• Chasseurs de bonus

    Les gouvernements ne veulent pas légiférer sur les rémunérations des traders, banquiers ou grands patrons. Mais partout l'opinion s'indigne. Aux Pays-Bas et aux États-Unis, on a créé un « Monsieur Moralisation » pour surveiller l'emploi des aides publiques.

    Comme la plupart des Néerlandais, Lodewijk De Waal est un homme accessible. Avoir dirigé pendant huit ans la centrale syndicale du pays, <st1:personname productid="la FNV" w:st="on">la FNV</st1:personname>, n'a rien changé à sa bonhomie. On peut facilement le rencontrer au siège de l'organisation caritative Humanitas, qu'il préside. Ou bien alors, au siège de la banque ING : il est membre de son conseil d'administration depuis novembre 2008. Pas pour faire joli sur la plaquette, mais pour surveiller la bonne utilisation des 10 milliards d'euros d'argent public apportés à la plus grande banque des Pays-Bas le 20 octobre. Il dispose d'un droit de veto sur toutes les décisions stratégiques, parmi lesquelles figurent les rémunérations des dirigeants. Transposé dans le contexte français, cela donnerait Bernard Thibault ou François Chérèque nommé administrateur de BNP Paribas sur proposition de Christine Lagarde, avec voix délibérative et droit de veto sur la rémunération de Baudouin Prot.

    Lodewijk De Waal est de gauche, comme le ministre des Finances Wouter Bos, qui est carrément le leader du Parti travailliste. Mais le chef du gouvernement, Jan Peter Balkenende, qui traîne le surnom de Harry Potter à cause des lunettes rondes qu'il portait à ses débuts, est chrétien-démocrate. Il en est à son cinquième gouvernement, cette fois en grande coalition avec les sociaux-démocrates de Wouter Bos. Autant dire qu'on est très loin du bolchevisme. Et pourtant, les Pays-Bas ont été les premiers à adopter une loi pour encadrer les parachutes dorés et autres avantages des grands patrons. Pas seulement les banquiers, mais les présidents et directeurs des 90 sociétés cotées à <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> d'Amsterdam. Par exemple, s'ils gagnent plus de 500.000 euros net par an, leurs primes de départ sont surtaxées de 30 % pour peu qu'elles excèdent une année de salaire. La teneur de la loi est déjà surprenante, mais la date à laquelle elle a été votée l'est encore plus : c'était le 9 septembre 2008. Avant et non après le grand effondrement de la finance, à une semaine près. Intuition politique ? Talents extralucides ? Il se trouve simplement que le débat sur les rémunérations des patrons durait depuis près de vingt ans aux Pays-Bas.

    Pourquoi vingt ans ? Parce que c'est le moment où les bonus ont été inventés dans la forme actuelle : discrétionnaires, opaques, faramineux. Malcolm Le May, un Anglais qui a dirigé la banque d'investissement d'abord chez UBS puis chez ING, se souvient très bien du temps où les traders étaient des salariés ? ce qui ne les empêchait pas d'être d'efficaces dans leur job de négociants de titres. La technique de l'enveloppe individuelle pour chaque trader, accordée par le boss de la salle des marchés sous le sceau du secret, aurait été introduite par Goldman Sachs à Londres à la fin des années 1980. L'escalade des bonus a gagné de proche en proche : d'abord les autres banques, puis les autres places, enfin les autres secteurs qui ne voulaient pas se laisser trop distancer par la finance.

