• Tel-Aviv ne manque pas de Madoffs

    Les scandales financiers qui se succèdent éclaboussent tous les milieux, du monde des basketteurs à celui des religieux.

    29.10.2009

    Il est toujours impressionnant de voir à quel point la promesse de profits rapides et faciles peut faire perdre la tête. La triste histoire de Shimon “Moni” Fanan n’a en effet rien de nouveau. Les pages de nos journaux sont remplies de ces “génies financiers” qui promettent à leurs clients des retours sur investissement de 5 % par mois. Quand la pyramide s’effondre, les choses se passent de façons diverses. Certains reconnaissent la fraude et passent le restant de leurs jours en prison, comme le financier américain Bernard Madoff. D’autres ont si mauvaise conscience qu’ils se suicident, comme Moni Fanan [le 26 octobre].

    Mais, sous quelque forme que ce soit, ces histoires finissent toujours mal. Après avoir empoché des bénéfices de 5 % l’an, aucun être humain n’est capable de dire tout à coup : “ça va, j’ai gagné assez, maintenant, je vais me contenter des emprunts d’Etat.” En fait, ces profits artificiels sont comme de l’héroïne dans les veines. Au début les sensations sont merveilleuses, mais dès le lendemain le manque fait son travail et vous force à prendre des doses de plus en plus fortes, jusqu’à la chute.

    Fanan avait mené son affaire de main de maître. S’il avait refusé d’être rémunéré pour son poste de manager du club de basket Maccabi Tel-Aviv, c’était pour mettre plus facilement sur pied sa petite banque privée. Une banque dont les bénéfices allaient être des dizaines de fois supérieurs au salaire qu’aurait pu lui verser le club. Des joueurs, des entraîneurs et des arbitres avaient déposé des sommes d’argent astronomiques sur les comptes de Fanan, sans garantie aucune, simplement parce qu’ils lui faisaient confiance, à lui, Fanan, le ­manager désintéressé, l’homme dur à la tâche, le père de substitution. Vu la richesse de ses centaines de clients, la banque de Fanan s’était mise à brasser des millions de dollars. Dès lors que des arbitres et même des joueurs d’équipes adverses avaient déposé de ­l’argent (souvent gagné au noir) sur ses comptes, la question que la justice va devoir se poser, c’est dans quelle mesure ces ­“investissements” n’ont pas fini par influer sur le déroulement des matchs joués par le Maccabi Tel-Aviv. Toujours est-il que, lorsque Fanan a été limogé [pour des raisons sportives] du Maccabi, il a petit à petit perdu de sa superbe, les investisseurs se sont peu à peu retirés et la pyramide a fini par s’écrouler.

    Fanan n’est évidemment pas un cas isolé. Ainsi, Uriel Amar, un juif orthodoxe né en France et arrivé en Israël en 2004, s’était mis à organiser des meetings à Petah-Tikva [banlieue du nord-ouest de Tel-Aviv], où il promettait à des centaines de gogos des rendements mensuels de 5 %. Il s’était fait passer pour le directeur de deux pépinières d’entreprises de haute technologie et le propriétaire de 83 sociétés en Israël. Amar choisissait ses cibles dans les milieux religieux et ses principales victimes furent les personnes évacuées du Goush Katif [après le démantèlement des colonies de la bande de Gaza d’août 2005], trop heureux de pouvoir doubler le montant des indemnités versées par l’Etat. Il s’est finalement enfui en France, où il continue de flamber son argent dans des hôtels de luxe, et ce bien qu’un tribunal de Jérusalem ait prononcé la banqueroute. C’est une erreur de croire que les histoires de Moni Fanan et d’Uriel Amar serviront de leçons. La soif d’argent est dans la nature humaine, et que cette soif ne puisse jamais être étanchée n’y change rien.


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  • Sauvez Pont-Saint-Esprit et le pays tout entier !
    Même en Allemagne ils en parlent

    Les déboires de la petite ville du Gard, qui croule sous les dettes, semblent de bien mauvais augure. Car les finances de l’Etat ne se portent guère mieux et Nicolas Sarkozy refuse d’affronter le problème.

