• A Toulouse, seuls les biens sans défauts et idéalement situés résistent au déboulonnage du marché

     

     

    Après sept années de hausse continue et un quasi-doublement des prix entre 2000 et 2007, le marché immobilier toulousain est brutalement entré en crise à l'automne dernier : au quatrième trimestre 2008, le nombre de ventes s'est effondré d'environ 30 %. " Nous avons connu un quasi-blocage des transactions, avec une désertion des acheteurs, confie Jacques Desmortier, directeur de l'agence L'Adresse Sud-Est Immobilier. Mais l'étau s'est progressivement desserré et la conjonction de la baisse des taux et de celle des prix les a fait revenir à partir de mars. "

    Malgré cette petite embellie, l'euphorie n'est plus de mise, car les acquéreurs sont devenus très sélectifs. Ils prennent le temps de visiter appartements et maisons, et comparent les prix attentivement. Actuellement, à Toulouse, les deux-pièces se vendent entre 100 000 et 130 000 euros, les trois-pièces entre 140 000 et 160 000 euros et les quatre-pièces entre 170 000 et 210 000 euros.

    Depuis août 2008, les prix ont, en moyenne, reculé de 15 % dans la ville, avec de très fortes disparités selon les secteurs ou les types de bien. Ainsi, les beaux appartements du centre-ville se négocient toujours au tarif fort, malgré une baisse des prix d'environ 5 % par rapport à l'année 2008. " Les clients se recentrent de plus en plus sur les valeurs sûres, analyse Frédéric Sayous, responsable de Century 21-Fly Immo Rive gauche. Les biens un peu moins recherchés doivent donc être proposés avec une décote importante pour se vendre. "

    C'est le cas des grandes copropriétés des années 1960 et 1970, qui ont vu leur prix dégringoler de plus de 25 %. Même phénomène pour les petits bâtiments construits dans les années 1990 et vendus en masse à des amateurs de défiscalisation. Nombre de ces biens arrivent sur le marché en ce moment et, pour les vendre, leurs propriétaires doivent accepter d'abaisser leurs prétentions de 15 % à 20 %.

    " Cette baisse est saine, car nous étions arrivés à un point où les prix avaient tellement augmenté que mêmes les ménages aisés achetaient avec difficulté ", explique Nicolas Verret, président du groupement d'intérêt économique (GIE) Orpi-Toulouse.

    Les valeurs sûres restent les alentours de la place du Capitole, ainsi que les quartiers des Carmes et de Saint-Etienne. Ce coeur historique regorge de beaux bâtiments anciens, et les petites rues piétonnes et placettes ombragées ont un charme fou. " La demande reste forte pour ces secteurs, mais les acheteurs ne font plus de surenchère ", explique Jérôme Rigaud, négociateur à l'agence Cabinet du midi.

    Pour les amateurs de maisons, trois secteurs sortent toujours du lot : Le Busca offre un grand choix de maisons anciennes et bourgeoises, alors que Guilhemery et <st1:personname productid="la Côte" w:st="on">la Côte</st1:personname> pavée comptent surtout des constructions d'après-guerre. Il faut compter entre 250 000 et 300 000 euros pour en acheter une, mais d'importants travaux de rénovation doivent souvent être réalisés. Refaites à neuf, elles valent environ 450 000 euros, contre 500 000 euros en août 2008.

    " Barre psychologique "

    " Les acheteurs ont du mal à dépasser la barre psychologique des 450 000 euros et les ventes à plus de 500 000 euros sont très rares ", confie Jacques Barès, directeur de Laforêt Toulouse Saint-Michel.

    Au sud, les quartiers de Saint-Michel, Saint-Agne et Rangueil sont un peu moins chers et davantage urbains. Ils plaisent aux parents d'étudiants, tant pour loger leurs enfants que pour y faire un placement. Le secteur se négocie entre 2 200 et 2 800 euros le mètre carré pour des petites surfaces, les prix les plus élevés étant ceux des biens récents ou proches du métro.

