongrus régulièrement lancés pour détourner notre attention (bien que la Perse soit revenue sur le devant de la scène, nous en sommes bêtement restés à « comment peut-on être Français » – attention, le manque de lecture nuit gravement à votre réflexion, et peut provoquer des maladies graves…), de communication à la place de l’action, se résumant dans la formule « dire, c’est faire ». Mais après tout, on a aussi les hommes politiques qu’on mérite en démocratie.
Ont donc défilé les boucs émissaires (les paradis fiscaux, les banquiers, les traders, …), mais bien entendu, jamais les politiques définissant ou ayant défini les règles du jeu de notre économie mondialisée et hyper-financiarisée, profitant à une seule infime minorité, ayant transformé l’Homme en coût salarial à réduire d’urgence, politique ayant emporté dans sa logique court-termiste le consommateur qui soutenait la croissance passée (mais n’est pas Henry Ford qui veut, même avec 3 grandes écoles dans son parcours « d’élite »).
Comme cela était prévisible, vu ses réseaux d’influence et son idéologie ayant irrigué la caste que Thorstein Veblen nommait si bien « la classe de loisir », aucune reforme sérieuse n’a été entreprise sous la pression du lobbying de la Finance, qui a déjà renoué avec son arrogance, et, pire, ses pratiques néfastes et suicidaires, savonnant la planche pour des problèmes à très court terme, bref une re-crise en lieu et place d’une reprise.
Or, force est de constater que nous sommes toujours dans la phase de déni, première phase du deuil de notre (illusoire et non durable) prospérité passée, bâtie à coups de traites sur la société, sur les autres pays, sur la planète, bref, sur l’avenir.
Quand on regarde beaucoup de réactions récentes – « Les Islandais seront responsables », « Un défaut des États-Unis est impossible », « La probabilité de mouvements populaires est très faible », « La Chine est obligée de soutenir les États-Unis », etc. – on constate finalement que ce déni s’alimente d’une analyse en « poursuite de tendance ». Cela fait 60 ans que les États-Unis et le dollar dominent la planète « donc » cela continuera, le pétrole coule à flots « donc » ça continuera, nous vampirisons depuis toujours sans trop de problèmes la planète « donc » ça peut continuer.
Sans doute que, quand une tendance dure très longtemps par rapport à une vie humaine, notre esprit a-t-il du mal à concevoir que les choses puissent changer brutalement, ou, si nous le savons, imaginons-nous que cela surviendra toujours plus tard, car face à une perspective difficile avec peu de solutions, « nous ne croyons pas ce que nous savons » comme l’a écrit Jean-Pierre Dupuy.
C’est ainsi que les meilleurs esprits scientifiques ont prêté et prêtent encore à un État dont 12 % de la population vit de bons alimentaires (35 millions…), qui est en train de perdre 2 guerres (et probablement bientôt 3), voit certaines de ses régions en faillite, a 20 % de sa population au chômage, n’a aucun moyen de relancer ni investissement, ni consommation, ni exportations, est drogué au pétrole au début du pic pétrolier, et enfin, annonce tranquillement 9 000 Md$ de déficits dans les 5 ans qui viennent ? Mais pas de problème, c’est écrit AAA dessus… Connaissez-vous la notion de soutien abusif et ses conséquences naturelles ?
Or la deuxième phase d’un deuil est malheureusement la colère.
Comment réagira un peuple lorsqu’il réalisera qu’il aura été berné par ses dirigeants politiques, par les médias, par des économistes « en vue » complices ? Comment réagira une jeunesse dont le seul avenir se réduira à un choix entre le chômage et du travail précaire destiné à rembourser les dettes de leurs parents, a fortiori dans un contexte de rationnement des ressources ? Comment réagira la première génération, droguée depuis sa prime jeunesse au matérialisme, à la gloriole éphémère, à la croissance et la consommation de produits inutiles, quand elle comprendra que son destin sera de vivre bien moins confortablement que la génération précédente, et pire, pour le maintien des standards de vie de ladite génération, cupide et irresponsable ?
