• Au-dessus du guichet : Agence pour l'emploi de Catalogne
    Sur le mur : offre d'emploi

    Les taureaux vont pointer leurs cornes à l'ANPE

    Le 28 juillet, par 68 voix contre 55, le Parlement de Catalogne a interdit la corrida dans la province à compter de 2012, signant "la fin d'une tradition". Cette mesure, votée par a été qualifiée "d'anti-espagnole", par le Parti Populaire d'opposition (PP, droite), qui y voit une volonté catalane de sanctionner un "symbole" de l'Espagne. Le PP a aussitôt annoncé qu'il attaquerait cette loi au niveau national. En attendant, taureaux et matadors sont au chômage.

    Dessin de Stephff


    votre commentaire
  • En Inde, le microcrédit se mue en business très rentable

    Le leader local SKS vient d'être introduit en Bourse. Au risque d'oublier sa mission de lutte contre la pauvreté
    New Delhi Correspondance
     

    Nous emmenons les pauvres vers les marchés de capitaux et les marchés de capitaux vers les pauvres ", a indiqué SKS Microfinance, leader indien du secteur, mercredi 28 juillet, jour de l'introduction en Bourse de 22 % de son capital. Une opération qui devrait lui apporter 350 millions de dollars (268 millions d'euros).

    En cinq ans, celle qui était une petite organisation non gouvernementale (ONG) est devenue un mastodonte de la microfinance avec 6,8 millions de microentrepreneurs cette année, contre 200 000 en 2005. Son fondateur, Vikram Akula, toujours vêtu d'une kurta, l'habit traditionnel indien porté par Nehru, estime que l'introduction en Bourse sortira de la pauvreté des milliers de femmes en leur donnant accès à davantage de capitaux. Il n'en est pas moins un homme d'affaires avisé, qui a vendu pour 10 millions de dollars une partie de ses actions dans SKS.

    Diplômé de l'université américaine de Yale, il s'est inspiré des méthodes de McDonald's pour former ses salariés et réduire les coûts. Chez SKS, on parle de " clients " plutôt que de microentrepreneurs, et de " stratégie marketing " pour concurrencer les 1 200 organismes du secteur. Ces méthodes de management ont permis à l'entreprise d'afficher des revenus de 159 millions d'euros et un taux de rendement des capitaux propres de 24 %, lors de l'année fiscale se terminant au 31 mars 2010. De quoi attirer les investisseurs.

    Le marché des pauvres, ou du " bas de la pyramide " comme le nomment pudiquement les économistes, est le nouvel eldorado boursier. Des sociétés comme SEIL Microfinance et Capital Trust ont vu leur cours boursier augmenter respectivement de 494 % et 618 % l'année dernière.

    L'éradication de la pauvreté fait la " une " des pages boursières des quotidiens économiques indiens, moins pour une question de philanthropie que de retour sur investissement. Entre 2004 et 2009, le secteur a connu une croissance annuelle moyenne de 107 % de ses encours d'emprunt, et de 91 % du nombre d'emprunteurs, selon l'étude publiée en mars 2010 par l'Institut Intellecap. Avec des taux de remboursement moyens de 99 % et des taux d'intérêt qui oscillent entre 20 % et 30 %, les organismes de microfinance dégagent des bénéfices substantiels. Ils ont désormais besoin de capitaux pour poursuivre leur expansion.

    Les autorités indiennes ne les autorisent pas à collecter de l'épargne, les obligeant à se financer auprès des banques ou des fonds d'investissement. " Le seul moyen d'attirer les capitaux n'est plus d'être seulement rentable, mais extrêmement rentable ", a expliqué le fondateur de SKS, Vikram Akula, au quotidien Mint.

    Mais la recherche de profits est-elle compatible avec les objectifs de réduction de pauvreté ? Interrogé par The Wall Street Journal, Muhammad Yunus, Prix Nobel de la paix et fondateur au Bangladesh de la Grameen Bank, déplore cette nouvelle étape franchie par SKS : " Le microcrédit ne doit pas être présenté comme une opportunité de gagner de l'argent. Cette introduction en Bourse envoie un mauvais message. "

    Chez SKS, on répond que seul un bon retour sur investissement permet d'attirer l'argent auprès des populations exclues du système bancaire. Mais un tel afflux de capitaux en si peu de temps fait redouter à certains la formation d'une bulle, similaire à celle des subprimes qu'ont connue les Etats-Unis à l'automne 2008. Seuls trois Etats du sud du pays, l'Andhra Pradesh, le Karnataka et le Tamil Nadu, assurent la moitié de la croissance du secteur, et le taux de pénétration y est déjà très élevé.

    " Les organismes de microfinance distribuent des microcrédits sans se soucier de la solvabilité des bénéficiaires, ni savoir s'ils bénéficient déjà d'autres emprunts ailleurs, comme c'est souvent le cas ", déplore Sanjay Sinha, directeur du cabinet de conseil Micro-Credit Ratings International.