    Sur l'autre rive, le quartier Saint-Cyprien, repaire de familles bobos, subit aussi une baisse des prix de 10 % à 15%. Même les petites maisons pour cadres supérieurs, rares et recherchées, dépassent difficilement 300 000 euros. " Elles varient entre 240 000 et 300 000 euros, note Patrice de Nardi, directeur de Guy Hoquet Saint-Cyprien. Les prix les plus élevés étant atteints par celles qui ont du charme et sont situées à côté de <st1:personname productid="la Garonne." w:st="on">la Garonne.</st1:personname> "

    Marie Pellefigue


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  • Le cas d'un village du Shaanxi, où près d'un millier d'enfants ont été intoxiqués, a reçu une couverture inhabituelle


    Hongkong Correspondance

     

    Signe que les scandales de pollution ont de plus en plus droit de cité en Chine, l'empoisonnement au plomb de près d'un millier d'enfants près de Baoji, une ville de la province du Shaanxi, dans le centre du pays, coincée dans une vallée défigurée par les industries lourdes, reçoit depuis quelques jours une couverture inhabituelle de la part des médias chinois et provoque une vive émotion dans l'opinion.

    Mercredi 19 août, la presse chinoise signalait un autre cas d'empoisonnement au plomb, dans l'ouest du Hunan cette fois, au voisinage d'une fonderie illégale de manganèse construite à côté d'une école.

    Dans le Shaanxi, des analyses ont révélé que 851 enfants et adolescents originaires du district de Fengxiang, qui dépend de Baoji, présentaient un taux de plomb dans le sang supérieur à 100 microgrammes par litre, jugé dangereux pour la santé. 166 d'entre eux affichaient même un taux de plus de 250 mg par litre.

    En début de semaine, des centaines de parents en colère ont saccagé les bureaux de <st1:personname productid="la Dongling Lead" w:st="on">la Dongling Lead</st1:personname> and Zinc Smelting Company, ainsi que plusieurs véhicules de cette société, considérée comme responsable de la pollution, après avoir appris qu'une jeune fille de 18 ans avait tenté de se suicider, la veille, en avalant des pesticides, a rapporté le China Daily. Elle s'était disputée avec sa mère, qui refusait de lui faire subir un test sanguin, seuls les enfants de moins de 14 ans ayant droit à un test gratuit. Les parents souhaitent désormais que les enfants plus âgés soient également testés.

    Le maire de Baoji, qui s'est rendu sur place et s'est excusé auprès des parents, a ordonné la fermeture de l'usine. Celle-ci, selon des témoins, n'en a pas moins repris ses opérations, la nuit. Selon le bureau local de protection de l'environnement, la teneur en plomb de l'air aux alentours de l'usine est 6,3 fois supérieure aux mesures faites <st1:metricconverter productid="350 m│tres" w:st="on">350 mètres</st1:metricconverter> plus loin, mais les déchets de la fonderie sont aux normes, une information qui a été accueillie avec le plus grand scepticisme par la population locale.

    De nouveaux cas d'empoisonnement, découverts mercredi à Fengxiang, concernent des enfants habitant à cinq kilomètres de l'usine. Les autorités prétendent qu'ils sont dus à de mauvaises habitudes alimentaires et à la pollution automobile.

    Procès en nom collectif

    Li Jianzhong, un villageois de la province voisine du Gansu devenu militant écologiste, qui s'était mobilisé lors d'un scandale survenu en 2007 à Xinsi, où plusieurs centaines d'enfants avaient été victimes d'un empoisonnement similaire au plomb, déplore que l'attention des médias chinois s'éveille si tardivement. " Si notre cas n'avait pas été étouffé, ce qui arrive à Baoji aurait pu être évité ", assure-t-il.

    Li Jianzhong a réussi à faire accepter par un tribunal de la ville de Longnan la demande de procès en nom collectif de 986 parents contre la fonderie responsable de la pollution, en espérant pouvoir ensuite porter l'affaire devant le tribunal de la province.

