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Par emile11111 le 30 Octobre 2010 à 08:53
Au secours, Lisbonne revient !
Dracula, dans sa version cinématographique de 1931Pourquoi réviser le traité entré en vigueur l’année dernière ? Après cette décision prise par les Vingt-Sept dans le but de consolider la monnaie unique, la presse européenne est plus que réservée.
Au bout de longues discussions, le 28 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement réunis en Conseil européen à Bruxelles ont décidé de renforcer les sanctions financières contre les Etats budgétairement indisciplinés. Et surtout, ils ont décidé de remanier le traité de Lisbonne pour faciliter la création d’un cadre pérenne de soutien aux pays de la zone euro. "Merkel remporte l’euro-poker", constate le Financial Times Deutschland, puisque la chancelière allemande, appuyée par le président français Nicolas Sarkozy, exigeait cette révision du traité malgré l’opposition de plusieurs Etats membres.
La roulette russe ou le suicide institutionnel de l'UE
"Madame la chancelière dirige l’Europe", s’insurge Rzeczpospolita à Varsovie. “L’UE est au milieu d’une nouvelle crise, mais chaque crise nous rend plus fort. La seule recette est davantage d’intégration", ironise l’éditorialiste Marek Magierowski. "L’Europe doit se développer, accélérer, si elle arrête de pédaler, elle tombera... Combien de fois avons-nous entendu ce ‘blabla’ des politiciens luxembourgeois, des éditorialistes allemands et des experts polonais”. “Les euro-enthousiastes devraient rapidement prendre leur stylos et justifier cette volte-face et expliquer pourquoi, soudainement, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy n’aiment plus le traité », ajoute Magierowski. "Sauver la monnaie commune est bien sûr une noble et louable cause. Mais plus que jamais, nous entendons des politiciens européens s’inquiéter et demander pourquoi l’UE doit tout le temps satisfaire les caprices de l’Allemagne".
” Certes, rappelle de son côté José Ignacio Torreblanca dans El País, "l´entente franco-allemande a apporté la paix, la stabilité et la prospérité a l´Europe". Mais aujourd’hui, estime le commentateur, on ne peut pas ignorer que Paris et Berlin "ont profité au maximum de chaque petite opportunité pour sauvegarder leurs intérêts stratégiques, même au détriment des autres membres de l’UE". Et entrainer les Vingt-Sept dans un nouveau processus de ratification, en pleine crise économique et citoyenne, “est plus que jouer à la roulette russe: c’est parier sur un suicide institutionnel de l’UE".
"Nous n'allons tout de même pas devoir revivre tout cela!"
A Dublin, cette perspective est accueillie avec inquiétude. “De manière assez appropriée, à l’approche d’Halloween, le fantôme du traité de Lisbonne revient", s’affole l’Irish Independent. "Nous n’allons tout de même pas devoir revivre tout cela. En votant pour le traité de Lisbonne, nous avons donné à l’Union européenne le pouvoir de prendre des décisions sans demander aux Irlandais d’organiser un référendum, non ?"
Malheureusement, poursuit le quotidien, "ce n’est pas si simple que cela. Lorsque la chancelière allemande propose que l’on suspende le droit de vote d’un pays qui viole de manière répétée les règles en matière de dette et de budget, l’Irlande est clairement dans la ligne de mire. Et l’arme est vraiment chargée."
"L’euro et la guerre“, titre d’ailleurs Lidové noviny. Le quotidien pragois remarque que l’euro et son sauvetage empoisonnent les relations entre les pays européens. Le sommet de Bruxelles démontre encore une fois que les idées concernant la gestion de l’euro ne trouvent pas leur dénominateur commun, et qu’elles sont de plus en plus différentes, tandis que les pays membres s'éloignent économiquement, politiquement et socialement.
"Soumise à une pression de plus en plus grande, la chancelière allemande sera obligée de démontrer aux Allemands sceptiques que leur pays ne pourra éternellement pas payer les comptes des pays endettés“, concède Lidové noviny. Mais le journal estime qu’Angela Merkel sait qu’une nouvelle ratification du traité de Lisbonne pour sanctionner les pays trop dépensiers "n’est qu’une utopie“. Alors certes, Berlin pourrait menacer de quitter la zone euro – et des études sur un n-euro, une nouvelle monnaie pour les pays du Nord budgétairement responsables, ont déjà été réalisées- mais "cela ne pourrait que mener à l’effondrement de l’Union“, prévient Lidové noviny.
