• Bonjour à toutes et à tous,


    Rappel de l'analyse
    EN BOUGIES MENSUELLES:

    CONCLUSIONS Mensuelles:          pour le mois d'août:

    Allons nous casser la MME12 et nous rapprocher de la MME24?
    -↑-Même si le cac descendait jusqu'aux environs de 3300, il ne mettrait pas en péril l'élan haussier du moment. Mais c'est évidemment en restant au-dessus des 3426 que nous le verrions passer les 3508. L'obstacle suivant étant le plus haut de novembre 2008 à 3691. Il pourrait bien le surmonter et quasiment finir la rotation haussière en s'approchant des 3840.
    -↓-Si les cours échouent sous la zone 3426/3508, ils se descendraient rapidement vers 3300. Sous ce niveau le cac peut revenir sur le bas du grand canal haussier TTLT à 3166. Si ce support est enfoncé, nous pensons que les 3096 devraient arrêter la baisse. Nous serions alors dans un consolidation latérale entre 3100 et 3400.
    --------------------------------------------------------------------------------
    Ma préférence : Haussière au-dessus des 3508.
    ----------------------------------------------------------------------------------

    CAC_Wm_0935.png

    1ére semaine : Nous sommes entrés de plain pieds dans le scénario haussier. Le cac a débuté le mois en ouvrant légèrement au-dessus des 3426. La MME12 est bien soulevée. Les 3508 sont dépassé dès cette première semaine. Allons-nous poursuivre?
    2éme semaine:
    Bien que soulevés, à maintes reprises, les 3508 ne sont pas encore cassés...
    3éme semaine:
    La MME12 est cassée; Les 3508 ont été cassés à leur tour et les cours se rapprochent de la MME24. Il reste une semaine plus une séance d'ici la fin du mois; Arriver à 3691 serait bien, les dépasser encore mieux...
    4
    éme semaine:

    _____________________________

    EN BOUGIES HEBDOMADAIRES:


    Sur la vue long terme du cac weekly, nous observons :


    J'écrivais: «
    S+0 - Sur cet horizon de temps nous aurions une ETEI dont la dernière épaule s'achèverait sur la la ligne de cou vers 3400... Donc à suivre!
    S+1- La dernière épaule s'est achevée mais elle est un peu courte. Nous attendrons quand même une validation de cette figure par une cassure de des 3400. L'objectif de cette figure se situe vers 4700.
    S+2- La cassure des 3400 n'est pas encore assez franche pour se prononcer, mais toujours est-il que la figure est achevée. Elle est bien située et ses proportions ne sont pas si mal que ça.

    S+3- La figure est confirmée de bien belle manière. Il est toujours possible d'avoir un pull back sur la ligne de cou; Souvenons-nous que les cours ne montent pas en droite ligne.
    S+4- Sommes nous en route pour le pull back? Les 3400 peuvent être rejoints en une ou deux semaines seulement. »
    S+5- Le pull back est fait et nous avons un joli rebond prometteur sur la ligne de cou.

    CAC_WL_0935.png

    ************************


    Sur la vue court terme du cac weekly, nous constatons :

    -
    Une belle bougie blanche, dotée d'une toute petite mèche haute et d'une belle ombre basse.
    - La semaine dernière nous constations: «Le petit corps noir de notre ligne en haute vague, se situe dans le grand corps blanc précédent. Et là nous avons un harami baissier. Le corps n'est pas assez petit pour faire de cette bougie un doji. Cependant situé au milieu du range, ce serait presque un porteur d'eau. C'est en tout cas une ligne en haute vague. Figure, qui si elle se répète, pourrait annoncer un renversement de tendance. » La figure ne s'est pas répétée, au contraire: le grand corps blanc de la dernière bougie englobe le petit corps noir précédent de telle sorte que nous avons un avalement haussier. Mais cette figure est très mas située.
    - L'harami baissier a été invalidé.
    - Durant deux semaines la progression des cours a été bloquée par l'axe médian (3532) du très grand corps noir du marubozu baissier de début octobre; Il a été cassé de fort belle manière.
    - La bougie est presque entièrement au-dessus de la MME52.
    - Le cac a fait le point haut le plus élevé de l'année à 3623.
    - La MME20 gagne 29,1 points; Quant à la MME52 qui avait inversé sa direction, elle gagne 3,8 points. Ces deux moyennes continuent de se rapprocher.
    - Les volumes sont en légère hausse. Bien qu'ils soient restés en dessous de leur MME20, ils n'en sont pas très loin.