    Aux Pays-Bas, patrie de plusieurs multinationales géantes, de Philips à Unilever, la nouvelle mode des patrons surpayés est venue percuter une société profondément égalitaire. Pendant des siècles, les Néerlandais ont lutté ensemble pour apprivoiser l'eau. Face à une digue qui lâche, il n'y a pas d'aristocratie qui vaille. En tout cas, c'est à un industriel néerlandais, l'ancien patron d'Unilever Morris Tabaksblat, qu'on doit la première réflexion de grande ampleur sur la question des rémunérations : 100 propositions pour assainir la gouvernance des grands groupes, rédigées en 2004. Le code Tabaksblat serait peut-être resté lettre morte sans l'affaire ABN-Amro : cette grande banque a été vendue en 2007 à Royal Bank of Scotland, Fortis et Santander, pour la somme fabuleuse de 71 milliards d'euros. Au passage, 7.500 emplois ont été supprimés et le patron, Rijkman Groenink, a empoché 4,3 millions d'euros de prime de départ. Énorme scandale et raison pour laquelle la loi sur les parachutes dorés a été votée? avant la crise. Depuis, les Pays-Bas ont fait accepter un code d'autodiscipline draconien aux banquiers et assureurs qui ont reçu des aides d'État. La présence de Lodewijk De Waal au conseil d'administration d'ING ? où il discute pied à pied les primes 2009 qui seront versées en 2010 ? est le signe d'une volonté politique : le gouvernement ne se contentera pas de beaux serments. n

    Par Sophie Gherardi

    Kenneth Feinberg travaille pour le bien public. Il remp...

    Kenneth Feinberg travaille pour le bien public. Il remplit sa fonction bénévolement, comme il l'avait fait auprès des endeuillés du 11-Septembre.

    À part peut-être en temps de guerre, aucun officiel américain n'a disposé d'autant de pouvoir sur des entreprises privées que Kenneth Feinberg. L'intitulé de sa fonction est déjà tout un poème : Special Master for Compensation. Comment traduire ça ? Grand maître des salaires et avantages ? Délégué spécial à la maîtrise des émoluments ? Maître des bonus ? Depuis sa nomination le 10 juin par Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor, la presse américaine l'a surnommé « le tsar des rémunérations ». Ce monsieur distingué à l'accent bostonien se récrie : non, non, il n'est pas un tsar, ce qui supposerait qu'il édicte des oukazes. Sa spécialité à lui est la conciliation. Il n'empêche, Kenneth Feinberg est chargé par le gouvernement des États-Unis de superviser la politique de rémunération des sept entreprises qui ont reçu plus de 500 millions de dollars d'aides fédérales. Excusez du peu, rien que des géants mondiaux : Bank of America, Citigroup, l'assureur AIG, General Motors, Chrysler et les filiales financières des deux constructeurs, GMAC et Chrysler Financial. Dans chaque entreprise, il aura son mot à dire sur ce que touchent les cinq plus hauts dirigeants et les vingt salariés les mieux payés, ceci pour inclure les bonus des traders. En tout 175 personnes que leur trajectoire avait préparées à tout sauf à discuter de leur fiche de paie avec un représentant du Trésor.

    L'administration Obama a trouvé ce stratagème pour ne pas avoir à faire voter une loi couperet. Depuis le début, le président répugne à s'immiscer dans les affaires du secteur privé. Il s'est contenté de gesticulations à chaque fois que le niveau d'exaspération de l'opinion dépassait la cote d'alerte. Tel a été le cas en mars 2009, quand la presse a révélé qu'AIG, après avoir englouti 180 milliards de dollars d'aide publique, avait payé 165 millions de bonus à ses cadres dirigeants. Recevant les principaux banquiers et assureurs du pays, Barack Obama les a sévèrement mis en garde : « Faites attention, messieurs, il n'y a plus que mon administration entre vous et les fourches ! » Mais quand <st1:personname productid="la Chambre" w:st="on">la Chambre</st1:personname> des représentants a voté un texte pour taxer à 90 % les fameux bonus, le président s'est arrangé pour que le Sénat ne suive pas. Par prudence ou par tactique, Obama ne veut pas être celui qui a changé autoritairement les règles du jeu. Cette attitude n'est pas sans rappeler celle du gouvernement français. Nicolas Sarkozy reçoit les patrons des banques, leur fait la morale, les oblige à renoncer pour un an ou deux à leurs bonus, mais fait tout pour éviter d'en passer par la loi. C'est d'ailleurs un simple décret, le 30 mars 2009, qui règle la question « jusqu'à fin 2010 » pour les entreprises publiques ou aidées par l'État.