Comment réagiront les Chinois et les Indiens – 2 milliards d’humains bâtis de la même chair que la nôtre, avec les mêmes espoirs et les mêmes rêves que les nôtres – qui ont moins de 30 voitures pour 1000 habitants, quand on leur expliquera qu’il n’y aura pas assez de ressources pour en construire plus et qu’ils devront continuer le vélo, quand les 4×4 et les 900 voitures pour 1000 habitants des États-Unis rouleront encore ?
Comment ne pas imaginer que se lèveront des leaders nocifs, à visée totalitaire, jouant sur les peurs, excitant les jalousies, flattant le nationalisme et la xénophobie, réduisant les libertés et acquis sociaux tissant le lien sociétal – nous en discernons et vivons déjà les prémices…
Qu’opposera alors un système démocratique qui finira discrédité si nous ne changeons pas RAPIDEMENT les choses ? Car le compteur est enclenché, les mécanismes souterrains sont à l’œuvre. Les tensions s’accumulent, et un jour, brutalement, la faille glisse, le tremblement de terre emporte tout et détruit ces murs et cette société que l’on pensait si solide.
Une nouvelle politique de Civilisation est à construire, en sortant de la pensée « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Des réformes urgentes, finalement pas si difficiles, doivent être entreprises. Rapidement. Très rapidement. L’heure des débats d’experts est terminée, le bateau prend l’eau, peu importe que votre cabine ne soit pas encore inondée. Chaque pays n’agit qu’en fonction de ses intérêts et de celui de son peuple, penser le contraire est d’une naïveté confondante. Guérissons-nous au plus vite de ce « syndrome Bisounours ».
La génération de mes parents est la première à ne pas avoir connu la guerre.
Il nous appartient à chacun, au plus vite, avec nos moyens, de faire en sorte que cela ne soit pas la dernière…
Olivier Brumaire est l’auteur du livre Une crise de Transition, librement téléchargeable sur reformons-le-capitalisme.fr
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Par emile11111 le 6 Janvier 2010 à 08:09
Travailler plus... à en mourir
03 Janvier 2010 Par Jean Bachèlerie
cadre bancaire,
Paris (75015)
Travailler plus à en mourir. La liberté, ce mot employé à tort et travers, a-t-elle progressé au cours du dernier demi siècle? La démocratie a-t-elle conquis tous les territoires de l’activité humaine? Le progrès a-t-il libéré l’homme au travail?
Pour les prophètes enthousiastes de Vive la crise, l’époque de Dickens et Zola, les travailleurs pauvres, misérables, les enfants dans les mines, dans les usines, souffrant dans leur chair… c’était du passé nous étions dans les années 80 ! La crise tait la clé pour entrer dans le monde heureux de l’esprit d’entreprise, de l’entreprise généreuse et performante.
Plus de vingt ans ont passé, le vent la contre réforme néo réactionnaire, dite réforme libérale, est passé par là. Les marchés financier sont réduit l’entreprise aux actionnaires et dirigeants actionnaires, les profits explosent, les salaires des dirigeant aussi, ils augmentent et dépassent l’imaginable, les dividendes et bénéfices des actionnaires suivent. L’entreprise se contre réforme, se réorganise pour le bien de tous…les dirigeants et actionnaires, les salariés n’existent plus ce sont des ressources « humaines »,gérées comme telles pour la santé de l’entreprise, de l’économie et des dirigeants et actionnaires, les salariés au gré des réorganisations, contreréforme, reengineering, sont jetés en préretraite, au chômage, dans la précarité offerte par la fléxilité autre mot bienveillant du management, la nouvelle religion apolitique, technique et scientifique, puisque les experts se multiplient comme les profits pour vous le dire.
Tout cela cette contre réforme, ce reengineering, la contre réforme du droit du travail c’est pour répondre aux attentes et à la logique implacable mais garante de notre bonheur qu’est le marché du travail.
Les esprits ronchons vous alerteront sur la misère renaissante dans notre société qui croule sur les richesses, vous décriront la libération que sont le management et les fameuses nouvelles technologies au service de la création de valeur pour….l’actionnaire.