    Les parents sont défendus par des avocats de Pékin et les médias ont commencé à s'intéresser au cas des enfants de Xinsi. Après avoir brillé par son incurie, le gouvernement local du district de Huixian a fini par faire don de nourriture aux paysans. " Les parents n'ont reçu aucune compensation, explique M. Li. L'usine a été liquidée et l'argent qui devait servir aux compensations, confisqué. Les villageois veulent surtout que l'eau et les sols soient décontaminés. Et ils espèrent que les enfants pourront bénéficier de soins plus élaborés. Une partie des terres devenues incultivables a été rachetée aux paysans par le gouvernement, mais celui-ci les a revendues deux fois plus cher à des entreprises. "

    Brice Pedroletti

    Le Monde change 


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  • La multiplication des logements abandonnés remet en cause le modèle de l'étalement urbain

     

     

    Rétrécir pour survivre : ce pourrait être l'ultime recours de dizaines de villes aux Etats-Unis, après les ravages de la crise des surprimes. Plus de 1,2 million de maisons ont fait l'objet d'une saisie, selon <st1:personname productid="la Brookings Institution" w:st="on">la Brookings Institution</st1:personname>, un think tank de Washington. Faillites, chômage : sous l'effet de la récession, plus de 18,7 millions de logements étaient inoccupés au deuxième trimestre, soit 14,2 % du parc total.

    Dans tout le pays, des quartiers se sont vidés de leurs habitants, jusqu'à présenter aujourd'hui le visage de villes fantômes. Au point que l'administration Obama s'intéresse à une solution radicale : la démolition pure et simple des quartiers périphériques ou fragiles pour aider le centre-ville à ressusciter. L'équivalent, en jardinage, d'une taille sévère.

    Le mouvement a germé à une centaine de kilomètres au nord de Detroit. Flint, berceau du groupe automobile General Motors et du cinéaste contestataire Michael Moore, l'une des villes les plus pauvres du pays, a passé au bulldozer des quartiers résidentiels entiers pour les rendre à la nature.

    La ville pourrait ainsi se contracter de 40 % pour concentrer services et activités : sa population est tombée de 200 000 habitants en 1960 à 110 000 aujourd'hui. La municipalité n'a plus les moyens d'entretenir les services publics urbains sur un territoire aussi vaste et dépeuplé. Réduire l'aire urbaine serait le seul moyen d'éviter la faillite.

    Le père de cette stratégie, Dan Kildee, occupe les fonctions de trésorier du comté de Genesee, dont Flint est le chef-lieu. Pendant la campagne présidentielle, M. Kildee avait fait part de ses observations au candidat Barack Obama. Celui-ci s'en est souvenu. <st1:personname productid="La Maison Blanche" w:st="on">La Maison Blanche</st1:personname> vient de le charger d'une mission : réfléchir à comment étendre l'expérience de Flint au reste du pays.

    M. Kildee a annoncé son intention de s'appuyer pour cela sur une étude de <st1:personname productid="la Brookings Institution" w:st="on">la Brookings Institution</st1:personname> sur la " revitalisation des vieilles cités industrielles américaines ", qui analyse le déclin économique et démographique des 65 villes les plus sinistrées. La plupart appartiennent à la " rust belt ", cette " ceinture de la rouille " qui concentre les industries sinistrées du nord-est du pays : Detroit, Philadelphie, Pittsburgh ou Baltimore.

    " La vraie question n'est pas de savoir si ces villes vont rétrécir - elles le font déjà toutes - mais si nous allons laisser cela arriver d'une manière destructrice ou constructive ", estime M. Kildee. Cette politique ne fait pas l'unanimité au sein d'une population qui vit ce repli comme une déchéance. " L'obsession de la croissance est malheureusement quelque chose de très américain ", analyse le trésorier de Genesee.

    Le processus de dissolution des banlieues déshéritées a pourtant commencé. A Pittsburgh, plus de cent parcelles ont été rasées et transformées en fermes urbaines et en jardins communautaires. A Detroit, où un tiers de la ville est à l'abandon, 16 millions de dollars vont être consacrés à la destruction de maisons. La municipalité, au bord de la faillite, envisage de diviser la ville en une série de centres urbains séparés par des zones vertes. A Flint, mille maisons ont déjà été démolies. Trois mille autres devraient suivre. Sur leurs ruines vont pousser prairies et forêts, comme si l'étalement urbain, marque de fabrique de la ville américaine, n'avait été qu'une parenthèse assez peu enchantée.

    La fin de règne n'a sans doute pas encore sonné pour le couple banlieue pavillonnaire - automobile. Mais même le Congrès américain redécouvre les vertus de la densité. Ses élus ont demandé au National Research Council d'évaluer l'impact environnemental d'une ville plus compacte, mêlant commerces, emplois et logements. Le verdict est tombé au mois d'août : doubler la densité urbaine actuelle d'ici à 2050 en construisant davantage dans les centres-villes et moins dans les périphéries pourrait faire baisser de 11 % les émissions de CO2 aux Etats-Unis.

