•  

     

    Pas de quoi :

    -         rougir,

    -         déréglementer encore, nos principaux partenaires commerciaux sont comme nous

    .    la crise est en train de « corriger » le décalage du Royaume-Uni,

    Faudrait regarder du coté de la demande (des consommateurs), la cela se gâte.


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  • <st1:personname productid="la Cour" w:st="on">La Cour</st1:personname> de cassation reconnaît le harcèlement moral managérial 

    Les petites affaires donnent parfois lieu à de grands jugements. C’est le cas avec celle sur laquelle s’est prononcée jeudi dernier <st1:personname productid="la Cour" w:st="on">la Cour</st1:personname> de cassation. Saisie d’un pourvoi par l’association des colonies de vacances de la ville d’Aix-en-Provence qui gère un centre de vacances, la plus haute juridiction civile vient en effet d’apporter une contribution majeure au débat qu’a provoqué la vague de suicides chez France Télécom. Nul doute que son arrêt du 19 novembre va être lu avec une extrême attention par les DRH.

    Responsabilité de l’employeur

    Jusqu’à présent, la jurisprudence imposait aux entreprises une obligation de résultat en matière de prévention du harcèlement moral, mais ce dernier était conçu exclusivement comme une forme répréhensible de relation interpersonnelle. Dans un arrêt révélé par l’hebdomadaire juridique « <st1:personname productid="La Semaine" w:st="on">La Semaine</st1:personname> sociale Lamy » daté d’hier ( 24/11/2009 ), <st1:personname productid="la Cour" w:st="on">la Cour</st1:personname> de cassation a reconnu pour la première fois qu’un mode de management – donc des règles s’appliquant à tout le personnel – peut-être à son origine et donc que la responsabilité de l’employeur peut aussi à ce titre être engagée.Les juges avaient à se prononcer sur l’annulation assortie de dommages et intérêts du licenciement d’un salarié pour une inaptitude consécutive à un harcèlement moral. Ils ont confirmé ces sanctions parce qu’ils ont estimé que« peuvent caractériser un harcèlement moral les méthodes de gestion mises en œuvre par un supérieur hiérarchique dès lors qu’elles se manifestent pour un salarié déterminé par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet d’entraîner une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ».En l’occurrence, le directeur du centre« soumettait les salariés à une pression continuelle, des reproches incessants, des ordres et contre-ordres dans l’intention de diviser l’équipe se traduisant, en ce qui concerne (le salarié licencié), par sa mise à l’écart, un mépris affiché à son égard, une absence de dialogue caractérisé par une communication par l’intermédiaire d’un tableau, et ayant entraîné un état dépressif ».

    L. DE C.

    POURQUOI LE TRAVAIL FAIT (de plus en plus) SOUFFRIR 

    J'ai l'arrêt.


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  • Suicides : le travail en accusation

    DF, Renault, Peugeot, Sodexho, Ed... A priori, il n'y a rien de commun entre ces enseignes ayant pignon sur rue. Rien, si ce n'est qu'elles ont toutes été confrontées au cours des derniers mois à un ou plusieurs suicides parmi leurs salariés. Des suicides que les services de "com" de ces grandes entreprises se sont empressés de qualifier "d'ordre personnel". Mais, quelle que soit l'habileté des cellules de crise, le discours officiel ne trompe personne. Au fur et à mesure de la progression des enquêtes - journalistiques mais aussi judiciaires dans certains cas -, le travail apparaît au centre du désespoir ayant poussé ces salariés à mettre fin à leurs jours.

     

    Il y a d'abord celles et ceux qui se sont suicidés sur leur lieu de travail, semblant désigner par là l'origine de leur souffrance. Chez d'autres, on a retrouvé des messages non équivoques. Et puis, il y a ces témoignages de leurs proches décrivant ce qu'était devenue la vie de ces malheureux, accaparés en permanence par leur travail, débordés par le sentiment de ne plus y arriver au point d'en devenir esclave. Accablant.