Le salarié travaille pour l’actionnaire, les marchés financiers et puisqu’il travaille, il n’a rien à revendiquer ou alors sommes nous devenus fous ? Le spectacle de la richesse grandissante des actionnaires et des dirigeants millionnaires est leur récompense, c’est grâce eaux que la richesse se diffuse et s’amasse entre des mains peu nombreuses mais au combien méritante. Sans eux que serait notre économie, notre vie.
Pour les salariés qui s’interrogent malgré ce bonheur débordant, il leur faut travailler plus pour gagner plus et devenir riche, rejoindre le club fermé des riches du moins le leur affirme avec bienveillance et compassion.
La réalité : le progrès technique et les sois sociales avaient réduit les méfaits du taylorisme, la première application du couple technologie et management. Mais avec vive la crise, on étend le taylorisme grave aux technologies de l’information au travail de bureau et on y ajoute un zeste de créativité apporté par la botte de sept lieues de l’intelligence qu’est l’ordinateur, mais cela est réservé à une élite restreinte directement au service des dirigeants de l’entreprise. Ces heureux élus « partagent » leur savoir faire avec les dirigeants et les actionnaires.
Les autres salariés sont soumis à la pression du management, à la nouvelle barbarie des ressources humaines qui surveillent et demandent toujours plus pour moins de salaires, pour plus de chômage.Alors fini la libération, la créativité, l’appel réel à l’intelligence, le dialogue, l’esprit d’équipe.
Bienvenu la compétition, tous les jours il faut battre des records comme les athlètes, sauf que c’est un fantasme prométhéen loin de la réalité, les athlètes sont entourés par une équipe, soutenus et non surveillés et réprimés et ils ne battent pas de records tous les jours, ils n’atteignent le sommet de la forme que pour des périodes courtes et oui l’être humain n’est pas une ressource que l’on peut programmer.
Le salarié isolé fait face aux injonctions délirantes et mortifères du management, des ressources humaines et leur barbarie tranquille. Tout cela ne se voit pas, la souffrance psychique ne se photographie pas, pas de sang pas de une des médias. Mais le marché l’exige. Vive la crise, vive le marché, vive les nouvelles technologies au service du Management, vive la belle vie des dirigeants et actionnaires, les salariés sont brutalisés comme jamais, ils meurent au travail, ils se suicident, mais les directions de la propagande dénommées de la communication veillent au grain, c’est marginal, ce sont des perdants, des pauvres humains inadaptés. Vive la crise et que la création de valeur, l’esprit d’entreprise, les riscophiles continuent à baigner dans le bonheur, le président amis des dirigeants est toujours là pour protéger la compétivité, accélérer les contre-réformes, réduire la solidarité (cotisations et impôts) pour les dirigeants et les actionnaires, le salarié pauvre ou non paie et paiera. Tant pis s’il y a des victimes collatérales, la vie l’amour c’est comme ça comme dirait Laurence la cendrillon des gagnants, la barbarie c’est la vie pour les autres.
Bonne année à tous, retrouvons l’humain pour nous libérer de la barbarie pernicieuse du marché, du management et de nos dirigeants millionnaires.
Jean Bachèlerie
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Par emile11111 le 4 Janvier 2010 à 10:18
MEILLEURS VŒUX
En cette période de fin d’année, je ne vais pas échapper à la tradition des vœux, des souhaits et autres politesses que tout le monde s’échange, sans trop penser à ce qui est dit, mais la coutume est ainsi .C’est aussi le moment des bilans, des performances affichées par tel gérant , tel fonds , tel indice…..C’est la saison du «window dressing »,mais… portes fermées ,et mémoire occultée sur toutes les prévisions qui ont été faites il y a maintenant bientôt un an !!!!!! Faisons un petit effort de mémoire, afin de mieux appréhender cette nouvelle année : flash back.