    La grosse différence entre <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> et les États-Unis, c'est Kenneth Feinberg. Cet avocat n'est pas n'importe qui. Il a longtemps travaillé pour le sénateur Ted Kennedy. Mais c'est à lui que le président George W. Bush a fait appel pour déterminer le montant des indemnités versées aux familles des 3.000 victimes des attentats du 11-Septembre ? afin d'éviter les procès intentés à l'État. Une épreuve humaine terrible, dont il s'est tiré avec les honneurs en à peine un an. C'est encore lui qui a trouvé le juste prix pour une pièce historique : le film de 26 secondes tourné au moment de l'assassinat de John Kennedy par Abraham Zapruder, que les pouvoirs publics ont racheté à ses héritiers.

    Chacun salue en lui l'arbitre et l'organisateur. Mais Kenneth Feinberg a une autre particularité : il travaille pro bono. Cela ne signifie pas « pour un bonus », comme le penserait quelque trader étourdi. Cette locution latine employée fréquemment en anglais est la contraction de « pro bono publico », pour le bien public. Autrement dit, le Special Master for Compensation remplit sa fonction bénévolement, comme il l'avait fait auprès des endeuillés du 11-Septembre.

    Quand Vikram Pandit, le patron de Citigroup (38 millions de dollars de rémunération en 2008), Kenneth Lewis, le directeur général de Bank of America (9 millions), et Fritz Henderson, le DG de General Motors (8,7 millions), viendront négocier dans le bureau 1310, au siège du Trésor à Washington, ils auront devant eux un homme courtois aux vues larges. Bien plus : l'incarnation d'une notion oubliée, l'intérêt général. Sophie Gherardi

    L'avocat américain

    Kenneth Feinberg est chargé par le gouvernement des États-Unis de superviser la politique de rémunération des sept entreprises qui ont reçu plus de 500 millions de dollars d'aides fédérales.

    Le retour des bonus embarrasse l'administration Obama ( mais ils se battent)
    Rémunération des dirigeants : timide, trop timide AMF, Pierre-Henri Leroy président de Proxinvest 
    Cdans l'air : Banques qui veut gagner des milliards ( d'habitude j'aime mais la !!!!)

    Les Etats semblent impuissants face au retour des bonus
    Les Etats se doivent d'encadrer les rémunérations bancaires Tassin ( même plus !!!)
    Pourquoi on peut tout dire sauf s’attaquer au pouvoir actionnarial ?
    Etc....


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  • Le monde a échappé à une " Grande Dépression bis ", selon M. Krugman

     

     

    Le monde a échappé à une " Grande Dépression bis ", mais il faudra au moins deux ans avant que l'économie mondiale ne se redresse totalement, a estimé le 10 août le Prix Nobel d'économie américain Paul Krugman, à Kuala Lumpur (Malaisie). Bien que le pire de la crise financière soit passé, le monde fait face à un ralentissement comparable à la " décennie perdue " subie par le Japon dans les années 1990, a-t-il ajouté devant un forum de chefs d'entreprise. " Comment s'en sort-on ? La réponse technique est : Dieu seul le sait. Nous manquons de modèles ", a dit M. Krugman, professeur d'économie à l'université américaine de Princeton. - (AFP.)

     

     

    Les exportations chinoises reculent de 23 % sur un an

     

     

    <st1:personname productid="La Chine" w:st="on">La Chine</st1:personname> a annoncé, le 11 août, que ses exportations s'étaient élevées en juillet à 105,4 milliards de dollars (74 milliards d'euros), en baisse de 23 % sur un an, mais en hausse de 10,4 % par rapport à juin. - (AFP.)

    Sept villes norvégiennes poursuivent Citigroup en justice

     

     

    Sept municipalités norvégiennes - Bremanger, Hattfjelldal, Hemnes, Kvinesdal, Narvik, Rana et Vik - et la maison de courtage Terra Securities ont porté plainte contre Citigroup après avoir perdu des millions d'euros dans des placements à risque proposés par la banque américaine. Elles réclament 200 millions de dollars (141 millions d'euros) de dommages et intérêts à la banque pour avoir menti sur la nature des risques encourus dans leurs investissements. - (Reuters.)

