• CIT, géant américain du crédit aux PME, dépose le bilan

    Reuters02.11.09 | 07h30

     

     

     

    NEW YORK (Reuters) - Le spécialiste américain du crédit aux petites et moyennes entreprises CIT a lancé dimanche une procédure de dépôt de bilan, incapable de se refinancer après la crise financière internationale.

    Ce groupe centenaire compte environ un million de clients aux Etats-Unis et sa mise en faillite, si elle était attendue depuis des mois et ne devrait avoir qu'un impact limité sur les marchés, risque d'aggraver la contraction du crédit et de peser sur l'économie réelle.

    Le groupe avait 71 milliards d'actifs. Il s'agit ainsi de la quatrième plus grosse faillite de l'histoire américaine après celle de Lehman Brothers l'année dernière (639 milliards d'actifs), World Com en 2002 (104 milliards) et General Motors (91 milliards).

    "C'est une nouvelle source de capitaux pour les petites entreprises qui se tarit", a souligné Blake Howells, analyste chez Becker Capital Management à Portland.

    Le placement de CIT sous la protection de la loi sur les faillites, dite chapitre 11, porte un coup au gouvernement américain, qui avait apporté 2,3 milliards de dollars au groupe en décembre 2008 dans le cadre du plan Tarp visant à purger les bilans des établissements financiers.

    La plupart des créanciers de CIT ont approuvé le plan de réorganisation qui devait lui permettre de recourir au chapitre 11. La mise en oeuvre rapide de ce plan est cruciale pour le groupe s'il veut conserver ses clients.

    Les filiales opérationnelles de CIT ne sont pas concernées par le dépôt de bilan, exclusivement lié à la maison-mère, et devraient poursuivre leurs activités, a précisé le groupe dans un communiqué.

    En milieu d'année, CIT avait 71 milliards d'actifs et 64,9 milliards de dettes, dont trois milliards arrivent à échéance en mars prochain.

    Aux termes du plan, les créanciers prendront le contrôle du groupe. Ils seront au final à la tête d'une nouvelle dette portant sur environ 70% de la valeur faciale de la dette actuelle. Les actionnaires préférentiels, dont l'Etat, ne se seront remboursés qu'après les autres créanciers.

    Dans l'impossibilité d'obtenir la garantie de <st1:personname productid="la Federal Deposit" w:st="on">la Federal Deposit</st1:personname> Insurance Corp (FDIC, l'agence de garantie des dépôts bancaires), CIT avait lancé en octobre un programme d'échange de dettes et demandé dans le même temps à ses créanciers d'adopter sa réorganisation.

    Dan Wilchins et Elinor Comlay, version française Grégory Blachier


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  • Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, revient sur la problématique de l'endettement des Etats pour sortir de la crise après la décision allemande de baisser la pression fiscale.

     

    Le problème central aujourd’hui des politiques économiques et donc des économistes est de cerner l’incertitude et dans la mesure où jamais elle ne fut aussi présente de tenter de la maîtriser. L’incertitude, on la retrouve partout depuis deux ans : dans les chiffres comme dans les opinions. Souvenez-vous, les premiers chiffres donnés sur les créances douteuses des banques en août 2007 et ceux d’aujourd’hui, près de cent fois plus. Quant aux opinions, elles fluctuent au gré de chiffres quotidiens, souvent contradictoires et de réflexions insuffisamment bâtis. Il y a quelques semaines, chacun voyait l’Allemagne redonner aux autres pays le goût de la vertu budgétaire. Les bonnes nouvelles sur l’activité économique mondiale conduisaient à privilégier les modalités d’un effacement progressif des politiques de soutien aux économies. Mais, la fin du mois d’octobre est venue déjouer tous les pronostics et c’est à partir des décisions d’aujourd’hui que l’on peut esquisser une chronologie soigneuse des mesures de politiques économiques souhaitables : un véritable « fine tuning ». Madame Merkel a en réalité défini le cadre dans lequel il faut que nous réfléchissions pour les douze mois qui viennent.

    La décision de baisser la pression fiscale sur les entreprises comme sur les ménages, avec une ampleur très significative souligne le fait que la vision allemande est très claire sur deux points. 2010 ne peut être une année de forte reprise et le chômage, surtout si l’on abandonne leurs mesures spécifiques de chômage partiel, va augmenter, d’où le maintien d’une politique confirmée de soutien de l’activité. Et puis la stratégie économique ne change pas : l’économie sera en 2010 comme dans les années qui suivent tirée par les exportations et cela nécessite de renforcer la compétitivité des entreprises. La conséquence est importante : il n’y aura pas de modification de la stratégie de <st1:personname productid="la Banque Centrale" w:st="on">la Banque Centrale</st1:personname> Européenne. Comment pourrait-on imaginer qu’à Francfort on se mette à durcir les conditions de prêt alors même qu’à Berlin on soutient l’activité ? Ceci dessine donc 2010 et vraisemblablement 2011.

