•  

    Le conseil en gestion de patrimoine consiste à concilier des contraintes et des objectifs à un moment donné, celui où la situation est prise en compte, afin de projeter celle-ci de façon réaliste.

    a) La situation et les contraintes

    Elles sont inhérentes aux réalités que l'on doit prendre en compte pour l'analyse et relèvent de trois domaines :

    – Situation personnelle (civile, patrimoniale, …)

    – Profil psychologique (comportement, …)

    – Environnements économique, financier, réglementaire…

     

    b) Les souhaits, les projets, les objectifs clients

    Toute opération d’épargne-investissement vise à répondre à un ou deux objectifs, celui de

    - “rentabiliser” le patrimoine et ou de “protéger” la famille.

    La gestion patrimoniale doit permettre de répondre à ces objectifs généraux de “rentabilité” et de “protection” et, satisfaire les souhaits et projets particuliers du client. Les souhaits et projets peuvent être nombreux et parfois contradictoires, il sera donc difficile de tous les gérer.

    Le rôle du conseiller consistera donc à bien cerner et traiter les deux ou trois projets majeurs de son client et à situer leur horizon temporel.

     

    c) La notion de temps : évolutions et adaptations

    L'évolution de l'environnement implique de plus en plus une adaptation permanente du conseiller : il faudra donc, le plus souvent, réactualiser le contenu (arbitrage d'actifs) plutôt que le contenant (mode de détention des actifs, structure civile, produit support, etc…), celui-ci ayant été défini au départ. La performance des actifs étant généralement liée au fonctionnement des marchés, l'observation permanente et la prise en compte de notre environnement (économique et réglementaire) deviennent primordiales.

     

    Voila une description de ce que l’on demande à un gestionnaire de Patrimoine. Ces principes généraux sont souvent mis en avant par des « bon vendeurs » (ce disant gestionnaires de patrimoine), mais hélas cela reste le plus souvent du principe.

    Mais admettons que le gestionnaire que vous avez en face de vous respecte ces principes. Le point C pose cependant d’énorme difficulté et se trouve généralement pas appliquer dans la réalité.

    Prenons deux exemples :

    1. Je suis sur une autoroute, je roule a vitesse stabilisé (environ <st1:metricconverter productid="120 Km" w:st="on">120 Km</st1:metricconverter>) le temps est clément et la route bien dégagé. Mais voila tout à coup devant moi l’impensable, la route devient un chemin caillouteux, et difficile. Evidement j’adapte instantanément ma vitesse, etc..
    Ma question : Combien d’entre vous ont reçut ce conseil d’adaptation, de la part de vos gestionnaires ? N’avez vous pas plutôt reçut celui de faire le gros dos et de continuez à 120Km/heure. Et c’est même celui que vous recevez aujourd’hui encore, alors que les conditions ont « radicalement changé ». Cet Espace essaie de le démontrer tout les jours. Analysez les résultats du Cac sur longue période avec cette vision. Refaites votre patrimoine si fin 2007/début 2008 ( vendez le CAC à 5500, il est monté à 6200), vous vendez (en clair vous vous arrêtez sur le bas coté et réfléchissez).
    Lien :Performance de la Bourse sur long terme mon oeil !!!! 
    2. Je suis sur une nationale, je roule à 80KM/h, tout va bien. Mais dernièrement des travaux ont étaient réalisés et la portion qui vient devant moi, est une autoroute. Si je reste à ma vitesse initiale je suis dangereux (et verbalisable) pour moi-même, mais aussi pour autrui.

    Combien d’entre vous ont reçut un appel/mail/etc…en début 2005 de la part de leur gestionnaire, pour leur dire : je sais vous voulez pas de risque, mais aujourd’hui, il me semble que nous pouvons un peu augmenté  …….., ou alors sortez de l’autoroute.

    Au travers de ces deux exemples j’espère avoir montré clairement que le plus important pour un gestionnaire de patrimoine et le suivi. Mais aussi et surtout de vous pointer du doigt que le tableau prédictif le plus juste possible de mon environnement macroéconomique est la question fondamentale pour mon patrimoine.

    En quelque sorte répondre aux questions : dans quel cycle économique je suis ? Est-il sain ? Mon couple rentabilité/ risque est-il adapté ?

    Cet ajustement doit être fait un minimum une fois par an.


