• Un Entretien avec, James K. Galbraith publié par Mediapart. Fantastique coup de projecteur pour éclairer le débat.

    Dans les débats économiques aux Etats-Unis, il y a Stiglitz, Krugman et lui. James K. Galbraith, professeur d'économie à l'université d'Austin (Texas), et fils du grand économiste John Kenneth Galbraith, est sans doute le plus «gauchiste» des trois, n'hésitant pas à plaider pour un retour, attention gros mot, surtout aux Etats-Unis, à la «planification étatique». Son dernier livre, L'Etat prédateur, qui vient d'être publié en français au Seuil, est une charge convaincante contre l'Etat américain, depuis Reagan jusqu'à Bush, passant par la case Clinton. Un Etat «prédateur», donc, c'est-à-dire confisqué par une poignée d'hommes d'affaires, aux dépens de l'intérêt public et du bien-être social. «Ils ont décidé de s'emparer de l'Etat et de le gérer - non pour mettre en œuvre un projet idéologique, mais simplement de la façon qui leur rapporte le plus d'argent», écrit Galbraith. Barack Obama a-t-il changé la donne ? Entretien.

     

    On parle beaucoup du «grand retour» de l'Etat face à la crise. Votre livre déplace l'analyse : la question n'est plus celle du «plus ou moins d'Etat», mais plutôt de savoir qui a réussi à s'approprier le sommet de cet Etat.

    Absolument. Dans le discours public aux Etats-Unis, comme en France je suppose, l'habitude consiste à distinguer entre l'Etat et le marché. Le premier est l'instrument préféré des forces de la gauche, et le second des forces de la droite. Mais en réalité, depuis les années 80 et surtout sous l'ancienne administration Bush, des forces ultra-droitistes ont pris le contrôle de la direction de l'Etat. Elles ont abandonné l'intérêt public, en subvertissant les logiques de l'Etat. L'administration américaine n'a plus pris en compte l'intérêt public dans ses décisions. C'est tout l'enjeu aujourd'hui pour Obama : rétablir une puissance publique qui puisse incarner l'intérêt public, en se démarquant du pouvoir économique.

     

    Vous avez terminé d'écrire votre livre en 2007, aux premiers craquements de la crise des «subprime». Considérez-vous la crise actuelle comme l'aboutissement des logiques de l'«Etat prédateur» ?

    La crise financière fut l'expression la plus profonde de l'Etat prédateur. A l'origine de la crise se trouve en effet l'abandon des responsabilités de l'Etat en matière de régulation de la finance.

    L'élection de Barack Obama marque-t-elle une rupture dans la façon dont fonctionne le pouvoir ?

    Au moment de l'élection d'Obama, il me semble que le peuple américain s'est exprimé de façon très forte sur cette question : j'y ai vu un rejet clair et net de l'Etat prédateur. Sauf que le système politique américain, lui, n'a pas du tout changé avec cette élection. Dès le début, Obama a compromis ses propositions de réforme, en faisant le calcul soi-disant réaliste de les faire passer par le Congrès. Du coup, il a affaibli ses propositions, qui font l'objet de compromis sans fin. Au final, il ne reste plus grand chose.

     

    Pendant la campagne électorale, vous faisiez partie du «deuxième cercle» des conseillers en économie du parti démocrate. Où en êtes-vous aujourd'hui de vos relations avec l'équipe présidentielle ?

    Je ne me mêle pas des affaires de l'administration. Par contre, j'entretiens des contacts avec des éléments progressistes du Congrès. <st1:personname productid="La Maison" w:st="on">La Maison</st1:personname> blanche suit une tactique tout à fait contraire à celle des administrations Clinton et Bush, en estimant qu'il revient aux députés de faire et de préciser les contours des projets. Donc je me concentre sur le Congrès.

     

    Votre livre est très dur sur les huit années de présidence Clinton. Les conseillers d'Obama aujourd'hui sont les mêmes qui entouraient Clinton. Ont-ils changé ?