Le pétrole que nous avons payé courant 2008 à plus de 160$ le baril , débute l’année vers 65$ pour la finir vers 70$.Certains annonçaient plus de 200 $ ,alors que d’autres voyaient rapidement 37$.
L’or continue de faire rêver , à coup sur plus de 2000 $ l’once avant la fin de l’année 2009, alors qu’un « agrégé d’économie » prédisait l’effondrement de la relique barbare !!!
Par pudeur je n’ose vous donner les anticipations de certains spécialistes en ce qui concerne les indices : tout a été écrit, argumenté , démontré….ainsi que son contraire.
L’équipe de France de football passera sans difficulté les phases éliminatoires de la coupe du monde 2010.
Le mois d’août sera généralement chaud et ensoleillé…..
Il est dit que l’analyse du passé nous permet de prévoir ce que l’avenir pourra être : je vous annonce donc, et ceci sans aucune hésitation, que pour l’année à venir, nous n’en savons strictement rien.
Deux autres éléments méritent d’être pris en compte en matière de prospective : le facteur temps, et le facteur humain.
Certains investisseurs se basent sur des unités de temps relativement longues, comme l’hebdomadaire ou le mensuel, et déterminent ainsi une politique d’investissement. D’autres, certainement plus aguerris, travaillent en horaire, trente et dix minutes, cherchant même des signaux sur la minute. Prenant des positions sur les indices, ou les paires euro/dollar, cette activité permet de rester sous tension largement après 22h ,et si rien n’est débouclé avant , de passer des nuits cauchemardesques : c’est le progrès de l’informatique.
Un ami d’origine Alsacienne travaille lui sur une base trimestrielle, donc avec une fréquence d’intervention très basse, et réalise du 18% l’an ,( système backtesté sur quinze années) , et comme disait si bien F.Reynaud dans un de ses sketch ,lui la nuit, il dort.
Le temps passe très vite ,et nous ne sommes pas immortels !!
Sachons consacrer nos activités à la vie . Dernier élément , et certainement le plus important ,l ‘homme. Et oui :
Quel sera l’homme de l’année 2009 que l’histoire retiendra ? M. Bouton , , M. Kerviel, Th. Henry…ne souriez pas, je cherche un sage , une référence , une pointure, et là le choix est mince malheureusement . C’est pourquoi, je pense qu’ayant la chance d’être dans un état de santé encore correct, vivant dans un pays peu défavorisé, et ayant un QI disons moyen, il serait sage parfois que nous nous forcions à élever le débat .Nous ne sommes que de passage, et la part faite au matérialisme est disproportionnée par rapport à celle laissée à la réflexion sur le sens que l’on donne à notre vie, à la spiritualité.
Le matériel certes nécessaire est impermanent, l’intemporel est essentiel.
Je ne résiste pas au plaisir d’une citation du Dalai Lama qu’il serait bon de relire une fois par an….plus, c’est mieux !!
A la question,"qu'est-ce qui vous surprend le plus dans l'humanité?", il répond:
"Les hommes, parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent, ensuite ils perdent de l'argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu'ils finissent par non vivre ni le présent, ni le futur. Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir, et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu"
Essayons donc de garder un esprit critique ,en développant une forme de « sagesse de l’ignorance »,de ne pas s’égarer de l’essentiel, et ainsi ne pas avoir de regret.
Je vous souhaite à toutes et tous plein de bonnes et belles choses pour cette nouvelle année 2010.
PHILIPPE.
Merci Philippe , je me joins a toi pour les vœux de fin d’année. Je me suis permis de surligner la phrase du Dalai lama .
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Par emile11111 le 8 Décembre 2009 à 08:12
ALTRUISME ET ECONOMIE
Proposition antinomique comme me l’a récemment suggéré un ami, pourquoi ne pas dire utopie et réalité ? C’est vrai, mais le sujet mérite d’être fouillé, car à plus y regarder, l’analyse de l’actualité, est très instructive, et je serais bien moins catégorique quant aux conclusions que l’on peut en tirer.