    CAC_WC_0935.png

    Arguments haussiers :

    Argumentsbaissiers :

     

    1. La tendance haussière MT.

    2. Le cassure des 3532 et la bougie presque entièrement au-dessus de la MME52.

    3. Le pull back sur la ligne de cou de l'ETEI.

    4. Le nouveau point haut de l'année.

    5. Un plus haut et un plus bas supérieurs aux précédents.

     

    1. La tendance baissière depuis juillet 2007.

    2. Un plus bas inférieur aux précédents.

    J'écrivais: «Cassure des 3532, ou pull back? Les deux mon commandant !!!
    -- Il faudra casser les 3532. Au-dessus de l'axe médian du très grand corps noir d'octobre 2008, le cac s'attaquerait à l'oblique de soutien devenue résistance à 3610. Une forte progression nous conduirait sur le plus haut du 03 novembre (3691). La semaine avait mal débutée, alors les 3691 n'ont été approchés qu'en fin de semaine, mais le reste est fait
    -↓-
    Dès que le cac passerait sous 3480 nous deviendrions baissier, à plus forte raison sous 3435. L'objectif serait d'atteindre les environs de 3386.
    L'objectif baissier a été quasiment atteint à 10 points près.
    ---------------------------------------------------------------
    Ma préférence : Timidement baissière sous 3480, plus franchement sous 3435.» Nous avons été baissiers et l'objectif a été quasiment atteint, puis le scénario haussier a succédé au baisser et les cours ne sont plus loin de cet objectif.
    ---------------------------------------------------------------

    CONCLUSIONS pour la semaine 35:

    3700 c'est possible!
    -- Il faudra casser les 3674. Au-dessus le plus haut du 03 novembre à 3691 pourrait être à son tour avalé. Dans une extension haussière les 3840 (mensuel) seraient approchés.
    --
    Dès que le cac passerait sous 3532 nous deviendrions baissiers. Dessous le cac pourrait descendre sur sa MME52 et peut être toucher les 3438.
    ---------------------------------------------------------------
    Ma préférence : Haussière tant que le cac reste au-dessusde 3600.
    ---------------------------------------------------------------
    L' Analyse Graphique est une discipline qui nous permet d'identifier des supports et des résistances afin de nous donner un avantage.
    Mais cela reste des suppositions et non des certitudes, et en aucun cas une incitation à trader.


    Bonne semaine, bons trades…

    Amicalement,

     


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  • Culemborg, aux Pays-Bas, a donné carte blanche à des architectes, des urbanistes et 80 familles pour bâtir un " écoquartier " en tenant compte des besoins et des exigences des habitants

     





    Une autre ville est possible. Marleen Kaptein l'a inventée. A Culemborg, au centre des Pays-Bas, dans ce " coeur vert " auquel les Néerlandais tiennent tant, la dynamique sexagénaire fait de bonne grâce visiter son oeuvre : le quartier de Lanxmeer, petite merveille d'urbanisme, d'humanisme et de nature mêlés, qui renvoie la plupart des essais de " villes durables " au rang de grossières ébauches. Une visite rafraîchissante, au moment où les écoquartiers bourgeonnent dans toute l'Europe, notamment en France - pas moins de 160 candidats ont répondu au " concours écoquartiers " du ministère de l'écologie, dont les vainqueurs devraient être annoncés à l'automne.

    Ce qui frappe d'abord à Lanxmeer, c'est l'extraordinaire qualité du cadre de vie : des grappes compactes de petits immeubles poussés dans un désordre apparent, un dédale de chemins qui serpentent dans un fouillis savant de jardins luxuriants et d'étangs envahis de roseaux. Pas de voitures, pas de clôtures : une nature habitée. Mais l'essentiel ici est invisible : le quartier de Lanxmeer, avec ses <st1:metricconverter productid="24 hectares" w:st="on">24 hectares</st1:metricconverter>, sa ferme biologique, ses espaces verts en pagaille, ses <st1:metricconverter productid="40 000 mètres carrés" w:st="on">40 000 mètres carrés</st1:metricconverter> de bureaux, ses trois écoles et ses 250 logements, est entièrement voulu, conçu, géré et entretenu par ses 800 habitants.