    Les circonstances, c'est-à-dire la crise, les ont obligés à modifier un peu leurs positions sur les questions d'économie les plus fondamentales. Ils se sont tous convertis au programme d'expansion keynésienne [le plan de relance adopté en février 2009], qui reste l'accomplissement le plus important de l'administration d'Obama jusqu'à présent. Le problème, c'est que ces conseillers économiques ont pour la plupart été étroitement liés au secteur financier. Ils ont été les architectes de la déréglementation des banques pendant les années 90. Avec, comme symbole le plus important, l'abrogation [en 1999] de la loi Glass-Steagall [adoptée en 1933], qui séparait les banques de dépôt des banques d'investissement. L'initiateur de cette loi fut Lawrence Summers, actuel conseiller économique à <st1:personname productid="La Maison" w:st="on">la Maison</st1:personname> blanche. L'administration américaine dit vouloir réformer le système financier mais les progrès sont très lents. Ils ont décidé de limiter la reconstruction du système financier au sauvetage des grandes banques par tous les moyens. Je pense que l'on finira par en payer le prix.

    Les annonces du dernier G-20, et notamment l'obligation faite aux banques de relever leurs fonds propres, vont dans le bon sens ?

    Je ne suis pas un avocat de la réglementation des banques par leurs niveaux de capitaux. Cela a effectivement un effet sur leur effet de levier, mais le problème principal des banques n'est pas le leverage. C'est la fraude, la très mauvaise qualité de leurs emprunts, en particulier dans le secteur immobilier, et les notes données par les agences de notation. Des milliards de dollars d'emprunts ont été accordés à des particuliers dont il était certain qu'ils ne pourraient plus payer au bout de deux ou trois ans.

     

    Comment expliquez-vous les difficultés d'Obama pour faire passer sa réforme de la santé, qui était pourtant sa principale promesse présidentielle ?

    Ces difficultés sont liées à un aspect très important de l'Etat prédateur : la présence dans la politique américaine des voix des entreprises dans le secteur de l'assurance santé. Cette force politique se détermine à partir d'une chose et d'une seule : son profit. Rien de plus.

     

    Il existerait une solution assez simple, en matière de santé : élargir le programme Medicare, qui couvre l'assurance santé des plus de 65 ans, à l'ensemble de la population. Ce serait très simple. Mais c'est impossible, à cause des assureurs privés d'un côté, et des syndicats d'entreprises de santé de l'autre. On se retrouve donc avec des projets législatifs d'une complexité extrême.

     

    La réforme de la santé sera adoptée, mais de manière très incomplète. Actuellement, quelque 48 millions d'Américains ne disposent d'aucune forme d'assurance santé. Cette réforme devrait réduire ce nombre à 20 millions. Sans doute pas beaucoup plus. Obama a déjà fait beaucoup de compromis, et va continuer d'en faire.

     

    Le réchauffement climatique est l'un des autres gros chantiers du président américain. Selon vous, on ne pourra pas résoudre cette question à partir des mécanismes du marché, comme le propose le traité de Kyoto.

    Disons que le marché des droits d'émissions de gaz à effet de serre peut jouer un rôle important pour diminuer les émissions, à court terme, en incitant les gens à changer de comportement. Aux Etats-Unis, il y a beaucoup à faire en la matière. Mais pour résoudre le problème à long-terme, il faut introduire des éléments de planification. Le marché n'arrivera jamais, par exemple, à décider dans quelle technologie des transports il convient d'investir aujourd'hui. Ce n'est pas la fonction du marché de déterminer les choix technologiques à prendre à moyen terme. Ce n'est pas non plus la fonction du marché d'exprimer les intérêts des personnes qui ne sont pas encore là. La difficulté avec le climat, c'est qu'il faut agir maintenant au nom des intérêts des générations à venir. Et le marché est incapable de prendre en compte ces intérêts-là.