    Grégoire Allix

     

    Le Monde change 


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  • En dépit d'un retour de la croissance en 2010, le chômage devrait continuer à augmenter


    Stockholm Correspondance



    Souvent citée en exemple pour ses performances économiques et ses réussites en termes de compétitivité et d'innovation, <st1:personname productid="la Finlande" w:st="on">la Finlande</st1:personname> est le pays de la zone euro le plus durement frappé par la crise. Les chiffres préliminaires publiés, mardi 8 septembre, par l'Institut statistique finlandais le confirment. Le produit national brut (PNB) a chuté de 9,4 % au deuxième trimestre 2009 comparé à la même période en 2008. Pour l'ensemble de 2009, la récession, qui devrait être moins violente sur le restant de l'année, atteindrait 4,5 % à 6 % selon différents instituts ou administrations.

    Entre janvier et mai, les exportations finlandaises ont connu la plus forte baisse de l'Union européenne, moins 37 % par rapport à 2008. Sur un an, la baisse atteindrait environ 30 %, selon l'Institut d'études économiques ETLA. " En Finlande, nous avons une vingtaine d'entreprises qui représentent 80 % des exportations du pays, dans les secteurs de l'électronique, forestière et papetière, et métallurgique. Quand elles souffrent, l'impact est donc énorme sur l'économie finlandaise ", souligne Hannu Kaseva, économiste à ETLA.

    Les exportations ne sont pas les seules à souffrir. Le bâtiment est en recul de 20 % sur un an, les investissements de 13 %. Phénomène nouveau, et rapide, le secteur des services baisse de 5 % au deuxième trimestre, avec, surtout, un recul du secteur privé, car les services publics, eux, augmentent leur production.

    La télévision finlandaise YLE a rapporté mercredi que le nombre de personnes demandant des allocations d'aide de l'Etat a augmenté de 20 % cette année dans les villes du sud du pays, où se concentre l'essentiel de la population de 5,3 millions d'habitants. Leila Palvianen, responsable du service d'aide sociale et financière d'Helsinki, constate que les gens ayant des contrats irréguliers sont les plus touchés. " Les propriétaires de petites entreprises n'arrivent plus à joindre les deux bouts ", remarque-t-elle.

    Forts de l'expérience de la terrible crise qui avait ébranlé le pays au début des années 1990, les Finlandais s'attendent à ce que les nouveaux bénéficiaires des allocations soient encore là à pointer au bureau d'aide sociale en 2011. Même si la croissance devrait atteindre 1,8 % à 2,5 % en 2010 selon différents instituts, cela n'aurait pas d'effet tout de suite sur le chômage qui devrait continuer à augmenter durant la majeure partie de l'an prochain jusqu'à 11 %.

    Pour M. Kaseva, le gouvernement a pêché " par optimisme " les années passées, refusant d'imaginer que la croissance pourrait baisser, d'où une politique salariale expansive qui a freiné la compétitivité. Les salaires ont augmenté de 5,4 % en 2008 et devraient croître de 4,5 % cette année. " Cet impact négatif des salaires sur la compétitivité est intervenu au moment où a éclaté la crise financière mondiale, dit-il. Etant dans la zone euro, nous sommes en outre désavantagés par rapport à <st1:personname productid="la Suède" w:st="on">la Suède</st1:personname>, notre concurrent direct, dont la monnaie s'est fortement dévaluée. "

    Le gouvernement de centre-droit de Matti Vanhanen a pris plusieurs mesures depuis l'automne. Il est allé d'abord au plus pressé et a soutenu les compagnies exportatrices par des allégements fiscaux pour les aider à passer ce cap difficile. " Pour l'instant, cela marche plutôt dans le sens où aucune de ces sociétés n'a fait faillite ", constate M. Kaseva.

    Début 2009, le gouvernement a lancé une deuxième vague d'aide pour soutenir le bâtiment, avec la possibilité d'emprunts pour des rénovations. Depuis l'ouverture de sa session d'automne, mardi, le parlement discute d'autres mesures pour le budget 2010, telle la construction de logements sociaux, une baisse des cotisations sociales, la construction de routes et de voies de chemin de fer et la hausse de <st1:personname productid="la TVA" w:st="on">la TVA</st1:personname> à l'exception d'une baisse dans les restaurants, et l'assouplissement des pénalités de paiement pour les entreprises en difficulté.