L’altruisme est par définition l’amour désintéressé de l’autre, l’économie, la production et la consommation de richesse dans un régime concurentiel. Désintérêt face à génération de profits, nous avons là deux démarches opposées, qui ne peuvent apparemment aller de pair.Regardons ce que nous dit l’actualité.
A moins de rentrer d’un long périple loin de toute civilisation, ou d’une retraite solitaire, vous avez certainement entendu parler de crise financière. Je serais plus enclin à utiliser le terme de bouleversement, une crise étant quelque chose de rapide, réversible, un peu comme un mal de dent, le bouleversement étant plutôt le changement d’alimentation associé à la pose d’un dentier…
Le système bancaire, l’évolution climatique, la natalité : ces trois thèmes récents vont nous permettre de mieux comprendre pourquoi l’altruisme est incontournable en matière économique.
Une minorité des habitants de notre planète est confrontée à la gestion du toujours plus : plus de profits(banques, subprimes, bonus, spéculation…)plus gros, plus haut(dubai) plus de loisirs, plus de bonheur… ? pendant qu’une large majorité gère tant bien que mal le toujours moins : moins d’eau, de soins, de nourriture, d’espérance de vie….Simple constat.
Le système bancaire international, et plus particulièrement américain vient de nous démontrer que les montages les plus sophistiqués en matière de subprimes et autres produits dérivés ont failli, et disséminés le risque dans le monde entier, ceci pour le profit d’une minorité ; l’effort de solidarité afin de les secourir devant être bien sur supporté par la collectivité. L’accident a été évité de justesse, mais aux dernières nouvelles, les pilotes de la machine auraient repris de plus belle, les bonus annoncés chez G.Sachs étant tout simplement indécents.
W.Buffet vient de proposer que les plus values réalisées sur des actifs détenus moins d’un an soient imposées à 100 % : affaire à suivre.
On peut argumenter que ce problème ne concerne que les banquiers, surtout américains ; pourquoi pas, mais la crise tout le monde l’a ou l’aura un matin devant sa porte. Par contre, l’air, l’eau, le soleil… n’ont pas de nationalité, et là aussi il y a beaucoup à dire.
Quelques chiffres :
- pour faire vivre l’ensemble de l’humanité sur le modèle américain, il faudrait sept planètes
- sur le modèle européen deux et demi.
- la pollution de l’air en chine est officiellement àl’origine du décès de 400 000 personnes par an
- en 2008 nous avons rejeté 10 milliards de tonnes de co2
- nous rejetons 70 millions de tonnes de gaz à effet de serre / jour
- deux milliards d’hommes vivent sans électricité
- la montée des eaux due au réchauffement climatique va être à l’origine du plus grand exode de population que l’humanité n’ait jamais connu( Inde, Bangladesh, …)
- pic en 2008 pour la consommation de charbon dans le monde soit 6.7 milliards de tonnes, avec les rejets de souffre et de pluie acide qui vont avec, ce qui représente 30% de l’énergie consommée, quand l’hydraulique n’est qu’a 6%
- raréfaction des ressources fossiles (faciles), et finies, sans changement notable de notre mode de consommation
- surexploitation des ressources non renouvelables aussi bien terrestres que marines.
- …
Tout ceci pour le bénéfice de quelques-uns uns et au détriment durable et irréversible de la collectivité. Appiculteur amateur, il est intéressant de connaître le fonctionnement d’une ruche en cette saison : les abeilles forment une pelote( comme un ballon de rugby,) à l’intérieur de la ruche, la reine étant au centre. A tour de rôle les abeilles vont vers la périphérie, et maintiennent ainsi une température constante au centre du nid, pour la survie de la collectivité, de façon altruiste…
L’évolution démographique est aussi un problème étonnant : pendant que des pays comme le japon, l’Allemagne, <st1:personname productid="la Russie.." w:st="on">la Russie..</st1:personname> vont se retrouver demain avec l’impossibilité de renouveler leurs générations de façon suffisante, d’autres en Afrique du Nord ou en Asie ne peuvent faire face à une sur-natalité. Les pays occidentaux apparaissent alors comme un eldorado, mais ils ne veulent ou ne peuvent comme l’a dit un ancien Premier ministre « accueillir toute la misère du monde ». Il faudra pour le bien de tous trouver une solution équitable, afin de gérer les flux migratoires, et supprimer ces filières exploitant la misère ; tout comme il faudra aider les pays en voie de développement à s’organiser de façon autonome, plutôt que de laisser faire une re-colonisation rampante(cf les articles de ce blog sur les rachats de terre, et l’exploitation des matières premières). Il faut un travail solidaire.