     

    Le groupe Guardian perd 24 millions de livres en spéculant sur les devises

     

     

    LONDRES. Le groupe de presse britannique Guardian Media Group (GMG) a essuyé une perte de 24 millions de livres (28 millions d'euros) à la suite d'une spéculation ratée sur le marché des devises. Les gérants du fonds d'investissement de GMG dans les hedge funds ont été pris de court par la baisse de la livre sterling par rapport au dollar. GMG a créé ce fonds spéculatif - son capital s'élève à 200 millions de livres - pour diversifier ses revenus en réduisant sa dépendance envers le marché de la publicité au Royaume-Uni. Le conglomérat contrôlé par le Scott Trust, organisme à but non lucratif, comprend des journaux nationaux et régionaux, des magazines et des stations de radio. Lors de l'exercice budgétaire 2008-2009 se terminant début avril, le GMG a accusé une perte avant impôt de 89,8 millions de livres. Celle-ci, enregistrée sur le marché des changes Forex, ne serait pas étrangère aux rumeurs d'une possible fermeture de l'Observer, le plus vieil hebdomadaire dominical britannique, racheté en 1993. Malgré une diffusion en hausse, le titre fondé en 1791 est lourdement déficitaire. Quant au vaisseau amiral du groupe, le quotidien de centre gauche The Guardian - son tirage moyen quotidien s'élève à 360 000 exemplaires -, il est aussi en perte du fait de la contraction du marché publicitaire. Le GMG envisagerait de faire de l'Observer un magazine qui serait publié le jeudi ou de créer une édition dominicale du Guardian.

     

     

     


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  • J'ai réagit sur le forum : voila ma réaction j'attends de pied ferme la réaction de France télévision ou de quelqun d'autres.

    Sur le forum Marc Touati se fait "étriper". C'est vrai qu'il a dite nombre de contre vérité, mais je pense quand même que c'est au journaliste d'avoir préparer l'émission et de le contredire. Il faut que les journbaliste prennent leur responsabilité.

    Une de mes interventions :

    Désolant pour une émission qui se veut d’information. Et le mot est faible. Je vais utiliser cette émission avec mes étudiants pour décortiquer les contre vérités (mensonges, etc.…) qui ont sillonné cette émission.
    A titre d’exemple je vais en relever quelques uns :
    1. A quoi serve les marchés financiers : réponse plus a rien, le financement des entreprises n’est plus fais par ce biais. M. Touati (c’est un véritable scandale) devrait le savoir lui qui a travaillé chez Natixis dont se trouve extrait le graph. Nous sommes dans un « Capitalisme sans projet » comme aime à le Répéter M. Aglietta.
    Pour Info  ce graph est extrait plus généralement d’un rapport du Conseil d’Analyse Economique (rapport donné a l’Etat , que les journaliste devraient lire , oui …..j’y reviendrais).

    Dans ce même rapport existe une analyse sur les Bonus des Banques qui dit clairement ce qu’il faut faire et ce qu’il font supporter a la collectivité. D’ailleurs un procureur américain vient de faire un rapport sur ce sujet le titre du rapport « pile je gagne, face tu perds ». Au moins ils appellent un chat un Chat.


    2. Comment faire pour que les banques finance « l’économie », on le sait et cela depuis 1930. Les Etats-Unis ont vécu dans un tel système, pendant plus de 60 ans.

    Séparation de la banque de détail et de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> d’investissement. A chacun son métier. Regarder les plus grosses catastrophes en France se sont les banques mutualistes, qui ont voulut imiter les autres en devenant des banques « Universelle »

    Questions :

    Cela a –t-il un instant limité le capitalisme américain ?

    La concurrence internationale a elle profité de cet « distorsion de concurrence »  pour mieux s’implanter aux Etats-Unis ?

    Et je pourrais énumérer ainsi d’autres questions. Par contre les experts ne manquent pas de dire qu’une des raisons de cette crise, c’est la suppression par M. Clinton de ce « Glass Steagal Act ». A méditer.
    Mais je voudrais venir aussi sur l’exemple de M. Touati (comment spéculer pour tous les téléspectateurs).  Cet exemple si on le décortique un peu (le journaliste présent – dont je pense c’est son travail- et aussi les autres intervenants) démontre justement le thème de l’émission.

    M. Touati explique qu’il suffit de vendre du $ le matin et acheter de l’Euro pour empocher le soir un différentiel de 1%.
    - d’abord 1% sur l’année, quand même,

    - en plus vendre du $ fait baisser toutes choses égale par ailleurs la devise et monter l’autre, en l’occurrence l’euro.