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  • www.lesechos.fr/


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  • Les Echos ( datée du 15/9/2009 ) ont fait un énorme travail de synthése dans un dossier intitulé : un an aprés les 30 ruptures d'une crise.
    Je vais ici publier ( entre autres, car j'y reviendrais ) l'intégralité de leurs graphiques, et ceci dans l'ordre.

    Les titres sont tous sous la forme d'un questionnement  que nous oublions  ( ou que nous occultons, en toute bonne foie d'ailleurs) trop souvent.




     

    Les Echos 


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  • S’efforcer de ressusciter l’économie de la planète tout en réagissant au changement climatique soulève une épineuse question : les statistiques sont-elles de bons indicateurs de ce qu’il faut faire ? Dans un monde orienté vers la performance, les instruments de mesure ont pris une importance accrue : ce que l’on mesure affecte nos actions.Si les résultats sont faibles, nos efforts (visant par exemple à augmenter le PIB) peuvent contribuer à détériorer le niveau de vie. Nous pouvons aussi nous retrouver confrontés à de faux choix, en croyant, à tort, que le rendement compromet la protection environnementale. En revanche, une meilleure appréciation de la performance économique pourrait montrer que les mesures prises pour améliorer l’environnement sont bénéfiques à l’économie.Il y a dix-huit mois, le président français Nicolas Sarkozy a créé une Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social, car il n’était pas satisfait – il n’était pas le seul – de l’appareil statistique de l’époque sur l’économie et la société. La commission publie aujourd’hui son rapport tant attendu.La grande question est de savoir si le PIB est un bon outil de mesure du niveau de vie. Dans beaucoup de cas, les statistiques afférentes semblent suggérer que l’économie se porte bien mieux que ce que les citoyens ressentent. En outre, la mise en avant du PIB génère des conflits : on exige des responsables politiques qu’ils le portent à son maximum, tandis que les citoyens attendent aussi qu’ils soient attentifs à l’amélioration de la sécurité, à la réduction de la pollution sonore, de l’air, de l’eau, etc. En bref, à tout ce qui pourrait saper la croissance du PIB.Le fait que le PIB peut être un mauvais indicateur du bien-être, voire de l’activité des marchés, est admis depuis longtemps. Mais les changements dans la société et l’économie peuvent aussi avoir eu leur influence, au moment même où les avancées en matière de sciences économiques et statistiques offrent de meilleurs moyens de mesure.Le PIB est censé mesurer la valeur de la production de biens et services. Or dans un secteur clef – le secteur public par exemple – nous ne disposons d’aucun outil pour le faire. La production est souvent mesurée, très simplement, en fonction de l’apport. Donc si l’Etat dépense plus – même de façon inefficace – la production augmente. Au cours des soixante dernières années, la part du secteur public dans la production du PIB a augmenté de 21,4 % à 38,6 % aux Etats-Unis, de 27,6 % à 52,7 % en France, de 34,2 % à 47,6 % au Royaume-Uni et de 30,4 % à 44,0 % en Allemagne. Voilà qu’un problème mineur à l’origine est devenu majeur. Parallèlement, l’amélioration de la qualité (de meilleures voitures au lieu d’une plus grande quantité de voitures) représente de nos jours une part très importante de l’augmentation du PIB. Or, l’amélioration de la qualité est difficilement quantifiable. Le système de soins de santé en est un bon exemple : la majeure partie est financée de manière publique tandis que la plupart des avancées sont qualitatives. De faire des comparaisons entre pays pose des problèmes similaires. Les Etats-Unis dépensent plus que tout autre pays pour son système de santé, mais obtiennent de moins bons résultats. Le système de mesure pourrait donc expliquer, pour partie, la différence du PIB par habitant aux Etats-Unis et dans quelques pays européens. Un autre changement important dans nombre de sociétés est l’accroissement des inégalités. Il y a en effet davantage de disparités entre le revenu moyen et le revenu médian (celui d’une personne « typique », dont le revenu se situe au milieu de la fourchette). Si quelques banquiers s’enrichissent massivement, le revenu moyen augmente, même si le revenu de la plupart des individus baisse. Donc les statistiques du PIB par habitant ne reflètent pas exactement ce qui se passe réellement pour la population. Aussi, pour évaluer les biens et les services, nous utilisons les prix du marché. Mais aujourd’hui même ceux qui croient le plus dans les marchés s’interrogent sur la validité d’une telle mesure. Les bénéfices des banques avant la crise – un tiers des bénéfices des sociétés – semblent avoir été un mirage. Cette prise de conscience éclaire d’un jour nouveau non seulement la mesure de la performance, mais aussi ce que l’on en déduit. Avant la crise, lorsque la croissance des Etats-Unis (d’après les outils de mesure standard du PIB) paraissait bien plus forte que celle de l’Europe, nombre d’Européens étaient en faveur du capitalisme à l’américaine. Bien sûr, tous ceux qui le désiraient auraient pu constater l’endettement croissant des foyers américains, ce qui aurait permis de montrer que la vision du succès donnée par la mesure du PIB était erronée. De récentes avancées méthodologiques nous ont permis de mieux évaluer ce qui contribue au sentiment de bien-être chez les citoyens et à rassembler les données nécessaires pour y procéder régulièrement. Ces analyses examinent et quantifient ce qui devrait être évident : la perte d’un emploi implique des répercussions plus considérables que la perte d’un revenu seul. Elles montrent aussi l’importance des liens sociaux. Toute bonne mesure de notre bien-être doit aussi prendre en compte la durabilité. Comme une entreprise doit quantifier la dépréciation de son capital, les comptes nationaux doivent aussi refléter la diminution des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement. Bien entendu, les statistiques visent à résumer ce qui se passe dans nos sociétés complexes en quelques chiffres interprétables aisément. L’évidence que l’on ne peut tout réduire à une statistique unique, le PIB, aurait dû nous frapper. Le rapport de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social mènera, espérons-le, à une meilleure compréhension des us et abus des statistiques. Ce rapport devrait aussi fournir des axes sur lesquels fonder un plus large éventail d’outils reflétant de manière plus précise à la fois le bien-être et la durabilité. Il devrait aussi fournir une base dynamique pour améliorer la capacité du PIB et des statistiques afférentes à évaluer la performance de notre économie et de notre société. De telles réformes nous aideront à orienter nos efforts (et nos ressources) dans les directions menant à l’amélioration des deux.

    Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001 et professeur à l’université de Columbia, est président de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social.

    Cet article est publié en collaboration avec Project Syndicate, 2009.

    Quelle vie après le PIB ? ( enquête des Echos ) 

    Les douze recommandations de la commission Stiglitz pour mesurer notre bien-être 


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  • CAMBRIDGE, E.-U. – Que se soit la reine d’Angleterre ou l’ouvrier automobile licencié de Détroit, tout le monde veut savoir comment il est possible que plus d’experts n’aient pas pressenti la crise financière. C’est une question bizarre. Comment se peut-il que les spécialistes puissent affirmer que les catastrophes financières ne se renouvelleront pas alors qu’ils sont incapables de prévoir leur première occurrence ?

    La réponse n’est pas très rassurante. Mais pour faire simple, disons qu’il y a toujours un risque que la crise financière soit juste en phase d’hibernation, phase pendant laquelle elle se métamorphose lentement en crise de la dette publique.

    Pour le meilleur ou pour le pire, la raison pour laquelle la plupart des investisseurs sont aujourd’hui beaucoup plus confiants qu’ils ne l’étaient il y a encore quelques mois est que les gouvernements un peu partout dans le monde ont mis en place un vaste filet de sécurité sous le système financier. Ils ont par ailleurs soutenu les économies en créant d’énormes déficits pendant que les banques centrales ont baissé presque à zéro les taux d’intérêts.

    Mais ces grandes largesses des gouvernements peuvent-elles constituer une réponse définitive ? Les pare-chocs gouvernementaux fonctionnent parce que les contribuables ont les poches profondes, mais aucune poche n’est sans fond. Et lorsqu’un gouvernement, surtout lorsqu’il est important, commence à avoir des soucis, il n’y a plus ni pare-chocs ni filets de sécurité. Lorsqu’un peu partout dans le monde la dette publique atteint de tels niveaux, c’est-à-dire des niveaux qui en principe ne se constatent qu’en périodes post-guerre, il devient évident que la stratégie actuelle n’est pas viable à long terme.