    29.10.2009|Christian Schubert|Frankfurter Allgemeine Zeitung

    Blotti sur les rives du Rhône, dans le sud de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>, Pont-Saint-Esprit compose un tableau idyllique. Avec son pont vieux de 700 ans, cette petite ville de 10 000  habitants dégage une atmosphère de solidité, de stabilité. Elle figure pourtant, après des années de mauvaise gestion, parmi les communes les plus endettées de France. Le préfet de région a récemment dû prendre les choses en main, après la démission du maire. Ce dernier venait, en dernier recours, d’ordonner une augmentation de près de 80 % des impôts locaux. A présent, c’est à l’Etat de mettre la main à la poche, à Pont-Saint-Esprit comme partout ailleurs. L’an passé, communes, départements et régions de France n’ont couvert que la moitié de leurs dépenses avec leurs revenus propres.

    Pont-Saint-Esprit n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’état des finances publiques françaises. Déjà avant la crise, la situation était tendue ; à présent, elle est devenue dangereuse. Selon les prévisions mêmes du gouvernement – plutôt optimistes –, la dette publique de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> devrait atteindre 91 % de son PIB d’ici à 2013.

    L’effondrement des finances publi­ques serait compréhensible si le gouvernement français avait dû voler au secours d’une grande banque, comme le gouvernement allemand l’a fait avec <st1:personname productid="la Hypo Real" w:st="on">la Hypo Real</st1:personname> Estate [nationalisée début octobre], ou financer un plan de relance particulièrement lourd. Or ce n’est nullement le cas. Avec la crise, les recettes fiscales de l’Etat se sont écroulées, tandis que l’augmentation du nombre de chômeurs et d’allocataires a fait exploser les dépenses sociales. Dans le même temps, le président de <st1:personname productid="la République" w:st="on">la République</st1:personname>, déjà préoccupé par sa future réélection, n’a guère manifesté la volonté de prendre des mesures douloureuses en matière de finances publiques.

    De fait, pour Nicolas Sarkozy, les déficits ne sont pas un problème mais une solution, car lui distingue les “bonnes” dettes des “mauvaises”. Les premières permettent d’investir dans les infrastructures et les hautes technologies ; les secondes ne couvrent que les dépenses courantes de l’Etat. Ce subtil distinguo n’est pourtant que de la poudre aux yeux. <st1:personname productid="la France" w:st="on">La France</st1:personname> affiche toujours beaucoup trop de “mauvaises” dettes, elle qui consacre quelque 250 milliards d’euros par an au traitement de ses fonctionnaires. Certes, Sarkozy a annoncé que 34 000 départs à la retraite ne feraient pas l’objet de remplacements. Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de 5,2 millions d’agents publics.

    Il ne faut pas non plus oublier que la dette se paie au prix fort : aujourd’hui, le service de la dette absorbe plus de ressources, dans le budget de l’Etat, que l’entretien de l’armée, et devrait bientôt représenter le double du budget de la recherche et de l’éducation supérieure. L’Etat français (ainsi que d’autres en Europe) se retrouve ainsi en concurrence avec entreprises et ménages sur le marché des crédits. Ce qui pousse les taux d’intérêt à la hausse et compromet toute reprise éventuelle.

    Plus que jamais, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> vit au-dessus de ses moyens. Chacun défend ses acquis : certains salariés touchent encore 5 643 euros d’indemnités par mois après avoir perdu leur emploi et plus de la moitié des Français partent toujours à la retraite à 60 ans.

    La France n’est pas l’Irlande, l’Italie ou <st1:personname productid="la Grèce" w:st="on">la Grèce</st1:personname>, où la situation est encore pire. Mais la taille du pays et l’importance de sa dette en valeur absolue appellent toutefois à la circonspection… dans l’intérêt de toute l’Europe. Pour ramener la confiance, Sarkozy doit réduire les dépenses, a fortiori s’il veut éviter d’augmenter les impôts. Qu’il n’attende donc pas que la situation devienne aussi critique qu’à Pont-Saint-Esprit.

     

    Non-initiés et emprunts toxiques 

     


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  • Une économie dopée par la consommation

    Les mesures sociales du gouvernement ont favorisé une rapide sortie de crise.