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Par emile11111 le 29 Octobre 2010 à 08:31
Le point de vue des chroniqueurs de l'agence économique Reuters Breakingviews
Le sauvetage financier de la Californie ne passera pas par la marijuana
Les rentrées financières qu'espère la Californie avec la marijuana pourraient bien s'évanouir en fumée. Les électeurs de cet Etat américain, extrêmement endetté, diront la semaine prochaine s'il faut ou non légaliser la possession en faible quantité de marijuana, autoriser les particuliers à en cultiver ou encore laisser aux pouvoirs locaux la responsabilité de décider de l'existence et des modalités de son commerce. Les enjeux financiers sont énormes.
L'Etat californien estime à 1,4 milliard de dollars (1,01 milliard d'euros) le produit sur les ventes et les taxes que la marijuana lui rapporterait. Les amateurs de drogue comme les créanciers de l'Etat sont très favorables à l'adoption d'un tel texte, mais même si ladite motion était adoptée, la réalité pourrait rester en deçà de leurs attentes.
Déjà, il n'est pas certain que les électeurs approuveront ce texte. Les récents sondages indiquent que les opinions défavorables sont en train de prendre le dessus, même s'il faut considérer ces chiffres avec prudence, car il n'est jamais facile de déclarer que l'on est favorable à la dépénalisation d'un délit.
Le département de la justice a par ailleurs signifié qu'il entendait continuer à faire respecter la loi fédérale, quel que soit le résultat du scrutin. Le gouvernement américain peut déclarer illégal le commerce de la drogue en Californie et y envoyer des agents pour arrêter ceux qui collecteraient des taxes sur les ventes. Il peut aussi porter l'affaire devant les tribunaux pour empêcher les autorités californiennes de délivrer des licences de culture et de commercialisation. Mais l'Etat fédéral n'a pas d'assez d'agents pour démanteler toute la filière sans l'appui de la police locale : ses résultats ne seraient donc que partiels.
Grand référendum
La motion soumise au vote ne contribuera pas non plus à statuer plus clairement sur la possession de drogue. Cette année, le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, a déjà avalisé un texte qui a rétrogradé la détention de moins d'une once de la qualité de délit mineur à celle de simple infraction. La punition par une amende de 100 dollars est maintenant identique à celle sanctionnant une infraction au code de la route.
En fait, le plus grand référendum jamais organisé sur la marijuana est en train de tourner au fiasco, même si les partisans du texte rassemblent très large, des adolescents fumeurs de marijuana au milliardaire George Soros. Légaliser la marijuana et la frapper de taxes aurait l'avantage de créer des recettes, de se débarrasser de lois régulièrement bafouées, ainsi que de diminuer la criminalité et les trafics associés. Mais les enjeux sanitaires et sociaux ne sont pas minces.
Sur breakingviews.com
Robert Cyran
(Traduction de Christine Lahuec)
Plus de commentaires sur l'actualité économique et financière.
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Par emile11111 le 29 Octobre 2010 à 08:24
Un thème mobilisateur dans les partis et les " think tanks "
LES PROPOSITIONS en faveur de l'emploi des jeunes se sont multipliées ces derniers mois.
François Hollande, député PS de Corrèze
" Je propose un contrat de génération : l'employeur qui garde un senior jusqu'à son départ en retraite à taux plein et qui en fait le passeur d'expérience au bénéfice d'un junior ne paiera pas de cotisations sociales sur les deux emplois. Cela coûte 7 milliards d'euros, financés dans le cadre du redéploiement du système des exonérations de cotisations sociales (30 milliards). "
Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes
Lors d'un déplacement à Décines (Rhône), mercredi 27 octobre, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2007 a proposé un " pacte national de confiance pour l'emploi des jeunes ". Principes : obligation pour les entreprises touchant des aides publiques d'embaucher des jeunes, plan national pour l'apprentissage, généralisation des " bourses désirs d'entreprendre " mises en place dans sa région et du service civique pour tous les jeunes sans emploi ni formation.