    Le vrai talent consistera pour les allemands comme pour nous à choisir le moment opportun où l’on décidera de diminuer les politiques budgétaires actives, c'est-à-dire où l’on commencera à traiter en priorité le problème de l’endettement. Sur l’organisation du temps, les choix de Madame Merkel ont donc désormais éclairés les décisions en Europe. Jusqu’en 2016, date de limitation constitutionnelle du déficit budgétaire, on verra que sa politique sera parfaitement adaptée à la réalité de la conjoncture mondiale européenne et allemande.

    Dans cette perspective heureusement plus coopérative que par le passé, la politique française doit également faire du « fine tuning ». Cela ne sert à rien de répéter inlassablement la dette, la dette, la dette, alors qu’on sait parfaitement qu’elle augmentera dans les douze à vingt-quatre mois et que nous n’avons pas d’autre choix. De la même manière, nous n’avons pas d’autres possibilités que de bâtir une politique économique tentant de rompre avec notre problème macro-économique principal, la perte de compétitivité constatée de l’économie française depuis une dizaine d’années. Dans cette perspective-là, le grand emprunt ne doit pas être abordé sous l’angle de l’endettement complémentaire, mais sous celui d’une prospective. Celle-ci permettra de déterminer les domaines d’activité, en nombre limité, que secteur public et privé associés, peuvent développer efficacement dans un délai de cinq à dix ans. Là aussi, la méthode, la séparation des sujets et la chronologie des décisions sont la base d’un « fine tuning ».

     


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  • l'analyse pour la semaine prochaine
     
    - d4 /C         En cours, baissière en décélération
    - d5 /C         En cours, baissière en décélération
    - d6 .C         Terminée parce que <0 sauf décompositon mais fort improbable
    - d7- /A        En cours et sur le point de se terminer
     
    la vague de degré 6/C qui a débuté le 13 juillet est terminée depuis le 19 octobre. Une consolidation est  maintenant à prévoir en ABC avec comme support 3546 puis 3436 si  premier support cassé. (retracements Fibo)
     
    la décomposition de cette nouvelle d6 A se fera à l'aide du degré 7.
     
    Actuellement nous sommes sur le point de terminer la d7- /A. Il faudra attendre une petite divergence haussière de la mac d'Ilan sur ce degré.
     
    Nous pourrons passer ensuite en d7-/B, dans le courant de cette semaine
     
    Concernant la négociation :
     
    à TCT :  short sur fin de d7- /A
    a CT   :  short à la fin de la d7-/B qui se fera en mode 3  cet à dire en abc
     
    Bons trades
     
    Lyne


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  • On peut toujours rêver

     

                Les grandes crises offrent une chance unique aux experts et aux dirigeants économiques de rentrer dans l'Histoire. Soit en apparaissant comme des prophètes quand ils ont annoncé le pire (Nouriel Roubini), soit, au contraire, en prononçant des bourdes qui résistent au temps. Quatre-vingts ans après, on se souvient encore de l'imprudente sentence du grand économiste américain Irving Fisher, quelques jours avant le krach boursier d'octobre 1929 : " Les prix des actions ont atteint ce qui apparaît être un haut plateau permanent. "

    Les subprimes ont déjà leurs mots célèbres. On eut un joli : " La crise des subprimes n'aura pas d'effets dramatiques sur la croissance ", Dominique Strauss-Kahn (1er octobre 2007). Suivi deux mois plus tard d'un non moins réjouissant : " Il est largement excessif de conclure que nous sommes à la veille d'une grande crise économique ", de Christine Lagarde.

    Aujourd'hui, DSK, Mme Lagarde et l'immense majorité des économistes prédisent une reprise poussive, une croissance durablement molle, une longue convalescence pour l'économie mondiale qui a frôlé la mort. Et s'ils se trompaient tous à nouveau ? Et si la reprise était bien plus forte qu'annoncée ? Et si les prochains mois nous réservaient " de très bonnes surprises " en matière de croissance, comme ne l'exclut pas, en privé, un haut dirigeant monétaire européen ?