    Si l’idée est viable, pendant combien de temps la dette peut-elle enfler ? Nous l’ignorons. Les chercheurs économistes ont mis au point des outils utiles pour prédire quelles économies sont les plus vulnérables à une crise financière. Mais, si l’on peut identifier les vulnérabilités, il est pratiquement impossible de déterminer le timing.

    Nos modèles montrent que même une économie lourdement surendettée peut, en théorie, au fil des années, mêmes sur des décennies, avancer lentement mais surement avant de s’écrouler et se consumer. Tout se résume à la confiance et à la coordination des attentes, ce qui dépend, par ailleurs, des caprices de la nature humaine. Nous pouvons donc prévoir quels sont les pays les plus vulnérables mais quand à déterminer exactement où et quant la crise va frapper, c’est pratiquement impossible.

    On peut comparer cela à la prévision des attaques cardiaques. Une personne qui serait obèse, avec une tension élevée et un fort taux de cholestérol, est statistiquement plus sujette à une attaque cardiaque grave qu’une personne qui ne souffre d’aucun de ces symptômes. Pourtant, les individus à hauts risques peuvent souvent vivre pendant des années sans aucun problème. Tout comme les individus ‘peu ou pas à risque’ sont aussi vulnérables à la crise cardiaque.

    Bien sur, une surveillance assidue peut permettre de récolter des informations potentiellement très utiles pour prévenir la crise cardiaque. Mais en dernier ressort, ce ne sera utile que si l’individu suit un traitement et s’il finit par modifier de façon significative son style de vie et ses habitudes.

    Il en est de même pour les systèmes financiers. Une bonne surveillance permet de récolter des informations qui ne sont utiles que si l’on apporte une réponse. Malheureusement, nous vivons dans un monde où le système politique et les dispositifs de régulation sont souvent très faibles et souffrent de myopie.

    Aucune économie n’est immunisée contre les crises financières, quel que soit le nombre d’investisseurs et de leaders qui essayent de se convaincre du contraire ; Carmen Reinhart et moi-même le démontrons dans notre livre ironiquement intitulé : This Time is Different: Eight Centuries of Financial Folly . ( Cette fois, c’est différent : huit siècles de folie financière, ndt ) . Aujourd’hui, la folie « cette fois c’est différent » revient à dire que, puisque les gouvernements assument l’intégralité de la dette sur leurs épaules, nous n’avons pas à nous inquiéter.

    On nous rassure constamment sur le fait que les gouvernements ne manqueront pas à leurs engagements concernant la dette. Dans les faits, cependant, les gouvernements un peu partout dans le monde font défaut à leurs engagements avec une incroyable régularité soit directement soit par le biais de l’inflation ; ce qui fut le cas pour les Etats Unis dans les années 70 mais aussi dans les années 30 lorsqu’ils ont procédé à la dévalorisation de l’or par rapport au dollar de 20 dollars à 34 dollars l’once.

    Pour l’instant, la bonne nouvelle c’est que la crise sera contenue tant que les lignes de crédits publics seront maintenues. La mauvaise nouvelle c’est que la vitesse à laquelle enfle la dette pourrait bien entraîner une seconde vague de crises financières d’ici quelques années.

    Mais l’énorme dépendance américaine sur les emprunts étrangers, surtout à la Chine, est encore plus inquiétante ; un déséquilibre qui est sans doute à l’origine de la crise actuelle. Les asiatiques reconnaissent que si les créances américaines continuent de s’accumuler, ils pourraient se retrouver dans la même situation que l’Europe il y a 30 ans, lorsque l’inflation a réduit ses créances à peau de chagrin.

    La question du jour n’est pas tant de savoir pourquoi personne ne sonne l’alarme en vue de la crise à venir. Certains s’en chargent. La question du jour est plutôt de savoir si les responsables politiques les ont entendu. L’explosion des niveaux de déficits publics non viables est une question clé sur laquelle les responsables du G-20 devront plancher lorsqu’ils se réuniront à Pittsburgh à la fin de ce mois. Sinon, la reine Elisabeth II et les mécanos de Détroit reposeront encore la même question de savoir pourquoi ils ne l’ont pas anticipée.

    Kenneth Rogoff est professeur d’économie et de politique publique à l’université de Harvard. Il a été chef économiste au FMI.

    Copyright: Project Syndicate, 2009.
    www.project-syndicate.org
    Traduction de l’anglais par Frédérique Destribats


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