    L'histoire commence en 1994, à Amsterdam. Costumière de théâtre formée à l'architecture bioclimatique et convertie à la permaculture, cette discipline venue d'Australie qui s'attache à réconcilier activité humaine et écosystèmes naturels, espaces urbains et agricoles, Marleen Kaptein est atterrée par les projets urbains des Pays-Bas. " Le gouvernement prévoyait de construire 800 000 logements, avec des budgets et des critères de qualité très réduits malgré le souci affiché du développement durable ", se souvient-elle.

    Convaincue que " les gens aiment être responsables de l'endroit où ils vivent ", elle décide de " démontrer par l'exemple la viabilité d'un mode de vie écologique et d'une alternative aux logements standards qui nous sont imposés sans qu'on ait notre mot à dire. "

    Bâtir de toutes pièces un modèle de ville alternative ? Beaucoup auraient renoncé. Pas Marleen Kaptein. A force d'énergie et de conviction, elle crée une fondation, EVA, et attire sous sa bannière un groupe de spécialistes - architectes, urbanistes, scientifiques, experts des questions d'eau et d'énergie - et pas moins de 80 familles prêtes à se lancer dans l'aventure !

    De réunions en discussions, la petite bande se prend au jeu et dessine une ville idéale fondée sur la permaculture, mêlant lieux de vie, de travail et de loisirs dans une architecture en harmonie avec la nature, où le cadre de vie favorise l'épanouissement de chacun et l'éveil des enfants.

    Ne reste plus qu'à trouver une municipalité assez folle pour leur donner carte blanche. Ce sera Culemborg. Cette ville de 30 000 habitants souhaite alors urbaniser un terrain sensible situé à deux pas de la gare, sur un site de captage d'eau potable. Pas question de laisser la moindre pollution s'infiltrer dans la nappe en sous-sol. Le projet EVA tombe à pic. Pendant des mois, des ateliers de design urbain réunissent équipe municipale, spécialistes de tout poil, promoteurs et futurs résidents. En 1998, enfin, le quartier est dessiné. Pour la toute première fois aux Pays-Bas, un plan urbain a été conçu par ses habitants.

    Depuis, il a fait la preuve de sa réussite. Les premiers bâtiments, des immeubles collectifs formant cercle autour de jardins ouverts, datent d'il y a dix ans. Les derniers, de séduisantes villas doublées d'une immense véranda en forme de serre horticole, sont en cours d'achèvement.

    Côté écologie, la géothermie, des panneaux solaires et de petites éoliennes permettent un recours minimal aux énergies fossiles - avec en point de mire l'autosuffisance énergétique. Eaux de pluie et eaux usées sont récupérées et purifiées de manière naturelle dans les bassins étanches qui rythment le terrain. Les constructions, parfaitement isolées, font la part belle à l'architecture bioclimatique, aux matériaux non polluants. Les voitures sont tenues à l'écart sur un parking en bordure du quartier qui offre moins d'une place par foyer - mais un système d'autopartage est là pour dépanner.

    " Lanxmeer est une démonstration de ce qu'on peut faire pour améliorer l'approche environnementale dans l'urbanisme et la construction, mais ce n'est pas une fin en soi, tempère Marleen Kaptein. L'important c'est que cela forme un paysage agréable et un milieu vivant, dans lequel nous aimons habiter. Nos bassins de rétention d'eau et de filtrage sont efficaces, c'est important, mais ce sont d'abord de beaux étangs. "

    Côté vie sociale, là aussi, contrat rempli. De la centrale de chauffage à l'entretien des jardins, de la conception des squares à la gestion de l'eau, les habitants s'occupent de tout, en commissions professionnelles ou en groupes informels, aidés par des subventions de la ville de Culemborg là où les services municipaux interviennent d'habitude. Dans la ferme urbaine qui fournit le quartier en produits bio, familles et écoliers viennent s'éduquer aux joies du jardinage et de l'écologie, partager binettes et cueillette, pique-niquer au milieu des moutons.