    Vous êtes très prudent, dans votre livre, concernant le dollar. L'hégémonie du billet vert est-elle menacée ?

    Tous les systèmes monétaires sont fragiles. Mais je trouve très dangereux d'essayer de les changer sans savoir ce qui va arriver après. J'ai toujours cru qu'une crise politique entre les Etats-Unis et <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> pourrait déclencher l'effondrement du dollar. Mais une crise pareille n'aura pas lieu. En fait, l'inertie du système économique et de la position du dollar est assez forte.

     

    D'autant que la crise a démontré la fragilité de la concurrence posée par l'euro. L'euro est maintenant la deuxième monnaie de réserve mondiale. Mais la crise a prouvé que le système de gouvernance européenne ne peut pas agir avec la facilité et la force d'un pays intégré comme les Etats-Unis. En matière monétaire, comme sur le plan fiscal, les Américains ont agi plus rapidement. Ils ne sont pas obligés de faire des rencontres extraordinaires tous les week-ends entre vingt ministres pour prendre une décision...

     

    En Europe justement, la social-démocratie est en crise. Pensez-vous que l'on puisse transférer votre raisonnement à ce continent : les sociaux-démocrates se seraient fait piéger, eux aussi, par le logiciel de pensée de la droite...

    Je crois que oui. En France en particulier, le Parti socialiste s'est fait complètement avoir par cette histoire d'endettement de l'Etat, par cette peur des déficits budgétaires, par cette idée complètement fausse de la banqueroute du pays, ou encore de l'insoutenabilité du système de sécurité sociale. Ce sont des mythes perpétrés par les économistes et la droite, que la soi-disant gauche a accepté à son détriment.

     

    Il faut insister sur les faits : la stabilisation de l'économie européenne durant la crise dépendait absolument de la capacité des gouvernements à se mettre en déficit budgétaire. Ensuite, il ne doit jamais y avoir de limites financières posées à la redistribution des biens au sein de la société. Un système de sécurité sociale peut être trop faible, ou trop fort, c'est une question politique qu'il revient aux électeurs de trancher. Mais en aucun cas on ne peut mettre en avant la capacité financière de l'Etat pour trancher cette question.

     

    La presse américaine a beaucoup couvert, en septembre, la «guerre des pneus» entre Washington et Pékin, après la décision d'Obama de relever les droits de douane sur les pneus importés de Chine. C'est inquiétant ?

    Non, pas particulièrement. L'importation des pneus de <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> a augmenté très rapidement [+300% depuis 2004]. A tel point que les entreprises américaines du secteur étaient menacées. L'action prise par l'administration Obama [temporaire, limitée aux trois prochaines années] s'inscrit tout à fait dans le cadre du système de commerce international. Il ne s'agit pas d'une guerre commerciale, mais d'une action prévue par les règles du jeu. <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">La Chine</st1:personname> a annoncé qu'elle allait étudier les droits de douane sur les importations de certains produits américains, et notamment les poulets. Il fallait bien qu'elle réagisse. Mais Pékin ne va pas se lancer dans une escalade des hostilités. Les Chinois sont très compétents et savent très bien que ce ne serait pas dans leur intérêt.

     

    Mais vous croyez au retour du protectionnisme ? Certains parlent d'une période de «de-globalisation», une marche arrière dans la mondialisation...

    Je n'y crois pas. C'est vrai, le commerce international a profondément chuté. Les exportations chinoises ont extraordinairement reculé. Des dizaines de milliers d'usines ont fermé. Le développement chinois s'est réorienté sur son marché intérieur - investissements dans les infrastructures, etc. C'est une réponse appropriée à la situation actuelle. Mais dès que le marché américain renouera avec la croissance, ce sera en Chine que l'on ira acheter beaucoup de produits. A cet égard, très peu de choses ont changé.

    La crise a-t-elle entraîné, aux Etats-Unis, une réévaluation des économistes ?

