• J'aurais par semaine une analyse faite par des "padawhan" d'Ilan, peut être qu'ilan un jour nous feras aussi honneur de publier.

    En attendant pour ceux qui veulent mettre en pratique sa formation, cela se trouve ici :

    Le basic Elliot (tutotiel) 


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  • Sauver les grandes banques n'empêchera pas une nouvelle crise, si les activités non garanties ne sont pas interdites

     

                Qui peut croire que le système financier qui émerge de la crise est plus sûr que celui qui s'y est précipité ? Peu de gens, assurément. Dès lors, comment peut-on remédier à cette situation désastreuse ?

    Ce qui a entraîné le monde dans la crise, c'est, nous le savons maintenant, un secteur financier mal géré, irresponsable, fortement concentré et sous-capitalisé, miné par les conflits d'intérêts et bénéficiant de garanties publiques implicites. Ce qui en émerge est un secteur financier un peu mieux capitalisé, mais encore plus concentré et bénéficiant de garanties publiques explicites. Ce n'est pas un progrès : cela signifie que nous connaîtrons dans les années à venir de nouvelles crises, plus nombreuses et plus graves.

    John Kay, économiste et professeur à <st1:personname productid="la London School" w:st="on">la London School</st1:personname> of Economics, propose dans un texte publié le 15 septembre par le Centre for the Study of Financial Innovation (CSFI), un centre de recherche privé basé à Londres, la création de " banques étroites " (Narrow Banking : The Reform of Banking Regulation). La régulation d'un système financier garanti par l'Etat, note M. Kay, est toujours susceptible d'être victime d'un détournement (capture) de la réglementation.

    De plus, les banques, estime-t-il, " sont entrées dans la crise avec des capitaux généralement excédentaires par rapport aux exigences réglementaires. Ces réserves se sont révélées non pas inadéquates mais totalement inadéquates face aux problèmes qui sont apparus ".

    Pire encore, beaucoup de phénomènes dangereux - notamment la croissance de la finance hors-bilan - n'ont fait que refléter les tentatives de contournement de la régulation. Celle-ci n'a donc pas constitué une réponse, elle a été jusqu'ici une partie du problème.

    Alors, quelle réponse apporter ? M. Kay pense qu'il faut scinder le système bancaire en deux parties : un " service public " et un " casino ". La grande idée est que les dépôts garantis devraient être adossés à des " actifs liquides absolument sûrs " - ce qu'on appelle le coefficient de réserve à 100 %, d'ailleurs envisagé par les économistes de l'école autrichienne.

    Cela peut-il marcher ? Quelles seraient les implications éventuelles ? Pour répondre à ces questions, il importe tout d'abord de comprendre comment nous en sommes arrivés à un système fondé sur le crédit.

    Imaginons que quelqu'un propose que les principaux établissements bancaires soient financés, pour l'essentiel, par des dépôts retirables à tout moment, qu'ils investissent dans un large éventail d'actifs souvent opaques et illiquides et se lancent dans de complexes opérations boursières, le tout assis sur des capitaux propres squelettiques. Les gens concluraient aussitôt à la fraude, et ils auraient raison. Une telle structure ne peut perdurer que parce que les banques centrales agissent comme prêteurs en dernier ressort, et parce que la capacité des gouvernements à créer de la monnaie est mise à la disposition d'intérêts privés. En ce moment même, la possibilité d'emprunter auprès du gouvernement à un taux zéro est un encouragement à émettre de la monnaie.

    En pratique, toutefois, nous sommes allés beaucoup plus loin que cela. Nous avons également explicitement garanti de nombreux dépôts et implicitement garanti une quantité bien plus grande de dettes. En vérité, au cours de cette crise, les autorités ont garanti la totalité des dettes des établissements dont la faillite aurait pu engendrer un risque systémique. Aujourd'hui, il ne fait aucun doute que les principaux établissements financiers font partie intégrante de l'Etat.

    La proposition de M. Kay vise au fond à mettre un terme à la fraude : les banques seraient contraintes de détenir des actifs aussi sûrs et liquides que leurs passifs.