    Une communauté ? Surtout pas. " Je me réjouis de connaître plus de 300 personnes par leur nom à Lanxmeer grâce à ce que nous faisons tous ensemble, alors qu'un Européen moyen est capable de nommer moins de vingt de ses voisins. Mais on n'a pas besoin d'être bons copains, bons voisins, assure la bonne fée du quartier. Personne n'est forcé de participer. Pour ma part, je suis très individualiste... Les quelques insatisfaits qui sont partis ne critiquaient pas le côté participatif, au contraire : ils regrettaient le manque de vie communautaire ! "

    Une réserve de bobos ? Pas tant que ça. Les prix de l'immobilier sont les mêmes qu'ailleurs à Culemborg. Et pas moins de 30 % de logements sociaux sont disséminés dans le quartier, dont les locataires s'investissent dans la vie collective au même titre que les propriétaires. " On a beaucoup moins de turnover ici que dans le reste de notre parc, remarque Jan van Wiggen, le bailleur social. Les gens s'habituent très vite à ce fonctionnement participatif. Cela démontre que c'est un mode de vie normal, et non un acte militant. "

    Dans le monde enchanté de Lanxmeer, on trouve encore une résidence pour personnes âgées, fondée et entièrement autogérée par une brochette de jeunes retraités amis depuis l'université. Une école au profil bizarre, construite brique après brique par les voisins, et une foule d'amis de passage au fil d'un chantier resté dans les mémoires comme un joyeux bazar. Toutes sortes de jeux et de petits coins pour enfants, les plus petits passant leurs commandes aux adultes par l'intermédiaire des plus grands.

    Le conte de fées, c'est la loi du genre, a ses méchants et ses regrets. " Le projet a été retardé, tout ça a pris trop longtemps ", soupire Marleen Kaptein. " Quelques promoteurs pressés de vendre ont détourné la règle et imposé des logements avec stationnement, ramenant la voiture au coeur du quartier. " Sans oublier que la centrale censée convertir les eaux usées en biogaz n'a jamais vu le jour, pas plus que l'ambitieux complexe dédié au développement durable, avec centre de conférences, hôtel et restaurant. Trop cher.

    Surtout, constat amer, malgré les milliers de visiteurs reçus chaque année, bien peu d'émules ont propagé le modèle de Lanxmeer : dans beaucoup d'écoquartiers, seule une mince couche de vert camoufle un urbanisme gris ordinaire et la participation des habitants se résume à de soporifiques réunions d'information.

    Lanxmeer n'est pourtant pas complètement isolée. D'autres écoquartiers coopératifs existent, comme ceux de Süd-Stadt à Tübingen, en Allemagne. Et dans toute l'Europe, des dizaines de villes et des milliers de citoyens prennent en main leur destin urbain, favorisant les transports non polluants, les énergies renouvelables et les produits locaux, encourageant la mobilisation collective et la démocratie participative.

    En Italie, quatre municipalités ont créé il y a dix ans, sur le modèle du " slow food " (mouvement anti-fast-food), le réseau des " villes lentes ", qui fédère aujourd'hui cent adhérentes du monde entier. Leurs élus refusent le gigantisme, bannissent les hypermarchés, repoussent l'automobile, interdisent les OGM, multiplient les espaces verts et les équipements collectifs.

    En Grande-Bretagne, la permaculture a inspiré à des militants associatifs le mouvement des " villes en transition ". Ses animateurs se préparent dans l'allégresse à la double échéance de la fin du pétrole et du changement climatique en embarquant qui le veut dans la quête citoyenne de l'autarcie énergétique et alimentaire.

    La vague s'est formée en 2006 à Totnes, petite ville anglaise de 8 000 habitants, avant d'irriguer une centaine d'initiatives, des Etats-Unis au Japon en passant par l'Australie.

    A quand un Lanxmeer français ? Des projets de coopératives d'habitants fleurissent sur tout le territoire, portés par des citadins désireux de dessiner ensemble les contours de leur logement et de leur quartier, dans un esprit d'écologie, de solidarité et de rejet du marché. Seul problème : ce modèle de propriété collective et de gestion partagée, courant en Suisse, au Danemark ou au Québec, est interdit en France depuis la loi Chalandon en 1971. Pas si facile de changer de mode de ville.