    Les économistes de droite, que l'on voit partout en Europe, et qui dominent le discours public ici, sont invisibles aux Etats-Unis. Ils travaillent dans les universités et dominent l'académie, mais n'existent pas dans les discours publics. Vous trouvez Joseph Stiglitz, Paul Krugman et moi. Mais je ne vois pas de successeur à Milton Friedman [considéré comme le père du monétarisme] dans le débat public. Il y a également quelques voix dites «libertariennes», mais ces gens ne sont pas pris au sérieux.

     

    Le poids des grandes revues américaines, qui ne misent que sur la micro-économie et la mathématisation de l'économie, est-il en train d'évoluer ?

    Aucun progrès de ce point de vue. Pourtant il faut que cela change ! Il revient aux patrons des universités de trouver le moyen d'élever l'étude de l'économie en tant que telle, et non de favoriser le genre de jeux intellectuels qui dominent la discipline aujourd'hui. Ce qui est frappant, c'est que les grandes revues, tellement importantes pour les jeunes chercheurs qui veulent faire carrière, n'existent plus dans le débat politique, et n'ont aucune influence sur le grand public. Elles passent complètement à côté des grandes questions du jour.

     

    Il y a deux ans par exemple, l'un des journaux les plus respectés, le Journal of economic perspectives, publiait un dossier consacré au «consensus» mondial en matière de politique monétaire, c'est-à-dire des politiques exclusivement anti-inflationnistes. Sans jamais mentionner le risque d'une crise financière. Pourtant, M. Bernanke, patron de <st1:personname productid="la Réserve" w:st="on">la Réserve</st1:personname> fédérale, qui a beaucoup écrit dans ces revues, est devenu, avec la crise, un keynésien pragmatique. En fait, il existe aux Etats-Unis une muraille de Chine, une séparation totale, entre la vie intellectuelle des économistes et les actions menées par ces mêmes économistes une fois arrivés aux responsabilités...

     

    Qu'avez-vous pensé, en tant qu'héritier de Keynes, du livre d'Akerlof et Shiller, Animal Spirits, qui propose, pour comprendre la crise de 2008, de retenir de Keynes avant tout son travail sur la psychologie des acteurs ?

    J'admire l'esprit de George Akerlof et certaines de ses œuvres. Mais je crois que la behavorial economics, cet effort de mariage entre l'économie et la psychologie, insiste beaucoup trop sur la capacité d'action des individus. Et pas suffisamment sur le système d'institutions. Si l'on veut vraiment faire revivre les idées de Keynes, il faut mettre ces deux aspects dans un meilleur équilibre. Pour Keynes, ces «esprits animaux» n'étaient qu'un aspect de la conduite des hommes d'affaire lorsqu'ils investissaient. Je ne crois pas l'appliquait à la conduite des ménages.

     

    La question des institutions publiques, dans l'ouvrage d'Akerlof et Shiller, n'est pas suffisamment développée. Par ailleurs, ils oublient des précédents importants, me semble-t-il, dans l'histoire de la discipline. Cette vague de «nouveaux» économistes keynésiens ignore l'importance de Thorstein Veblen, de Joseph Schumpeter et de mon père John Kenneth Galbraith, dont les idées contribuent aussi à mieux comprendre la situation actuelle.

     

    A Lire et relire je pense que Galbraith est dans le vrai. La thèse du complot qui circule sur internet est fausse. Non la vérité c’est la prise de pouvoir de lobbies de l’Etat a leur profit. En France un économiste développe des thèses similaires : Frédéric Lordon avec le Pouvoir actionnarial

    Réinventer la théorie économique Robert J. Shiller
    Quatre principes pour en finir avec les crises financières : Frédéric Lordon 

    recherche : pouvoir actionnarial


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  • Forte remontée de la volatilité historique ( celle des opérateurs de marchés , ils anticipe donc une poursuite de la baisse). Cela à pour conséquence de renchérir de facto tout les produits dérivés ( option, mais aussi warrants, Bx et autres turbo etc..) . Donc ces produits deviennent chers Ex investir conseille des Put CAC 40 un produit qui joue la baisse la volatilité qui est dans ce produit ( attention cela change tout le temps c’est un marché ) était vendredi soir de 40%. Donc si le marché baisse mais pas suffisamment pour  contrebalancer votre prix d’achat avec la vol du CAC, votre raisonnement juste vous fait perdre de l’argent.