    Il n'y a objectivement que très peu de raisons de croire à ce scénario rose. Les sorties de récession aux Etats-Unis et en Europe doivent beaucoup aux plans de relance des Etats et aux mesures de soutien exceptionnelles prises par les banques centrales. En d'autres termes, elles sont bien artificielles et fragiles tant que le secteur privé n'aura pas pris le relais, ce qui est loin d'être gagné, compte tenu de l'envolée des dettes publiques et du chômage.

    Un redémarrage poussif, voilà donc pour le raisonnable, pour le rationnel, le très probable. Mais il n'est pas interdit de songer - rêver - un instant au déraisonnable, à l'irrationnel, à l'improbable. Notamment en observant ce qui est en train de se passer en Asie.

    <st1:personname productid="La Chine" w:st="on">La Chine</st1:personname> réaccélère sans avoir jamais vraiment décéléré. Son produit intérieur brut (PIB) a progressé de 8,9 % au troisième trimestre. Pendant la même période, <st1:personname productid="la Corée" w:st="on">la Corée</st1:personname> du Sud a enregistré son rythme de croissance le plus élevé depuis sept ans. Le deuxième constructeur automobile japonais, Honda, qui prévoyait de lourdes pertes, vient d'annoncer qu'il dégagera des bénéfices grâce à des performances meilleures que prévu dans la région. Il est vrai qu'en Chine, les ventes de voitures ont augmenté de 41,9 %, sur un an, au cours des trois premiers trimestres, pour atteindre 7,24 millions. L'horreur écologique peut-être, mais le bonheur économique pour les constructeurs américains et européens et les millions de salariés occidentaux travaillant dans le secteur.

    Si l'on ajoute à cela un PIB par habitant de 4 900 dollars en Chine, de 2 500 en Inde, contre 46 300 dollars aux Etats-Unis, le fait aussi que les classes moyennes vont croître de 850 millions en Asie dans les dix prochaines années, on a une petite idée du potentiel de rattrapage et de création de richesse qui se trouve là-bas.

    Il y a bien sûr cette thèse en vogue qui voudrait que l'Asie redémarre toute seule, de façon autonome, dans une sorte de découplage inédit où l'Occident resterait en rade. Mais on est assez de l'avis du gouverneur de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> de France, Christian Noyer, pour qui " cette théorie n'a aucun sens dans le cadre d'une économie mondialisée ". Difficile d'imaginer que toute cette richesse générée en Asie y reste cantonnée et ne se diffuse pas au reste de la planète. Par le biais de la consommation - l'achat de Citroën C4 par M. Chang. Par le biais aussi de l'épargne : les banques centrales asiatiques achètent en masse des emprunts des Trésors américain et européen, ce qui permet de financer sans difficulté des déficits budgétaires et de maintenir les taux d'intérêt à long terme à de bas niveaux.

    En dehors de l'Asie, un autre élément est de nature à nourrir un optimisme sans doute injustifié. Il tient à l'origine même de la crise des subprimes. A savoir une perte de confiance fulgurante et absolue des agents financiers entre eux, laquelle s'est ensuite propagée aux entreprises et aux particuliers.

    Mais voilà, avec les profits et les bonus, la confiance, c'est le moins qu'on puisse dire, est aujourd'hui revenue dans les milieux bancaires. Le moral des industriels et des ménages remonte lui aussi en flèche (+ 4 points encore en octobre dans la zone euro). D'où l'espoir de voir l'économie mondiale parcourir vers le haut le chemin qu'elle a dévalé il y a un an. C'est ce que pensent les économistes du Cepii à propos du commerce mondial. Selon eux, celui-ci ne s'est effondré, fin 2008 et début 2009, qu'à cause de facteurs de court terme (psychologiques et financiers) et non pour des raisons de fond, telle une vague de protectionnisme généralisé, comme il y en avait eu une en 1929. Il pourrait donc redémarrer vite et fort.

    La crise des subprimes est venue rappeler que le scénario économique le plus probable n'est pas toujours celui qui se réalise. A écrire une chronique qui évoque celui d'une forte reprise, on court bien sûr le risque de rentrer à son tour dans l'Histoire, et par la porte du ridicule. Mais tant pis, après tout. On y sera en excellente compagnie.