    Grégoire Allix



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  • Le monde d'après Chaque jour, cet été, nous interrogeons un grand témoin sur sa vision de l'après-crise. Pour André Orléan, un monde nouveau suppose une remise en cause radicale de la finance de marché, l'abandon de la recherche du rendement maximal et des sociétés moins inégalitaires.

    interview André Orléan économiste

    La crise actuelle va déboucher, dit-on, sur un monde nouveau. Y croyez-vous ?

    Mon sentiment est que, dans l'état actuel des mentalités, le monde ne changera pas beaucoup. Prenez la transformation de l'architecture financière. Elle est très ambitieuse puisqu'elle concerne les normes comptables, la régulation des marchés, les agences de notation, la doctrine monétaire. Et pourtant je reste sceptique. Ce n'est pas la première fois qu'on réfléchit à ces questions. Pourquoi aujourd'hui réussirait-on à réformer le système ? En quoi a-t-on trouvé de nouvelles solutions ? Je n'en vois aucune. Mon idée est qu'il y a eu une erreur de diagnostic. On s'attaque à ce qui est périphérique en disant : les produits étaient opaques, les notations mal faites, la régulation mal conçue. À mon sens, ce qui est au centre de la crise est bien plus profond, c'est la primauté donnée à la finance de marché. C'est de là que vient l'instabilité financière, et cette primauté n'est nullement remise en cause. Pour cette raison, je ne vois pas se dessiner de grands bouleversements. On va reproduire le même capitalisme dominé par la finance. La situation est très différente de celle de la crise de 1929. Nous n'en sommes pas à 25 % de chômeurs. Les acteurs du système peuvent ainsi croire que le choc sera digéré et que ça va recommencer comme avant. Cela ne pousse pas au changement.

    Quels seraient à vos yeux les trois changements principaux qui feraient vraiment émerger un nouveau monde ?

    Tout d'abord, la remise en cause de la finance de marché. Aujourd'hui, on reste dans l'idéologie de la liquidité. Le capital est fongible, il peut passer sans coût d'un endroit à l'autre, d'un actif à l'autre. L'idée que c'est une bonne chose reste très ancrée. Or, pour moi, transformer le système consiste d'abord à restreindre cette toute-puissance de la liquidité. Il faudrait revenir à plus de segmentation dans les activités financières. Soit en en spécialisant les acteurs financiers sur certains métiers, soit en séparant la banque de dépôts et la banque d'investissement, comme dans le Glass Steagall Act de 1933. Cela ferait obstacle à la propagation universelle des déséquilibres qui est au cœur de la crise actuelle.

    Quel serait le deuxième changement ?

    S'affranchir de la tyrannie du rendement maximal. Nous en sommes arrivés à une abstraction de la valeur qui a favorisé l'illimitation du désir de profit. Il faut s'opposer à cette vision prométhéenne du profit. Pourquoi ? Parce la recherche du rendement maximal est en fait destructrice. La règle d'or de l'économie, ce n'est pas que le profit soit le plus haut possible, mais qu'il soit égal au taux de croissance. Des rendements de 20 % prélevés sur une économie qui croît à 4 % en moyenne, ça n'est pas tenable. Cela crée des déséquilibres profonds, par exemple dans la formation des revenus salariaux et de la consommation. La crise des subprimes est le reflet d'une société déséquilibrée.

    Et le troisième changement ?

    Parvenir à des sociétés moins inégalitaires. Si l'on continue à admettre de tels écarts de revenus, c'est le système démocratique lui-même qui est mis en danger : l'égalité entre les hommes se trouve niée de facto. Nous devons absolument créer un monde moins polarisé.

    Quels sont les nouveaux risques que vous entrevoyez pour l'avenir ?

    À mon sens, le risque de l'instabilité financière reste entièrement présent. Mais il n'est pas nouveau. Le risque nouveau majeur est le risque écologique, celui du réchauffement climatique. La crise financière nous l'a fait quelque peu perdre de vue, mais il est bien présent et il sera de plus en plus présent.

    Quelles sont, selon vous, les leçons qui n'ont pas été tirées ?