    29.10.2009|José Fucs|Epoca

    Si, en 2001, 35 % de la population vivait au-dessous du seuil de pauvreté, ce pourcentage est passé à 24,1 % en 2008. Quatre millions de Brésiliens ont fait leur entrée dans la classe moyenne, qui représente désormais plus de 50 % de la population. Ces chiffres mettent cependant aussi l’accent sur tout ce qu’il reste à faire en matière d’inégalités, d’insécurité, de pollution ou de corruption.

    Luciano Amaral a de grosses responsabilités. Cet ingénieur de 30 ans (bac + 5) est salarié chez Gafisa, l’une des plus importantes sociétés de construction du pays. Depuis son entrée dans l’entreprise, il a régulièrement obtenu des promotions et des augmentations de salaire, jusqu’à ce que sa carrière fasse un bond, en 2007. Il a alors abandonné son poste d’ingénieur chargé des travaux pour devenir administrateur. A São Paulo, il supervise aujourd’hui dix chantiers résidentiels en même temps. “Dans ce secteur d’activité, la croissance a bouleversé la carrière de beaucoup de gens. Ceux qui étaient sans emploi ont trouvé du travail. Et beaucoup ont reçu de meilleures propositions professionnelles”, explique-t-il. Son parcours professionnel illustre parfaitement l’extraordinaire évolution économique du Brésil. La hausse du pouvoir d’achat et les mesures prises pour faciliter l’obtention au crédit ont permis à un grand nombre de Brésiliens d’accéder pour la première fois à la propriété. Parallèlement, l’ouverture de leur capital à <st1:personname productid="la Bourse" w:st="on">la Bourse</st1:personname> des valeurs de São Paulo (<st1:personname productid="la Bovespa" w:st="on">la Bovespa</st1:personname>) a apporté aux gros promoteurs immobiliers, en moins de deux ans, 16 milliards de reais [6,2 milliards d’euros] pour investir dans de nouveaux projets. Tout le monde tire profit de la croissance économique, les citoyens comme les entreprises. Cela faisait des décennies que le Brésil n’avait pas connu une telle effervescence dans autant de secteurs en même temps. Le ­bâtiment n’est qu’un exemple parmi d’autres. Les chiffres de l’économie publiés par l’IBGE ­[l’INSEE brésilien] en mai 2009 témoignent non seulement de la vigueur du pays, mais aussi de la confiance retrouvée des Brésiliens, comme peut l’exprimer Luciano Amaral. Cette bonne santé économique ne fait que confirmer une tendance déjà présente depuis plusieurs années. “La croissance a été solide et continue, malgré les prévisions alarmistes qui avaient accompagné l’arrivée du président Lula [Parti des travailleurs, gauche] au pouvoir, en 2002”, confirme Claudio Haddad, un économiste de la banque centrale. Toutefois, bien qu’ayant franchi le seuil psychologique des 5 % fixé par le président Lula lui-même, la croissance brésilienne reste encore en deçà du potentiel du pays. Elle est inférieure à celle d’autres pays émergents, comme <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname>, l’Inde et <st1:personname productid="la Russie. Et" w:st="on">la Russie. Et</st1:personname>, en Amérique latine même, le géant régional est à la traîne par rapport à l’Argentine ou au Venezuela, qui ont enregistré une croissance supérieure à 8 % en 2008. Reste que le Brésil est déjà sorti de la crise internationale, après une légère récession fin 2008 liée à la crise mondiale. Les économistes prévoient une croissance de 4 % pour 2009 et des chiffres encore meilleurs pour 2010. La croissance de 2004 était liée au bond en avant des exportations. Aujourd’hui, elle relève principalement de l’expansion du marché intérieur. On assiste à une augmentation sensible de la consommation des ménages et à une reprise des investissements industriels, deux indicateurs clés. Le revenu global de la population a augmenté de 20 % par rapport à 2008 et vient gonfler le pouvoir d’achat des consommateurs, qui se voient offrir des facilités de crédit encore plus importantes et plus longues. Les entrepreneurs, encouragés par l’augmentation du volume des crédits accordés aux entreprises et par la baisse des taux d’intérêt, se sont remis à investir dans la production. Le taux d’investissement représente 17,6 % du PIB, le chiffre le plus important depuis 1996.