     

    Bien sûr, on peut toujours arguer que ces gens rencontraient aussi des difficultés personnelles, qu'ils avaient une vie de couple au bord de la rupture, des rapports tendus avec leurs enfants. Comment pourrait-il en être autrement quand la vie et les pensées sont à ce point envahies par le travail et ses difficultés ?

     

    Dès lors, insister, comme le font les entreprises, sur les défaillances psychiques "naturelles" ou les difficultés personnelles est un piège pour empêcher d'interroger le travail. Avançons déjà que ce dernier n'a pas joué son rôle moteur dans l'épanouissement et la construction de la santé.

     

    Cela fait longtemps que, dans ces colonnes, nous tirons le signal d'alarme sur les dérives de l'organisation du travail, sources de souffrance chez les salariés. A maintes reprises, nous avons insisté sur la surcharge de travail, l'augmentation des contraintes de temps, la disparition des marges de manoeuvre des opérateurs et des collectifs, sur ce travail qui devient intenable. Mais tous ces constats sur la dégradation des conditions de travail, étayés par des chiffres et de nombreuses enquêtes statistiques, ne suffisent pas à expliquer des suicides qui touchent des gens aux métiers, aux situations de travail et aux profils très différents. Non, pour lever un autre voile du mystère, il faut aussi parler de l'isolement, de la solitude et de la peur.

     

    Peur de "couler" sur la chaîne, peur d'une installation industrielle complexe à la fiabilité douteuse, peur de devoir tricher avec des indicateurs abstraits, sans rapport avec l'activité mais exigés par la hiérarchie pour alimenter les chiffres officiels et rassurants de l'entreprise. Avant, ces difficultés pouvaient être socialisées, discutées. Aujourd'hui, les entretiens annuels d'évaluation, l'individualisation des objectifs et tous ces contrats moraux dans lesquels l'entreprise encercle le salarié imposent à ce dernier de se taire.

     

    L'impossibilité de faire un travail de qualité et d'en débattre parce qu'il n'y a ni la convivialité suffisante, ni la confiance nécessaire, conduit à des situations dangereuses psychiquement. La dissimulation de ces difficultés ajoute un coût psychologique supplémentaire. Voilà le cocktail qui conduit certains à retourner contre eux-mêmes la violence d'une situation intolérable.

     

    Après un suicide, l'émotion qui s'empare de la communauté de travail, y compris des acteurs de prévention, n'est pas toujours bonne conseillère. Entre numéros verts, observatoires du stress et autopsies psychiques, les entreprises se donnent bonne conscience. Parfois au mépris de la déontologie. Souvent pour éloigner le travail d'une salutaire investigation.

    François Desriaux

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  • Ecarts

     

                L'intensité des dépenses de recherche et développement (R &D), calculée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), indique que l'écart entre l'Union européenne et ses principaux concurrents, surtout le Japon, tend à se creuser. Cette faiblesse européenne est essentiellement due à celle de ses trois principales composantes, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>, l'Allemagne et le Royaume-Uni, tandis que des pays plus petits, comme <st1:personname productid="la Suède" w:st="on">la Suède</st1:personname>, font jeu égal avec le Japon ou les Etats-Unis. De même, les politiques d'innovation américaine ou japonaise orientent la recherche vers des disciplines spécifiques, tandis que l'effort européen ne met pas l'accent sur des spécialités déterminées, faute d'une coordination des politiques de recherche.

    Dans quelle mesure le grand emprunt peut-il corriger cet écart, pour <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> ? Certes, la moitié des montants correspond à des priorités thématiques claires. Mais les montants restent faibles, surtout si l'on considère que 10 milliards correspondent à une dotation en capital, dont seuls les revenus seront mis à la disposition des universités. Soit environ 400 millions à 600 millions par an, si l'on admet un taux de 4 % à 6 %.

     

    Je rajouterais que <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> est le seul Pays ( parmi ceux cités) dont le R&D par rapport au PIB décroit sur les dix dernières années. Mettez cela en parallèle avec la défiscalisation qui leur est accordé, on peut vraiment se poser des questions !!