    Arrêtons nous la dessus : C’est la que le trader prend le risque, comment va évoluer cette devise dans la journée (regarder,  souvent plus de 1% par jour). Il joue une devise contre une autre, une économie contre une autre………Si vous n’appelez pas cela spéculation, je ne comprends plus. Cette opération à même un nom, et était étudier pour les effets qu’elle engendre ( au Japon dans les années 90-2000).
    Le profit du trader se fait contre l’économie. Il n’est pas seulement la donnée d’ajustement nécessaire. C’est cela que l’ont veut nous faire croire, pour cacher le véritable problème : Le pouvoir actionnarial.

    J’aime regarder tout les C dans l’air pour m’instruire, apprendre, m’informer, mais celui la me laisse perplexe. Si tout les C dans l’air sont préparé ainsi, que puis-je en retenir ?

    Oui le journaliste ne peut laisser dire n’importe quoi dans son émission, il est finalement le garant. C’est lui qui crédibilise d’une certaine façon l’information. La cela ne fut pas fait.
    On oublie trop dans cette crise, que les journalistes économiques y ont une grande part de responsabilité.

    Faudrait pas comme les Banquiers, l’oublier.
    Faut aller voir ce forum, lire ce que les gens pensent, je ne lacherais pas.

     

    Forum de cette émission 


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  • Cinq raisons pour expliquer la bonne forme des marchés d'actions  

    Depuis la mi-juillet, les principaux indices boursiers ont progressé entre 10 % et 20 %, gommant les excès de la correction de la fin de juin. Les raisons de cette envolée ne manquent pas. Si certains prédisent la poursuite du mouvement, d’autres se disent inquiets, car les raisons d’une rechute ne sont pas absentes.

    Des résultats trimestriels supérieurs aux attentes

    La première vague de résultats trimestriels venue des Etats-Unis au début du mois de juillet a été à l’origine de l’envolée de l’ensemble des Bourses européennes. Avec des chiffres d’affaires en fortes baisses, on pouvait penser que les marchés allaient continuer à se contracter, mais les analystes avaient anticipé des scénarios bien plus noirs. Ainsi, selon un rapport de Thomson Reuters, sur les 180 entreprises américaines cotées sur le S&P 500 qui avaient publié leurs comptes mi-juillet, 77 % d’entre elles affichaient des bénéfices meilleurs que prévu, un record depuis la mise en place de cette étude en 1994. Pour le quart restant, seul 14 % se trouvaient au-dessous des estimations, 9 % étant conformes aux attentes. Les bilans des sociétés américaines tous secteurs confondus ont eu un effet positif sur les cours de leurs concurrentes européennes. En France, sur la trentaine d’entreprises du CAC 40 à avoir publié leurs résultats, deux tiers affichent des chiffres d’affaires en net recul. Pourtant, ses chiffres ont été bien accueillis car souvent moins pires que les anticipations des agents économiques. L’indice parisien a engrangé 18 % depuis le 10 juillet dernier.

    On ne montre qu'en % mais en terme réels ( faut chercher dans les textes ils sont Négatifs). c'est une façon d'interpreter.

    Les financières et les cycliques tirent les marchés

    Depuis le 10 juillet, quelques secteurs ont particulièrement poussé les indices à la hausse. Les analystes recensent les valeurs financières et les valeurs dites cycliques. La faillite de Lehman Brothers avait fait planer le risque d’une crise systémique, finalement écarté par les résultats trimestriels de l’ensemble des grandes banques américaines. Le secteur financier s’est ainsi envolé de près de 30 % à Paris. L’automobile, très sévèrement touchée par la crise au premier trimestre, a également connu un rattrapage de plus de 20 %. Les résultats de Ford et la sortie du régime des faillites de General Motors ont contribué au mouvement haussier. Plus tard, les résultats trimestriels de Renault et PSA, bien que dégradés, ont été accueillis favorablement par les actionnaires, leurs titres grimpant respectivement de 46 % et 28 %, sur la période et ce en dépit d’un reflux, vendredi. Outre-Atlantique, la reprise constatée dans le secteur de la construction (+ 81 %), et de l’immobilier (+ 57 %) n’est pas étrangère à l’embellie dans ces domaines sur les autres places boursières.La deuxième plus forte hausse du CAC 40 a été signée par les titres du secteur des matériaux de base (+ 25,5 %), profitant du rebond des matières premières, nickel et aluminium en tête. Le pétrole, qui était prêt à passer sous les 60 dollars au début du mois de juillet, s’est fortement redressé depuis, prenant plus de 10 dollars et s’inscrivant dans une tendance haussière observable sur l’ensemble des énergies.