    En prime, la consommation des ménages est stimulée par l’augmentation de l’emploi et de la masse salariale. Elle est également due aux politiques sociales du gouvernement, tel le programme Bolsa-Família [sorte de revenu minimal garanti aux familles les plus pauvres].


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  • Escalade protectionniste entre Américains et Chinois

    Pékin a ouvert une enquête antidumping en réponse à des mesures similaires de la part de Washington

     

                Poulets texans et grosses cylindrées américaines contre tubes d'acier et pneus chinois : à une semaine de la visite officielle du président américain, Barcak Obama, en Chine, les tensions commerciales montent entre les deux géants. En réponse aux taxes antidumping imposées jeudi 5 novembre par les Etats-Unis aux importations chinoises de tubes en acier destinés aux industries pétrolières, le ministère du commerce chinois a annoncé le lendemain avoir ouvert une enquête sur les subventions américaines accordées aux constructeurs de berlines et de véhicules tout-terrain américains de plus de <st1:metricconverter productid="2 litres" w:st="on">2 litres</st1:metricconverter> de cylindrée exportés en Chine.

    L'initiative, prise à la demande de l'Association chinoise des constructeurs automobiles, est pour le moins symbolique : <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> n'importe qu'une infime quantité d'automobiles, son marché intérieur, le premier du monde, étant alimenté par des véhicules fabriqués en Chine - en majorité par des fabricants étrangers, notamment américains, associés à des constructeurs locaux. Pékin a également décidé de poursuivre une enquête ouverte préalablement sur les producteurs de poulets de deux Etats américains exportant vers <st1:personname productid="la Chine." w:st="on">la Chine.</st1:personname>

    L'imposition de taxes douanières allant jusqu'à 99 % sur les tubes sans soudure en acier chinois est la " plus grosse action antidumping " entreprise par les Etats-Unis, a déclaré, vendredi, le vice-ministre du commerce chinois, Yi Xiaozhun, en se basant sur les 3,2 milliards de dollars (2 milliards d'euros) de produits de ce type vendus en 2008 aux Américains par les sidérurgistes chinois (trois fois plus qu'en 2007). Le secteur est confronté en Chine à des surcapacités avérées. Pékin " prendra des mesures pour protéger les intérêts de son industrie domestique ", affirme le ministère chinois du commerce, réclamant plus d'objectivité de la part des Etats-Unis sur le fait que " le problème fondamental des industries américaines concernées réside dans la chute de la demande de consommation provoquée par la crise financière ".

    En prévision de la visite imminente de M. Obama en Chine, du 15 au 18 novembre, Américains et Chinois avaient pourtant conclu une trêve lors de la 20e commission conjointe sur le commerce sino-américain qui s'est tenue fin octobre à Hangzhou. Une dizaine d'actions à l'encontre de <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> ont été entreprises depuis janvier par l'administration Obama, dont l'imposition, en septembre, de taxes douanières de 35 % sur les pneus chinois. Cette mesure, qui faisait suite à une demande du syndicat United Steelworkers, n'a pas fait l'unanimité : ces pneus à bas prix visent un segment spécifique du marché, et les multinationales du pneu ne l'avaient pas soutenue.

    C'est aussi l'United Steelworkers, avec l'appui de plusieurs sidérurgistes américains, qui pétitionne depuis avril pour une action antidumping contre les tubes d'acier chinois. Le syndicat, dont le soutien a été déterminant lors de la campagne de M. Obama, se fait l'avocat d'actions tous azimuts contre les produits chinois qui " inondent " les Etats-Unis ; des jouets à la nourriture pour chien en passant par le verre et le ciment. Produits pour la plupart fabriqués en Chine par des multinationales, ou pour leur compte...

    <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">La Chine</st1:personname>, soucieuse que la visite de M. Obama soit un succès, n'est pas dupe : comme ses représentants l'ont réitéré à Hangzhou, son objectif est d'accéder plus tôt au statut d'économie de marché, programmé pour 2016 lors de son accession à l'Organisation du commerce (OMC) en 2001. En tant qu'" économie en transition ", <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> est soumise, dans les enquêtes commerciales à son encontre, à un mode de calcul qui lui est défavorable, puisque ces enquêtes présument que les prix et les coûts de ses sociétés exportatrices sont astreints à l'influence de l'Etat. La référence utilisée est celle de sociétés d'un pays tiers à économie de marché. " Durant sa visite, Obama pourrait, par exemple, annoncer un progrès sur la question de la reconnaissance de <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> comme économie de marché. Avant cela, il a besoin de montrer chez lui, à ses électeurs, qu'il est capable de faire respecter à <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> les règles du jeu ", a expliqué, à Reuters, le professeur Wang Yong, expert des relations économiques sino-américaines à l'université de Pékin.