    Olivier Truc


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  • Pékin inquiète les banques étrangères sur les produits dérivés  

    Le gouvernement chinois vient d’annoncer qu’il soutiendrait les entreprises d’Etat qui souhaitent renégocier les colossales pertes financières qu’elles ont contractées auprès de banques occidentales sur des dérivés dits spéculatifs. Goldman Sachs, Morgan Stanley ou Deutsche Bank seraient dans le collimateur de Pékin.

     

    DE NOTRE CORRESPONDANT à PéKIN.

    Un communiqué du gouvernement chinois a jeté un froid cette semaine dans les états-majors des grandes banques d’affaires internationales travaillant dans le pays. Dans un message mis en ligne lundi, la Sasac, la puissante commission chargée de la supervision et de la gestion des actifs de l’Etat, a annoncé qu’elle allait soutenir la cause des grandes entreprises publiques tentant de renégocier le paiement de leurs pertes finan cières contractées auprès de banques occidentales sur certains dérivés.« Il est normal que les entreprises usent de moyens légaux pour protéger leurs droits dans leurs activités commerciales. Nous supporterons les sociétés pour qu’elles minimisent leurs pertes »,prévient l’institution, qui chapeaute les plus grandes entreprises publiques.Depuis la fin de 2008, les autorités de Pékin ne cachent pas leur agacement face à l’allongement de la longue liste des pertes financières des groupes chinois ayant négocié dans de mauvaises conditions, de gré à gré avec de grandes institutions occidentales à Singapour ou à Hong Kong, des contrats de couverture dits « spéculatifs » sur les variations de taux, les risque de change ou les fluctuations du prix des matières premières.

    « Opium financier »

    Le gouvernement ne digère notamment pas le 1,94 milliard de dollars perdu l’an dernier par les compagnies aériennes Air China, Shanghai Air et China Eastern sur des contrats de couverture sur le kérosène – toutes avaient misé sur une envolée du prix du baril – ni les 2 milliards de dollars de pertes dévoilées en décembre dernier par Citic Pacific, un conglomérat lié au pouvoir chinois, qui avait fait de mauvais paris sur l’évolution de la valeur du dollar australien et de l’euro. Flattant le courroux des autorités et d’une partie de l’opinion publique, un professeur chinois, cité dans plusieurs médias du pays, associait la semaine dernière les produits dérivés à un« opium financier »dont auraient usé les banques étrangères pour droguer les sociétés d’Etat.Dans son commentaire la Sasac laisse, elle-même, entendre que les sociétés du pays auraient été induites en erreur par« la complexité et les risques »de certains contrats à effet de levier.« Ces groupes qui ont pendant des années gagné beaucoup d’argent tant que leurs positions étaient bonnes affirment aujourd’hui, après le brutal retournement des marchés, qu’ils n’avaient pas compris les contrats. Et le gouvernement vient les protéger »,résume, agacé, un banquier occidental refusant de voir son nom cité sur ce sujet sensible.Si aucune banque d’affaires étrangère n’a pour l’instant reconnu publiquement les renégociations des pertes des groupes chinois, l’agence Dow Jones affirme que Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Citigroup et Morgan Stanley auraient déjà reçu des courriers de certaines compagnies aériennes et de Cosco, le géant chinois du transport maritime, les informant que certaines transactions passées pourraient être décrétées« nulle, invalide ou inexécutable ».Selon nos informations, aucune des banques françaises réalisant des contrats de couverture classiques dans le pays n’aurait pour l’instant été montrée du doigt par les autorités chinoises, qui ne remettent d’ailleurs pas en cause le principe du « hedging » non spéculatif.Selon les experts, la mise en garde de la commission chargée de la supervision et de la gestion des actifs de l’Etat est un élément de négociation entre les groupes d’Etat et leurs créanciers qui vont probablement devoir accepter de revoir à la baisse les dettes des sociétés concernées pour ne pas risquer de compromettre sur le long terme leur développement sur le gigantesque marché chinois.

    YANN ROUSSEAU

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