    Un mieux sur les chiffres macroéconomiques

    Les chiffres macroéconomiques ont largement concouru à l’amélioration de <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> de Paris. Vendredi dernier, le chiffre du chômage américain en recul de 0,1 % en juillet, a surpris la place parisienne, qui avait anticipé une nouvelle hausse, faisant passer le CAC 40 au-dessus des 3.500 points. Tout au long du mois de juillet, les investisseurs ont été très sensibles aux chiffres de l’immobilier aux Etats-Unis. Que ce soit le nombre de mises en chantier ou de permis de construire accordés, les marchés ont apprécié que le secteur, d’où la crise est partie, se redresse, même faiblement.Autre indicateur très regardé, l’ISM manufacturier qui mesure la santé de l’industrie américaine et qui se dirige vers une fin de la contraction présageant une possible reprise. Le chiffre le plus attendu restait le PIB américain, qui s’est fixé en recul de 1 %, contre une attente de baisse de 1,5 %, de la part des analystes. En France, le marché a été soutenu par les chiffres de la production industrielle et la consommation des ménages. Cette dernière s’est avérée largement supérieure aux attentes, en progression de 1,4 % alors que le consensus tablait sur une contraction de 0,3 % en glissement mensuel. La production de mai a, elle aussi, très fortement contredit les estimations des spécialistes qui anticipaient une baisse de 0,2 % et non pas une croissance de 2,6 %, comme ce fut le cas.

    Pour les chiffres macro, il n'y a pas de quoi fouetter un chat , d'autant que !!! les chiffres américains ( automobile vient d'avoir un nouveau plan de soutien)

    La diminution de l’aversion au risque

    La politique de baisse des taux d’intérêt adoptée par les grandes banques centrales a rendu moins attrayants les placements monétaires, à l’image du Livret A en France qui ne rémunère plus qu’à 1,25 %. Du coup, les investisseurs se sont tournés vers des actifs plus profitables. Et, dans un premier temps, vers les obligations d’Etat et surtout d’entreprises qui pour avoir une chance d’être placées ont dû offrir des rendements très intéressants, c’est-à-dire plus de 5 % au-dessus des taux de marché. Au fur et à mesure de la détente opérée sur les marchés interbancaires, les nouvelles émissions n’ont plus offert les mêmes atours. Par conséquent, les investisseurs ont reporté leurs capitaux sur les actions, dont certains titres, de par leur décote, offraient de beaux rendements ou ont été tellement massacrés qu’ils pouvaient être logés dans des portefeuilles pour du long terme. Cette situation a pu perdurer dans la mesure où les grands argentiers ont promis de prolonger leur politique de taux bas. Par ailleurs, beaucoup de liquidités allouées aux banques pour favoriser en premier lieu les crédits ont finalement alimenté <st1:personname productid="la Bourse." w:st="on">la Bourse.</st1:personname>