    Eh bien, les réformes du G20, à mon sens, manquent leur cible. Elles continuent à croire que la concurrence financière a les mêmes propriétés d'autorégulation et d'efficacité que la concurrence sur les marchés de biens ordinaires. Or la présente crise montre qu'il n'en est nullement ainsi. La concurrence financière est fortement instable. Elle peut faire monter les prix trop haut dans la phase d'euphorie et inversement. Sur un marché de biens, cela ne peut pas arriver : quand le prix monte, la demande diminue de telle sorte que le prix cesse de croître. Sur les marchés financiers, on constate au contraire des processus cumulatifs de hausse comme de baisse qui expliquent le caractère récurrent et systématique des crises financières, et cela depuis que ces marchés existent.

    Que faire, alors ?

    Cesser de considérer que la concurrence financière est un bien absolu. Il faut inventer une architecture financière qui respecte la spécificité des métiers, en recréant des cloisonnements selon les marchés. Aujourd'hui, tous les acteurs peuvent intervenir sur tous les marchés. Cela a produit une homogénéisation extrême dans laquelle chaque participant achète les mêmes titres et suit la même stratégie. Elle rend le système très fragile et explique l'amplitude de la crise. Comme dans la vision darwinienne, il ne faut pas que les populations soient trop homogènes, sinon un même choc peut détruire simultanément tous les individus. C'est ce qui est arrivé aux banques d'investissement de Wall Street : elles ont toutes disparu parce qu'elles faisaient toutes la même chose. Il faut récréer de l'hétérogénéité.

    Propos recueillis par Sophie Gherardi


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  • Dépeche AFP [ 20/08/09  - 12H30   - actualisé à 12:29:00  ] <script language="Javascript" src="http://commentaires.lesechos.fr/onglet2.php?id=300370582"></script>

    Après une hausse de 1,5% en mai, l'indice a perdu 1,2% en juin, principalement en raison d'un recul de 6,2% dans l'automobile. 

    Les commandes en valeur reçues dans l'industrie française (hors matériels de transport autres qu'automobiles) sont reparties en baisse en juin, de 1,2%, en raison surtout d'une chute dans l'automobile, après une hausse de 1,5% (chiffre révisé en baisse) en mai, a annoncé jeudi l'Insee.

    Dans l'automobile, le recul par rapport à mai est de 6,2%. Les commandes à l'exportation ont aussi diminué de 3,5% en juin après 6,8% le mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, ajoute l'Institut national de la statistique.

    Le niveau des commandes, plombé par plusieurs mois de récession malgré une embellie en avril et mai, est très faible. Au cours des trois derniers mois, les commandes reçues ont ainsi été plus faibles qu'au cours du trimestre précédent: -0,6%, avec toutefois une stabilisation des commandes en provenance de l'étranger. Sur cette même période, les commandes d'équipements électriques, électroniques et autres machines diminuent de 2,4%, celles reçues dans les autres industries perdent 0,3%, tandis que les commandes dans l'automobile progressent légèrement de 0,5%.

    Par rapport à l'année précédente, le niveau reste également faible: les commandes des trois derniers mois sont inférieures de 25,3% à celles du deuxième trimestre 2008 (-30,3% pour les commandes à l'exportation).

    a relier avec :
    La croissance Revient !!!! 


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  • Dépeche AFP

    Une femme à la recherche d'un emploi, le 2 février 2006 à Oakland, en Californie
    © AFP/Getty Images/Archives  Justin Sullivan

    Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis a progressé contre toute attente pendant la semaine close le 15 août, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés jeudi par le département du Travail à Washington.

    Le ministère a recensé 576.000 nouvelles demandes d'allocations chômage au cours de cette semaine, soit 2,7% de plus que lors de la semaine précédente. Les analystes attendaient un mouvement inverse, avec seulement 550.000 dépôts de dossiers.

    Le chiffre pour la semaine close le 8 août a été revu en hausse de 3.000, à 561.000 nouvelles inscriptions.

    En moyenne mobile sur quatre semaines, chiffre permettant d'approcher la tendance de l'indice, les nouvelles demandes d'allocations atteignent 570.000, soit 0,8% de plus que la semaine précédente. L'indice est ainsi à son plus haut niveau depuis le 11 juillet.

    A la date du 8 août, ajoute le ministère, le taux de chômage indemnisé atteignait 4,7%, soit autant qu'une semaine plus tôt. Les Etats-Unis comptaient à ce jour 6,241 millions de chômeurs indemnisés.

    A titre de comparaison, le taux de chômage officiel du pays s'élevait à 9,4% fin juillet.


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