    Pierre-Antoine Delhommais

    lien : Après le spectre de 1929, celui de 1937 Pierre-Antoine Delhommais 


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  • Jean-François Descaves (Financière de Champlain) : « La finance solidaire ne peut que se développer »

     

    Si l’épargne solidaire a résisté à la crise financière (encours stables en 2008 à 1,6 milliard d’euros), le phénomène encore marginal va monter en puissance selon Jean-François Descaves, président de <st1:personname productid="la Financière" w:st="on">la Financière</st1:personname> de Champlain, alors que se tient du 4 au 11 novembre la semaine de l'épargne solidaire organisée par Finansol.

     

    Selon le baromètre Finansol, l’encours de l’épargne solidaire a atteint 1,6 milliard d’euros en 2008, un chiffre stable par rapport à 2007, ce qui est effectivement encourageant vu le contexte de crise, et les investissements solidaires réalisés ont progressé de 34% à 379 millions d’euros. Mais ces montants restent tout de même encore faibles...

    Jean-François Descaves : Bien sûr, mais cela ne peut que progresser dans les prochaines années, comme ce fut le cas pour l’ISR.... En <st1:metricconverter productid="2008, l" w:st="on">2008, l</st1:metricconverter>'épargne solidaire a permis de créer 25.000 emplois et 1.500 logements sociaux. Toutes les crises permettent de faire émerger de nouveaux concepts et cette crise a montré la nécessité de se raccrocher à d’autres valeurs que la simple performance à court terme. Cela va se répercuter sur la façon d’investir. Les particuliers manifestent l’envie croissante de donner un sens à leur investissement mais ne trouvent pas forcément le support adapté à leurs attentes. Afin de mieux faire connaître ce type de placements, Financière de Champlain organise justement, dans ses locaux, une journée « Portes ouvertes » du 4 au 6 novembre à l’occasion de la semaine de l’épargne solidaire.

    Dans l’univers de l’investissement éthique, quelle est la différence entre un fonds solidaire, un fonds de partage ou un fonds ISR (Investissement socialement responsable) ?

    J-F.D : L’appellation ISR désigne les fonds qui intègrent un certain nombre de critères sociaux, environnementaux, sociétaux et de gouvernance. Un fonds est dit solidaire à partir du moment où une part du portefeuille est investi directement dans des entreprises solidaires (insertion...). Dans un fonds de partage, le principe est de distribuer une part des revenus générés par les placements à des associations sous forme de don. Champlain Solidarité, par exemple, est un fonds de partage investi non seulement dans des entreprises jugées responsables mais nous allons plus loin : 75% des dividendes distribués par les sociétés en portefeuille sont reversés à sept associations dans le domaine de la lutte contre l’exclusion, la protection de l’enfance en souffrance et l’aide aux personnes âgées en situation précaire. Nous mettons donc en cohérence la composante « éthique » du portefeuille et la finalité sociale de l’investissement. Ce fonds de partage vient d’ailleurs d’obtenir le nouveau label ISR lancé par Novethic.

    Vous avez effectivement lancé en juin 2008 votre fonds Champlain Solidarité. Comment a t-il traversé la tempête ?

    J-F.D : En terme de performance, c’est le meilleur fonds de notre gamme depuis le début de l’année : +27% au 30 septembre, contre +18% pour l’ASPI Eurozone. Mais au-delà de la performance, nous mettons surtout en avant notre effort de transparence et l’utilité sociale du fonds. La performance n’est pas le seul critère qui doit justifier la souscription à un tel fonds.

    Qu’attendez-vous des marchés dans les prochains mois ?

    J-F.D : Avec l’accroissement considérable de l’endettement des Etats, nous voyons mal un retour à une croissance forte dans les prochaines années. La crise a mis en relief la faillite de la régulation du système financier mais aussi le problème de la dette. L’urgence sociale devrait donc s’accroître...

    Dans l’optique d’un développement responsable et durable, quelles sont actuellement vos valeurs favorites ?

    J-F.D : Une entreprise comme Séché Environnement, spécialisée dans le stockage et le traitement des déchets, respecte parfaitement ces critères sociaux et environnementaux, même si nous aimons aussi beaucoup Veolia Environnement. Dans le secteur des énergies renouvelables qui profite actuellement des plans de relance verts lancés par les Etats, nous nous intéressons plus particulièrement aux midcaps allemandes Plambeck (PNE) et Solar Millénnium. Plus globalement, nous avons une préférence marquée pour les sociétés qui sont peu dépendantes de la conjoncture économique car portées par des réglementations ou des besoins vitaux pour nos sociétés demain.

    Propos recueillis par Julien Gautier

    redaction@boursorama.fr

     


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