Institut Montaigne, laboratoire d'idées regroupant entrepreneurs, hauts fonctionnaires, universitaires...
En septembre, le think tank a rendu publiques quinze propositions pour l'emploi des jeunes et des seniors. Il propose de faire de la licence (bac + 3) une vraie porte d'entrée sur le marché de l'emploi, en luttant contre " l'hégémonie du bac + 5 " (master). En troisième année serait créée " une séquence terminale professionnalisante (alternance, stage) avec une expérience internationale ". L'Institut propose de supprimer le CDD, " un frein à l'entrée dans la vie active ". Le CDI serait alors rendu " plus flexible ". Autre idée : développer massivement le tutorat des jeunes par les anciens au lycée, à l'université et au sein des entreprises.
Henri Proglio, PDG d'EDF
Dans un rapport consacré à l'alternance, rendu au président de la République fin 2009, Henri Proglio considère que l'apprentissage et la professionnalisation sont " un formidable levier pour relancer l'emploi des jeunes ". Plutôt que de porter le quota de personnels en alternance par entreprise de 3 % à 5 %, le PDG d'EDF propose un " crédit d'impôt dont bénéficieraient les entreprises qui s'engagent à accroître, au cours de trois années consécutives " le nombre d'alternants. Les entreprises qui n'atteindraient pas les 3 % ne pourraient en bénéficier. Près du tiers des 45 grandes entreprises qui ont pris part à la mission de M. Proglio " ne remplissent toujours pas " cette obligation.
Benoît Floc'h
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Par emile11111 le 29 Octobre 2010 à 08:22
Emploi des jeunes : les idées du gouvernement pour l'après-remaniement
M. Daubresse, ministre de la jeunesse, veut nourrir la concertation réclamée par la CFDT
Un énième " plan pour l'emploi des jeunes " ? François Fillon l'a confirmé aux députés UMP, mardi 26 octobre : il proposera " aux partenaires sociaux d'engager un dialogue sur l'emploi des jeunes et l'emploi des seniors ". François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, avait demandé, la veille, " une négociation entre le patronat et les organisations syndicales ". Le Medef, à qui la demande était faite, s'est déclaré ouvert au dialogue.
Le gouvernement y voit le moyen d'orchestrer la sortie de crise, mais il doit faire preuve de doigté. Les syndicats, toujours mobilisés contre la réforme des retraites, n'ont pas envie de faire le jeu de l'exécutif. Un " plan " décidé par le gouvernement aurait toutes les chances d'être mal reçu, quand le " dialogue " invite à la conciliation. Il faudra en outre discuter de tout, prévient la CFDT, de l'emploi bien sûr, mais aussi du logement, des conditions de vie, etc.
Une source gouvernementale n'exclut pas, cependant, que le discours de politique générale du premier ministre issu du prochain remaniement n'annonce quelques mesures destinées à " doper l'alternance ". Le gouvernement dispose du rapport d'Henri Proglio, PDG d'EDF, rendu public fin 2009, et des conclusions, livrées en mai 2010, de trois groupes de travail.
Depuis trente ans et le " pacte pour l'emploi des jeunes " du premier ministre Raymond Barre (1977), une bonne trentaine de plans pour l'emploi des jeunes ont été présentés par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche. La réalité des chiffres invite cependant à la modestie. Durant toute cette période, le taux de chômage des jeunes actifs n'a cessé de monter, passant de 9 % à 23 %. Parmi les pistes à l'étude, trois chantiers.
L'alternance Ce mode de formation, qui associe théorie et pratique en entreprise, était déjà au coeur du plan d'urgence présenté par le président de la République en avril 2009. " Il faut aller plus vite et plus fort ", confie Marc-Philippe Daubresse, ministre de la jeunesse et des solidarités actives. La situation n'est pas bonne. En janvier 2008, 424 000 jeunes étaient en apprentissage et 205 000 en contrat de professionnalisation. Trois ans plus tard, ils sont respectivement 380 000 et 147 000.