    M. Kay apporte-t-il la bonne réponse ? La première objection que l'on pourrait lui opposer est que sa suggestion provoquerait un profond bouleversement du monde de la finance. Mais vu la crise que nous avons connue, un tel bouleversement ne devrait pas nous effrayer. Une autre objection (qui, aux yeux de certains, serait au contraire un avantage) est que, poussé à son terme, le processus éliminerait toute politique monétaire, puisque la dette publique détenue par les banques déterminerait la masse monétaire.

    Un problème plus important est de savoir si un système financier fondé sur des banques " étroites " serait à même de dégager des capitaux en quantité suffisante.

    Il y a là deux dangers contradictoires. Le premier est que la fourniture de fonds à des activités à long terme serait fortement diminuée. A ceci on pourrait objecter que, la dette publique garantissant les dettes des banques étroites, les investisseurs seraient contraints de trouver d'autres actifs similaires.

    Le danger contraire (et plus grand) est que la fragilité de l'activité bancaire serait récréée au travers de " quasi-banques ". C'est d'ailleurs ce qui est arrivé avec le " secteur bancaire fantôme ".

    La réponse à ce second danger est de rendre ce type d'activité bancaire illégale. En d'autres termes, les intermédiaires financiers autres que les banques étroites verraient la valeur de leurs passifs dépendre de la valeur de leurs actifs. Là où les actifs ne pourraient être évalués, il y aurait des périodes correspondantes de blocage pour les passifs. Le grand jeu de l'emprunt à court terme utilisé pour acquérir des actifs risqués et à long terme à partir d'un coussin ultra-mince de capitaux propres deviendrait ainsi impossible. Le risque serait endossé par les investisseurs de fonds. Des entités de trading existeraient, mais elles devraient se financer en ressources propres.

    Laurence Kotlikoff, de l'université de Boston, et Edward Leamer, de l'université de Californie à Los Angeles, comptent parmi ceux qui ont proposé de telles idées radicales. C'est le moyen le plus simple à mes yeux d'éviter que le système des banques étroites déplace ailleurs le risque inhérent à ce genre d'activités.

    Le point primordial est que le stade où nous en sommes aujourd'hui est intolérable. Les concentrations actuelles de richesse et de pouvoir garantis par l'Etat doivent absolument disparaître. A présent, la thèse officielle est qu'une régulation plus stricte, notamment le relèvement des exigences en matière de capitaux propres, peut contenir ces dangers. Il est pourtant probable que cela échouera.

    Si c'est le cas, il nous faudra être plus radicaux. Instituer des " banques étroites " ne suffira pas. Il nous faudra aussi interdire les quasi-banques. Sinon, nous en reviendrons très vite au monde de la fragilité et des opérations de sauvetage. Les fonds qui remplaceront les banques devront transmettre directement les risques aux investisseurs extérieurs.

    Pour l'instant, les autorités politiques ne sont pas prêtes à envisager des idées aussi radicales. Mais le système financier est aujourd'hui d'une telle fragilité que l'on ne peut pas rejeter toute idée de réforme radicale. Celle-ci demeure latente.

    Par Martin Wolf

    Cette chronique de Martin Wolf

    ,éditorialiste économique, est publiée en partenariat exclusif avec le " Financial Times ". © FT.

    (Traduit de l'anglais par Gilles Berton.)


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  •              <st1:personname productid="la France" w:st="on">La France</st1:personname> était en 2008 au deuxième rang mondial de l'accueil d'investissements directs étrangers (IDE). Cette bonne nouvelle, qui figure dans le rapport annuel de <st1:personname productid="la Conférence" w:st="on">la Conférence</st1:personname> des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) publié le 19 septembre (World Investment Report 2009), n'a étrangement pas donné lieu à une communication triomphante du gouvernement. Et pour cause : symbole de l'attractivité de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>, ces IDE seraient en réalité largement surestimés.

    Que sont précisément les IDE ? Lorsqu'un groupe étranger décide d'investir en France en créant ex nihilo une filiale, en prêtant à cette entreprise ou encore en rachetant une société déjà présente sur le marché français, on parle d'" IDE entrant " (en France). Théoriquement, c'est une bonne chose : de l'argent rentre dans notre pays, des emplois sont créés ou préservés. En outre, les IDE sont considérés comme un bon signal de l'attractivité d'une économie : si les étrangers viennent investir ici, c'est que les taxes ne les rebutent pas trop, ou pour le moins qu'ils y trouvent d'excellentes conditions (main-d'oeuvre qualifiée, infrastructures...).