    Les bénéficiaires remboursent leurs anciens emprunts par de nouveaux, et entrent dans une spirale infernale du surendettement. Dans le district de Kolar, au Karnataka, des habitants s'en sont violemment pris, en 2008, à des organismes de microfinance, responsables, selon eux, d'avoir ruiné des villageois. Un quart des emprunteurs avaient contracté plus de six prêts auprès d'organismes différents.

    Un bureau du crédit vient d'être créé par les principaux organismes de microcrédit indiens pour réguler le secteur. Il interdit par exemple d'accorder plus de quatre prêts à un même bénéficiaire. Encore faut-il que tous les organismes souscrivent à ces règles pour qu'elles soient respectées, ce qui n'est pas encore le cas.

    " Nous sommes dans la même situation qu'à la fin de l'empire des Moghols, estime Sanjay Sinha. A force de vouloir étendre son empire, Aurangzeb a perdu tout contrôle sur son territoire. " Si l'empire de la microfinance s'effondre en Inde, les pauvres en seront les premières victimes.

    Julien Bouissou


    votre commentaire

  • votre commentaire
  • La recrudescence des accidents industriels fragilise l'" atelier du monde

     

    LES INCIDENTS industriels qui conduisent à des désastres écologiques ou de santé publique sont en augmentation dans l'" atelier du monde ". Le ministère chinois de l'environnement en a comptabilisé 102 sur les six premiers mois de l'année 2010, contre 171 pour l'ensemble de 2009.

    La rapidité de la croissance chinoise, la création de zones de développement au mépris de la sécurité des riverains, les failles dans la supervision des risques industriels, l'impunité de groupes d'Etat extrêmement puissants ralentissent tout progrès réel en la matière. Et ce malgré des cas qui ont fait école, comme la catastrophe de la rivière Songhua, en 2005, qui poussa le gouvernement central à accorder plus de pouvoirs aux bureaux de protection de l'environnement. Et à obliger les autorités locales à l'informer immédiatement en cas d'incident.

    Or, ces derniers jours, à Jilin, dans l'affaire des fûts chimiques emportés par les flots, " les établissements de distribution d'eau ont coupé l'approvisionnement... sous prétexte de panne d'électricité ! ", déplore Ma Jun, directeur de l'Institut pour les affaires publiques et l'environnement, une ONG qui surveille la pollution de l'eau. " Une coupure d'eau est tout à fait normale pour déterminer si l'eau est polluée, mais il faut le dire ! ", explique-t-il. Dans le Fujian, ajoute le militant, le groupe minier Zijin, qui a déversé des produits toxiques dans une rivière début juillet, ne l'a fait savoir que neuf jours après. La pollution sur le cours inférieur de la rivière aurait pu être limitée.

    Faibles sanctions

    Surtout, les sanctions pour les pollueurs lui semblent trop faibles : " Les amendes vont de 200 000 yuans - 20 000 euros - à 1 million. Le prix à payer quand la loi est transgressée est très bas, car le traitement des eaux usées pour une usine de produits chimiques coûte, lui, jusqu'à 200 000 yuans par jour ! ", analyse-t-il. Et l'application des lois reste aléatoire, car, selon le militant, " la plupart des entreprises sont des moteurs économiques, plus au moins sous la protection des autorités locales ".

    Un éditorial récent du magazine Century Weekly estime que " les pollueurs doivent payer ". Dans le cas de la marée noire du port de Dalian, le magazine -réclame " que soient rendus publics les rapports d'enquête -ainsi que les actions légales menées contre les entités responsables ". Mais le géant Petrochina, dont une des filiales est impliquée dans la marée noire, n'a jamais été traduit en justice pour les graves incidents passés dont il est responsable, rapporte le magazine.

    Le musellement des " donneurs d'alerte " et les limites imposés aux enquêtes des médias sont un autre obstacle. Or, concernant l'explosion qui a dévasté une zone industrielle de Nankin, des internautes avaient averti depuis 2009 que l'endroit était une " bombe à retardement ", selon le site d'informations Danwei.

    B. Pe.

    • Des fûts dérivent sur la rivière Songhua

      Quelque 1 500 fûts auraient été récupérés sur les sept mille qui dérivent depuis mercredi dans les eaux de la rivière Songhua, dans le nord-est de la Chine, selon la presse chinoise.

      Deux mille cinq cents d'entre eux contiennent du triméthylchlorosilane, un liquide potentiellement explosif qui, au contact de l'eau, peut former de l'acide chlorhydrique.

      Cinq cents autres contiendraient de l'hexaméthyldisilazane.

      A Jilin, l'eau courante qui avait été coupée, vient d'être rétablie. Traumatisés, il y a cinq ans, par la formation d'une nappe de benzène provoquée par l'explosion d'une usine pétrochimique, les habitants de Jilin et ceux de plusieurs villes en aval de la rivière, se sont précipités sur les stocks d'eau minérale.

      Il y a cinq ans, la pollution, d'abord passée sous silence, avait conduit les autorités à couper l'eau sans explication pendant près de cinq jours dans Harbin, la capitale du Heilongjiang. Les autorités ont, cette fois, cherché à rassurer la population, expliquant que la ville ne dépendait plus de la rivière pour son approvisionnement en eau. Sans parvenir à convaincre.


    votre commentaire

  • votre commentaire