    La vol sert aussi a cela . La vol histo celle constatée reste très faible ( par rapport a l’histo), il faudra que ces deux vol se rejoigne.

    Analyse volatilité 27/9/2009 

    6,62%

    3909

    Résistance de la régression linéaire

    Canal

    5,93%

    3880

    cible 2 retracement fibo du mouvement haussier 03-07

    Points remarquables

    3881

    Bol +

     

     

     

     

    3772

    MO9

     

     

     

    1,11%

    3691

    Cible 1 Fait

     

     

     

     

    3650

    Valeur acctuelle

     

    3636

    Bol -

     

     

     

    -1,39%

    3600

     

     

     

     

    -3,25%

    3535

    Cible 1Résistance

     

     

    -4,67%

    3487

    Support régression linéaire

     

    3425

    Fait resistance importante,

     

     

     

     

    3390

    Cible 2 point pivot

     

     

     

    -10,10%

    3315

    résistance horizontale, invalidation de la hausse

     

    -11,96%

    3260

    point pivot

     

     

     

     

     

    3255

    MO 150

     

     

     

     

     

    3040

     

     

     

     

     

    -23,39%

    2958

     

     

     

     

     

    -28,29%

    2845

     

     

     

     

     

    -34,19%

    2720

     

     

     

     

     

     

    2620

     

     

     

     

     

    Mon indicateurs synthétique ( dans documents vous trouvez sa composition) passe en zone de consolidation à 48%.

    Pour moi sur une semaine le marché est baissier avec comme cible à moyen terme 3390. Il faudra cependant atteindre la première cible à 3535 puis casser le support de la régression linéaire. Invalidation de ce scénario si le Cac casse 3900.
    A court terme sortir du marché même pour les trader, a long terme vendeurs.

    Voir ISM : ( le lien ne fonctionne pas -désolé )

    Les données macroéconomiques qui ont appuyé ce changement sont l’indice ISM manufacturier, il faudra bien regarder celui des services publiées demain .


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  • Le journal Investir publie un dossier sur la crise un des aspects est a mon avis particuliérement pertinents.

    Je le publie en intégralité ci dessous

    Pourquoi la question des territoires non coopératifs est cruciale


    et voila le graph :

    vous vous souvenez celui la :
    La liste crise des paradis fiscaux ( actuellement le lien direct ne focntionne pas, toutes mes excuses )

    Le G20 ne parle pas de ses Paradis !!!!


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  • Vous en pensez quoi de ce graphique ?

    Notre cerveau (vous savez pour ceux qui était à la réunion, il interprète !!!!) et vous pensez que les indices sont encore bon marchés.

    D’abord un PER c’est quoi ? un retour sur investissement demandez à un chef d’entreprise s’il accepte des retours sur investissement de 15 ans ( sauf pour les centrales nucléaire et des activités très lourdes, mais les autres).

    On le calcule comment ? PER = cours de bourse/ Bénéfice net par actions. OK  formule simple. Mais ou je trouve le bénéfice net par actions, et ben cherchez (aucun journal ne les publie). On trouve dans la presse financière les dividendes, c'est-à-dire la partie des bénéfices versées aux actionnaires, mais c’est tout, donc il faut prendre les bilans des entreprises. Pas simple finalement.