    Quand la psychologie entre en scène

    Le mouvement de la reprise s’est opéré à l’orée du printemps. Les principaux indices ont commencé alors à dessiner un V, une des plus puissantes figures de retournement dans l’analyse technique. Par exemple, l’indice américain S&P 500 a repris de la hauteur, cassant une à une les moyennes mobiles de référence, des 50 Bourses en mars, des 100 en avril, puis des 200 en juin. La tendance s’est accélérée en juillet lorsqu’il a passé une résistance de moyen terme et corrigé ainsi les excès baissiers du début de l’été. Cette reprise a été accompagnée par les volumes, gonflés par l’arrivée de nouveaux capitaux mais aussi par les rachats de position de ventes à découvert de certains opérateurs. Et quand le mouvement dure un peu, il incite les investisseurs indécis à reconsidérer leurs positions, à revenir dans le jeu. Un effet moutonnier qui nourrit de lui-même la hausse.Il est à noter que les reculs des indices depuis le début de ce rallye entamé à mi-juillet ne sont pas très marqués, et ce malgré des déceptions réelles à la suite de certaines statistiques économiques, qui se sont inscrites au-dessous des prévisions. Seuls les bons chiffres et résultats ont cours aux yeux des intervenants. L’attrait des seuils psychologiques conduit aussi les acteurs à abandonner les fondamentaux pour atteindre leurs objectifs. Les 1.000 points ont été conquis par le S&P 500 et les 2.000 points par le Nasdaq. Et le CAC 40 a gagné les 3.500 points. Pour autant, les grands indices sont encore loin d’être revenus sur les niveaux précédant la faillite de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. Le CAC 40 évoluait au-dessus de 4.300 points et le S&P 500 autour des 1.200 points.

    Thomas Lafarge avec S. L. P

    éditorial par  jean-marc vittori

    Le syndrome du V  

    Cette année, <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> aime bien les vacances. A Paris, l’indice CAC a pris 18 % en un mois. Depuis mars, il a même bondi de 40 %. Mais il est vrai que l’indice phare de <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> de Paris avait dévissé de 45 % au cours des six mois précédents. La courbe de <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> dessine un magnifique V. Reste à savoir ce que signifie ce V, que l’on retrouve dans toute une série d’indicateurs, des commandes aux industriels américains à l’indicateur avancé de l’économie belge en passant par les investissements chinois et la confiance des consommateurs européens.V de vacances donc. V de vaillance, parce que c’est moins pire que prévu – beaucoup d’entreprises ont affiché des résultats médiocres mais néanmoins supérieurs aux anticipations. V de volatilité, l’un des signes les plus sûrs d’une crise financière que l’on avait déjà observé dans la première moitié des années 1930. V de vengeance également. Après la chute brutale de la fin 2008 et du début 2009, les investisseurs ne veulent surtout pas rater la reprise, quitte à la jouer trop tôt. Ils sont d’autant plus allants que l’économie se venge elle aussi. Tout s’est arrêté trop brutalement, après le terrible coup-de-poing que fut la chute des vedettes de Wall Street. Les consommateurs achètent encore des voitures, les entreprises ont encore des clients même s’ils achètent moins qu’avant. Et il leur faut reconstituer des stocks pour avoir de quoi produire. Ces simples découvertes suffisent à déclencher un appel d’air économique et financier. V, enfin, de volonté politique. Car les jeunes pousses que guettent les marchés financiers sont nourries à l’engrais d’une dépense publique massive, sans précédent en temps de paix aux Etats-Unis et en Chine.Mais attention ! <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">La Bourse</st1:personname> ne dessine pas le V de la victoire et de la vitesse. C’est, bien trop tôt, dans un monde bien trop endetté. Elle ne dessine pas plus le V de vagal, réservé ces derniers temps à la politique. Espérons que ce n’est pas le V de vaciller. Ni celui de vulnérabilité, de volcan ou de vanité. Soyons conscients du fait que ce n’est pas le V de la vérité : si un cours de Bourse est par nature vrai, la tendance qu’il indique peut être complètement fausse. L’hypothèse de « l’efficience des marchés », qui jouait un rôle crucial dans la plupart des modèles économiques, est l’une des grandes victimes de la crise. Ce qui nous amène à un dernier mot : V comme vigilance. Et à un dernier risque : celui du W

    Des risques toujours présents  

    Surréaction. Les investisseurs ont parfois tendance à laisser de côté des informations allant à l’encontre de la tendance. La détérioration à toute vitesse des déficits publics, l’explosion des chiffres du chômage ou encore la faiblesse de la consommation américaine, autant d’éléments que les marchés ne semblent pas prendre en compte pour le moment. Selon certains analystes, le comportement des agents économiques ressemble dangereusement à celui observé lors des bulles spéculatives. Cette surréaction des investisseurs au moindre chiffre positif pourrait très vite se retourner au contact de la fin des effets des plans de relance. L’espoir d’une reprise d’ici à la fin de l’année <st1:metricconverter productid="2009 a" w:st="on">2009 a</st1:metricconverter> été définitivement écarté par l’ensemble des spécialistes – reportant l’échéance au premier semestre 2010 – ces derniers restent toutefois sceptiques sur la puissance de cette croissance.