    Inversement, lorsqu'une entreprise française investit à l'étranger, l'IDE est dit " sortant ". Un tel comportement fait craindre des délocalisations, mais peut aussi rendre compte de la capacité des sociétés françaises à s'implanter à l'étranger, à conquérir de nouveaux marchés et à gagner en compétitivité.

    Les données publiées depuis plusieurs années sont flatteuses pour <st1:personname productid="la France. Elle" w:st="on">la France. Elle</st1:personname> figure systématiquement parmi les premières économies mondiales en matière d'IDE entrants comme sortants. Selon Eurostat, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> était même le " principal acteur des flux IDE intra UE-27 " en 2008. En clair, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> est le pays où les entreprises européennes investissent le plus, et les entreprises françaises sont les premiers investisseurs en Europe. Les volumes sont énormes : en <st1:metricconverter productid="2008, l" w:st="on">2008, l</st1:metricconverter>'Hexagone aurait accueilli, malgré le début de la crise financière, 55 milliards euros d'investissements européens, soit près de 3 % du produit intérieur brut (PIB). Selon <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> de France, le stock d'IDE réalisé en France fin 2007 s'établissait déjà à près de 650 milliards d'euros. Mais si l'on regarde de plus près les chiffres, il s'avère que les volumes arrivant ou partant du Luxembourg sont aussi spectaculaires. Or le Luxembourg ne regorge pas d'usines étrangères. Il s'agit en fait, très largement, de transits de fonds à travers des filiales luxembourgeoises.

    Une entreprise, disons néerlandaise, qui veut investir en Espagne peut avoir intérêt à faire transiter les fonds par une filiale au Luxembourg ayant l'ingénierie financière pour monter l'investissement ; alors que l'argent ne passe que virtuellement, il sera comptabilisé comme IDE entrant, puis comme IDE sortant. On est loin d'un indicateur réel d'attractivité.

    Les grandes organisations internationales (FMI, OCDE...) ont donc décidé, pour neutraliser ces opérations comptables, d'édicter de nouvelles normes de calcul, qui vont être peu à peu mises en oeuvre. Et là, surprise : des estimations suggèrent que l'application de la nouvelle norme ferait chuter de 40 % le calcul du stock d'IDE en France, contre 20 % en Allemagne ou 10 % aux Etats-Unis. De quoi remettre en cause la position de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> en haut du classement et le diagnostic sur l'économie française.

    Mais pourquoi donc les entreprises font-elles transiter tant de fonds - environ 250 milliards d'euros cumulés selon <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> de France - par l'Hexagone, qui n'est pas un centre financier majeur ? On ne peut écarter des astuces fiscales, parfaitement légales.

    Prenez un groupe international (même français) ayant en France une filiale dont les bénéfices opérationnels s'élèvent à 50 millions d'euros, soumis aux impôts français. Imaginons que ce groupe veuille investir 1 milliard d'euros en Roumanie. Au lieu de le faire directement, une de ses filiales non françaises prête à la filiale française ce milliard à un taux d'intérêt de 5 % ; et c'est l'entité française qui réalise l'investissement. Les frais du prêt, soit 50 millions (5 % d'un milliard), annulent les bénéfices de la filiale française, qui n'a plus aucun impôt à payer en France. Evidemment les 50 millions ne sont pas perdus : ils figurent dans les profits de la filiale à l'étranger.

    Ce mécanisme, potentiellement multiplié des centaines de fois, représente des milliards d'euros de pertes pour le budget de l'Etat...

    Philippe Askenazy est directeur de recherche au CNRS, Ecole d'économie de Paris.


    A méditer, mais décidément il y à quelque chose de malsain dans le systéme.


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  • Pas de surprises pour l'ISM services légérement mieux qu'attendu. RDV début novembre pour confirmer ces chiffres ( ou infirmer)


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