    Mais il y a plus. Les PER en France sont issu de Facset JCF estimates. Et si vous prenez un journal qui publie les PER un petit astérisques vous renvoie à des petits caractères ou on peut lire :

    PER =  Price earning Ratio année +1,

    Oui les PER sont calculés avec des BNPA de l’année prochaine, mais de combien ils augmentent, cela c’est mystère et boule de gomme.
    Donc le PER ne veut signifie RIEN. Il me faut des hypothèses de revalorisation des Bénéfices, et mon travail et de critiquer ces hypothèse.

    Consensus des analystes estimations des bénéfices pour 2010 

    Regardez maintenant ce graphique : augmentation des bénéfices de 32% pour l’année prochaine est-ce crédible ? La réponse a cette question va m’amener a recalculer le PER et avoir une vision différente de ce que suggérait au début ce graphique.

    Voila un des exemples qu’utilise la finance pour  ………….devinez


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  •  

                S'il y a bien une chose dont la crise des subprimes a apporté la preuve, c'est que personne ne comprend rien, mais rien de rien, au comportement des marchés financiers. Ce ne sont pas les anciens dirigeants de Lehman Brothers qui diront le contraire. Les centaines d'" ingé-traders " surdiplômés payés à prix d'or n'ont rien vu venir de la désintégration des marchés dérivés de crédit.

    L'homme est parvenu à décrire le mouvement des galaxies les plus lointaines, le déplacement des particules subatomiques, mais il continue de buter sur les fluctuations du dollar, des indices boursiers et des taux d'intérêt.

    Cet échec de la raison titille, depuis longtemps, quelques-uns des meilleurs scientifiques. Parmi eux, un mathématicien franco-américain génial et franc-tireur, Benoît Mandelbrot. Dans un livre publié en 2004, Une approche fractale des marchés, Mandelbrot mettait en garde contre l'application aveugle, à Wall Street et à <st1:personname productid="la City" w:st="on">la City</st1:personname>, de modèles financiers fondés, selon lui, sur des hypothèses largement erronées. Et donc éminemment dangereux. " Le père des fractales " alertait en particulier sur la sous-estimation, par les banques, de leurs risques de " ruine " et sur le caractère défectueux des pare-feux mis en place. Là encore, ce ne sont pas les ex-patrons de Lehman Brothers qui diront le contraire.

    Mandelbrot naît à Varsovie en 1924. Son père vend des vêtements, sa mère est médecin. L'enfant ne va pas à l'école et passe le plus clair de son temps à jouer aux échecs. Devant la menace nazie, la famille se réfugie à Paris, où un oncle, Szolem, enseigne les mathématiques au Collège de France. La guerre éclate, il fuit à Tulle, puis entre faire une taupe au lycée du Parc, à Lyon, où il reste terré. " Tout le monde était d'accord pour ne pas trop regarder mes papiers. On me disait simplement qu'il valait mieux rester à l'internat, ne pas trop sortir, car dehors, il y avait un certain Klaus Barbie ", confiera-t-il au journaliste du Monde Pierre Barthélémy, qui était allé lui rendre visite, en 2004, dans sa maison " tarabiscotée ", quasi fractale, de la banlieue new-yorkaise. Pendant que la barbarie humaine régnait dans la ville, le dieu des mathématiques descendait dans une salle de classe du lycée.

    Son professeur écrit au tableau un long problème d'algèbre. Le jeune Mandelbrot lève le doigt : " Monsieur, vous n'avez pas besoin de faire tous ces calculs. La réponse est évidente. " Et il dessine une figure géométrique. L'enseignant tique, mais vérifie. C'est exact, inouï. Alors, il propose de nouveaux problèmes, toujours plus difficiles, et à chaque fois l'élève propose des solutions géométriques inédites et limpides. A la place de formules, il voit des images.

    Mandelbrot est reçu à Normale Sup, mais n'y reste qu'un seul jour, effrayé par le dogmatisme d'une école mathématique française coupée du réel et hostile à toute forme d'application pratique. Il déserte pour Polytechnique, puis part aux Etats-Unis, où il intègre le centre de recherche d'IBM. Il y restera trente-cinq ans.