    Ci dessous un lien avec les chiffres de l'OCDE, il y en a d'autres.

    Lien : Traitements fiscal R/D 


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  • Chronique de la semaine

    <st1:personname productid="La Fed" w:st="on">La Fed</st1:personname> en état d'urgence

     

                Les États-Unis se trouvent aujourd'hui dans une situation paradoxale puisque deux projets de loi, l'un au Sénat, émanant de Christopher Dodd (Parti démocrate), l'autre au Congrès, proposé par Barney Frank (démocrate lui aussi), visent respectivement à restreindre... et à étendre les pouvoirs de <st1:personname productid="la Réserve" w:st="on">la Réserve</st1:personname> fédérale (Fed), la banque centrale américaine ! L'explication de cette divergence de vues entre parlementaires du même parti s'explique par leur attitude vis-à-vis de ce que j'appellerai " l'état d'urgence " : Dodd pense qu'il convient de le lever au plus tôt, tandis que Frank considère qu'il faut le renforcer.

    Pourquoi parler d'" état d'urgence " ? Rappelons en quelques mots la relation existant entre banques centrales et États. La puissance publique relève du politique, dont la transparence est garantie pour permettre aux élus de rendre compte de leurs actes. Les banques centrales ont été créées autonomes et indépendantes pour mettre leur gestion monétaire et le maintien de la stabilité financière à l'abri des préoccupations à court terme de ces élus.

    Le refus des banques centrales de divulguer au politique certaines informations sur leur fonctionnement propre serait un corollaire de leur indépendance. C'est du moins ainsi que <st1:personname productid="La Fed" w:st="on">la Fed</st1:personname> justifie, par exemple, son refus de révéler le nom des bénéficiaires de ses mesures de soutien, affirmant que la divulgation des noms fausserait la logique concurrentielle. Conséquence immédiate d'une telle rétention d'information : plus les responsabilités des banques centrales sont importantes, moins le public est informé de l'impact des mesures qu'elles prennent...

    Confrontées, en septembre 2008, à la tâche de sauver la finance en perdition, les autorités eurent d'abord recours aux moyens conventionnels à leur disposition, avant de les compléter par d'autres, qualifiés de " non-conventionnels ". Des règles économiques et comptables jugées jusque-là intangibles furent alors enfreintes, tandis qu'un " état d'urgence " s'instaurait de facto.

    La théorie économique dominante met l'accent sur la transparence comme condition de la vérité des prix. L'état d'urgence nécessitait au contraire le black-out, la dissimulation, non seulement des mesures prises, mais aussi de l'identité de leurs bénéficiaires. La transparence fut sacrifiée. Son maintien aurait, il est vrai, révélé que les autorités avaient cessé de croire à l'efficacité de certains principes qu'elles continuaient à défendre haut et fort.

    La relative opacité des opérations des banques centrales, censée garantir leur indépendance, tombait donc à point nommé. L'extension de leur pouvoir aux dépens des organismes étatiques a augmenté leur aptitude à juger au coup par coup des décisions à prendre " pour la bonne cause ". La capacité du politique à mettre en place des mesures s'en est trouvée restreinte d'autant. Le transfert aux banques centrales de certaines prérogatives a permis de cacher des infractions sérieuses aux grands principes, et l'affreuse fragilité du système qu'entraînait l'insolvabilité généralisée des établissements financiers. L'opacité a permis de construire des " villages Potemkine " - des décors de carton-pâte -, mettant en scène le spectacle d'une reprise qui, espérait-on, servirait d'aiguillon à une reprise effective.

    L'hémorragie du système financier se trouve aujourd'hui apparemment stoppée, mais cela s'est fait dans un contexte où les principes de régulation du monde financier ont été suspendus. Les autorités sont sans doute convaincues que cet état d'urgence sera levé dès que possible, et l'Etat de droit rétabli. Mais n'ayant pas dit clairement qu'un état d'urgence avait été instauré, elles ont en réalité rendu possible sa prolongation sine die.

    Paul Jorion

    Paul Jorion, économiste et anthropologue

     


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