    Regarder l'analyse faite il y a peut  :
    Ou en sommes-nous ? rebond de la bourse ! donées Macroéconomique 


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  • Pourquoi cette présentation, que cache cela?

    Un pépin de plus pour <st1:personname productid="la Soci←t← G←n←rale." w:st="on">la Société Générale.</st1:personname> L’un de ses dirigeants emblématiques, Jean-Pierre Mustier, est visé par une enquête de l’AMF pour « manquement d’initié ». L’ex-patron de SGCIB, la banque de financement et d’investissement du groupe, et à ce titre banquier vedette sur la place de Paris, avait déjà été très affecté par l’affaire Kerviel, qui s’était soldée par une perte de 4,9 milliards d’euros. Mais le gendarme de <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname>, qui avait ouvert une enquête en janvier 2008 sur l’information  financière et le marché du titre  Société Générale, lui reproche en fait des opérations antérieures à cette affaire.Comme le mentionnait le site du « Nouvel Observateur » hier soir, elles remontent en fait à l’été 2007, lorsque la crise du « subprime » a commencé à secouer les marchés mondiaux. A cette époque, les indices boursiers sont déjà très volatils. Des mouvements surprenants animent les marchés obligataires aux Etats-Unis. Le 21 août, Jean-Pierre Mustier abrège ses vacances et demande au gestionnaire de son portefeuille de vendre l’ensemble de ses actions, dont a un certain nombre de titres Société Générale, même si l’intéressé en conserve la moitié. L’AMF le soupçonne d’avoir réalisé un bénéfice de 50.000 à 200.000 euros en profitant d’informations privilégiées : compte tenu de ses fonctions, il pouvait avoir connaissance des risques pris par la banque sur les crédits « subprime » et anticiper ses difficultés. Jean-Pierre Mustier s’en défend :« A cette date, ma décision a été, non pas de vendre mes titres Société Générale spécifiquement, mais l’ensemble de mon portefeuille de valeurs mobilières.Cette décision me permettait d’avoir l’esprit libre pour gérer la crise de liquidité du marché, qui était alors devenue publique »,a-t-il expliqué hier dans un courriel diffusé aux salariés de la banque.

    Œuvres de charité

    Pour ne pas éclabousser la  Société Générale, Jean-Pierre  Mustier a remis sa démission,  anticipant un départ qui était programmé pour la fin de l’année (« Les Echos » d’hier). A la suite de l’affaire Kerviel, l’ex-patron de SGCIB s’était vu confier la restructuration des activités de gestion d’actifs de la banque. Il a conclu une alliance avec le Crédit Agricole dans ce domaine et  prévoyait de partir en décembre. Jean-Pierre Mustier, qui fut longtemps l’un des banquiers les mieux payés de <st1:personname productid="la Soci←t← G←n←rale" w:st="on">la Société Générale</st1:personname>, reversait la totalité de son salaire à des œuvres de charité et ne touchait pas de bonus depuis un an et demi. La banque a rendu hier« un hommage appuyé au très grand dévouement dont il a fait preuve au cours de ces vingt-deux dernières années ».L’AMF soupçonne par ailleurs Robert Day, un ancien administrateur du groupe, de manquement d’initié. Celui-ci avait vendu et fait vendre à ses trusts familiaux et ses fondations caritatives des actions Société Générale en décembre 2007 et en janvier 2008, quelques jours avant l’annonce des pertes subies par la banque à cause des « subprimes » et du débouclage des positions de Jérôme Kerviel. En revanche, elle n’a pas ouvert de procédure devant la commission des sanctions sur l’information financière de la banque.

     

    La le scandale est ailleurs, si Les Echos et Investir ont raison, l'AMF doit s'expliquer. Ces pratiques sont d'un autre age, je les croyaient disparue, mais je suis encore trop naif.


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