Tout être aspire à deux souhaits : être heureux, et ne pas souffrir. Ceci est universel.
« Les politiques économiques sont jugées en fonction du bien-être des personnes qui leur est imputable. L’économiste devient responsable, alors l’économie est au service de la personne. La personne ne saurait être un moyen de l’économie ». F.R. Mathieu.
Il y a 2500 ans, un sage a parlé d’interdépendance. Aujourd’hui, nous parlons de mondialisation, c’est la même chose. Nos rejets dans l’atmosphère se retrouvent dans l’antarctique, la couche d’ozone diminuant, la calotte fond, le niveau des mers sélève, les populations sont amenées à se déplacer…. Dans le même temps la forêt équatoriale continue à remplir son rôle de piège à gaz carbonique, mais pour combien de temps encore. Les problèmes que nous ne voulons pas résoudre ce jour par souci d’intérêt immédiat, nous reviennent aggravés plus vite que ce que l’on pouvait imaginer.
Voulons nous croire ce que nous savons ?L’économie raisonnée se doit donc de prendre en compte et de respecter l’intérêt de tous, et non de continuer à privilégier le bonheur aveugle de quelques-uns uns, au détriment de l’avenir de la collectivité.
PHILIPPE.
Content de publier ce point de vue. J’espère susciter de plus en plus de Tribune Libre.
Merci a toit Philippe.
Je vais le mettre en Edito pendant une semaine, puis dans la rubrique : Tribune Libre
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Par emile11111 le 21 Octobre 2009 à 07:39
Reconsidérer la richesse - Patrick Viveret
20 Octobre 2009 Par Vincent Verschoore
Ceci est le compte-rendu d'une conférence donnée le 15 octobre par Patrick Viveret à Cluny, organisée conjointement par l'Université Rurale du Clunisois et le réseau COOPERE 71.
Patrick Viveret, philosophe et essayiste, a participé à de nombreuses études portant sur l’évaluation des politiques publiques (1988), le développement durable, la notion de richesse (rapport « Reconsidérer la richesse », 2000/2002, commandité par le gouvernement Jospin).
La méthode actuelle de comptabilisation de la richesse au niveau des nations est issue d’une logique de production industrielle développée après la seconde guerre mondiale. La comptabilité nationale valorise la production industrielle, par définition ce qui est quantifiable en numéraire, ce qui a une valeur marchande. Elle ne différencie pas entre les productions intrinsèquement bénéfiques et les productions qui sont la cause de destructions préalables (par exemple les nettoyages après marées noires, les réparations d’accidents, etc..). Ce qui a pour conséquence qu’une forte augmentation du PIB peut n’avoir aucune corrélation avec un indice de satisfaction de la population (les catastrophes naturelles ayant un impact positif sur le PIB).
P. Viveret parle de « l’obsession quantophrénique » pour illustrer la surabondance d’information quantitative que génèrent les indicateurs classiques, avec en même temps un déficit d’information qualitative et un manque d’informations quantitatives pertinentes permettant de mieux approcher la réalité de la situation. Par exemple la question du « hors-bilan » au cœur des grands scandales (Enron, World Com, Parmalat…).
Il constate également que le système monétaire et bancaire est devenu « systémiquement instable » avec, selon le FMI, 167 crises monétaires et 96 crises bancaires depuis 25 ans.