    C'est là, sur les rives de l'Hudson River, qu'il va élaborer sa théorie des fractales, ces formes géométriques que l'on peut morceler en plus petites parties, dont chacune reproduit le tout, et réciproquement. Comme les inflorescences d'un chou-fleur ou les bifurcations d'un fleuve. Toute sa vie, Mandelbrot cherchera, comme il le dit lui-même, à déceler l'ordre caché derrière le désordre apparent, le planifié dans l'imprévu, le schéma régulier dans l'irrégularité. Il créera des outils mathématiques nouveaux - et très complexes - pour appréhender cette " rugosité " de l'Univers (les rafales de vent, la côte accidentée du Finistère..., les krachs boursiers), alors que les instruments classiques sont conçus pour le " lisse ". Les fractales serviront à modéliser le climat, prévenir les crues, analyser les ondes cérébrales et les mouvements sismiques... ou à élaborer des animations de synthèse (Star Trek II).

    Au début des années 1960, Mandelbrot, pour qui les variations du Dow Jones sont " analogues à des systèmes physiques tels que les turbulences des taches solaires ou les tourbillons d'un fleuve ", se passionne pour les cours du coton. Il publie en 1963 un article retentissant qui ébranle les fondations de la " théorie financière moderne ". Plus tard, il s'intéressera à <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname>, aux cours de l'action IBM, aux devises.

    Ses principales conclusions ? Les prix ne glissent pas, mais sautent le plus souvent ; les mouvements majeurs se concentrent dans le temps, par bouffées ; les marchés fonctionnent, partout et à toutes les époques, de manière identique. Surtout, en raison du " hasard sauvage " qui les anime, ils sont risqués, très risqués, beaucoup plus risqués que les théories standards ne l'imaginent.

    Pour Mandelbrot, ces dernières se trompent en postulant que le système financier est une machine linéaire. Une preuve ? Elles évaluaient la probabilité du krach du 19 octobre 1987, quand le Dow Jones perdit 29,2 %, à une chance sur 1050 , autrement dit, une chance si faible qu'elle en perd toute signification. Et pourtant le krach s'est bien produit. Et pourtant la crise des subprimes, la faillite de Lehman Brothers ont bien eu lieu. Les fractales sont au coeur de la finance, affirme Mandelbrot. Les mathématiques qui vont avec ne permettent pas de prédire les cours, précise-t-il, mais " d'esquiver les pires coups des marchés ". Il est grand temps, pour tous les financiers de la planète, de se pencher sur les découvertes de Mandelbrot. Pour tous ceux qui travaillaient chez Lehman Brothers, c'est évidemment un peu tard.

    Pierre-Antoine Delhommais

     

    Le hasard fait parfois de ces choses, pour ceux qui on assisté a la magnifique démonstration d’Ilan cet article tombe a pic.

    Je vais demander a Ilan s’il veut ajouter un commentaire. Un de mes contacts qui a enseigné avec Mandelbrot m’a cependant  laissé entendre qu’il n’avait pas réussit à modéliser les variations boursière. Mais la méthode d’ilan semble quand même apporter des convictions fortes, ceux qui est déjà un « Enorme »  plus.

    Bibliographie : « Une approche Fractale des Marchés » Benoit Mandelbrot et Richard l. Hudson, Odile Jacob, parut en mai 2005. difficile à lire, beaucoup de formule mathématique,

    Delhommais fait allusion au « hasard sauvage » c’est une expression d’un ami de Mandelbrot , Nicolas Nassim Taleb auteur du « Le cygne Noir, la puissance de l’imprévisible », les Belles lettres, octobres 2008 . Ce livre est un « incontournable » pour  moi, je le lis et le relis- par morceau de ci de la- , un de mes livres que j’emporte partout.

    Nous devons passer au capitalisme 2.0 Nassim Taleb 


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