Ce qu'envisage le gouvernement n'est pas tant de reconduire le plan de 2009 que de " changer d'angle d'attaque ". L'idée est moins d'inciter les entreprises à recourir à l'alternance que de développer ce réflexe chez les jeunes (notamment " en sécurisant le parcours d'alternance ") dans la fonction publique et les universités.
Le prérecrutement Les élèves de l'ENA ou de Normale Sup sont aujourd'hui payés pendant leurs études en contrepartie d'un engagement de travailler dix ans pour l'Etat. Marc-Philippe Daubresse envisage " un contrat de travail nouveau ", qui permettrait aux étudiants d'université de faire financer leurs études par une entreprise. En échange, le jeune serait tenu, diplôme en poche, d'y travailler pendant un délai à déterminer. En septembre 2009, Nicolas Sarkozy avait demandé à Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, de discuter de cette idée avec les partenaires sociaux. Cela n'a pas été fait. " Nous voudrions que le sujet soit remis sur la table ", confie-t-on dans l'entourage de M. Daubresse.
Un contrat entre générations L'idée de lier l'emploi des jeunes et des seniors dans l'entreprise n'est pas neuve. Elle n'a cependant jamais vraiment réussi à s'imposer sur le terrain.
Le principe est d'aider les entreprises, via une aide fiscale, à retenir leurs salariés les plus âgés. Ceux-ci assurent alors le tutorat de jeunes recrues. Le gouvernement examine le dispositif avec d'autant plus d'attention qu'au Parti socialiste François Hollande en fait l'une des mesures phares de son projet pour 2012.
Benoît Floc'h
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Par emile11111 le 29 Octobre 2010 à 08:11
Espagne : l'immobilier reste une bombe à retardement
Les banques paient encore aujourd'hui les excès du boom économique. La Banque centrale juge « problématiques » 41,2 % des prêts accordés aux secteurs immobilier et de la construction.
Sur les 439 milliards d'euros prêtés aux secteurs immobilier et de la construction, 181 milliards sont jugés « problématiques » par la Banque d'Espagne, soit 8,3% de plus qu'il y a six mois. Ce montant représente 41,2% des sommes prêtées par les banques espagnoles aux deux secteurs les plus affectés par la crise. Dans son rapport sur la stabilité financière du pays, la Banque d'Espagne a inclus, dans sa base de calcul, les créances douteuses, les prêts qui présentent certaines vulnérabilités mais qui ne sont pas pour autant « douteux », les immeubles acquis, et les prêts irrécouvrables.
Le taux de couverture total de ces crédits s'élève à 33 %, ce qui a conduit Elena Salgado, ministre de l'Economie espagnole, à « dédramatiser » les dangers de l'exposition de la banque à l'immobilier. C'est aussi le point de vue d'une source du secteur qui affirme qu' « il n'y a pas de quoi s'alarmer », notamment grâce aux provisions imposées par la Banque d'Espagne pour couvrir les risques.
« la menace vient du passé »
Le superviseur veut, par ailleurs, éviter que les banques retardent la reconnaissance des pertes associées à l'immobilier. Ainsi, la nouvelle norme comptable impose une détérioration de 10 % des immeubles acquis amplifiable à 20 % et 30 % au bout d'un et deux ans. Les banques et les caisses d'épargne ont actuellement un portefeuille d'immeubles de 70 milliards d'euros, contre 59,7 milliards en mars 2010. Selon certains analystes, les banques essaient d'allonger la durée de vie des prêts pour ne pas avoir à assumer les pertes associées aux immeubles qu'elles pourraient récupérer. En juin 2010, le taux de créances douteuses des entreprises de la construction et de la promotion immobilière était de 10,9 %, contre 4,3 % pour les entreprises des autres secteurs, souligne la banque d'Espagne dans son rapport. Tous secteurs confondus, il est actuellement de 5,6%.
Les banques paient aujourd'hui les excès du boom économique, lorsque l'abondance de liquidité les avait conduites à assouplir leur gestion du risque notamment à l'égard des projets immobiliers. « Toute la menace vient du passé. Désormais, les entités sont plus prudentes », affirme une source proche du secteur des caisses d'épargne.
par Gaëlle Lucas, à Madrid
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