Ce constat mène au développement de nouveaux indicateurs de richesse, non uniquement basés sur des flux monétaires. Il est nécessaire, par exemple, d’illustrer les découplages suivants :
- richesse monétaire et richesse sociale
- économie spéculative et économie réelle
- impact écologie et croissance
Une nouvelle approche doit remettre la question démocratique au centre du débat, doit pointer les alternatives possibles, et doit reconnaitre le double droit de compter autrement, ou de ne pas tout compter.
Exemple de nouvel indicateur : l’indicateur de développement humain, qui est la moyenne de trois indicateurs : PIB par habitant en équivalent parité de pouvoir d’achat, espérance de vie à la naissance et niveau d’instruction.
Autres exemples parmi ceux cités par P. Viveret :
- Iph : pauvreté humaine (variantes pvd et pd incluant probabilité de décès avant 60 ans, illettrisme, %de personnes en dessous du seuil de pauvreté, % chômeurs de longue durée)
- Indice de santé sociale, basé sur 16 variables élémentaires relatives aux enfants (mortalité, maltraitance, pauvreté), aux adolescents (suicide, drogues, abandon études, mères adolescentes), aux adultes (chômage, salaire, couverture assurance maladie), aux personnes âgées (espérance vie à 65 ans, pauvreté des plus de 65 ans) et aux délits violents, accidents routes, logement, inégalités revenus
La comparaison de l’indice de santé sociale et du PIB montre un net découplage à partir de 1975, le PIB grimpant et l’ISS descendant en effet miroir.
P. Viveret présente ensuite un « tableau de bord du développement soutenable » permettant de visualiser les différents indicateurs pays par pays, et le début des indicateurs territoriaux tel que l’Indice de Développement Humain appliqué au Nord Pas de Calais et en Belgique.
De nouvelles approches voient le jour au niveau national et international, telles que le colloque du Conseil de l’Europe sur l’implication des citoyens, le réseau des villes soutenables brésiliennes ou l’expérience de Mulhouse.
Reconsidérer la richesse implique de reconsidérer la monnaie, et notamment les travaux d’experts tels que Bernard Lietaer (ancien directeur de la banque centrale belge) qu’illustre le projet « Terra » pour une monnaie mondiale de développement durable, à intérêt négatif pour privilégier les investissements à long terme.
Au niveau local, P. Viveret cite quelques exemples parmi les nombreuses expériences en cours aujourd’hui :
- Aux Etats Unis : des monnaies locales comme Ithaca
- Des systèmes d’échanges à base temps
- Le fureai kippu au Japon
- Des monnaies régionales en Allemagne
En France, le projet SOL expérimenté dans cinq régions (Bretagne, Ile de France, Nord Pas de Calais, Rhône Alpes, Alsace) se compose de trois sous-éléments :
- Le SOL Coopération, monnaie fondante d’achat et d’échange au sein d’un circuit d’entreprises et de personnes qui partagent des valeurs communes.
- Le SOL Engagement, pour des échanges de temps sur des activités répondant à des besoins sociaux sur un territoire (proche SEL ou Time Dollars)
- Monnaie SOL, émise par les collectivités territoriales, CCAS …Outil d’aide sociale portant des valeurs de développement humain et soutenable.
Les monnaies sociales régionales et la monnaie mondiale type Terra permettent de contourner, par le bas et par le haut, les blocages inhérents au système monétaire actuel et de faire ressortir les « richesses invisibles » telles que le capital social de la vie associative, le patrimoine naturel, les activités domestiques et la qualité du vivre ensemble.
Le mieux-être sur lequel cette nouvelle approche doit déboucher peut se décliner comme le passage du travail au métier, de l’éducation distincte de la formation, de la retraite à l’activité choisie. Elle doit s’accompagner de politiques publiques du « temps de vie » et d’une qualité démocratique non réductible à une simple délégation de pouvoir mais basée sur l’intelligence collective.
Merci à Vincent ( pour beaucoup de choses), je publie ici un article de son blog ( avec son autorisation ), sur son blog vous avez aussi un débat sur cet article, et d'autres articles. Bonne lecture
Liens vers une viédeo sur mon blog : Patrick Viveret : reconsidérons la richesse
Lien vers : Ze Rhubarbe Blog
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