    L'OMC s'inquiète que le commerce international prenne un tour dangereux avec le développement d'un " mirky protectionism " (" protectionnisme trouble ou rampant ") qui, de dispositions légales en mesures de rétorsion non moins respectueuses des règles, peut déboucher sur une guerre commerciale en règle. C'est pour cela que Pascal Lamy, son directeur général, a obtenu du G20 la mise en place d'une procédure qui oblige les pays à notifier à l'OMC toute action qui pourrait se révéler protectionniste à terme.

    Brice Pedroletti (à Shanghaï) avec Alain Faujas



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  • « Petites » Dépêches de fin de semaine :

    G20 : Brown veut présenter aux banques la facture de leur prise de risques  AFP le 07/11/2009 à 20:48

    Londres a appelé samedi à la mise en place d'un "contrat social" entre les banques et les contribuables qui les ont aidées pendant la crise, envisageant explicitement parmi les moyens d'y parvenir l'instauration d'une taxe de type "Tobin".

    En visite surprise à Saint Andrews, en Ecosse, où étaient rassemblés les ministres des Finances et banquiers centraux du G20, le Premier ministre britannique Gordon Brown a donné une tonalité morale à la réunion.

    Il a demandé que "les marchés financiers mondiaux soient mieux alignés sur les valeurs du plus grand nombre : travail, responsabilité, intégrité et justice" et suggéré la discussion "d'un contrat social et économique qui reflète mieux la responsabilité mondiale des institutions financières envers la société".

    L'idée de voir les banques contribuer elles-mêmes dorénavant au "fardeau" de leur sauvetage a été énoncée au G20 des chefs d'Etat de Pittsburgh, en septembre. Le Fonds monétaire international (FMI) a été chargé de "préparer un rapport" sur les façons manières d'y parvenir.

    M. Brown a évoqué les options samedi : entre autres, une "prime d'assurance reflétant le risque systémique" ou une "taxe sur les transactions financières internationales".

    L'instauration de cette dernière apparaîtrait révolutionnaire. Elle s'apparenterait à la taxe proposée dans les années 70 par l'économiste James Tobin pour ralentir la volatilité sur le marché des changes, prônée ensuite par le mouvement altermondialiste, mais qui n'a jamais vu le jour en raison de difficultés techniques supposées.

    Le thème en revient de temps en temps. L'ancien président Jacques Chirac, qui en approuvait le principe, a lancé une taxe sur les billets d'avion, appliquée dans une trentaine de pays, qui a permis de récolter en deux ans un milliard de dollars destinés à acheter des médicaments pour les pays pauvres.

    En août, le propre patron de l'Autorité britannique des services financiers (FSA), Adair Turner, a suggéré "une taxe Tobin" pour "faire cesser les rémunérations excessives dans un secteur financier hypertrophié" et en partie "socialement inutile".

    L'ONG Oxfam a sauté de joie après le discours de M. Brown. "Les banques vont peut-être bientôt passer à la caisse" pour "réparer les dégâts causés par leur cupidité", a déclaré Max Lawson, un responsable de l'association, qui y a vu la possibilité d'une manne annuelle de 690 milliards de dollars pour les plus pauvres.

    Enthousiasme prématuré. Le sujet "n'a pas été du tout discuté" au G20, ont indiqué le président de <st1:personname productid="la Banque" w:st="on">la Banque</st1:personname> centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet et le secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner.

    L'agitation suscitée par le discours de M. Brown a contraint le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn à donner des explications. La piste qui a la préférence du FMI est en fait celle de la prime d'assurance, car une taxe Tobin est "très difficile, en fait impossible", à appliquer selon lui.

    Le FMI envisage un système où les banques les plus régulées paieraient moins, et les moins régulées, comme les banques américaines, paieraient davantage.

    M. Strauss-Kahn a indiqué que "l'argent de cette prime serait accumulé", non pas à destination des pays pauvres mais pour "qu'en cas de nouvelle crise, (on ne soit pas) obligé de faire appel à l'argent des contribuables". Mais il a noté qu'on est encore "loin du compte" en termes de consensus.

    La ministre française Christine Lagarde, qui trouve pour sa part la suggestion "très bonne", comme l'Allemagne ou <st1:personname productid="la Suède" w:st="on">la Suède</st1:personname>, a souligné que "certaines idées doivent faire leur chemin" avant de convaincre, et que "la consultation était à peine ouverte".

    Reprise inégale et fragile, banques sous-capitalisées, selon le FMI : AFP le 07/11/2009 à 17:36

    Le Fonds monétaire international a prévenu dans un rapport au groupe des pays riches et émergents du G20 publié samedi que la reprise économique était "inégale" et pourrait caler.

    "L'économie mondiale est revenue à la croissance après une chute spectaculaire. La reprise est cependant inégale et ne s'alimente pas encore d'elle-même, notamment dans les économies avancées", a expliqué le FMI dans ce rapport présenté aux ministres des Finances et banquiers centraux du G20, à l'occasion d'une réunion à Saint Andrews (Ecosse).

    "Un risque dominant est que la reprise cale", a-t-il ajouté, appelant à éviter "un retrait prématuré des politiques expansionnistes monétaires et budgétaires".

    "Tout rebond durable de la demande du secteur privé sera probablement freiné par la disponibilité limitée du crédit, le souhait des ménages de rétablir leur santé financière et l'augmentation du chômage au cours de 2010", a prévenu le FMI.

    L'institution multilatérale a souligné combien le système financier restait fragile.

    "Les conditions financières ont continué de s'améliorer, mais sont toujours loin d'être normales", et "les systèmes bancaires restent sous-capitalisés, souffrant d'un héritage d'actifs à problème et, de plus en plus, de prêts non performants", a relevé le Fonds.

    Dans ces conditions, le FMI a estimé qu'un autre risque était d'une part "qu'on laisse traîner les réformes financières" et d'autre part, que les pays du G20 maintiennent des déficits publics élevés.

    "Les stratégies de sortie budgétaires doivent être transparentes, exhaustives, et communiquées clairement maintenant, avec pour but d'abaisser la dette publique à des niveaux prudents selon un calendrier expressément spécifié", a répété le FMI.

    L'institution avait publié quatre jours plus tôt un "Rapport de surveillance budgétaire" trimestriel, où elle concluait que les déficits budgétaires des économies développées allaient peu diminuer malgré le retour de la croissance, et s'inquiétait de la dérive de la dette publique.

    Le Fonds a énoncé dans son rapport samedi sept "principes au retrait de la politique" de soutien à l'économie.

    Il recommande entre autres aux pays du G20, même si le calendrier de cette stratégie de sortie dépendra des conditions locales, de rester en coordination les uns avec les autres.

    Enfin, en matière de politique monétaire, il considère qu'il sera possible pour les banques centrales de relever leurs taux d'intérêt tout en maintenant leurs mesures exceptionnelles d'aide au crédit. "La politique monétaire non conventionnelle n'a pas forcément besoin d'être retirée avant de relever les taux directeurs", a écrit le FMI.

    Mais aussi :

    Le tireur d'Orlando était surendetté : Associated Press le 07/11/2009 à 02:57
    Et encore :
    Faillite de <st1:personname productid="la United Commercial" w:st="on">la United Commercial</st1:personname> Bank
    Les autorités américaines ont annoncé, vendredi 6 novembre, avoir fermé <st1:personname productid="la United Commercial" w:st="on">la United Commercial</st1:personname> Bank (UCB), établissement de dépôt de Californie présent également en Chine et dont la chute est la quatrième plus grosse faillite bancaire de l'année aux Etats-Unis.
    Ce qui donne :

    faillites US 2009

    117

    81%

    faillites US 2008

    25

    17%

    faillites US 2007

    3

    2%

    Total

    145

     

     

     

     

    A vous de juger


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